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Mes Univers
4 janvier 2012

La Citadelle des Ombres, Nuit du Deuxième au Troisième Jour, Quatrième Partie

BLe chuintement sourd qu'ils émettent résonne dans l'obscurité et le silence. Leurs silhouettes spectrales se rapprochent toujours plus près de nous ; je ne les quitte pas des yeux, et je m’attends à ce qu'ils m'assaillent d'un instant à l'autre. Je reste donc concentré sur mon objectif principal : nous dégager, Fÿn-loth et moi, de ce guet-apens, au moindre mouvement suspect de leur part.

C'est alors qu'ils ne se trouvent plus qu'à environ deux mètres de moi, qu'ils se précipitent sur nous. Oleÿth, ainsi que deux de ses comparses se jettent sur moi. L'Exilé braque ses bras, raidit ses mains, et transforme ses doigts en deux serres effilées. Il les dirige sur mon cou, dans le but de m'étrangler.  Les spectres qui s'élancent à sa suite, brandissent leurs armes en avant, tout en émettant un cri strident ; celui-ci résonne dans la crypte et son écho rebondit sur les murs, élargissant plusieurs fissures, et faisant tomber quelques minuscules roches poussiéreuses du plafond. Quant aux autres fantômes, d'un bond, ils contournent la flaque de lumière produite par le feu de camp. Ils franchissent un monceau de gravats en grande partie dissimulé par des ronces multicolores et épineuses et d'innombrables toiles d'araignées plus ou moins déchiquetées. Ils évitent la paroi du caveau contre lequel Fÿn-loth s'est endormi. Celui-ci ne semble d’ailleurs se rendre compte de rien ; il ne fait aucun mouvement pour tenter de leur échapper, et ses ronflements retentissent toujours jusqu'a moi.

Aussitôt, je réalise que les spectres s’en prennent à nous en nous attaquant de plusieurs cotés à la fois. D'ailleurs, au sein du second groupe qui compose nos adversaires, l'un d'eux s'éloigne encore un peu des autres. Il commence à s'élever au-dessus de ses congénères afin d'enjamber le tombeau éventré. Il va essayer de me prendre à revers, pendant qu'Oleÿth et ses Serviteurs s'accrocheront à moi ; Oleÿth m'étouffera de ses mains puissantes. Je sentirai alors immédiatement un froid mortel m'envahir et, au bout de quelques secondes, atteindre mon cœur. Ses acolytes m'enfonceront leurs lames rouillées dans le corps, aspirant ainsi l'énergie vitale dont je suis pourvu.

Mais, je ne leur laisse pas le temps de mettre leur plan à exécution. Je marmonne les paroles Magiques que je tiens prêtes à la lisière de mon esprit depuis qu'ils ont réapparu. Parallèlement, je dessine dans l'air les signes cabalistiques permettant d'activer mon sortilège. De mes doigts jaillissent des sortes de liens à la fois filandreux et vermeilles. Ils s'en échappent par paquets entiers, avant de se jeter sur mes ennemis les plus proches. Ceux-ci s'y engluent et sont immédiatement stoppés dans leur élan.

J'en profite pour faire un pas sur le côté, avant qu'Oleÿth ne parvienne à s'agripper à moi, puisqu'il est le seul que mon enchantement pas atteint. Et j'essaye d'attraper le bras de Fÿn-loth, tout en fixant l'Exilé avec terreur.

Tout en cherchant à accrocher le vêtement de mon compagnon, je surveille également les revenants qui n'ont pas été retardés par mon incantation. Ceux qui se dirigeaient vers le jeune Mage Elfe sont presque sur lui ; celui qui avait décidé d'escalader le caveau est maintenant presque parvenu à ses fins. Au bout de ce qui me parait être une éternité - mais qui n'a pas dû durer plus d'une demi-seconde, je parviens enfin à me saisir du morceau de tissu. Je le tire vers moi de toutes mes forces. Le corps de mon compagnon est projeté dans ma direction au moment même où les appariations fantomatiques qui se tiennent de l'autre coté du bivouac sont sur le point d’effleurer Fÿn-loth. Je l'approche encore plus près de moi, sachant bien que nos ennemis n'oseront jamais franchir la frontière lumineuse qui nous sépare ; du moins durant un petit moment. Car je sais très bien qu'Oleÿth ayant osé la pénétrer, qu'elles ne tarderont pas à suivre son exemple. D'une main, je l’étreins, puis, le jette sur mon épaule comme un vulgaire sac de patates. Il semble toujours ne se rendre compte de rien. De l'autre main, je m'empare de mon havresac. Dans le même geste, je m'approprie l'un des multiples tisons qui flamboie à moins d'une cinquantaine de centimètres de moi. Je le brandis droit devant moi. Oleÿth se recule précipitamment en poussant un hurlement de souffrance et de consternation. Il se réfugie dans la pénombre, rejoignant ainsi ses deux Serviteurs poursuivant leur désenlacement..

C'est l'instant ou jamais. Durant quelques secondes, un passage se libère entre mes adversaires et l'ouverture menant vers l'extérieur. Je me mets tant bien que mal à courir en direction du couloir. Mais mes pas sont ralentis par le poids mort que je porte sur l'épaule. Dès lors, Oleÿth et ses spectres s'envolent de nouveau dans ma direction. Plus ils avancent, plus ils prennent de la vitesse. Et soudain, ils sont sur moi. Leurs doigts s'agrippent à ma robe de Mage. Sans réfléchir, je jette mon brandon sur eux. Ils refluent ; l'Exilé, lui, essaye d'accroitre son emprise sur un pan de vêtement qui laisse apparaitre un morceau de peau. Il parvient à affleurer l'une de mes jambes. Son contact diffuse aussitôt un froid mortel à cet endroit. Il vampirise la chaleur de mon mollet, puis, de ma cuisse. J'essaye malgré tout de desserrer son étreinte. Alors que je sens mon sang sur le point de geler à l'intérieur de ma jambe, je réussis à m'en défaire. Avec l'énergie du désespoir, j'use de mes dernières forces pour me propulser en avant. Je franchis l'ouverture, tandis que, derrière moi, je perçois un cri de colère et d'affliction se propager au cœur de la crypte. Mais, pour le moment, je me désintéresse de ce qu'il peut se passer à l'intérieur de la salle. Je ne constate qu'une seule chose : Fÿn-loth et moi sommes vivants et sains et saufs, et c'est là le plus important...   Je traverse l'ouverture. Sans savoir dans quelle direction mon corps - ainsi que celui de Fÿn-loth – a été catapulté, je heurte un bloc rocheux tombé du plafond bloquant en partie le passage à un mètre de l'entrée de la crypte. Il ralentit mon élan. A moitié sonné par le choc de l'atterrissage, j'ai l'impression qu'une nappe de brouillard grisâtre s'abat sur moi ; d'autant que l'obscurité à l'intérieur du corridor est totale. Je ne parviens même pas à discerner si mon compagnon se trouve à proximité de moi ou non ; ou, tout simplement, si j'ai réussi à le conduire hors de portée d'Oleÿth et de ses Serviteurs d'outre-tombe.

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