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Mes Univers
16 avril 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 450 - 455

celteEnsuite, les Carnutes développent encore leurs Mythes, en évoquant la légende d’un Souverain à la fois Humain, et à la fois Tuatha Dé Dannan. Ils racontent donc que celui-ci a vécu d’innombrables aventures à travers le Monde : « Blessé au combat, Herla fut enfermé sous une montagne durant trois siècles. Et, au cours de cette période, son royaume devint la proie de la désolation et de la famine.

Pourtant, un jour, Herla vit un étranger s’installer non loin de son lieu de détention. Ce dernier se mit alors à l’interroger. Puis, il expliqua à Herla qu’il avait le Pouvoir, si il le désirait, de prononcer des paroles qui lui permettraient de l’aider à remonter sur son trône. Mais, Herla déclina son offre, le pèlerin ne psalmodia pas les Phrases Magiques, et il demeura encore longtemps emprisonné. ».

Leur Conte rapporte malgré tout, qu’ensuite, « Herla fut transporté jusqu’au cœur de l’énigmatique Ile d’Avalon. Dès lors, il y vécut en attendant son retour triomphal à la tète de son pays. Et il y créa une Corporation de Sorciers soumis à de nombreux Rites Initiatiques, et possédant de solides Connaissances Symboliques et Religieuses. ».

Puis, les Carnutes enrichissent l’existence d’Herla à l’infini. Ainsi, un épisode de sa vie relate : « Un des amis d’Herla se nommait Bran. Celui-ci était un dieu, un Géant Musicien, ainsi que le protecteur attitré des Bardes. Il possédait un Chaudron Magique capable de ressusciter les Morts ; mais, il l’avait jadis caché aux Enfers.

Or, un jour, les Fils de Gwac’h voulurent le lui dérober. Pour les empêcher de commettre leur forfait, Bran dut donc les affronter. Il fut blessé par une flèche. Il demanda à ses adversaires de mettre fin à ses souffrances ; et il supplia qu’on lui tranche la tète. Avant que les Fils de Gwac’h accèdent à sa sollicitation, et l’enterrent.

Ce ne fut que beaucoup plus tard qu’Herla apprit ce qui était advenu de son compagnon, qu’il retrouva le tumulus sous lequel il avait été inhumé, et qu’il récupéra le corps du défunt. ».   

Ou : « Gwyon Bach était un autre camarade d’Herla. Et, après la mort de Bran, c’est lui qui fut désigné pour protéger le Chaudron de la connaissance. C’est alors qu’un jour, par inadvertance, celui-ci fit couler trois gouttes de son liquide Magique sur son doigt. Il les porta à sa bouche. Et il obtint un Savoir qui ne lui était pas destiné. ».

Vers 250 avant notre Ere également, les Carnutes se mettent par ailleurs à prier d’autres Déités que les Tuatha Dé Dannan. Ils en appellent au représentant de la force Attractive, à l’Entremetteur des Mondes et des Etres, au Symbole de l’Energie Créatrice, qu’est Esus ; parfois nommé « Grue » ou « Rigantonde ». Ils commencent à croire que tout ce qui jaillit avec vigueur vient de lui : l’Eau de la terre, le Sperme de l’Homme. Il devient ainsi l’Origine de toute Vie ; de la passion comme du Mouvement. Il désigne le trait d’union entre l’Univers Terrestre, l’Univers Céleste, et l’Univers Souterrain. Et, enfin, ils le personnifient sous la forme du Divin Bûcheron accompagné de cet Arbre qui est, tout à la fois, l’Axe du Monde et du Mystère.

Les Carnutes se réfèrent encore à Kerunnos. Ils le figurent la plupart du temps sous l’aspect d’une Créature à trois tètes surmontées de cornes de Taureau. Car, pour eux, ces dernières révèlent l’existence d’innombrables Cycles ; tant Spirituels que Matériels. Elles se rapportent à la puissance Fécondante du Cerf qui, Grand, Solitaire, incarne l’Individualisme, la noblesse, la fierté, et la sagesse. Tandis que parfois, ils font escorter Kerunnos par un Serpent à tète de Bélier.

