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23 juillet 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 820 - 825

angleterreAngleterre, XIème siècle :

En 1042, Edouard le Confesseur quitte la normandie, où il vit en exil, pour monter sur le trône d’Angleterre. Il trouve un pays divisé, où l’élément scandinave est fort, et où deux lignages nobles se disputent le pouvoir : au Sud, celui du Godwine, comte de Wessex, et, au Nord, celui de Leofric, comte de Mercie. Face à eux, Edouard s’appuie dur les Normands qu’il a connu dans sa jeunesse, excitant d’autant plus l’hostilité des nobles.

Dès 1051, Edouard promet sa succession à son cousin, Guillaume de Normandie. Et, pour lui confirmer cette promesse, il lui envoie, en 1064, le fils de Godwine, Harold. Ce dernier prête alors solennellement serment à Guillaume. Pourtant, en Janvier 1066, à la mort d’Edouard, Harold s’empare de la couronne. Il a, derrière lui, toute l’aristocratie anglo-saxonne. Mais, Guillaume est un adversaire redoutable, auquel des années d’épreuves ont forgé un courage et un caractère hors du commun. 

En ce début d’année 1066, Guillaume n’est pourtant pas le seul prétendant à la succession d’Edouard. Le roi de Norvège, Harald Hardrade, refuse aussi la désignation d’Harold. Il a le soutien des Ecossais et du frère d’Harold, Tostig. Pris entre deux ennemis, Harold entame une lutte épuisante, avec sa puissante flotte, sa garde de « housecarls » et le « fyrd », les milices paysannes qu’il maintient sous les armes tout l’été.

En six mois, Guillaume accomplit un travail considérable, tant diplomatique que militaire. Il rappelle son serment à Harold : celui-ci prétexte qu’il l’a prêté sous la contrainte. Mais, sur ce point, Guillaume obtient l’approbation du pape Grégoire VII, car l’un des principaux soutiens d’Harold n’est autre que Stigand, l’archevêque de Canterbury, qui bloque l’application de la réforme grégorienne en Angleterre. Le pape excommunie alors le parjure Harold. Par ailleurs, Guillaume peut compter sur la neutralité du comte de Flandre – dont il a épousé la fille Mathilde -, et sur celle du nouveau roi de France, le jeune Philippe Ier.

Sur le plan militaire, Guillaume obtient l’accord de ses vassaux : réunis en assemblée à Lillebonne, à l’embouchure de la seine, ils acceptent de fournir hommes et navires. A l’annonce de la campagne, un nombre considérable de chevaliers sans terre se précipitent : Flamands, Bretons, Poitevins, Picards, prêts à tout pour trouver un domaine où s’établir. Le comte de Boulogne et le vicomte de Thouars se joignent ainsi à l’expédition. A la fin du mois de Juillet, une immense flotte d’un millier de navires est prête. Elle va transporter 12000 hommes, dont 3000 chevaliers, avec équipement et ravitaillement.

Mais Juillet passe sans un souffle d’air. Début Septembre, la tempête se lève, puis un vent d’Ouest persistant s’installe, qui permet tout au plus à la flotte de passer l’estuaire de la dives à Saint-Valéry-sur-Somme.

Harold ne croit plus à l’attaque : il débande le fyrd. On lui apprend alors le débarquement du Norvégien Harald Hardrade, qui a rejoint Tostig et pris York. A marche forcée, les housecarls remontent vers le Nord : Harold remporte la sanglante bataille de Stamford Bridge, le 25 Septembre. Le 28, la flotte du Conquérant a enfin un vent favorable. Et, le lendemain, le jour de la saint-Michel, patron de la normandie, son armée débarque et occupe le bourg de Hastings, sur la cote du Sussex.

Les housecarls d’Harold y arrivent le Vendredi 13 Octobre. Epuisés par cette nouvelle et terrible marche forcée, ils ont eu une semaine pour rassembler une partie du fyrd des comtés du Sud. La bataille s’engage le lendemain. Tandis que les chevaliers Normands s’attaquent au fyrd, les housecarls se retranchent en haut d’une colline. L’attaque Normande tourne bientôt à la déroute, d’autant que le bruit se répand que Guillaume a été tué. Il lui faut se faire reconnaître, redonner courage à ses troupes. A trois reprises, Guillaume fait croire à un repli pour disloquer la masse impénétrable des housecarls : certains abandonnent imprudemment leur position défensive, et sont alors la proie des Normands. Mais une charge malheureuse de ceux-ci conduit une colonne dans le fossé de Malafosse : enlisés, ses membres se font égorger par les Anglais. Le sort de la bataille est encore incertain, quand une flèche perdue tue Harold. Les housecarls se retirent : pour Guillaume, Dieu a jugé, et lui a attribué l’Angleterre.

