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Mes Univers
7 décembre 2015

A propos de l'Abstention :

0Je voudrais dire ceci à ceux et celles qui ne comprennent pas pourquoi je ne suis pas aller voter hier : Je conçois et j'accepte vos remontrances et votre mécontentement à mon égard. Je ne le nie pas ; j'ai toujours été franc et sincère, et je ne vois pas pourquoi cela changerait aujourd'hui. Le droit de vote est un droit conquis de haute lutte par nos ancêtres, qui ont versé beaucoup de sang afin de nous apporter ce bien parmi les plus précieux de notre démocratie, et qui est l'un des gages de notre liberté. N'imaginez pas que je n'en sois pas conscient. Et moi qui m'élève contre toutes les formes de totalitarismes ou de discrimination, je suis le premier à le crier haut et fort, à me battre contre ceux et celles qui souhaiteraient nous l’ôter – Front National en tête -, ou qui s'en servent afin de diviser la nation, insuffler la peur, la haine, la désunion afin d'assouvir leurs ambitions religieuses ou extrémistes.

Cependant, n'oublions pas que je ne suis pas le seul à ne pas avoir accompli cette démarche éminemment citoyenne. Près de 50 % des français ne se sont pas rendu aux urnes également. Est ce que c'est une excuse ? Non, bien sur que non. C'est juste une des données expliquant pourquoi, moi aussi, je n'ai pas effectué cette démarche. La seconde explication, ainsi que je l'ai brièvement souligné dans mon post-scriptum d'hier, c'est que je ne me retrouve dans aucun des partis en lice. En effet, que ce soit à Droite comme à Gauche, lorsque chacun est au pouvoir, rien ne change fondamentalement. Ils ont tous à peu près la mème politique, la mème vision du monde, usent des mêmes leviers afin de tenter d'endiguer une crise qui va en s’aggravant depuis plus de trente ans. Ils ne pensent qu'à leurs ambitions personnelles, qu'à leur prochaine réélection. Ils ne voient pas au-delà de leur prochain mandat électoral. Ils sont gouvernés par la finance, les restrictions budgétaires, la bourse ; et s'avouent impuissants face à une mondialisation galopante. Ils sont incapables de freiner le chômage, de prendre des décisions fermes et énergiques face aux crises économiques, écologiques, face à à une pauvreté endémique, face aux conflits internationaux ou aux extrémismes qui viennent nous narguer jusque sur notre sol, et assassiner des centaines de nos concitoyens. Ils nous promettent monts et merveilles lorsqu'ils ont besoin de nous. Toutefois, une fois sur leur perchoir, ils gèrent uniquement la France au quotidien en essayant vainement de colmater les brèches d'une société en décomposition.

Ils ne voient pas plus loin que ce qui va advenir au cours des cinq ou six années (selon les cas) de leur mandat. Jadis, de grands hommes comme De Gaulle, Roosevelt, Kennedy, par exemple, avaient d'ambitieux projets pour leur pays. Ils regardaient au-delà de leur horizon politique personnel, et mettaient en place des projets pour les dix, vingt, trente, cinquante années suivantes. Ils innovaient, créaient des infrastructures, ils tentaient de modifier les donnes établies et sclérosées. Aujourd'hui, tout cela est fini, enterré. Il n'y a plus de rêve, d'espoir, d'envie, d'invention, pour notre avenir commun. L'argent roi a pris la place de la nécessité commune ; il est plus important de contenter les actionnaires, plutôt que de trouver des solutions afin de mettre en place de nouveaux emplois. L'industrie est morte et enterrée, le prolétariat est moribond. Les idéaux communistes et socialistes se sont évanouis avec. La Droite, elle, n'aspire qu'à privilégier l'économie, qu'à transformer les hommes en de bonnes petites machines qui ne pensent pas, qui ne réfléchissent pas, mais qui consomment à outrance pour faire tourner multinationales et en tirer le maximum de profits. Ils délaissent les services publics les plus élémentaires au nom du sacro-saint rendement. Quitte à épuiser les fonctionnaires qui, au final, font un burn-out, quand ils ne se suicident pas. D'ailleurs, il en est de même dans les entreprises privées. Les jeunes cherchant un emploi sont trop jeunes parce que pas assez d'expérience, les vieux, après 45 ou 50 ans, sont trop vieux, parce qu'ils coûtent trop chers. Les handicapés, dont je suis, sont rejetés, pas assez rentables au vu de leur état. Les multinationales cachent leurs faramineux profits dans des paradis fiscaux sans que l'état n'intervienne, ou si peu qu'il s'agit alors davantage de rassurer que de véritables effets. Par contre, dès qu'un « petit », qu'un « sans grade », fait la moindre petite erreur, on lui tombe dessus à bras raccourci…

