Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
17 février 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 180 - 185

temple_baal02Un jour, pourtant, un grand nombre d’ecclésiastiques se plaignent à Pharaon qu’Erkätêp, Ektäris et leurs Compagnons soient toujours les seuls à détenir les Secrets et les Mystères issus des Ages précédents. Ils s’en indignent, refusent de leur obéir aveuglément plus longtemps si la situation ne change pas, et finissent par contester leur autorité Spirituelle et Matérielle. Ils menacent même de ne plus laisser entrer les fidèles – quels qu’ils soient – à l’intérieur de leurs Temples, si ils ne sont pas instruits par Erkätêp et les siens de leurs Connaissances Ancestrales. Ils s’exécutent bientôt.

Evidemment, aussitôt, le peuple de Memphis se met à gronder de colère. La tension monte entre les sujets de Ménès et le roi. Certains Mages mécontents de la popularité d’Erkätêp auprès du roi, profitent de l’occasion pour ranimer de vieilles querelles. Alors, celui-ci est obligé de céder s’il ne veut pas être emporté dans la tourmente d’une révolution de palais qu’exploiteraient les amis de Narmër. Il ordonne donc à Erkätêp, à Ektäris et aux autres Mages proches de son trône, d’instruire les prêtres des Savoirs que Thoÿt et ses Frères leur ont transmis avant de s’éteindre. Contraints et forcés, inquiets de l’utilisation que ces derniers vont bien pouvoir en faire, les Mages s’exécutent ; bien que les recommandations de leurs Maîtres les hantent encore à propos des dangers qu’ils recèlent.

Erkätêp, de son coté, s’emploie à Initier des clercs consacrés à Osyrith aux Mystères auxquels il a eu accès dans le passé. Il leur Enseigne les quelques Mots Divins dont il se souvient toujours parce qu’ils sont encore à peu près efficaces au cours de cet Age. Il leur explique leur fonctionnement, ainsi que les lieux spécifiques où il se rappelle les avoir déjà utilisés ; c’est à dire sur les rares sites de Nœuds Telluriques Egyptiens assez vivaces pour user aujourd’hui encore de cette Magye issue du Verbe Initial. Il leur montre également les Symboles cachés dans les étoiles et au cœur de la terre. Il leur décrit le moyen d’interpréter eux mêmes les manifestations les plus étranges de la nature qui les entoure. Il leur annonce aussi que ce sont là les Caractères d’une Ecriture et d’un Langage très anciens, que les Dieux de jadis utilisaient pour entrer en relation avec d’autres Réalités, qu’ils manipulaient pour pouvoir voyager à l’intérieur d’autres espaces de Conscience.   

Erkätêp retourne dans le tombeau de Thoÿt, Grâce à ses Connaissances et à ses Pouvoirs, il réussit tant bien que mal à repousser les Ombres et les Gardyens censés protéger les lieux. Erkätêp sait pourtant que le temps lui est compté. Sa puissance, seule, ne peut les bannir des salles et des souterrains que momentanément.

Erkätêp profite donc de cette période de répit pour étudier attentivement les textes anciens, tels que le Livre des Morts, qui sont inscrits sur les parois de la tombe. Il découvre que plusieurs font référence à une cité mystérieuse « aux Mille Piliers », nommée Yrëm. Ceux-ci indiquent son itinéraire et les dangers mortels encourus par quiconque oserait les braver. Il discerne aussi plusieurs phrases énigmatiques concernant des « Fidèles d’Osyrith endormis sous la terre ».

Erkätêp entame un long voyage : il parcourt tout d’abord le désert marquant la frontière Sud du pays d’Egypte. Il les dépasse, s’enfonce à l’intérieur de la steppe stérile. Il y erre pendant plusieurs semaines. Il s’y perd un certain nombre de fois. Puis, un jour, une tempête de sable surgie de nulle part se lève ; il est pris dedans. Il a juste le temps de se réfugier derrière un rocher, et attend près d’une semaine que celle-ci se calme.

