Quand on ne sait pas :

Pour vous dire l'entière vérité, la nuit dernière, j'ai extrêmement mal dormi. En effet, pour ceux et celles qui ne me connaissent que depuis peu de temps, je suis un individu extrêmement sensible. Depuis que je suis enfant, la vie m'a constamment malmenée : j'ai été rejeté, humilié, moqué, regardé comme quelqu'un qui ne « comptait pas », de trop « différent » et donc, qu'il était indésirable d'approcher d'une manière ou d'une autre. Pour ceux et celles qui ne le savent pas, je suis né handicapé. Je suis doté de la maladie de Sturge-Weber, avec un angiome facial interne et externe sur un petit quart de mon visage. Celui-ci est composé de veinules imbriquées les unes avec les autres – une sorte d'éponge en quelque sorte – qui comprime légèrement mon cerveau. Et parfois, cela me conduit à faire des crises de convulsions. Lorsque j'étais plus jeune, celles-ci me conduisaient à l’hôpital pour plusieurs semaines. Et c'est à la suite de la première de ces dernières, à l'age de six mois, que j'ai été doté d'une hémiplégie du coté droit. I m'a fallu une vingtaine d'années de rééducation afin de retrouver le maximum de motricité de ma jambe et de mon bras droit. Mais c'est loin d’être parfait. Aujourd'hui, ma maladie s'est stabilisée grâce aux médicaments que je prends matin et soir. Cependant, il m'arrive de faire de petites crises de convulsions que je parviens à gérer lorsqu'elles surviennent. Il me suffit de m'asseoir et de me reposer quelques instants pour attendre qu'elle « passe ». Puis, je peux reprendre ma vie normalement.

A partir de là, j'ai souvent été l'objet de moqueries, de rejets, de déconvenues amicales ou sentimentales. Je me suis réfugié, tout le long de ma vie, dans les livres et dans une envie d'apprendre, de découvrir, d'étudier, d'acquérir savoirs et connaissances dans maints domaines. Ceux-ci me passionnent et me fascinent, comme vous le constatez par vous même lorsque vous lisez les textes que je publie ici et ailleurs. Mais ces épreuves, ainsi que d'autres que je ne souhaitent à personne et qui seraient trop longues et ardues à développer ici, m'ont fragilisé. C'est pour cette raison, que tout le long des batailles que j'ai dû en permanence mener au cours de mon existence, c'est cette soif d'apprendre, cette faim d'acquérir de nouvelles connaissances, de m'informer par tous les moyens mis à ma disposition, qui m'a soutenu. J'ai lu plus de livres que je ne saurai le dire – que ce soit à la Bibliothèque Nationale, en Université, ou ailleurs. Si ce désir farouche d'élever ma conscience, de comprendre le monde, l'univers, et la place de l'homme au sein de ces derniers, je pense qu'il y a longtemps que j'aurai rejoint mon petit frère qui est mort à l'age de dix-huit ans dans un accident de voiture ; c'était le 25 Juillet 1998, juste quelques jours après la finale de la coupe du monde de football de 1998. Je pense que si je n'avais pas eu cette force qui m'avait toujours poussé en avant, ce désir de partager ce que j'ai appris au fil des décennies, en me mettant ensuite à écrire les textes dont je publie régulièrement quelques échantillons ici et ailleurs, il y a longtemps que j'aurai baissé les bras.

C'est pour cela que, lorsqu'une personne me dénigre, déverse son fiel, son venin, son sarcasme et sa méchanceté gratuite à propos de mes textes, cela m'affecte profondément. Je ne comprends pas ce genre de comportement, et il me blesse au plus profond de mon cœur et de mon âme. Je ne suis pas parfait, loin de là – qui peut se vanter de l’être -, or je pense ne pas mériter qu'on ait une telle attitude à mon encontre. Je suis ici pour partager, échanger, sur les textes, les poèmes, les récits, etc, que je publie. Je n'ai ni haine ni ressentiments envers quiconque ; je n'en n'ai jamais eu. Cela ne fait pas partie de ma personnalité. J'ai assez souffert sous de multiples formes durant toute mon existence pour avoir conscience à quel point ce genre de comportement s'avère destructeur envers la personne visée.

En écrivant ces mots, je ne cherche ni pitié ni compassion. J'exprime simplement des faits qui n'ont jamais été portés à votre connaissance depuis que je me trouve parmi vous. Je suis, malgré tout, heureux, j'ai trouvé mon épanouissement dans la lecture et l'écriture, même si je n'ai que peu de contacts avec l'extérieur. Partager, échanger, dialoguer, avec vous, m'enrichit et m'apporte beaucoup. Et j'espère de tout cœur que la réciproque est vraie. Toutefois, je voudrais souligner ceci, avant de terminer : le dédain, la raillerie, le fait de me ridiculiser ou de me rabaisser, comme cette personne l'a fait hier soir, m'a profondément choqué et meurtri, je ne vous le cache pas. C'est pour cela que j'ai passé une très mauvaise nuit.

Que l'on ne soit pas d'accord avec les thèses que je défends à l'intérieur de mes exposés, je l'accepte et je le comprends. Critiquer est toujours utile, lorsque c'est mentionné de manière constructive, afin d'alimenter le débat et d'enrichir le propos abordé. Mais il ne faut pas que cela soit blessant, que ce soit un jugement négatif visant la personne qui l'a rédigé. Que l'on débatte des idées, c'est important, pour ne pas dire essentiel, afin de faire évoluer ses idées, afin de progresser en sagesse et en richesse intellectuelle. Mais que l'on m'attaque sur la personne que je suis, que l'on me juge, que l'on me rabaisse, juste par plaisir de faire mal. Là, je dis non. D'autant que, personnellement, je ne lez ferais jamais. J'ai assez de respect envers chacun, y compris envers ceux et celles qui ne partagent pas mes convictions, mes combats, mes idées , etc. pour ne jamais enfreindre cette règle.

Voilà ce que je souhaitais vous exprimer aujourd'hui dans ce petit texte. J'espère que vous comprendrez le sens de ma démarche. En attendant, vous avez, chacun et chacune, quelle que soit votre origine, votre parcours, vos valeurs, vos ambitions, toute mon amitié. Et je vous dis à très vite pour de nouvelles aventures intellectuelles dotées de raison et de riches échanges ; je les attends déjà avec impatience…

Dominique