Hastings ne donne cependant pas l’Angleterre à Guillaume. Il doit gagner Douvres, au prix d’une marche difficile, encercler Londres, dévaster systématiquement son aire d’approvisionnement. Alors, seulement, les partisans d’Edgar Atheling, le successeur d’Harold, acceptent de se rendre, l’archevêque de Canterbury, Stigand en tète. Le 25 Décembre 1066, Guillaume est couronné roi dans l’abbaye qu’a restaurée Edouard le Confesseur, Westminster. Mais le climat est tel que, lorsque les Londoniens, fidèles à la coutume, acclament leur nouveau roi, les soldats croient à une révolte, se jettent sur eux et en massacrent un grand nombre.

En réalité, Guillaume ne contrôle guère que les terres d’Harold et de ses partisans. Pourtant, au printemps, il retourne en Normandie, où il célèbre son triomphe et distribue aux églises un énorme butin.

Pendant trois ans, le nouveau roi d’Angleterre semble jouer à la carte d’une collaboration anglo-normande : il se contente d’établir quelques châteaux tenus par ses hommes.

Mais les révoltes se succèdent. Et, en 1069, les comtes du Nord s’allient à l’Ecosse, où s’est réfugié Edgar, et à une immense flotte danoise : les Normands sont massacrés à York. Guillaume rassemble une armée et remonte vers le Nord. Erigeant sur son passage de nouveaux châteaux, il repousse devant lui ses adversaires. Pour les affamer, il entreprend la destruction du Yorkshire, brûlant fermes et villages, massacrant les habitants.

Après que les Danois aient rembarqués, Guillaume porte l’offensive sur le front de l’Eglise. A Pâques 1070, le synode de Winchester chasse de leurs sièges les évêques anglais les plus actifs. Des Normands les remplacent aussitôt : Lanfranc, le conseille fidèle de Guillaume, supplante ainsi Stigand à Canterbury. La politique de collaboration s’achève. Une campagne contre l’Ecosse, puis l’échec de la dernière flotte danoise venue soutenir les rebelles en 1075 terminent la phase militaire de la conquête.

C’est à cette date que la « tapisserie de Bayeux » est réalisée en Angleterre, à la demande de l’évêque de Bayeux, Odon, demi-frère du Conquérant. Cette tapisserie est en fait une toile de lin brodée. Sur 70 mètres de long, elle raconte la bataille de Hastings et les événements qui la précédent. Les représentations, d’un réalisme minutieux, donne une idée précise de l’armement des combattants. Le chevalier Normand porte une cotte de mailles et un casque conique, fait de lames de métal ajustées. Il s’abrite derrière un bouclier de plus de un mètre de haut, en bois recouvert de cuir bouilli. Il combat avec une lance et une longue épée d’acier. L’énorme quantité de fer servant à la fabrication des armures, la finesse de travail de forge, tant pour la lame de l’épée que pour les minuscules anneaux qui forment les mailles sont des éléments déterminants. Parmi les Normands figurent aussi beaucoup d’archers.

Les troupes d’Harold, quant à elles, comptent moins de cavaliers : les milices paysannes du fyrd et la garde scandinave des housecarls combattent à pied. Les housecarls manient la hache de guerre à long manche des Vikings.

Après 1075, reste à organiser le pays. Le cadre anglo-saxon des « shires » - ou comtés administrés par un shérif – est conservé. En fait, le pays est tenu par des châteaux, construits sur des hauteurs stratégiques et dans les villes principales, et peu à peu munis de donjons de pierre : ainsi la tour Blanche surveille Londres, la tour Clifford, York.