Finalement, elle disparaît aussi mystérieusement qu’elle est apparue ; tandis qu’il se retrouve inexplicablement au pied des Pics de la lune. Devant lui, se distinguent alors quelques ruines à moitié ensevelies d’une ville antique. Erkätêp est persuadé qu’il s’agit des vestiges d’Yrëm, la cité aux Mille Piliers. Il a donc un instant d’hésitation. De la sueur lui dégouline du front tellement la frayeur et l’impatience le submergent. Puis, au bout de quelques instants, il s’y engage. Il commence à parcourir ses rues dévastées, ses bâtiments délabrés, en se demandant ce qu’il va bien pouvoir y découvrir

En quittant Yrëm, la cité aux Mille Piliers, Erkätêp est confiant : il connaît la route qu’il doit prendre pour atteindre le lieu où sont cachés tous les Secrets du Monde d’Avant. Il se dirige vers l’Est car il faut qu’il pénètre tout d’abord dans le désert de Gobi ; puis, dans un deuxième temps, en Inde.

Erkätêp ayant subitement disparu de Memphis, ses Initiés du Temple d’Osyrith à Abydos, le cherchent dans le Sanctuaire de Thoÿt, puis dans des lieux sacrés de la capitale. Ils ne le retrouvent pas ; ils sont à ce point inquiet que quelques uns d’entre eux se rendent même dans des cités alentours pour se renseigner auprès d’autres Mages qu’il rencontre fréquemment au cours d’assemblées nocturnes et mystérieuses. Mais ceux-ci n’en savent pas plus qu’eux : ils ne sont pas entrés en contact avec Erkätêp depuis de longues semaines, voire depuis des mois. Plusieurs de ces Mages – dont Ektäris, son propre Frère - se montrent d’ailleurs intrigués de cette absence soudaine. Mais ils ne veulent pas en dire davantage à des étrangers à leur Cercle.

Les Initiés du Temple d’Osyrith reprennent donc leur route. Ils s’enfoncent de plus en plus loin au sud du royaume de Ménès, s’arrêtant dans chaque ville ou chaque bourg qu’ils croisent sur leur chemin. Ils interrogent tous ceux qui leur semblent susceptibles de détenir une information pouvant les aider dans leur recherche. Et, en premier lieu, ils visitent chaque Sanctuaire d’Osyrith ou de Thoÿt. Mais, tous, ecclésiastiques comme simples paysans, ne savent pas qui est cet Erkätêp ; ou, quand ils le connaissent, ne l’ont pas vu depuis longtemps.

Finalement, le groupe d’Initiés décide de se séparer : la plupart de ceux-ci vont retourner dans la capitale pour agir en conséquence au sein de la hiérarchie religieuse, mais aussi pour prévenir le Pharaon de la fugue de l’un de ses Mages attitrés ; les autres vont poursuivre leurs investigations en direction des grandes cités méridionales de l’Egypte ; c’est à dire au sein du territoire contrôlé par Narmër et sa propre administration.   

Hélas, bien vite, la rivalité se déchaîne entre les deux Fils de Thoÿt et une guerre sanglante se fait jour entre les Provinces qu’ils gouvernent. Pourtant, finalement, après de nombreuses batailles, Ménès sort vainqueur de l’affrontement. Il évince Narmër de sa fonction de Pharaon, l’assassine. Il désacralise la capitale que celui-ci a fait construire pendant son règne. Il réunit les deux territoires sous sa seule autorité, puis prend le titre de « Pharaon » pour lui seul. Portant le « pschent » - la double couronne rouge et blanche de l’Egypte du Nord et de l’Egypte du Sud - il établit ensuite l’unique capitale du royaume à Memphis et succède de ce fait au dernier des « Serviteurs des Fils d’Elaüs ».

