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Mes Univers
4 août 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 876 - 881

France_au_moyen_ageAicart se réfugie maintenant dans le comté de Perpignan. Il va jusqu’à Olès, où il se cache pendant quelques dans les bois environnants la cité. Il survit tant bien que mal en se nourrissant de racines et d’herbes sauvages ; parfois aussi d’un lapin ou d’un écureuil. La nuit, il dort à la belle étoile en se disant qu’il a de la chance que ce ne soit pas encore la mauvaise saison. Même si régulièrement, il fait des rêves affreux sur les semaines éprouvantes qu’il vient de vivre. En tout cas, pour quelques temps au moins, il a échappé aux soldats de l’Inquisition.

Un jour pourtant, alors qu’il cherche du gibier pour son repas de la journée, il croise de drôles de gens. Il leur parle un moment, leur demandant quelques renseignements sur la région et les moyens d’y subsister. Il découvre que ce sont les membres d’une Secte locale, dite « l’Ordre Hermétique du Soleil Noir » ; et que leurs Principes se rapprochent à peu près de ceux des Cathares. Il décide donc de se joindre à eux, pour quelques jours du moins.

Finalement, Aicart leur tient compagnie pendant plusieurs semaines car il est intrigué. Il veut savoir pourquoi ils sont obligés de loger au fond de grottes perdues sous les collines de la forêt. Et il se met à les interroger sur leurs propres Doctrines, sur le sens de leur Foi ou sur l’origine de leurs Connaissances.

Leur chef, un dénommé Donathÿen, explique alors à Aicart que l’Ordre Hermétique du Soleil Noir a été fondé au Vème siècle après J.C. Leur « Père » se nommait Limidrathe. Il s’agissait d’un homme exceptionnel, aux pouvoirs Surhumains. C’était à l’époque où ont débuté les Grandes Invasions Barbares ; et pour les fuir, celui-ci s’était installé dans la contrée qui englobait à l’époque le territoire de Perpignan. Evidemment, à cette date, il n’existait aucune habitation, aucune forteresse, aucune route. A l’écart de la civilisation, il n’y avait là que des plaines rocailleuses, des hautes collines escarpées environnées d’herbes folles et de ronces sauvages. Au-delà, débutaient les chaînes Pyrénéennes et les royaumes Wisigoths. C’est pour cette raison qu’il avait décidé d’y établir un refuge.

Limidrathe avait précipitamment quitté Toulouse juste avant que les armées de Gondebaud – un des alliés de Clovis – n’y aient fait leur entrée. Emmenant un certains de livres – qu’il avait récupéré dans la cité nul ne sait comment - se référant aux Traditions Gnostiques, Manichéennes et Aryennes, il avait d’abord parcouru nombres de chemins écartés pour rester discret. Il en avait profité pour les lire attentivement, et avait découvert qu’ils avaient été sûrement été écrits plusieurs siècles auparavant en Perse, en Inde ou en Asie Mineure. Et qu’ils contenaient des Enseignements Primordiaux au sujet de sa Race.

Aicart en reste abasourdi. Si ce que Donathÿen lui dit est vrai, les Savoirs que ce Limidrathe à emporté de Toulouse à Perpignan, ont les mêmes sources que les Doctrines Cathares.

Il veut comprendre comment cela est possible. Et il interroge avidement Donathÿen à ce sujet. Mais celui-ci ne sait pas grand chose de plus. Il suit simplement la tradition qui lui a été enseignée par Limidrathe et ses successeurs. Pour dire la vérité, les livres eux mêmes ont disparus quelques temps après que Limidrathe se soit établi ici. Depuis longtemps en effet, ses Connaissances ne se transmettent plus que de bouche à oreille de Serviteur du Soleil Noir. Donathÿen lui explique simplement que ceux qui pourraient peut-être lui en révéler davantage sont les Templiers. Donathÿen et ses affiliés ont en effet d’étroits liens avec ces deniers depuis qu’ils sont revenus d’Orient. Les Templiers détiennent en effet des Secrets touchant à leurs propres Rites ; il s’en est aperçu lorsque certains d’entre eux sont venus les voir en lui demandant si lui et ses Frères ne détenaient pas des Livres Gnostiques. Car ils en auraient découvert de leur coté au moment de leurs Croisades en Terre Sainte. Et ils les auraient ensuite ramenés en France lorsqu’ils ont abandonné Saint Jean d’Acre aux Musulmans, pour les étudier. Donathÿen a réalisé à ce moment là que les Templiers savaient par leurs propres Livres Gnostiques, qu’il en existait d’autres ailleurs. En outre, des personnes leur avaient dit en Orient qui pouvaient les détenir en Occident – entre autres les Cathares ou les membres de l’Ordre Hermétique du Soleil Noir -. Maintenant, fait comprendre Donathÿen, ils sont à leur recherche.

