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Mes Univers
1 octobre 2008

De Deiteus Mythica, le Mythe des Demi-Dieux : Pages 1075 - 1078

angleterreAngleterre, première moitié du XVIIème siècle :

En 1601, Henry More correspond souvent avec Christian Knorr von Rosenroth, l’auteur de « la kabbala denudata seu doctrina Hebraeorum transcendantalis ». Il communique également avec François Mercure van Helmont. Il discerte avec lui au sujet de « l’Adumbratio kabbalae christianae ». Et il est en contact plus ou moins fréquent avec des Occultiste comme Leibniz, Milton, John Donne et William Blake.

La mort, en 1603, sans héritier direct, de la vieille reine Elisabeth Ière place sur le trône d’Angleterre, sous le nom de Jacques Ier, le roi d’Ecosse Jacques VI. Fils de Marie Stuart – rivale d’Elisabeth -, qui a péri sur l’échafaud, Jacques réussit en ces temps de violence, en dépit de certaines maladresses politiques, à maintenir un fragile équilibre.

Disgracieux, bavard, malpropre et, surtout, entiché de ses favoris, le roi n’est guère populaire. De plus, il se montre très attaché à la prérogative royale, même s’il admet la nécessité de respecter les lois et coutumes du royaume. Il s’efforce donc, dans la seconde moitié de son règne, de se passer le plus possible du Parlement.

Mais la politique est alors inséparable de la religion. En 1605, la conspiration des Poudres suscite une violente vague « d’antipapisme » : des catholiques projettent en effet de faire sauter le palais de Westminster pendant un discours du roi. L’attentat déjoué, le Parlement déclare le 5 Novembre, jour d’Actions de grâces à perpétuité. A l’intérieur même de l’Eglise d’Angleterre, les puritains qui souhaitent revenir aux valeurs plus « pures » du Christianisme des origines et qui récusent l’autorité du roi en matière de foi, maintiennent une opposition plus discrète mais riche d’avenir. Jacques 1er a abandonné avec joie le presbytérianisme écossais, qui fait participer les laïques aux affaires religieuses et se trouve très satisfait de l’anglicanisme, qui lui donne le contrôle de l’Eglise établie. Cependant, il ne réussit pas à rapprocher les deux Eglises, pas plus d’ailleurs qu’à unifier l’Angleterre et l’Ecosse. Les puritains sont poursuivis et beaucoup préfèrent émigrer.

L’Irlande est un autre foyer de rébellion, mais l’anticatholicisme de l’opinion anglaise approuve la pacification énergique menée par les représentants de l’autorité royale : confiscation systématique des terres, implantation de colons écossais, déportation en masse des Irlandais vers les comtés stériles de l’Ouest. En revanche, la politique extérieure de Jacques Ier provoque le mécontentement général. Le souverain cherche un rapprochement avec deux nations catholiques, l’Espagne puis la france : l’opinion s’indigne de la tiédeur avec laquelle le roi soutient la cause protestante dans les débuts de la guerre de Trente Ans. Cependant, Jacques Ier meurt en 1625 sans avoir connu de troubles graves. Son fils, Charles, né en 1600, lui succède alors.

Beau, brave, élégant, Charles Ier forme avec son père un parfait contraste et il commence son règne sous les meilleurs auspices. Il commet cependant l’erreur de garder à ses cotés le favori tant détesté, Buckingham, d’ailleurs bientôt assassiné. Poursuivant une politique absolutiste, Charles se heurte aux mêmes obstacles que ses prédécesseurs et entretient avec le Parlement des relations conflictuelles. La guerre extérieure rend la situation financière critique et le nouveau roi est fragilisé par ses échecs, bien qu’il ait adopté, au contraire de son père, une politique plutôt favorable aux nations protestantes.

En 1625 également, Charles Ier ordonne à tous ses chevaliers de porter sur le coté gauche de leur manteau l’emblème de la jarretière. Il veut en effet que celle-ci accompagne désormais la croix Rouge de Saint-Georges : une auréole argentée.

Quelques mois plus tard, Van Dyck exécute le portrait du souverain en tenue d’apparat de l’Ordre de la jarretière. 

Lorsqu’en 1625 encore, William Harvey publie son ouvrage « Exercitatio anatomica de motucordis et sanguinis in animalibus », il ouvre le débat médical le plus vif de cette première moitié de XVIIème siècle. En utilisant –méthode révolutionnaire – l’expérimentation et la logique, ce chirurgien décrit la grande et la petite circulation et montre le rôle primordial du cœur : il réfute donc les conceptions hérités de l’Antiquité.

En 1625 toujours, un court engagement de l’Angleterre contre l’Espagne pour soutenir les Provinces-Unies et, surtout, en 1627-1628, le peu glorieux épisode du siège de la rochelle, où la flotte anglaise, maintenue à distance par Richelieu, doit renoncer à aider les protestants français.