De même, ils citent le dieu des Arts, de la création, des Echanges, et de la communication, qu’est Lug ; tout en le nommant de temps en temps « Teutatès » ou « Medusis ». Ils le considèrent alors comme le représentant du Devenir Social, de l’Inconscient Humain ; en fait, la partie cachée et sombre de celui-ci. Ils jugent qu’il est celui qui réalise l’union de la chair et de l’Ame, de l’Esprit et de la matière, de la vie et de la mort, de la pensée et de l’Action : il réconcilie les Contraires. Il possède en effet la lance Magique qui prolonge la main et le Bras, qui peut donner la mort à distance. Ils voient en lui le Père des multiples Peuples Celtes : c’est grâce à lui qu’ils possèdent un sentiment d’appartenance à une tribu, à une nation, à une patrie, ou à une matrie. C’est lui qui Symbolise le Citoyen Parfait, le Tribun, et le Premier Serviteur des Clercs ; mais aussi, le Protecteur, le Bâtisseur, et le Législateur présidant aux initiatives Industrieuses. C’est donc pour toutes ces raisons qu’ils dépeignent sous la forme d’un Sanglier – le Pouvoir Spirituel Inaccessible – se tenant aux cotés d’un Echiquier dont les pièces se déplacent de leur propre initiative – l’Univers au cœur duquel se meuvent les êtres entrant en relation les uns avec les autres.

Ils invoquent Taranis, qu’ils matérialisent grâce au Tonnerre, au Vent, aux Orages, et à la foudre. Ils font de la roue Cosmique son Attribut Principal, parce qu’elle rythme les Nuits et les Jours. Ils se disent que l’Aigle et le Serpent sont ses Animaux Familiers. Avant de l’associer de plus en plus régulièrement à un Taureau à trois Tètes évoquant l’alliance des Forces Telluriques et du Savoir Spirituel ; ou, « Tarvus Trigaramus ».   

Ils font ensuite graviter tout un tas d’autres dieux autour de ces Divinités Principales : il y a le dieu de la lumière, Bélénos ; et irrégulièrement baptisé « Levectius », ou, « Maponos ». Il y a le Croissant Solaire Etoilé, Sirona ; ou, « Stanna ». Il y a la déesse Blanche et Triomphante, Boidel Loth. Il y a la lune Brillante, Luaine. Il y a la déesse de la terre, Suchar. Il y a la déesse de l’Océan, Mannawyddan. Il y a le dieu de l’Initiation Erotique, et de l’Intensité Mystique qui en découle, Aerocura. Il y a la déesse de la fécondité de la nature, de la force Créatrice de toute Vie, et de la maternité, Matres. Il y a la déesse aux trois Seins qui lui permettent d’allaiter trois Enfants en même temps, Terbionn.

Il y a encore le Charretier qui ouvre le premier Sillon, qui est aussi le Maitre de l’Agriculture et des Céréales, Mac Cecht. Il y a le Multiple Artisan, dont le visage rayonne de toutes les couleurs de l’Arc en Ciel, Livatis. Il y a le Charpentier qui fournit le bois des Lances, Luchfe. Il y a le Forgeron Primordial qui utilise son Enclume, son Marteau, ses Poings, et ses Tenailles, pour façonner des Epées, Colonn. Il y a le Patron des Métallurgistes, celui qui fabrique des Haches Enchantées, Bolun. Il y a son Epouse, Vevetis. Il y a son Frère, le dieu au Maillet – le Bon Frappeur -, en relation avec l’Artisanat, Svecllos.

Il y a toujours la patronne des Cavaliers, des Conducteurs, et des Voyageurs, Esthna. Il y a le Protecteur des Carrefours – toujours accompagné de Serpents et de Vers -, Boruo. Il y a le dieu sans bouche, de l’Eloquence, et de la poésie, Morann. Il y a la déesse Guerrière, championne de la force Physique, Nemetona. Il y a l’Exterminateur des Ennemis Naturels de l’Espèce Humaine, Smestrios. Il y a la collectionneuse de Cranes, Brigit. 