Après ces explications, Aicart a bien l’intention de découvrir le fin mot de toute cette histoire. Il se rend donc rapidement à la commanderie Templière d’Olès. En même temps, il se pose des questions : comment les Templiers ont pu retrouver en Orient des Livres Gnostiques qui sont censés ne plus exister depuis au moins un millénaire ? Comment se fait t’il qu’ils enquêtent pour savoir qui peut encore en détenir en Occident ? Et qui a pu les renseigner à ce sujet en Terre Sainte, et pourquoi ? D’autant que les Templiers sont censés être des Serviteurs du Christ, des Gardiens de la foi et des Défenseurs de l’Eglise de Rome, alors que les écrits Gnostiques basent leurs croyances sur d’autres Traditions que le Christianisme considère comme profondément hérétiques. Il y a là un vrai Mystère.

Humbert de Claymar, le Grand Maitre Templier d’Olès lui accorde rapidement un entretien. En effet, quand celui-ci apprend qu’un ancien Cathare se présente à lui pour parler de l’Ordre Hermétique du Soleil Noir et des Livres Gnostiques auxquels se réfèrent leurs Doctrines, il n’a pas un instant d’hésitation. Enfin, peut-être, va t’il en savoir un peu plus sur ce fameux Limidrathe et les ouvrages qu’il a ramené avec lui de Toulouse à Perpignan au Vème siècle ?

Aicart interroge immédiatement Humbert sur la raison de son intérêt pour les Livres Gnostiques. Et celui-ci lui raconte en effet que ses Frères ont bien ramené de Terre Sainte des ouvrages très anciens se référant à eux ; que partout en Europe, ils cherchent à en apprendre davantage à leur sujet. Au grand désappointement d’Aicart, il n’entre pas dans les détails. Mais surtout, lui révèle Humbert, quelques mois plus tôt, juste après la chute de Montségur, sa propre Commanderie a recueilli un réfugié Cathare ayant pour nom Amiel. Cet Amiel lui ayant raconté qu’il avait participé à l’évasion d’un coffre à la valeur inestimable de la forteresse assiégée. A l’intérieur de celui-ci, seraient cachés des manuscrits Gnostiques en rapport avec ceux que détiennent les Templiers.

Amiel voulait récupérer ce coffre au plus vite. Humbert lui a donc donné une escorte, puis le Parfait est retourné dans les grottes de Sabarthèz. Depuis, il n’a plus de nouvelles, ni d’Amiel, ni de son escorte Templière ; si ce n’est un billet écrit de la main de l’un de ses Frères, le prévenant qu’Amiel et ses compagnons se rendent immédiatement à Toulouse. 

Il n’y a pas de temps à perdre. Aicart décide de retourner dans la capitale Languedocienne au plus tôt. Comme Amiel avant lui, il demande à Humbert de pouvoir emmener une escorte Templière avec lui. Au début, Humbert est réticent car, dans sa mémoire, est encore trop présente la disparition de ses Soldats du Christ accompagnant l’ancien Cathare à Toulouse. En fait, il y réfléchit pendant toute une soirée. Puis, finalement, il lui accorde l’autorisation de prendre quatre hommes pour le seconder. Il pense que c’est peut-être le meilleur moyen de savoir ce qui a pu arriver à l’expédition précédente. Mais aussi, peut-être en apprendra t’il davantage sur les Secrets qu’Amiel semble avoir découvert dans le coffre de la grotte de Sabarthèz ? Ou découvrira-t-il le lien qui les rattache aux Mystères que les Templiers ont ramené avec eux d’Orient ; et pour lesquels ceux-ci sont maintenant prêts à remuer ciel et terre en Occident ?