Un double quadrillage renforce le contrôle du pays. Quadrillage ecclésiastique, puisque l’Eglise est aux mains des Normands : les fondations nouvelles se multiplient, comme l’abbaye de « Battle » - « Bataille » -, sur le site de la bataille de Hastings. Les clercs les plus célèbres du temps, comme le flamand Maignard ou Guillaume de Volpiano, s’installent sur leurs emplacements. De plus, progressivement, tous les évêchés et la plupart des grands monastères sont confiés à des prêtres venus du Continent. Enfin, partout, le latin remplace l’anglo-saxon. Quadrillage militaire ensuite. Les terres sont réparties en fiefs, et 1500 barons tiennent leurs domaines du souverain, contre l’engagement de le servir avec un nombre donné de chevaliers. Pour réunir cette troupe, les barons inféodent les terres à des chevaliers qui, eux mêmes, en sous-inféodent des parties à des sergents. Plus de 4000 fiefs de chevaliers sont ainsi constitués. Par ce système, Guillaume s’assure d’une force militaire disponible en permanence, tandis que les chevaliers introduisent sur leurs terres le système seigneurial.

De fait, à part quelques soubresauts, le Conquérant n’a plus à réprimer de troubles en Angleterre. Et, en 1078, il décide de bâtir un véritable château, fort et vaste, sur les hauteurs de sa capitale. Il le fait ensuite entourer de sombres architectures, parmi lesquelles apparaissent bientôt celles qui vont servir aux fondations de la tour de Londres.

De fait, à la fin de sa vie, des guerres familiales – comme la révolte de son fils Robert Courteheuse – ou des conflits aux frontières de la normandie l’occupent davantage. Il doit ainsi lutter contre la bretagne, l’Anjou – auquel il dispute le contrôle du Maine -, la flandre et la france de Philippe Ier. Il meurt en 1087, des suites d’une chute, au cours d’une attaque contre Mantes.

Dans la bonne tradition féodale, Guillaume laisse à son fils aîné, Robert Courteheuse, la terre ancestrale de Normandie. Au deuxième, Guillaume « le Roux », vont les « acquêts », c’est à dire l’Angleterre. Au troisième, Henri – que son intelligence et sa culture font surnommer « Beauclerc » n’échoit qu’une somme d’argent. Mais le prodigue Robert ne rêve que d’aventures, et brûle de partir en croisade. Pour s’équiper, il engage la normandie à son frère Guillaume, en 1096. Quand Guillaume le Roux est tué à la chasse, en 1100, Henri Beauclerc lui succède, en Angleterre comme en Normandie. Et lorsque Robert rentre de croisade, Henri, vainqueur à Tinchebray, en 1106, l’emprisonne et garde la normandie.

C’est donc Henri, qui épouse d’ailleurs une princesse anglo-saxonne – Maud, la fille d’Edgar – qui est le vrai fondateur de l’Empire anglo-normand.

Irlande, XIème siècle :

En 1035, murés depuis longtemps dans leurs cloîtres, des moines Irlandais recopient un texte qu’ils nomment « Salthair na Rann » ; ou, « Livre d’Adam et d’Eve ». Ils savent que celui-ci a été composé en Egypte au IVème siècle. Ils sont instruits du fait qu’il est arrivé en Irlande sans auparavant être passé par aucun autre pays d’Occident. Et ils constatent qu’entre ses pages, apparaissent des motifs spécifiquement Egyptiens.   

Les moines découvrent par ailleurs que la liturgie de l’ouvrage emprunte, non seulement des éléments Egyptiens de l’époque Pharaonique, mais également des données Mythiques Celtiques et Syriennes. Les divers épisodes de « la vie des Saints Irlandais » qui y sont inclus, leur semble provenir directement de certains fragments de livres issus de la bibliothèque d’Alexandrie. Plusieurs prières qu’ils y recensent, leur semblent tirées de Rites Isiaques. Et ils se rendent compte que les fêtes de la vierge que Rome y a incluse, sont à célébrer aux mêmes dates que l’Equinoxe d’Eté de l’Eglise Celte, et de la naissance d’Osiris dans la vallée du Nil.

Puis, grâce aux indications de ce recueil, quelques moines exhument une demi-douzaine de calices dans le comté de Waterford. Ils s’imaginent alors que ceux-ci sont identiques à ceux qu’ont ramenés les clercs partis d’Egypte, et arrivés dans la région, au Vème siècle. Ils se demandent si la cloche de Saint-Patrick du comté n’est pas une imitation chrétienne de celles utilisées jadis par l’orthodoxie Paulinienne. Puis, ils se disent que, peut-être, l’Eglise Celtique de l’époque, a été influencé par des Traditions hérétiques d’Egypte, de Syrie, d’Asie Mineure, et de Mésopotamie.