Il y a le dieu Cornu, le Maitre de la forêt Finn. Il y a le dieu Pisteur des bois, tenant un arc dans ses mains, Voregus. Il y a la déesse aux Ours, la représentante des Animaux Sauvages, Andarta ; ou, « Matugenos ». Il y a le dieu des Chevaux, Ridiobus. Il y a le dieu des Porcs – il tient un Arc, une Serpe, un Epieu, un Couteau, une Hachette, et une Hôte, dans ses mains -, Mocus. Il y a la déesse du Bétail, Nebalennia. Il y a les deux dieux – des pécheurs en Eaux Douces, et des pécheurs en Mer -, souvent incarnés à l’intérieur de deux demi-sphères, Diascures et Luxorius. Il y a le dieu de l’Eau Chaude et Bienfaisante, Borvos. Il y a sa compagne – la protectrice des Sources -, Bricta. Il y a le dieu qui surveille les rapides, Ico Vellauna. Il y la gardienne des Eaux Thermales – lesquelles sont associées aux fonctions Mentales de l’Homme -, Dahud. Il y a l’Incarnation de l’Habilité Maritime, Brigantia. Il y a la déesse des Génies des Eaux, Nantosuelta.

Il y a le Père Infernal de la richesse Souterraine, Orgos. Il y les Lavandières Nocturnes – elles obligent les Hommes qu’elles rencontrent sur leur route, à tordre leurs futurs Suaires avec elles -, les Kannerzednoz. Il y a la déesse aux Oiseaux qui procurent un Eternel Sommeil, Cliodnu – parfois baptisée « Nechtann ». Il y a le Gardien de la porte ouvrant sur le Royaume Intermédiaire – entre celui des Morts et celui des Vivants -, qui est toujours accompagné de son Animal Fétiche – le Rat -, Labraid. Il y a la déesse qui appelle – grâce à sa Corne d’Abondance - les navires qui mènent les Ames vers l’Entrée de l’Autre Monde, Epona. Il y a les Crieurs Réprouvés – qui voguent sur les Barques de la nuit, et qui sont continuellement surveillés par des Chiens Géants -, les Krierhen. Il y a la déesse qui fait franchir le dernier gué aux Défunts, qui les oblige ensuite à subir de multiples Epreuves, qui les aide à passer d’un Monde à l’Autre, et qui les métamorphose enfin en Fantômes, Ritona. Il y a la souveraine des Revenants, Morrigann. Il y a la déesse qui prend en charge les Ames des Mortels qui arrivent dans le Royaume des Morts, et qui leur apporte la joie et l’Oubli durant sept ans, Rhiannon. Il y a la grande Dévoreuse d’Ames Impies, Romerta. Il y a le dieu des Morts – à la fois Cruel et Terrible -, Donn. Il y a son premier Frère, le dieu Violent de l’Au-Delà – sa Résidence Principale se trouve en Brig Leith -, Mider. Il y a son second Frère – celui qui chevauche dans les vertes prairies de Marban, à l’aide de son Char Etincelant et de ses Etalons Blancs -, Mannan Mac Cir. C’est d’ailleurs lui qui a le don d’Ubiquité et de Métamorphose, qui détient un Manteau qui rend Invisible, et qui construit et reconstruit sans cesse la demeure des Dieux. Et, enfin, il y a l’Organisateur des Festins d’Immortalité – au cours desquels est préparée la boisson d’Eternité -, Guibhniv.    