Une fois à Toulouse, la première chose que fait Aicart, c’est de se rendre auprès de Raymond VII, le comte de la cité. Il lui demande un entretien privé. Puis, il lui explique clairement sa situation : « Voilà, dit-il, je sais qu’un de mes anciens confrères Parfait – un dénommé Amiel – est passé par Toulouse, il y a peu de temps. J’aimerais savoir ce qu’il venu faire ici ? » Raymond VII lui répond aimablement qu’il a bien vu cet Amiel trois semaines auparavant. Comme lui, il était en compagnie de Templiers. Lors de leur première conversation, ils ont surtout parlé de son ancêtre Raymond IV de Saint Gilles, et des rapports que ce dernier entretenait avec les Bogomiles lors de leur arrivée dans le Languedoc. Au cours de leu seconde discussion, Amiel lui a demandé la permission d’entreprendre des fouilles dans certains souterrains de la ville ; des tunnels datant au minimum du Vème siècle de notre Ere.

Evidemment, le comte de Toulouse lui à accordé cette faveur à la condition qu’un de ses serfs les plus fidèles supervise les travaux. Raymond VII, sachant par son père que bon nombre d’Enigmes datant de cette époque entoure sa capitale. Amiel et ses Templiers ont tout de suite été d’accord. De cette façon, explique Raymond VII à Aicart, il a pu savoir ce qu’ils cherchaient exactement. Et, apparemment, Amiel et ses amis semblent avoir rouvert d’anciennes catacombes, puis des ruines de la cité de l’époque de Wisigoths. Mais il n’en sait désormais pas plus puisqu’Amiel et ses Templiers ont disparu lors de l’une de leurs excursions six jours plus tôt. C’est tout ce qu’il peut lui dévoiler. Satisfait, Aicart sait désormais ce qu’il a à faire. Il remercie le comte et se retire.

Lors de son échange avec Aicart, Raymond VII omet de lui dire – intentionnellement –, que son informateur auprès d’Amiel lui a aussi signalé un certain nombre d’autres faits : Avant qu’il ne disparaisse – mais au moment où il avait déjà commencé ses fouilles – Amiel s’est rendu à l’Hôtel d’Assezat plusieurs fois. Il y a rencontré le Patriarche de la famille Vaudieu. Mais surtout, il a parlé plusieurs fois avec Peytavi, son protégé Parfait qu’il y cache depuis quelques mois.

Une fois à l’Hôtel d’Assezat, Aicart remet au jour une partie des anciennes Chroniques des comtes de la cité. Il les lit avidement, prend des notes. Il apprend alors que Toulouse a été fondée au VIème siècle avant notre Ere. Ce sont les Ligures – un peuple Celte – qui ont bâti ses premières habitations. Puis, plusieurs siècles plus tard, elle est passée sous l’autorité de la tribu des Volques-Tectosages ; lesquels adoraient alors un dieu Solaire, ainsi que sa parèdre Lunaire, dans les grottes des montagnes pyrénéennes proches. Cette tribu, d’origine asiatique, a en effet importé son culte dans le Sud de l’Europe avec le reste de ses Traditions, quand elle s’y est implantée.

Mais ce qui frappe surtout Aicart, c’est que le document indique qu’à l’heure actuelle, le sceau des comtes de Toulouse, est toujours entouré de hiéroglyphes Celtiques du Soleil et de la lune : « O » et « C ». Il en conclut donc que la famille de Saint-Gilles, lorsqu’elle est devenue propriétaire du Languedoc, a été patronnée par des personnes établies depuis longtemps dans la région ; et que ces dernières avaient pour emblèmes ces repères astrologiques. Aicart soupçonne que les seigneurs de Vaux en faisaient parti.

En 1246, à Toulouse, débute la construction de l’église Romane Saint-Saturnin. A ce moment là, plusieurs Architectes et Maçons – qui sont de la même Confrérie – savent qu’ils l’érigent sur l’emplacement d’un ancien lieu sacré Celtique. Ils savent aussi – grâce à leur confrère Aicart qui a effectué quelques recherches sur le passé de la ville – que ce serait à cet endroit, au fond d’un lac, qu’a été caché au Vème siècle le fameux trésor de Delphes. C’est d’ailleurs pour que leurs autres Frères s’en souviennent qu’ils gravent cette inscription sur plusieurs pierres de l’édifice : « Non est in toto sanctiur arbe lucos » ; ou « Il n’est pas au Monde de lieu plus sacré ». C’est également pour eux qu’ils tracent sur le pourtour du cadran solaire de son clocher : « Vulnerant Ultima Omnes Necat » ; ou « Toutes les heures blessent, la dernière tue ».