Ses insignes royaux ainsi que la cité symbolisent la réunification. Une armée de fonctionnaires, véritable pyramide bureaucratique où circulent ordres et renseignements, veille à la bonne marche du pays. Tandis que des milliers de paysans s’activent du lever au coucher du soleil, des employés délégués par le roi, surveillent et notent tout. Le Pharaon est propriétaire en droit de tout ce qui existe dans son royaume. Depuis son palais de Memphis, il s’appuie en effet sur son « vizir », responsable du trésor, c’est à dire de l’économie ; ainsi que de la justice et de l’organisation des archives royales.

Le Pharaon Djer – le successeur de Ménès – érige une nouvelle cité « aux Cent Portes » sur le site ancestral d’Abydos. Il dessine son plan avec l’aide des Guildes de Mages, d’Architectes et d’Artisans installées à Onou. Il leur révèle qu’il la destine à protéger le corps du défunt Osiris. Il leur fait enlever les 345 gigantesques cercueils enterrés là depuis des millénaires, et contenant les corps des Géants « Netherou » ayant accompagné le Dieu dans l’Au-delà. Il leur demande de constater que sur chacun des sarcophages est bien marqué « Prêtre de la lune et du Soleil ». Et il se recueille ensuite dans la grotte à l’intérieur de laquelle est inhumé Osiris, afin de ne pas oublier que ces Géants ont été des descendants des Dieux Primordiaux, mais qu’ils ont aussi été ses propres Aïeux.

Puis, il ordonne à ses Mages de bâtir un nouveau caveau labyrinthique par dessus la vieille nécropole caverneuse : pour cela, il leur fait ériger une chaîne de douze Palais disposés en cercle ; ils devront symboliser les douze signes du Zodiaque. Il leur commande que chaque Palais soit muni de trente salles, toutes peuplées d’images Mystérieuses et Sacrées, et toutes doublées de constructions souterraines et magnifiques. Il leur enjoint d’y déposer des monolithes noirs permettant au Tellurisme d’amplifier les pouvoirs régénérateurs du lieu. Au centre du cercle dessiné par les édifices, il exige qu’ils élèvent sept chapelles aux plafonds constellés de voûtes Etoilées et de récits issus du Livre des Morts. Il insiste pour que le Texte des Pyramides n’y soit pas évoqué. Et, sur le sol, il leur fait installer des statues censées représenter les Frères et les Sœurs d’Osiris, accompagnées d’un lotus d’or ; le Symbole de la renaissance de la divinité. 

Une fois la cité terminée, le Pharaon Djer décrète que les Mages d’Onou spécialisés dans la pratique des Rites Mortuaires, doivent intervenir pour momifier et purifier une seconde fois le corps d’Osiris. Ceux-ci s’installent alors aussitôt dans la grotte où le sarcophage du défunt est conservé. Ils en appellent à Anubis pour qu’il veille en bon accomplissement des Sacrements d’assainissement et d’embaumement. Ils honorent Isis afin de protéger son ka. Ils soumettent celui-ci à des épreuves lui permettant d’atteindre l’état d’omnipotence. Ils l’encensent pour qu’il soit capable de traiter d’égal à égal avec les ka de ses Frères et de ses Sœurs. Ils le préparent à passer la porte entre les Mondes. Ils lui font gravir tous les échelons Symboliques l’autorisant à la traverser. Ils chantent quelques Mots Divins donnant l’occasion à la porte entre les Mondes de se percevoir par delà les limites de l’Abîme ; ils en murmurent d’autres dans le but de repousser ses Gardiens – Pi-Ra et Pi-Ioh. Ils martèlent des prières pour que le ka d’Osiris soit à même de passer successivement les Sept Portes Infernales, d’arriver dans l’Ultime Salle de Maat, et de se joindre à elle. Ils prient pour qu’il soit proclamé « maa Khérou » par la déesse de la justice et de la vérité. Ils implorent pour qu’il soit admis à la vie Eternelle au sein de l’Amenti ; l’Empire Occidental des Bienheureux. Ils supplient pour qu’il devienne finalement une Etoile parmi les autres Etoiles du Ciel dans la constellation d’Orion. Et, finalement, au terme de la cérémonie, ils écrivent des invocations protégeant les lieux de toute profanation, sur les murs et les colonnes du Sanctuaire. 