Dès lors, les Carnutes amorcent la constitution de Corporations Spirituelles. Ainsi, ils en créent une sur l’île d’Iona, sur l’île d’Héligoland, sur l’île de Tir Nan Beo. Ils en implantent à une à l’extrémité du territoire de Gwynedd – qui est l’autre nom du Pays de Galles -, et qu’ils désignent par le dénominatif : « Ynis Mon ». Ils s’enracinent également dans les environs de la forêt de Brocéliande, de Fontainebleau, et des Ardennes. Ils en établissent plusieurs autres à l’intérieur desquelles ils se transforment en ermites. Et, finalement, ils prennent contact avec d’autres Cultures ; mais, plus particulièrement, avec les Philosophes Grecs – avec lesquels, ils rivalisent bientôt sur des sujets totalement abstraits.

Puis, ils se mettent à répandre leurs Savoirs à travers toute l’Europe. Ils métamorphosent peu à peu les Sociétés Indigènes, en leur apprenant le mode de fonctionnement de la civilisation Celte. En même temps, ils révolutionnent la conception que les autochtones ont de la religion, en leur déclarant que le Sacré et le Profane ne sont jamais séparés ; que leur Communauté se doit d’être à l’image de ce que le Divin attend d’eux. Ils affirment également qu’ils se doivent d’être régis par les Lois Universelles édictées par le Créateur. Ils disent que, pourtant, que les Principes de ce dernier ne font pas une distinction nette et précise entre le Bien et le Mal ; et que, pour lui, la notion de péché est inexistante. Ils prétendent que les Univers Métaphysiques qu’il décrit, montrent que l’Autre Monde n’est ni un « en bas » ni un « en haut », mais un « à coté ». Ils soulignent qu’il leur a donné pour obligation d’honorer sa présence au sein de ce Pays le jour du « Samonios » - le 1er Novembre. Et, ils leur disent que c’est au cours de cette Cérémonie Sacrée – le « Nemeton » ; ou, « Nem » qui désigne le Ciel, et « Nemus » qui traduit le Bois Sacré - que le Monde des Morts et le Monde des Vivants, que le Monde des Dieux et le Monde des Héros, peuvent communiquer les uns avec les autres.

En effet, renchérissent-ils, « durant cette Commémoration, nous nous installons au milieu d’une Forêt. Tout autour du site que nous choisissons, nous creusons des fosses ; nous les relevons de monticules de terre, de lierre – il désigne l’Immortalité et la ténacité dans l’Initiation -, de branches d’If, de Saule, de Sorbier, et de ronces. Nous élevons un certain nombre de Mégalithes ; à moins qu’il y en ait qui soient déjà présents sur place. Afin de régénérer leur Vigueur Tellurique et Cosmique, nous y gravons de nombreux Symboles Mystiques. Nous y inscrivons donc des Roues Solaires, des Swastikas, ou des Runes Etoilées. A proximité d’eux, nous enflammons des montagnes de paille tressée. Et, dès lors, nous savons que tout est prêt pour que le lieu représente une projection idéale du Ciel sur la terre.

Puis, nous opérons la fusion entre les deux Mondes. Pour commencer, nous calculons le Calendrier Lunaire et Solaire ; car ces Astres nous servent de relais dans la captation des Puissances Cosmiques et Divines. En cueillant du Gui sur des chênes, à l’aide d’une faucille en or, nous faisons en sorte de ne pas abîmer la plante, sous peine que celle-ci perde immédiatement ses vertus Magiques. Ensuite, nous entamons des séances de fumigation. Parfois, pour que les Rites soient plus efficaces, nous immolons des Taureaux Blancs, des Cerfs, des Chevaux, parce que nous savons que ce sont les plus nobles des animaux – ou, lors des Solstices et des Equinoxes, des êtres Humains. Nous les rendons à la terre en les ensevelissant dans des Nécropoles proches préparées à cet effet. A l’intérieur de celles-ci, par leur intermédiaire, nous libérons un surcroît de Force nous permettant de communiquer avec des Déités, des Esprits, des Monstres. Nous obligeons ceux-ci à se soumettre à notre Volonté, à nous écouter, à nous entendre, à nous révéler des Secrets, à agir sur la réalité pour nous, ou à nous protéger des conséquences fâcheuses d’une rupture – ou d’une transgression – des Lois Divines, de notre part. Nous détaillons ensuite leurs sentences, nous proclamons leurs Oracles, nous interprétons leurs Présage. Nous énonçons leurs imprécations d’ordre moral et social. Nous mettons en garde ceux qui en sont les destinataires, car elles peuvent engendrer de graves conséquences ; de la simple honte, au bannissement de la tribu, ou à la mort. Et, enfin, à l’issue de la procession qui nous fait ressortir du caveau, il se peut que nous apercevions cette Lumière capable de repousser la plus sombre partie de nous même ; et nous comprenons ainsi que, parce qu’elle évoque l’alliance entre la force et la sagesse, nous n’avons aucune chance de perdre notre Ame quand nous nous aventurerons dans l’Au-delà. ». 