En 1247, en Camargue, les membres de la secte « les Disciples du Christ » se mettent à construire dans toute la région de nombreuses églises fortifiées. Et ils les établissent toutes selon un plan bien particulier : celui-ci se réfère en effet presque exclusivement aux lois mathématiques issues du Nombre d’Or.

Par ailleurs, ces Initiés possèdent quelques livres antiques très précieux. Ce sont d’ailleurs eux qui leur donnent accès aux Connaissances leur permettant de bâtir idéalement leurs temples. Ce sont aussi eux qui expliquent que l’un des Compagnons de Jésus est passé par la camargue après la mort et la résurrection du Sauveur, qu’il y a emmené le Graal avec lui, et qu’il y a fondé la confrérie des Disciples du Christ.

La même année, l’Ordre du Temple érige une de ses Commanderies aux alentours du bourg de la roquebrussanne. En fait, les Frères s’installent dans une ferme située à deux kilomètres au Nord du hameau, et appelée « le Grand Caou ».

Et, de leur coté, les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem élèvent l’une des leurs à Manosque. Mais, contrairement à toutes les autres qu’ils possèdent déjà un peu partout en Europe, ils sculptent sa clef de voûte aux armes ésotériques de l’Ordre.

En 1249, le prince de Monaco décide la construction d’un palais. Il veut l’établir sur les hauteurs de sa ville administrative, au-delà des rues étroites coupées de placettes ombragées. Et en même temps, il désire remplacer l’ancienne église Saint-Nicolas par une cathédrale de pierres blanches.

France du Nord, première moitié du XIIIème siècle :

En même temps, certains chrétiens instruits de cette époque ont la capacité intellectuelle pour réagir devant les inégalités du Monde, sans que l’Eglise ait prise sur eux. D’où la flambée de l’hérésie, qui révèle l’inadaptation de l’Eglise. Au-delà de leurs différences, Cathares, Vaudois et Patarins exaltent la pauvreté et le dépouillement. Ils ont en commun de dénoncer l’opulence d’une Eglise des riches et des seigneurs.

Il faut donc créer une nouvelle voix, sans tomber dans l’hérésie, voie étroite qu’empruntent deux personnalités exceptionnelles, Dominique de Guzman et François d’Assise.

Dominique, jeune chanoine castillan, brûle de convaincre. Il veut partir vers l’Asie. Mais, en 1205, le pape Innocent III l’envoie en Languedoc, où l’hérésie Cathare est en plein essor. Pour Dominique, une seule solution : prêcher sans relâche pour convertir. Avec quelques compagnons, il s’installe à Fanjeaux, centre actif de l’hérésie, et commence à sillonner le pays. Bientôt, les Cathares lui abandonnent cette ville. Des femmes, converties par les sermons du Castillan, s’établissent bientôt à coté, à Prouille.

Dominique installe à Toulouse un groupe de ses disciples, organisés comme des chanoines. Une série de bulles pontificales fonde l’ordre des Frères prêcheurs, ou Dominicains. Certains partent se former à Paris, rue Saint-Jacques, d’où, en France, leur nom de « Jacobins », et à Bologne, les deux grandes universités du temps. Très vite, l’Ordre se développe. Et ils se montrent d’incomparables enseignants en théologie ; parmi eux : Albert le Grand, et surtout, Saint Thomas d’Aquin.

L’aventure de François est tout autre. Né à Assise, en Italie centrale, ce brillant jeune homme veut devenir chevalier. Mais la guerre éclate entre Assise et Pérouse, sa voisine. Emprisonné, malade, François change sa vie après une profonde crise spirituelle. Habillé de haillons, tel le plus pauvre des pauvres, il vit en ermite dans une grotte, soignant les lépreux.