Alors, réuni en Mai 1628, le Parlement impose au roi la « Pétition de droit », qui subordonne à son consentement toute levée d’impôts et rappelle les libertés anglaises fondamentales. Charles Ier semble céder. Mais, en Mars 1629, il dissout la chambre des Communes. Pendant onze ans, il gouverne sans Parlement : c’est la « Longue Tyrannie ». Le roi tente d’imposer l’absolutisme avec l’aide de son conseiller Strafford, qui met fin à la guerre, rétablit de nombreux monopoles royaux, lève en Irlande une armée nombreuse dévouée au monarque. Toujours à court d’argent, le roi, en 1634, restaure une vieille taxe, le « ship money », destinée à lutter contre les pirates, et provoque de vives protestations en exigeant sa perception dans tout le royaume.

Mais, c’est la politique religieuse de Laud, l’archevêque de Canterbury, qui suscite les plus violentes oppositions. Celui-ci entreprend de briser les résistances puritaines : une juridiction spéciale, la chambre Etoilée, organise la répression judiciaire. La défiance à l’égard du souverain grandit : contre toute raison, l’opinion suspecte celui-ci de vouloir rétablir le catholicisme ; la reine catholique Henriette-Marie, sœur de Louis XIII, est directement prise à parti. Entre le roi et son peuple, le divorce est latent.

De fait, ignorant les forces profondes qui agitent le pays, le roi et Laud décident d’introduire une Eglise de type anglican et le « Prayer Book » - le « Livre des Prières » - anglais en Ecosse. Les Ecossais se soulèvent pour défendre leur liberté religieuse en proclament le « Covenant », ou pacte solennel. En 1639, le roi est obligé de traiter. Devant reconstituer son armée, Charles Ier convoque le Parlement pour obtenir des fonds et le renvoie aussitôt ; c’est le « Court Parlement », en Avril et Mai 1640.

A cette date également, Charles Ier prend sous sa protection un Mage/Peintre qui suscite l’intérêt de l’Europe entière. Il s’appelle Tarrentinius. C’est un sujet Hollandais ayant jadis vécu à Harlem dans la débauche et pour les plaisirs que la ville procure. Mais, à ce moment là, il doit son succès au souverain de Grande-Bretagne. En effet, il confectionne à ce dernier des tableaux Magiques laissant apparaître de nombreux nus féminins. Et Charles Ier lui en achète beaucoup. Or, peu de temps après les transactions, ceux-ci disparaissent vite et énigmatiquement de la propriété où le roi les a fait déposer. 

Devant l’inexorable progression de l’armée écossaise, le roi est contraint d’accepter l’élection d’un nouveau Parlement, le « Long Parlement ». Celui-ci se montre particulièrement hostile aux conseillers de Charles. Strafford est exécuté en 1641, Laud le suit. L’arbitraire fiscal est dénoncé, les juridictions d’exception sont abolies, la révolution est en marche. Les nouvelles d’Irlande renforcent l’exaspération : un soulèvement catholique, que l’on croit encouragé par le roi, provoque le massacre en Ulster de milliers de protestants en Octobre 1641. Le Parlement vote la « grande remontrance » en Décembre. Excédé, Charles Ier se présente devant la chambre des Communes le 4 Janvier 1642. Il veut faire arrêter les chefs de l’opposition Pym et Hampden, mais ceux-ci parviennent à s’enfuir. Le Parlement et Londres s’insurgent. Le roi abandonne sa capitale ; la guerre civile commence.

Dès lors, Charles Ier rejoint ses fidèles, les « cavaliers », dans les comtés de l’Ouest. Dirigée par le neveu du roi, le prince Rupert, cette armée regroupe 6000 fantassins, 2000 cavaliers et 1500 dragons. Les partisans du Parlement, très hétéroclites, prennent le nom de « Tètes Rondes », car ils ne portent pas de perruques. Au début, seule une petite minorité se sent concernée, mais les circonstances contraignent bientôt les indécis à choisir leur camp.

La première guerre civile se déroule de 1642 à 1647. Les parlementaires tiennent Londres et les régions les plus riches du royaume. Du Nord, le roi prépare la reconquête. Le rapport de forces, d’abord incertain, évolue de façon déterminante en faveur des parlementaires, avec l’arrivée, à la tète de leurs troupes, en 1645, d’Oliver Cromwell. Ce député puritain lève en effet une milice personnelle d’hommes pieux et vaillants, les « Côtes de Fer ». Cromwell réorganise sur ce modèle l’armée parlementaire, tout en s’inspirant de la stratégie du roi de Suède Gustave-Adolphe, le meilleur capitaine protestant de la guerre de Trente Ans. Au cours de l’affrontement de Naseby, le 14 Juin 1645, l’incontestable endurance des hommes de Cromwell, mais également l’incroyable légèreté de Rupert, entraînent la défaite de Charles. En 1646, le roi gagne l’Ecosse. Fidèle à lui même, il refuse cependant d’adhérer au Covenant. Il est alors livré par le Parlement d’Edimbourg au Parlement de Londres.