Les autochtones justifient donc peu à peu les Rites Carnutes, dans la pratique d’une Magie qui vise à exercer un Pouvoir direct sur les Divinités et leur Univers. Ils réalisent effectivement que les holocaustes animaliers ou humains ne sont en fait que des gestes techniques visant à capter les Energies Divines ; ou, les Forces qui se répandent au cœur des Univers Parallèles au leur. Ils admettent d’ailleurs très facilement que c’est la seule manière d’entendre les Paroles de la déité.            

Vers 250 avant J.C. encore, le monde Celtique se stabilise donc, et connaît une double évolution. A l’intérieur, la société se hiérarchise de plus en plus et les premières villes, appelées « oppida » apparaissent. A l’extérieur, la république Romaine prend peu à peu le contrôle de toutes les zones celtes, de la turquie à la grande-Bretagne. C’est d’ailleurs à cette époque que les oppida voient le jour dans la zone celtique originelle, qui va du Bassin Parisien à la bohème. Et ce sont des villes fortifiées pouvant s’étendre sur plusieurs centaines d’hectares, retranchées derrière des murailles de bois et de terre.

A l’intérieur, l’urbanisme est assez strict : les rues se coupent en angle droit et sont bordées de cours et de maisons rectangulaires d’une dizaine de mètres de coté. Une spécialisation des quartiers se met en place, avec des artisans travaillant le métal, les peaux ou le textile. La nourriture repose pour plus des deux tiers, sur le porc, et les salaisons gauloises sont réputées sur le bord de la méditerranée. Et c’est aussi au sein de cette vie économique déjà complexe, que se développe une économie monétaire ; et que les monnaies d’or, puis d’argent, et de bronze naissent.

Italie : Vème – IVème Siècle avant J.C. :

L’antique Etrurie correspond à la région comprise entre l’Arno au Nord, le Tibre à l’Est et au Sud, et la mer Tyrrhénienne à l’Ouest. Très vite, les Etrusques s’étendent au Sud jusqu’en Campanie, et au Nord jusqu'à la plaine du Pô, fleuve dont ils dominent l’embouchure à Spina et à Hadria. Arrivés d’Asie Mineure – de Lydie – à la suite d’une disette, les Etrusques sont le peuple Villanovien de cette région.

La société Etrusque atteint assez rapidement un grand niveau de richesse. Son développement repose surtout sur des ressources naturelles exceptionnelles, des techniques raffinées et des contacts avec d’autres peuples culturellement plus avancés, comme les Phéniciens et les Grecs. Installés en Etrurie dès la fin du VIIème siècle avant J.C., les artisans grecs contribuent puissamment au développement de l’artisanat local dans de nombreux domaines, la céramique en particulier.