Russie, XIème siècle :

Iaroslav – 1019 – 1054 – profite du développement de sa capitale, dont il veut affirmer la primauté souvent contestée par Novgorod, pour édifier une nouvelle cathédrale, inspirée de Byzance, construite entre 1037 et 1041, et qui porte le nom de Sainte Sophie.

Malgré cette construction, et en dépit du mariage d’une des filles de l’Empereur Constantin Monomaque avec le fils de Vladimir, les liens entre Kiev et Constantinople se distendent peu à peu. Même si les archevêques – métropolites – continuent à venir de Constantinople, l’Eglise russe devient nationale ; le prince mène une politique véritablement indépendante. Ainsi, Iaroslav marie l’une de ses filles, Anne, au roi de France Henri Ier. Sous son règne, la russie devient u pays prospère où le commerce et l’artisanat connaissent un développement fulgurant. Et, pour la première fois, sont codifiées de vieilles coutumes locales.

Un peu plus tard, l’éloignement se poursuit. Le centre actif du pays se déplace vers la « Mésopotamie Russe », entre Volga et Oka ; la « route des Varègues aux Grecs » est périodiquement coupée par les Coumans, nomades de souche turque. Cette évolution prive Byzance d’un allié qui a freiné les velléités d’indépendance des Slaves balkaniques et affaiblit durablement l’Empire.

En 1070, une Légende Russe relate l’histoire de la ville souterraine de « Kutige », la capitale du « Royaume de Justice ».

Asie Centrale, XIème siècle :

Mahmud – 999 – 1030 – est le fondateur de Rhazni, en Afghanistan. Venu d’Asie centrale, héraut du sunnisme, c’est un guerrier intrépide qui entreprend de nombreuses expéditions en Inde, annexe le Pendjab en 1026, enlève Ispahan et l’Irak aux Buwayhides et fraie la voie aux Seldjoukides.

Mécène, Mahmud accueille dans sa capitale des savants comme le géographe Biruni, et des poètes, parmi lesquels Ferdowsi, le créateur d’une épopée nationale, qui compose à l’intention du souverain : « le Livre des Rois ».

Chine, XIème siècle :

En 960, un an après la mort du dernier Empereur de la dynastie des Zhou postérieurs, la dernière des Cinq Dynasties, le général Zhao Guangyin, proche de la famille régnante, organise une mutinerie et s’empare du pouvoir. Il fonde une nouvelle dynastie, qu’il baptise Song, et fixe la capitale à Kaifeng. Après une vigoureuse campagne militaire qui dure seize ans, il réussit à soumettre progressivement la quasi-totalité du pays situé au Sud de la grande Muraille. Ce faisant, il met un terme au morcellement hérité de la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes : l’Empire Chinois traditionnel est presque reconstitué.

Cependant, les armées Song ne parviennent pas à conquérir les vastes espaces contrôlés par les « Barbares » autour de l’Empire : Khitans en Mandchourie et autour de Pékin, Djurtchets – nomades situés au Nord-est – et Mongols au Nord, Tangoutes – proto-tibétains – installés dans la région de la grande boucle du Fleuve Jaune au Nord-Ouest, Nanzhao au Yunnan et Vietnamiens au Sud. La chine a perdu de son emprise sur l’Asie. Elle est en outre entourée de voisins puissants, qui exigent de lourds tributs en échange de la paix. Aussi, loin de porter ses regards vers l’extérieur, le nouvel Empire se replie t’il sur lui même, cherchant avant tout à s’organiser.

De fait, les institutions héritées de l’ancien Empire médiéval des Tang est des Cinq Dynasties sont révisées. La centralisation est poussée à l’extrême à tous les niveaux : politique, militaire, économique et culturel. L’unification politique du monde Chinois proprement dit est alors la priorité absolue. Trois grands départements se partagent l’administration, dont l’Empereur reste le chef inconditionnel : celui de l’Economie et des Finances, qui gère les monopoles d’Etat – sel, thé, alcools, parfums -, ainsi que le budget et la population ; celui des Armées ; et, enfin, celui du Secrétariat, qui contrôle l’administration judiciaire, les nominations, les promotions et les châtiments des fonctionnaires. Ce département porte à la perfection le système des concours de recrutement, qui permettent d’engager les meilleurs éléments par des sélections réalisées au niveau des districts, dans les provinces. Dès lors, ce sont des fonctionnaires civils, les « mandarins », qui deviennent les rouages politiques essentiels de l’appareil d’Etat, au détriment des membres et des proches de la famille impériale, des eunuques, des concubines et autres intrigants, qui ont si souvent présidé aux destinées de la chine.

Car, les candidats se préparent pendant des années en apprenant, par cœur, les classiques confucéens. Certaines catégories de la population sont pourtant écartées du système : acteurs, musiciens, marins, bourreaux, geôliers, ainsi que leurs descendants. Les épreuves peuvent durer trois jours consécutifs, pendant lesquels les postulants sont enfermés dans de petites cellules individuelles, après avoir été fouillés. Munis de leur pinceau, d’encre et de papier, ils rédigent de leur plus belle écriture des essais relatifs à la culture confucéenne et à l’art du gouvernement ; une composition poétique figure au programme. Les copies doivent être impeccables, sans ratures ni surcharges ; les lignes doivent contenir un nombre égal de caractères.

A cette époque, l’Etat s’enrichit rapidement grâce au développement du commerce et de l’industrie. Il en réorganise le fonctionnement en stimulant l’essor des grandes cités marchandes de l’intérieur et des cotes. Les échanges maritimes amorcés avec l’étranger, le Japon notamment, sont encouragés au départ des ports de Nankin, Canton – quartier « réservé » aux agents commerciaux étrangers y est créé -, Hangzhou, Wenzhou et Fuzhou.

D’un autre coté, l’agriculture n’est pas en reste. L’administration chinoise importe du Vietnam des variétés de riz précoce qui permettent de produire deux récoltes par an : la riziculture connaît un essor sans précédent dans les contrées méridionales. Les terres arables se couvrent de chanvre, de coton, de mûriers, destinés à l’élevage du ver à soie.

Hélas, cet Age d’Or est pourtant menacé. Le paiement de lourds tributs imposés par les puissances de la steppe en échange de pactes de non-agression, constamment renégociés, et les luttes au sein des milieux politiques provoquent l’effondrement du gouvernement central. Les pressions extérieures deviennent insupportables : le traité de paix conclu entre l’Empire des Song et le royaume des Khitans en 1004, impose à la chine un versement annuel de 100000 taels, soit environ 3600 kilogrammes d’argent, et de 200000 pièces de soie de 13 mètres sur 0,77 mètre.

Un mouvement réformateur, dirigé par Wang Anshi – 1021 – 1086 – voit alors le jour. A la recherche d’une réponse aux carences du régime face à ces menaces extérieures, Wang Anshi avance des idées empreintes de justice sociale : il préconise une meilleure répartition des charges fiscales, favorise l’ouverture d’hôpitaux et de cimetières publics et propose la construction de greniers de réserve. Il réorganise l’armée de mercenaires, qui, forte de 1400000 hommes en 1050, est réduite à 500 000 soldats de métier, auxquels on adjoint des milices familiales paysannes. Mais Wang Anshi doit faire face à une farouche résistance des puissants conservateurs, dont les intérêts et les privilèges sont menacés. Il est écarté du pouvoir en 1085, et remplacé par son principal adversaire, Sima Guang, qui abolit toutes les réformes de son prédécesseur.

Deux personnalités incarnent alors l’idéal de l’intellectuel chinois : le poète Su Dongpo et l’Empereur Huizong. Tous deux excellents dans la pratique des vertus de « l’honnête homme » : la peinture, la poésie et la calligraphie. Su Dongpo est considéré comme le plus grand poète de l’époque. On lui attribue la paternité du courant philosophique et pictural de la « peinture des lettrés ». Il est l’un des quatre grands maîtres de la calligraphie Song, et il laisse de nombreuses pièces autographes derrière lui, dans lesquelles transparaît une personnalité libre, joyeuse et épanouie, emplie de sagesse et de tolérance.

Huizong, qui monte sur le trône l’année même de la mort de Su Dongpo, est un Empereur relativement indifférent à la vie politique de son pays, mais un ardent défenseur des arts, des lettres et des sciences pendant toute la durée de son règne à Kaifeng. Il conçoit une véritable passion pour la peinture et la calligraphie. Dans cette dernière discipline, il « invente » son propre style d’écriture : mince, élégante et vigoureuse, sa calligraphie est baptisée « l’écriture à l’allure d’or grêle ».

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