Prisonnier, Charles Ier comprend vite que ses derniers espoirs résident dans l’habile exploitation des divisions des vainqueurs. Mais ce jeu machiavélique finit par écarter du roi les modérés. Le Parlement souhaiterait rétablir le roi, tout en rognant définitivement ses pouvoirs, et commence à se méfier de sa propre armée. En Février 1647, les députés tentent même de la renvoyer, car ils n’apprécient guère en son sein le succès des « Indépendants », c’est à dire des protestants favorables à la liberté pour toutes les Eglises nées de la réforme. Mais l’armée refuse d’accepter son licenciement. Le décembre 1648, les troupes occupent Londres et purgent le Parlement : 47 députés sont arrêtés, 96 autres exclus. C’est le « Parlement Croupion ».

Ces troupes sont, à ce moment là, composées d’extrémistes appelés « Niveleurs » et « Piocheurs ». Les Niveleurs, conduits par Lilburne, républicain convaincu, se méfient de l’autoritarisme de Cromwell. Pour ces contestataires, la transformation de la monarchie ne constitue qu’un changement de terme, à moins que le Parlement ne s’ouvre aux classes populaires. Les piocheurs, eux, à l’initiative de Winstanley, prônent le partage des terres. On trouve parmi eux des héritiers des lollards hérétiques comme des défenseurs de la liberté individuelle ou des partisans d’un communisme étatique absolu.

Ces mouvements se multiplient jusqu'à ce qu’en Novembre 1647, Charles Ier s’échappe et obtienne l’appui des Ecossais. La deuxième guerre civile débute. Elle est très brève. Cromwell écrase les « cavaliers » du roi et entre dans Edimbourg en Septembre 1648. En Novembre, il le fait enlever. Le face à face décisif est inévitable.

De fait, la première décision du Parlement Croupion est de traduire le monarque devant une cour spéciale composée de 135 jurés, sous l’accusation d’avoir trahi les lois fondamentales du royaume. Le procès doit être public, et, à Westminster Hall, plusieurs cloisons sont abattues pour que la foule puisse y assister. Mais celui qui n’est plus que Charles Stuart en impose par sa dignité et les éventuels régicides ne sont pas nombreux. Comme Charles ne reconnaît pas l’autorité du tribunal, celui-ci en profite pour lui retirer la parole, suscitant un commentaire désabusé de l’accusé : « Si on ne me laisse pas parler, imaginez un peu quelle justice d’autres que moi peuvent espérer. ». Condamné par défaut à la peine capitale, en tant que « tyran, traître et assassin », le roi est décapité devant Whitehall, le 9 Février 1649.

A ce moment là, la mort de Charles sert de propagande monarchique. Un grand succès de la littérature clandestine, « l’Eikon Basilike », invite les cœurs fidèles à méditer sur les souffrances du souverain, dont il présente, en vingt-huit stations, le chemin vers le supplice. Disciple du Christ, Charles reproduit le sacrifice du Divin Maitre. La mystique royale se nourrit du sang versé.

En 1649 encore, Inigo Jones, un voyageur assez connu, passant – par hasard – dans les environs de Stonehenge, s’y arrête une journée entière pour examiner le site. En repartant, il croit voir en ses pierres levées les vestiges d’un temple de l’époque Romaine.

La guerre civile débutant en 1649 se caractérise aussi par l’affrontement entre presbytériens et indépendants, pourtant tous marqués par le puritanisme. Les presbytériens souhaitent l’institution d’un plus strict calvinisme, tel qu’il est pratiqué en Ecosse ou dans les Eglises Réformées du Continent. Dans ce système, l’église locale dépend d’un synode national, qui statue en matière de mœurs ou de doctrine. Les indépendants, eux, refusent le centralisme qu’entraîne ce type d’organisation. Ils prônent « l’autogestion » de chaque communauté locale et sont favorables à une large tolérance à l’intérieur du protestantisme. Les indépendants sont solidement implantés dans les troupes du Parlement, tandis que leurs adversaires sont majoritaires parmi les députés eux mêmes.

« Le Léviathan, ou Contenu, forme et pouvoir d’un Etat ecclésiastique et civil », de Thomas Hobbes paraît à Londres en 1651. Il défend des idées absolutistes. Hobbes considère que l’être humain est naturellement mû par le désir et la crainte, ce qui pousse même les meilleurs à la violence. Pour éviter la « guerre de tous contre tous » et l’anarchie, il faut un souverain qui concentre tous les pouvoirs, ecclésiastiques et civils, entre ses mains. Mais ce pouvoir absolu a néanmoins pour but le bonheur du peuple. Hobbes n’exerce aucune fonction politique particulière et il est suspect pour chacun des camps en présence à cette époque. Mais tous lisent et profitent de ses enseignements, qui renouvellent le paradoxe de Machiavel.

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