De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 225 - 230

C’est l’un des trois fils de l’une des prêtresses d’Onou, Menré, qui prend le pouvoir et fonde la 6^ème dynastie. D’ailleurs, une Légende le concernant explique : « Ra descendit sur la terre et féconda la très consentante prêtresse d’Onou. Et le divin adultère se traduisit par la naissance de triplés, dont l’un devait un jour être roi d’Egypte. ».

Une fois monté sur le trône, Menré fait élever sa pyramide à Abousir ; non loin des monumentaux tombeaux de Saqqarah. Sur ses parois, il fait graver des Cartes du Ciel, ainsi que des Tables Astronomiques désignant la constellation d’Orion. Il ordonne aux Mages assignés à son ouvrage, de recouvrir de paragraphes en relation avec le Texte des Pyramides, sur le sol de son caveau. Ces derniers y inscrivent alors des récits désignant le Texte des Pyramides comme un recueil de littérature religieuse et funéraire d’importance fondamentale. Ils soulignent que c’est l’un des manuscrits contenant les chapitres les plus archaïques de l’histoire intellectuelle de l’Homme. Et ils recopient leurs libellés en cinq exemplaires sur les tombes, les sarcophages, les cercueils, et les stèles, qui y sont éparpillés.

Les Mages sont donc désormais officiellement considérés par tous les Egyptiens, comme ceux qui détiennent la source de tout Savoir Mortel. Mais ils ont également compris que ce sont les Clercs des Temples des dieux qui en ont la garde. Et ces derniers continuent alors à leur Enseigner un certain nombre de Connaissances qui leur ont été cachées au cours des premières dynasties.

Les Prêtres révèlent ainsi aux Egyptiens que la création doit être considéré comme une sorte d’oasis entouré par un Chaos menaçant. Ils leur disent qu’ils doivent concevoir les Sanctuaires de la vallée du Nil, comme les Symboles de cette Création. Ils leur apprennent qu’ils sont des véritables Forteresses Magiques capables de repousser les Forces Chaotiques, mais que celles-ci peuvent parfois les réduire à l’impuissance. Et ils leur expliquent que la destruction du Chaos ne sera jamais totale. 

C’est d’ailleurs afin de leur remettre en mémoire tous ces Principes, que les Mages élaborent de nombreuses variantes des Mythes Originels, qu’ils diffusent ensuite auprès des populations. Ils répandent d’abord des versions inédites de la gestation de l’Univers, par l’intermédiaire de recueils profanes. Ils en modifient le contenu selon que tel ou tel dieu prime sur les autres dans telle ou telle cité, en y marquant à Saqqarah : « Le Monde était né de la masturbation d’Atoum, dont la semence forma le premier couple, Chou et Tefnout. ». Ou à Memphis : « Le dieu Artisan Ptah commença par se représenter le Monde en Esprit, et dans son Cœur, avant de lui conférer une Réalité. ». Ou à Esna : « Le dieu Khnoum modela les êtres vivants sur son tour, tandis que le déesse Primordiale Nout eut la charge de produire l’Univers Physique. ». Ou à Abydos : « L’Univers fut issu de l’action contradictoire de Seth, qui s’efforçait toujours de détruire, et qui se manifestait comme un orage et comme un meurtrier. Osiris, de son coté, maintenait la force de Renouvellement de la nature, partout où on pouvait le reconnaître. Puis, celui-ci se métamorphosa en Maat, le Seigneur de la justice. ». Ou à Tadjet : « Le Premier Soleil – le « Seb », ou « le Père des Dieux » - jaillit d’un lotus qui venait de pousser sur la première butte émergée de l’Océan. Et sa Lumière attira aussitôt quatre couples de serpents et de grenouilles. ». Ou à Edfou : « Le Créateur développa le Monde comme un système de défense raffiné contre les attaques constamment diversifiées du Mal. ». Ou enfin, à Sedhet :

« Ce panthéon de neuf divinités formait une famille gouvernée par Atoum-Ra. Non manifeste à l’Origine, Atoum-Ra se masturba pour créer Shou, le dieu de l’Air, et Tefnout, le déesse de l’Humidité. Ce couple engendra à son tour Geb, le dieu de la terre, et Nout, la déesse du Ciel. Geb et Nout s’accouplèrent. Mais leur copulation fut interrompue par leur père, Shou, qui s’interposa entre eux. Puisqu’il était l’Air, il souleva la voûte Céleste pour l’éloigner de la terre, et il sépara ainsi les amants divins.