Quelques mois plus tard, afin que le Souverain Djer puisse accomplir le même voyage dans l’Au-delà que ses Ancêtres, les Mages lui font passer 72 Epreuves Initiatiques. Ils lui disent qu’elles font partie du pacte qu’il a passé avec les Dieux pour la sauvegarde de l’Egypte. Ils fixent la date de la liturgie au moment où la crue du Nil atteint son niveau optimal ; au Solstice d’Eté. Et ils lui révèlent que ses successeurs seront obligés de se soumettre au même protocole afin d’être digne de monter sur le trône d’Egypte :

« Au premier degré de l’Initiation, le Souverain entre dans un boyau souterrain qui symbolise le conduit génital féminin ; il est censé y mourir et y ressusciter. Cette résurrection est ainsi considérée comme un véritable accouchement de la part de la déesse Isis. Puis, le monarque rampe dans ce tunnel, débouche dans une chambre au sol tourmenté et parsemé de monticules hémisphériques. Il pénètre dans le domaine de la pierre brute Symbolisant l’état Spirituel et moral du Monde Profane ; ce Monde contre lequel le Pharaon lui même va devoir lutter à l’avenir. Car la tâche qui va lui incomber ensuite, va être la taille de la matière Première en forme de pointe ; et elle sera son emblème de perfection morale nécessaire afin qu’il devienne « eptote » - ou, « voyant ». ».

Cette épreuve permet donc au roi d’acquérir le Nom Divin qui va lui offrir la possibilité de se faire reconnaître par ses Frères et par ses Sœurs ; autant durant son existence terrestre, qu’après son Décès. C’est pour cette raison que les Mages lui rappellent ensuite : « En le découvrant, tu meurs, mais tu renais également. Lorsque ton corps s’éteindra pour toujours, tu renaîtras, tu franchiras la porte entre les Mondes afin de subir ton noviciat, et pour te retrouver aux cotés des Dieux et des Déesses qui t’ont précédées sur le Trône du Monde.

Car, la connaissance de ton Nom Divin est particulièrement importante à l’entrée dans l’Amenti. Ton passage dans l’Au-delà est en effet subordonné par ta possession du Nom de tous les Dieux, de toutes les Déesses, et de tous les Suivants d’Osiris, mais aussi, du Nom de tous les Gardiens de la porte entre les Mondes et de ses Portiques Intermédiaires. Ceci, parce que ces ouvertures elles mêmes, vivantes, ne s’ouvriront que si ton Ame Défunte les prononce correctement. Pire encore : l’accès au sol même de l’Amenti ne te sera autorisé qu’après que tu ait énoncé son Nom Secret.   

La détention de ces Noms, de ces Mots, t’est donc indispensable si tu désire parvenir jusqu’au pied du trône d’Osiris. Mais, comme ta mémoire peut, au cas échéant, être défaillante, il te sera utile de les mentionner à l’aide d’un Rituel. Celui-ci sera placé sur ta dépouille lorsqu’elle sera transformée en momie. Et il y sera évoqué : « Rien de mauvais ne peut m’advenir dans ce Sanctuaire de Maat, car je possède les Noms des Dieux, des Déesses, et des Suivants d’Osiris. Hommage à toi, Grand Dieu, Maitre de la vérité. Je te connais ; je connais ton Nom. Et je connais aussi le Nom des nombreux Dieux qui vivent ici à tes cotés, dans la chambre de Maat. ».