En 1209, des compagnons le rejoignent. Ensemble, ils parcourent la campagne, en mendiant ou en travaillant pour assurer leur nourriture, vêtus d’une toile à sac serrée à la taille par une corde. François prêche l’amour de Dieu, la pauvreté, l’humilité, la pénitence. Comme il est interdit aux laïcs de prêcher, il doit aller à Rome afin de solliciter l’autorisation pontificale. Mais Innocent III hésite car il n’a pas affaire, comme Dominique, à un clerc universitaire dont l’orthodoxie est assurée. Ce laïque, illuminé, sans culture, ne serait t’il pas lui même une hérétique ? Comment contrôler ceux qui le suivent ?

Finalement, les membres de la fraternité qui entourent François sont tonsurés sans qu’ils aient reçu les ordres : l’Ordre des Frères mineurs, ou Franciscains, est ainsi créé. Mais la méfiance originelle subsiste, et François est bientôt épaulé par un cardinal « protecteur », Ugolino Conti. C’est lui qui, peu à peu, bâtit l’ordre franciscain, tandis que François part pour l’Egypte, puis pour la palestine. A son retour, il reprend sa vie d’ermite en Toscane. Révolutionnaire par la fonction qu’il assigne aux laïques et par la place fondamentale qu’il donne à la pauvreté, François ne peut se résoudre à jouer le rôle d’un supérieur et d’un organisateur. Jusqu'à sa mort, en 1226, il préfère la vie solitaire dans le dénuement, insistant, dans son testament, sur la nécessaire ascèse de la pauvreté et sur la grande valeur humaine des plus démunis.

De fait, le succès des Frères mineurs est encore plus rapide que celui des Dominicains. La grande basilique Saint-François d’Assise illustre la puissance du nouvel Ordre. Mais cet Ordre est également confronté aux difficultés d’une organisation complexe. Il faut pourvoir à la mission de plusieurs milliers de frères, organiser des noviciats, construire des couvents pour les frères et les sœurs – rassemblées dans l’Ordre des Clarisses -.

Par la suite, bien d’autres Ordres mendiants – Carmes, Ermites de Saint-Augustin, etc. – apparaissent, mais tous connaissent le même dilemme. Chez les Franciscains coexistent deux tendances : les « conventuels », prêts à adapter l’enseignement de François aux besoins de l’action, s’opposent aux « zelanti », fascinés par la pauvreté, mais qui tombent parfois dans l’hérésie.

Vivant de charité, les frères mendiants sont la plupart du temps installés dans les villes, qui leur assurent la subsistance. Ils y sont d’abord prédicateurs, et l’architecture de leurs églises est conçue pour le sermon. Leur œuvre est, avant tout, une pédagogie de la foi, adaptée aux besoins et aux capacités de chaque groupe social. D’où leurs liens étroits avec les universités.

Le sermon est prolongé par l’écriture, la production de textes en langue vulgaire – et non en latin -, là aussi adaptés aux différents publics : les grands dictionnaires, les encyclopédies, qui synthétisent la culture, sont souvent l’œuvre des frères. De plus, en mendiant, les frères vont au devant des populations laïques. Ayant obtenu l’autorisation d’entendre les confessions, ils deviennent de façon plus efficace que le clergé paroissial, les guides spirituels des grands et des bourgeois, qui se font inhumer dans leurs églises. Tout cela provoque forcément des difficultés avec les prêtres et les évêques, qui trouvent là de redoutables concurrents. Mais le succès éclatant des ordres mendiants montre combien ceux-ci répondent aux besoins de la chrétienté.

Par ailleurs, le pape ne se prive pas de les utiliser pour contrôler l’orthodoxie de la doctrine enseignée dans les universités ou pour faire fonctionner l’Inquisition sur une plus vaste échelle. Mais la doctrine mendiante du dénuement peut aussi se révéler dangereuse pour la religion établie : l’exaltation de la pauvreté du Christ commence à conduire les « spirituels » à s’interroger : est t’il légitime pour l’Eglise, de posséder des « biens terrestres » ? Les théologiens pontificaux ripostent bientôt.

Malgré tout, cette controverse, qui envenime peu à peu les relations des Ordres mendiants et du pape, fournit bientôt certains de leurs arguments favoris à beaucoup de réformateurs du Clergé.

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