Or, en dépit de ce coïtus interrompu, Nout, la déesse Céleste, donna naissance à quatre divinités anthropomorphes qui vécurent ici bas. Il s’agissait des dieux mâles Osiris et Seth, et de leurs Sœurs, Isis et Nephtys. Osiris et Isis s’unirent, et le couple divin fut le premier à régner sur la vallée du Nil. Puis, Isis fécondée par Osiris, engendra un Fils unique, Horus. Et, parce que l’âme de ce dernier était identifiée à la pierre Benben, il symbolisa – entre autres – la semence de l’Egypte. ».

Tandis que dans le Fayoum : « A l’Origine, l’Univers se confondait avec le Néant ; un Néant Obscur et Aqueux appelé « le Noun ». De cet Océan Cosmique, inerte et informe, « noir de la noirceur de la nuit la plus noire », surgit un monticule de terre sèche. Là, le dieu Soleil Ra s’incarna lui même sous la forme d’Atoum ; un vieil homme barbu prenant appui sur un bâton. Et il dit : « Le Ciel n’a pas été créé, la terre n’a pas été créée, les Enfants de la terre et les reptiles n’ont pas été façonnés à cet endroit. Moi, Atoum, était seul au début des Temps. Personne n’a œuvré avec moi. ».

Conscient de sa solitude, cet Etre Immortel et béni, entreprit de donner naissance à deux Créatures Divines : Chou, le dieu de l’Air et de la sécheresse ; et Tefnout, la déesse de la moisissure. Bientôt, les « jumeaux » Chou et Tefnout devinrent adultes, s’accouplèrent, et engendrèrent de nouveaux Etres : le dieu de la terre Geb, et la déesse du Ciel Nout. Ceux-ci eurent également des Enfants : Isis et Osiris, Seth et Nephtys. Et c’est ainsi que l’Ennéade se trouva au complet. Car, enfin, Ra, Chou, Geb, et Osiris régnèrent chacun leur tour sur l’Egypte. Puis, Horus succéda à Osiris pendant 3226 ans ; avant que le dieu de la sagesse à tète d’Ibis Thot, ne le remplace. ».

Mais, les Mages ne rénovent pas uniquement que des Mythes liés à la création de l’Univers par les Dieux. Ils touchent également à ceux qui expliquent la naissance d’Osiris. Ainsi : « La déesse Nout, qui était l’épouse du dieu Soleil Ra, était aimée du dieu Geb. Or, quand Ra découvrit l’intrigue, il maudit Nout. Il déclara qu’elle ne pourrait désormais engendrer aucun enfant. Mais, le dieu Thot, qui était aussi amoureux de Nout, joua aux dés avec la déesse de la lune. Il gagna cinq jours entiers, qu’il ajouta aux 360 qui composaient déjà l’année. Et le premier de ces cinq nouveaux jours, Osiris fut mit au Monde ; tandis qu’on entendit une voix proclamer que le Seigneur de la création était là. ».

En ce qui concerne le début du règne d’Osiris sur Terre : « Le Soleil met 2160 ans pour traverser une Maison entière du Zodiaque. Or, pour le Cycle Précessionnel, Osiris met 25 920 années pour franchir successivement les douze Maisons du Zodiaque. ». Et plus loin : « Dès le premier jour où Osiris porta la « Couronne d’Atef », il fut prit de violents maux de tète. Lorsque Ra revint le soir, Osiris se plaignit à lui que sa tète était irritée, et qu’elle avait enflée à cause de la chaleur dégagée par la couronne. Ra entreprit alors de laisser s’écouler le pus et le sang qui avaient infecté Osiris. ».

Puis, à propos du Déluge qui, un jour, a failli détruire la totalité de l’Humanité : « Quand les Nations se révoltèrent contre les Dieux, Osiris invita le dieu des Eaux No à les anéantir. Mais, Osiris ne put se résoudre à aller jusqu’au bout de sa démarche. ». A quelques lignes de là : « Osiris prononça quelques Mots Puissants et provoqua ainsi la séparation des eaux. Il retrouva le bijou, le ramassa. Mais, lorsqu’Osiris eut repoussé les eaux de part et d’autre, elles atteignirent 24 coudées de hauteur. Alors, Osiris proféra certains autres Mots Puissants, et les eaux se refermèrent et retrouvèrent leur aspect initial. ». Plusieurs pages au-delà : « Osiris envoya beaucoup d’individus et beaucoup de groupes en Egypte, au moment où les premiers soulèvements de la terre se firent sentir dans son pays. Ensuite, il fuit sa contrée pour s’établir en Egypte. ». Et enfin : « En Pount, il était un indigène qui devint interprète de la langue des Egyptiens. Il y était né au temps des premiers troubles. Il aida les autres à devenir des émissaires des membres de la nation étrangère. Et il les accompagna loin à l’intérieur du pays d’Egypte. ». 

Une seconde version de ce Mythe décrit la fin de cette Humanité pécheresse au cours d’un Déluge. Mais les causes de cette catastrophe sont attribuées au dieu Thot : « Ils ont livré bataille, ils se sont entredéchirés, ils ont répandu le Mal. Ils ont semé la discorde, ils ont commis des massacres, ils se sont rendus coupable d’oppression. Pour cela, je vais faire disparaître tout ce que j’ai créé. La terre sombrera dans le gouffre des Eaux. Elle sera soumise à une formidable inondation, et redeviendra ce qu’elle était aux Temps Primordiaux. ».

Et une troisième version évoque Ra déclenchant ce grand désastre : « Ra, le dieu qui s’est créé lui même, régnait sur les dieux et sur les hommes. Il était assis sur un trône de fer. Il était entouré des dieux inférieurs qui, formant son escorte, tournaient sans cesse autour de lui. Or, un jour, quand elle s’aperçut qu’il s’était mis à vieillir, que ses os devenaient de l’argent, que sa chair se transformait en or, et que ses cheveux se changeaient en lapis lazuli, l’Humanité commença à rejeter sa souveraineté.

Alors, quand il comprit ce qui se passait, le vieux dieu Soleil décida de tuer la plus grande partie de la race Humaine. Il symbolisa l’instrument de sa colère à l’aide de la redoutable déesse à tète de lion Sekhmet. Celle-ci devint vite ivre de sang, cracha le feu, et punit l’Humanité dans une orgie de massacres. La tuerie dura ainsi très longtemps. Mais, au bout d’un moment, Ra intervint pour sauver quelques rescapés. Et ces derniers devinrent les ancêtres de l’Humanité actuelle.

Son intervention revêtit la forme d’une inondation, que la déesse assoiffée engloutit avant de sombrer dans un profond sommeil. De fait, la paix revint sur la terre. Ra se désintéressa du reste de la création ; et il se dit : « Mon cœur est las de rester auprès des hommes. Je les ai exterminés presque jusqu’au dernier. Et le peu qu’il en reste n’est plus mon affaire. ».

Le dieu Soleil monta donc dans le Ciel sur le dos de la déesse Céleste Nout, métamorphosée pour l’occasion en vache. Bientôt, parvenue trop haut dans le Ciel, Nout fut prise de vertiges et se mit à trembler. Quand elle se plaignit à Ra, celui-ci ordonna : « Que mon fils Chou se place sous Nout pour garder les Piliers qui se dressent au sein du Firmament. Porte la sur ta tète et laisse la à cet endroit. ». De fait, dès que Chou eut prit place sous Nout, cette dernière cessa de trembler ; les Cieux au-dessus de la terre naquirent. Et les quatre pattes de Nout prirent le titre de « Quatre Piliers du Monde situés aux quatre Points Cardinaux. ». ».

Les Mages montrent donc désormais au peuple, Ra, ou Osiris, ou Thot, comme le Souverain du Premier Temps. Mais, en rédigeant d’autres contes, ils leur déclarent que c’est Chou qui succède au Souverain de cet Age d’Or. Ils avancent que son règne a été troublé par des complots et des conflits : « Bien qu’il eut défait ses ennemis, il était si faible à la fin, que même ses plus fidèles partisans en profitèrent pour se révolter contre lui. Alors, las de régner, Chou abdiqua en faveur de son fils Geb, et trouva refuge dans les Cieux après une terrible tempête qui dura neuf jours entiers.

Malheureusement, le gouvernement de Geb fut également tourmenté. En effet, jadis, Ra avait déposé un certain nombre d’objets – sa baguette, une mèche de ses cheveux, et son talisman redoutable qu’est « l’uræus » - dans une boite en or. Longtemps, cette boite et son étrange contenu était restée enfermée dans une forteresse sur la frontière orientale de l’Egypte. Mais, quand il monta sur le trône, Geb ordonna qu’elle lui fut apportée, et qu’elle fut descellée en sa présence. Dès lors, à l’instant même où la boite fut ouverte, une langue de feu en jaillit. Celle-ci tua sur le coup tous les compagnons de Geb, et brûla grièvement le roi dieu lui même. ».   

Et, finalement, ils remodèlent les Légendes qui évoquent l’assassinat d’Osiris. Ils affirment qu’il a été tué par Seth au cours de la 28^ème année de son règne, le 17 de l’année Athyr. Ils rappellent que le 17 de l’année Athyr correspond au jour du Solstice d’Hiver. Ils révèlent qu’à ce moment là, Osiris était le roi de la haute et de la basse Egypte. Ils déclarent qu’ensuite, il a été enterré à Abydos ; même si aujourd’hui, d’innombrables autres cités comme Philae, prétendent détenir son corps. Ils mentionnent qu’un Pilier à été érigé à Abydos en l’honneur du dieu défunt. Ils soulignent que peu après la construction de cette colonne, une pierre nommée « Benben » est tombée du Ciel non loi d’elle, que ce Benben a été taillé en forme de pyramidion, et qu’il a été positionné à son sommet. Et ils témoignent du fait que depuis, des Piliers « Dad » sont élevés chaque année dans ses alentours.

C’est pour cette raison que les Mages élaborent en parallèle beaucoup de textes justifiant la raison pour laquelle les Egyptiens considèrent ces Piliers comme des acacias ébranchés. Ils y font apparaître leur rôle dans la détermination des Solstices et des Equinoxes. Ils y racontent comment ils contrôlent la stabilité des saisons, du renouveau, de la germination, et de la résurrection de la nature. Ils y désignent le Benben en tant que reliquaire renfermant les Livres Perdus de Thot ; qui est lui même identifié, autant à Osiris qu’à Ra. Ils y commentent les Rituels qui les entourent dans certaines cités Egyptiennes : « Les populations de Memphis se rendaient une fois l’an à Abydos. Devant le Benben, et 45 jours avant le Solstice d’Hiver, elles déposaient des grains de blé. Puis, le blé étant levé, elles proclamaient Osiris ressuscité. ».   

Quelques décennies plus tard, c’est au tour de Téti I^er de bâtir une pyramide de piètre qualité sur le site de Saqqarah. Mais il la fait alors entourer de nombreux mastabas aux murs intérieurs recouverts d’inscriptions issues du Texte des Pyramides. Tandis que son successeur, Pépi II, lui, abandonne définitivement l’emploi des pyramides comme caveaux funéraires, et qu’il fait construire à la place des hypogées souterrains.

Ces hypogées commandés par Pépi II sont creusés à Tabetel Haoua par les Artisans d’Onou. Ceux-ci recouvrent entièrement leurs murs d’inscriptions Magiques issues du Livre des Morts et du Texte des Pyramides. Ils y installent des stèles, des amulettes, des tables d’offrandes, et des statues à l’effigie de Ra. Ils excavent ensuite d’autres hypogées à Assouan. Ils en bâtissent en particulier un, destiné à l’un des serviteurs les plus fidèles de Pépi II, avec beaucoup de soin. En effet, ils gravent les exploits les plus considérables de ce dernier sur ses parois : de quelle manière il s’est aventuré au cœur de l’Afrique pour y ouvrir des voies commerciales inédites ; comment il en a ramené des produits exotiques et des curiosités ; et comment il est mort sur le chemin qui le ramenait en Egypte.

C’est ensuite Ménéré qui prend la succession de Pépi II. Il charge un de ses sujets – un chef Bushman – d’organiser une expédition devant se diriger au-delà de la nubie, à partir de la cité d’Eléphantine. Dès lors, quand le chef Bushman revient de son périple au bout de plusieurs années, il explique au roi qu’il y a exploré les territoires d’Iret, de Satjou, et de Wawat.

Au même moment, les fidèles se tournent désormais exclusivement vers les Temples consacrés à Ra. Les Mages qui veillent sur les Pyramides se retirent dans leurs souterrains. Et ils ne font plus parler d’eux.   

Avec Manéthon, émerge la 8^ème dynastie. Celui-ci étend alors immédiatement l’influence de l’Egypte en direction d’Ouadi Hamamat ; la voie commerciale qui traverse la mer Rouge. Il érige des hypogées dont les murs sont constellés de textes religieux importants. Il honore l’Architecte de Djoser Imhotep, en tant qu’Inventeur de l’Art de bâtir des édifices de pierre taillée. Il glorifie sa mémoire en voyant en lui, non seulement un Architecte, mais aussi un Mage, un Astronome, et un Médecin de grand renom. Et il se met à croire qu’il a été le détenteur d’un Savoir Occulte qui fait remonter l’histoire de l’Egypte à une lointaine Antiquité ; et en tout cas, à une époque bien antérieure à Ménès.   

Or, comme Manéthon est également un conteur, il compose sur le sujet un récit en trois Livres. Il y distingue trois Eres avant Ménès : l’époque des Dieux, des Demi-Dieux et des Héros ; l’époque d’Horus, qui est un monarque qui, selon lui, a vécu en Egypte durant 15 150 ans ; et la période des rois mortels Prédynastiques – avec en premier lieu Thot -, et qui ont été appelé à succédé à Thot pendant 13 777 années. Il estime donc que la civilisation Egyptienne, de l’époque des Dieux à celle du dernier des monarques mortels, a duré 36 525.

Voici un extrait de son Livre I : « Le Chaos Primordial était une inondation. Les Dieux Créateurs, Ra, Chou, Tefnout, Geb, Nout, Osiris, Isis, Nephtys, et Seth, le modelèrent selon leur volonté. Ils façonnèrent et peuplèrent ensuite la terre Sacrée d’Egypte. Et, pendant des millénaires, ils y dirigèrent leurs sujets en tant que Pharaons.

Ces Dieux furent ainsi les premiers à gouverner la vallée du Nil : pendant longtemps, ils se succédèrent sans interruption. Leur dernier descendant fut le fils d’Isis, Horus. Puis, après lui, les Demi-Dieux prirent le relais ; et une autre lignée de rois imposa son autorité sur l’ensemble des Deux Terres. Enfin, au terme de leur ascension, se relayèrent 120 rois mortels, qui siégèrent 13 777 ans aux cotés des Esprits des Morts. Ils formèrent neuf dynasties jusqu'à Ménès dont les fondateurs furent les « Chemsou Hor » ; les « Vénérables Compagnons d’Horus ». ».

Et plus loin : « La plupart des choses vivantes furent détruites par le Cataclysme qui eut lieu lors du règne du Pharaon Dekhtet. Mais, les habitants de la haute Egypte se retrouvèrent davantage épargnés que les autres formes de vie. Puis, après la fin de cet Apocalypse, la terre donna naissance à de nouvelles espèces d’animaux. Le pays des Deux Terres fut désigné pour accueillir une nouvelle Genèse. Et, lorsque l’humidité provoquée par les pluies abondantes, se combina avec l’intense chaleur, l’air devint propice à l’épanouissement de la première génération de nouvelles choses vivantes. ».

Dans l’ultime compétition pour le pouvoir, c’est Thèbes qui l’emporte vers 2160 avant J.C. ; l’unité est reconstituée. La11I^ème dynastie est créée et a pour premier souverain Mentouhotep ; ce qui signifie : « Celui-qui-a-unifié-les-Deux-Terres ». Pendant de nombreuses années, il guerroie dans les pays voisins, au Nord-Est contre les Asiatiques, au Nord-Ouest contre les Libyens, au Sud contre les Nubiens, et remporte victoire sur victoire. Sous la protection de sa divinité, Amon, relevée au rang de Grand Dieu aux cotés d’Osiris, il fait creuser de somptueux mastabas. Il y dissimule avec ingéniosité des Chambres Secrètes. Ses ouvriers et ses artisans érigent plusieurs chapelles sur l’île d’Eléphantine. A l’intérieur de chacune d’elles, ceux-ci y excavent un puits de cinq mètres de diamètre. Ils élèvent sur leur pourtour une centaine de statue à l’effigie de leur Pharaon ; ce qui renforce d’autant le prestige d’Eléphantine. Ailleurs, sur le site de Deir el Bahari, ils bâtissent un Temple consacré à la gloire éternelle de Mentouhotep. Non loin de là, ils édifient un Sanctuaire dédié au culte d’Hathor : dans la paroi rocheuse, ils percent des salles et des hypogées qui ont l’apparence de ruches. Et, enfin, ils installent à leur suite de longues galeries qui s’étendent partout sous la montagne.

La capitale de Mentouhotep, Thèbes, devient le centre d’une administration efficace de scribes et de fonctionnaires. En même temps, elle acquiert le titre de « Résidence du dieu Amon » – dieu terrestre et céleste incarnant le Mystère de la création -. Par ailleurs, Amon « le Caché », le « Roi des Dieux » commence à être vénéré dans toute l’Egypte et ses temples remplacent ceux d’Osiris. Son sanctuaire principal est à Karnak ; il est entouré de Mout, et de Khousou son fils. Et il y est représenté sous forme lunaire, coiffé d’un mortier surmonté de deux plumes, signes des Dieux Aériens.