Mais l’Etrurie tire d’abord sa force d’une fertilité agricole et de richesses minières remarquables. Grâce à ses céréales, la région vient même au secours de Rome, qui est menacée de famine à plusieurs reprises. En matière de viticulture, les Etrusques obtiennent aussi des résultats spectaculaires : à la fin du VIIème siècle avant notre Ere, certains sites de Provence et du Languedoc reçoivent par milliers les amphores à vin étrusques

Les Etrusques ne se contentent pas de recueillir sans peine les fruits d’une terre généreuse. Ils exploitent parfaitement le sol et, en particulier, drainent les sols imperméables, nombreux en Etrurie méridionale. C’est le cas de Véies, au Nord de Rome : le territoire est parcouru par un réseau de petits canaux, long de 25 kilomètres. C’est là aussi que se trouve une des réalisations les plus remarquables des ingénieurs Etrusques, le « Ponto Sodo », une galerie creusée dans le tuf sur 70 mètres de long.

Les forêts abondantes – souvent infranchissables pour l’ennemi – permettent aux Etrusques de construire une flotte importante, bateaux marchands ou navires de guerre. Grâce au bois, ils exploitent les ressources minières considérables, qui jouent un rôle de premier plan. Les métaux sont en effet présents partout en Etrurie ; au Nord-Ouest de Rome, dans les monts de la tolfa, entre Caere et Tarquinia, près des rives de la mer Tyrrhénienne. Plus au Nord encore, à hauteur de l’île d’Elbe, les collines métallifères proches de Vetulonia ; la région regorge de zinc, de cuivre et de plomb.

Mais le vrai nerf de la guerre, c’est le fer de l’île d’Elbe. Un fer fondu et travaillé juste en face du Continent, à Populonia. Utilisé dans plusieurs domaines, notamment militaire et agricole, le fer est un des éléments primordiaux des échanges avec les Grecs. De l’hématite de l’île d’Elbe, ce sont certainement les ressources minières qui attirent les colons grecs ; c’est à cette époque qu’ils poussent leurs navires le long des cotes de l’Italie, si loin vers le Nord, et si près, le plus près possible de l’Etrurie.

Entre le VIIème et le Vème siècle avant notre Ere, la civilisation Etrusque est à son apogée. Symboles de cette hégémonie étrusque, trois rois d’une dynastie étrusque – les Tarquins – occupent le trône de Rome de 615 à 509 avant J.C. Ils ont une influence importante sur l’architecture des temples et l’organisation des égouts. Mais, en fait, cette présence à Rome des Tarquins, ne sont pas les représentants d’un Empire qui s’étend progressivement, mais de plusieurs Cités-Etats. Ils se succèdent à mesure que leurs cités gagnent peu à peu en puissance économique et politique ; ils président à un groupe de douze cités évoluant au fil des siècles, comme Caere, Tarquinia, Vulci et Vétulonia.

En fait, jamais cette ligue « panétrusque »ne connaît de réelle unité politique. Son ciment principal est la religion. Chaque année, des délégués des cités se réunissent au sanctuaire de Voltumme, consacré à Tinia, le Jupiter Etrusque, pour une foire, des cérémonies, des jeux. Car, le peuple Etrusque est un peuple très religieux ; une religion du Livre : dans différents textes sacrés, les Etrusques consignent les Révélations des Dieux. Les hommes peuvent ainsi connaître la volonté de ces derniers, et leur offrir sacrifices et rites appropriés. L’ensemble des ces Livres forme un des points essentiels que les Etrusques vont transmettre aux Romains : notamment sont écrits dans leurs pages l’art de prévoir l’avenir, c’est à dire la volonté des Dieux, par l’examen des entrailles des victimes sacrifiées – et surtout de leur foie -, considérée comme un microcosme de l’Univers.

Sous l’influence de la grèce, les Etrusques donnent aussi figure humaine à leurs Dieux, qu’ils identifient à différentes divinités grecques. Les noms étrusques ont diversité d’origines et d’influences, par exemple : Aplu évoque Apollon.

Mais, au VIème siècle avant J.C., les rois Etrusques ne gouvernent plus les Cités-Etats. Le développement du commerce et de l’artisanat favorise en effet l’émergence de nouvelles classes sociales. Le pouvoir passe des mains d’un homme seul à celles d’un petit groupe : des régimes oligarchiques se mettent en place.

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