Evidemment, je pourrai poursuivre ceci à l'infini – dépenses dispendiaires de l’État qui ne servent à rien, incapacité, ou manque de volonté parce que influencés par les lobbies, de trouver des solutions durables afin de faire évoluer notre civilisation vers l'après pétrole ou vers des modes de fonctionnement différents, passe droit, carriérisme… -, pour expliquer l'un des motifs qui fait que, depuis un certain temps, ces politiques ne me donnent plus envie d'aller voter.

L'autre motif est que je suis handicapé, et que je ne peux pas beaucoup me déplacer. Je n'ai pas de voiture, et mon mon handicap fait que je ne peux pas marcher longtemps. Or, le bureau de vote est assez loin de mon domicile. Et personne ne peux m'y conduire, vu que je suis quelqu'un d'isolé dans une petite ville comme Valognes où je n'ai pas d'amis. Le vote par procuration, me direz-vous ? Il faudrait que je me rende au commissariat ou à la mairie, qui sont encore plus éloignés de mon domicile que le bureau de vote ; je sais où il est puisque j'allais voter il y a encore quelques années. Mais mon handicap est tel aujourd'hui que c'est plus difficile de me mouvoir que jadis, et que mes crises de convulsions intempestives n'arrangent rien. Je ne sais pas quand elles peuvent subvenir, et dans ce cas, je suis immobilisé durant un certain temps. Seul, dans la rue, je serai incapable de me débrouiller seul pour me relever si je tombais, au cours de ces périodes éminemment douloureuses physiquement.

Enfin, et pour terminer, il y a une troisième raison : pour tous les motifs que je viens de relater précédemment, j'ai décidé de mener mon combat d'une autre façon. Par mes mots, mes pensées, mes réflexions, mes analyses, mes textes, je contribue aux débats. Je combat les idées et les personnes qui les incarnent, qui me semblent dangereuses ou néfastes. Par mon intelligence, mes connaissance, ma raison, j'essaye de contribuer à ma manière aux débats de société, à tenter, modestement, humblement, de trouver des solutions aux problèmes auxquels notre civilisation est confrontée. Moi qui suis historien, je rappelle les dangers auxquels notre pays a dû faire face par le passé. Mes réflexions philosophiques apportent, je l'espère du moins, des perceptions différentes de cette noire réalité. Chaque jour – et hier je m'y suis usé toute la journée derrière mon ordinateur ; j'étais épuisé à l'issue des deux textes sur l'écologie et sur le Front National – je me bats avec toute mon énergie, afin d'apporter ma maigre contribution dans le bit de préserver les valeurs, les idéaux, les droits, les espoirs, qui me sont chers. Certes, je ne vote pas. Cependant, par mes mots, mes convictions, mes combats, je pense agir aussi concrètement que si j'avais déposé mon bulletin de vote dans une urne.

Je ne suis ni pire, ni meilleur que chacun de vous. Vous me jugez sans savoir. Voilà, maintenant, vous savez pourquoi. Je me bats à ma manière, de façon différente, certes. Il y a une chose contre laquelle je continuerai à m'élever par la méthode que je viens de relater, c'est l'extrémisme, d'où qu'il vienne ; qu'il soit religieux, idéologique, etc.

Et si vous comprenez ce que je viens de dire dans ce texte, j'en serai heureux. Sinon, tant pis, la vie continue. Mais je ne faiblirai pas, et je poursuivrai ce combat, même si tout le monde me tourne le dos et que je me retrouve seul. Parce que, si la vie m'a bien appris une chose au gré de toutes les épreuves auxquelles j'ai été confronté, et que j'ai dû vaincre pour continuer à avancer, c'est qu'il y a plusieurs manières de mener la bataille ; et de remporter la victoire….

Dominique

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