Puis, finalement, au terme de cette Initiation, les Mages instituent une coutume inédite à l’encontre des sujets de Djer : désormais, tout homme qui saura parler les 70 Langues Magiques issues du Verbe Initial, pourra franchir les 70 marches qui conduisent jusqu’au siège du roi. Par contre, celui qui ne possédera pas toutes ces Langues, ne pourra gravir autant de marches qu’il saura de Langues ; car, seul le Pharaon détient les 70 Langues qui lui ont été nécessaires au cours des différents degrés de son Initiation.

Or, la cité d’Abydos se développe de plus en plus au fil des ans. De vastes nécropoles s’y creusent. Les murs de ses Temples d’Osiris sont ornés d’inscriptions propriatoires telles que : « Alors, je décidai dans mon cœur, de me construire des Lieux d’Eternité sur la terre Sacrée d’Abydos. ». Y sont élevées plusieurs tables d’offrandes, des stèles expliquant que les Dieux souhaitent au Souverain une existence de millions d’années. S’y érige encore, plus loin, une aire consacrée au dieu Oupouanout, « Celui qui ouvre les Voies ». Et un scribe écrit alors à propos d’Abydos : « C’est un endroit plus grand et plus renommé que Sétaroué, supérieur en disposition à tour autre lieu ; c’est le domaine parfait des Dieux. Ses murs déchirent le Ciel. Le lac qui y a été excavé égale le fleuve. Et les portails qui y apparaissent, transpercent le Firmament de leurs pierres blanches de Tourah. ».

De fait, Abydos est très vite considérée par les Egyptiens comme la capitale Spirituelle des Pharaons. Ils voient en elle – outre le tombeau d’Osiris -, le domaine de Khentiimentiou, « le dieu qui gouverne l’Occident ». Celui-ci est l’autre face du Souverain des Morts, et ils le représentent sous les traits d’un homme à tète de Chien. Ils imaginent qu’il habite parfois avec ses Frères et ses Sœurs dans les « Champs d’Iliou » - ou, « les Champs des Roseaux », ou encore, « les Champs de l’Ouest » - ; ces lieux Mythiques où le Soleil devient noir et entre aux Enfers, et placés au Couchant. Ils offrent à Abydos le statut exceptionnel de centre Religieux d’importance primordiale. Et c’est le site où les hommes et les femmes de tout le pays viennent au moins une fois au cours de leur vie, afin d’y déposer une stèle ou un cénotaphe sur lequel sont inscrites des formules et des prières issues du Livre des Morts. Ainsi :

« Cette ville, qui est « la source du Soleil d’Osiris », apparaît comme un Temple où l’on se rend en pèlerinage de tous les points de l’horizon. C’est un Sanctuaire vers lequel affluent les pèlerins. A certains endroits s’y dressent des colonnes si merveilleuses qu’on n’a jamais rien vu de plus beau, ni même, rien qui s’en approche. Car celles-ci sont hautes d’environ cinquante coudées, sont posées sur la surface du sol. Elles sont terminées par des pointes de cuivre. Et à leurs cotés, de temps en temps, se tient la statue d’un homme monté sur un coursier.   

Au moment où le Soleil pénètre à l’intérieur de la première minute du Capricorne – c’est à dire, au jour le plus court de l’année -, l’astre atteint l’obélisque le plus Méridional du site, et culmine à son sommet. Par contre, quand il pénètre dans la première minute du Cancer – c’est à dire, le jour le plus long de l’année -, il touche son obélisque le plus Septentrional, et frôle son sommet. Ces deux obélisques forment ainsi les deux points les plus extrêmes du balancement Solaire au sein de la métropole ; et sa ligne Equinoxiale passe exactement entre les deux monuments. C’est pour cette raison que l’écoulement de l’année est vérifié entre ces deux obélisques ; du moins, d’après ce que disent les Savants compétents en la matière. ».   

Au décès du Pharaon Djer, les Mages Initiés – présidés cette fois par Zachla et Imouthès – renouvellent les Rites Initiatiques et Magiques relatifs au ka, qu’Isis, Anubis, leurs Frères et leurs Sœurs, ont effectué auprès d’Osiris ; puis qu’Erkätêp et ses Adeptes ont renouvelé auprès de Thoÿt :

« Pendant 70 jours, le corps du roi subit les traitements nécessaires à sa momification. Il est l’objet des Rites de l’ouverture de la bouche, des yeux. Il est déposé dans trois cercueils emboîtés les uns dans les autres. Et il est conduit à sa dernière demeure. ».

Puis : « Le silence revenu dans le tombeau, la momie allongée se retrouve en présence de son ka. Celui-ci voltige autour du sarcophage. Il tente de franchir la porte entre les Mondes afin d’y subir son ultime Epreuve. Il cherche à prendre son envol vers le Ciel d’Osiris. Il accomplit son voyage dans l’Autre Monde, y siège bientôt sous la forme d’un Osiris trônant sur le siège de Khentiimentiou. Et il s’identifie au dieu garant de la vie Eternelle ; celui qui réaffirme triompher de la mort, celui qui a la certitude de l’Existence Infinie, comme le prouve son Cycle de Mort et de Renaissance continu. ».

Ou : « Le Pharaon paraît dans le Ciel après sa Mort, pour devenir lui même un « Osiris ». Son corps momifié doit devenir un Osiris après son passage dans l’Au-delà. Le roi « osirianisé » se transforme alors en Etoile. Mais pas n’importe laquelle : une Etoile spécifique située dans le voisinage de la constellation d’Orion. Car, le Souverain défunt rejoint l’Osiris Originel. Comme lui, il devient un dieu Etoile de la constellation d’Orion ; en sa compagnie, il est le Seigneur du Douat ; « le Royaume des Morts peuplé des Corps Célestes ». Et il y est vu comme une gigantesque silhouette fantomatique et humaine. ».   

Au cours de la cérémonie, les Mages soulignent également le fait que le Pharaon est le seul humain qui est détenteur d’une parcelle de ka Divin. Il est le seul à pouvoir être en contact constant avec Osiris, ses Frères et ses Sœurs. Il est le seul à être l’intermédiaire entre le Ciel et la terre. Et enfin, il est le seul a être capable d’offrir à son successeur un fragment de ka appartenant à ses Ancêtres Cosmiques. 

Ensuite, ils dessinent une représentation graphique du voyage du ka de Djer sur les murs et au plafond de son caveau. Ils l’aident à franchir la porte entre les Mondes, puis, les Sept Portiques Infernaux protégés par des Génies Terrifiants et les Gardiens du Royaume des Morts. Ils le soutiennent quand il arrive dans l’Ultime Salle, où, devant Osiris, il doit être pesé. Ils promettent qu’il n’excède pas la densité de la plume de Maat – la déesse de la justice et de la vérité. Ils le proclament « Juste de Voix » - ou, « maa Khérou » - et le font admettre aux cotés d’Osiris ; lequel lui ouvre alors l’accès à l’Empire Occidental des Bienheureux ; et le protège aussi contre la monstrueuse dévoreuse Amemit. Les Mages psalmodient encore des Incantations ayant pour fonction de hâter la renaissance complète du ka du roi au sein de l’Amenti. Ils chantent pour qu’il puisse définitivement se transformer en Etoile d’Orion : « O, Roi, tu es cette grande Etoile, le compagnon d’Orion qui traverse le Ciel. Depuis l’Orient, tu monte dans le Ciel, rappelé à la vie et rajeuni. ». Et ils citent des Enchantements pour que chacun des 36 Génies du Zodiaque veille sur les différentes parties de son cadavre dans ce Monde-ci.

Enfin, les Mages attendent jusqu'à la nuit l’apparition de la constellation d’Orion au cœur du Ciel Méridional. Ils se rendent compte que le ka du Souverain s’est métamorphosé. Ils considèrent que les Rites ont été menés à bien. Et ils déclarent qu’en qualité de nouvel Osiris, le monarque disparu, ne fait maintenant plus qu’un avec le Dieu.

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 450
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité