Mes Connaissances :

Cela va peut-être en surprendre plus d'un ou plus d'une - en effet, il y a une personne dont je ne me souviens plus le nom, mais qui m'a choquée, pour ne pas dire blessé lorsqu'elle m'a dit que j'étais quelqu'un d'égocentrique. Que je soulignais trop le fait que je lisais et que j'ai beaucoup de connaissances dans maints domaines -, mais je n'ai jamais apprécié de me mettre en avant. J'ai toujours préféré rester en retrait, dans l'ombre. J'ai toujours préféré laisser briller mes amis, mes camarades, mes compagnons, divers et variés. J'ai, de tous temps considéré que les savoirs que je détiens ne sont que peu de choses comparé à la vitalité, à l'énergie, à l'aura, au charme, ou à la prestance, dont ils sont pourvus de manière innée. 
Moi, je n'ai pas cette capacité d'attirer les regards, de maîtriser mes paroles de vive voix, afin de les rendre intéressantes ou importantes. J'ai beau eu tout tenter pendant mon adolescence, ou durant les premières années de ma vie d'adulte, rien n'y a fait. A coté de ceux et de celles qui avaient - qui ont - de la facilité à partager facilement leurs idées, leurs points de vue, etc., je me suis sans cesse senti écrasé. Et c'est une souffrance, une terreur, que j'ai en permanence porté avec moi ; quel que soit le lieu ou les individus qu'au cours de mon existence j'ai croisé. Même avec mes amis les plus chers, même alors que je suis en compagnie de ma famille, c'est un poids que je n'ai jamais réussi à abandonner. Je le traîné encore et toujours avec moi, tel le boulet d'un bagnard condamné à la peine capitale. Et, pour les rares fois où je dois converser devant une assemblée, où tout les regards se tournent dans ma direction en attendant un avis de ma part, c'est épouvanté, le cœur lacéré des jugements que l'on va me porter, que je bafouille mes explications.Que de la sueur goutte de mon front, que je tremble de tous mes membres, et que c'est presque comme une corvée que je m'emploie à révéler mes pensées ou mes opinions. Car, tout au fond de moi, tandis que mes paroles sortent en flots désordonnés, je sais que je ne vais, ni être entendu ni écouté. Que ceux et celles auxquels je vais me confronter considèrent comme négligeable, dérisoire, ou éloigné de leur quotidienne réalité ce que je vais exposer.
Il n'y a qu'ici, et que parce que quelques personnes que j'ai connu au tout début de mon inscription au sein de ce réseau social m'y ont poussé, que j'ai osé franchir cet interdit que je me suis de tous temps imposé. C'est parce qu'au fil des mois et des années, mes textes ont eu de plus en plus d'écho auprès des lecteurs et des lectrices qui les ont exploré, que ma témérité s'est éveillée. Cependant, jamais, o grand jamais, je ne m'aventurerai à agir de cette façon si je me retrouvais en face de celui ou de celle qui lit ces lignes en vérité. Sauf, évidemment, comme c'est le cas exceptionnellement - c'est arrivé hier, et j'avoue que c'était la première fois depuis bien longtemps -, si la ou les personnes parviennent à briser ma carapace, si je me sens accepté tel que je suis en réalité, et qu'ils m'invitent à m'exprimer. Sinon, il n'y a qu'ici, et nulle part ailleurs, que je ne m'autorise de telles excentricités ; puisque, somme toute, je n'ai rien, en ce monde, à apporter d'autre que mes savoirs livresques qui sont, pour beaucoup, dénués d’intérêt. Ou qui sont, parfois, moqués, repoussés, humiliés.
Voila ce que je voulais dire à celui ou à celle qui, l'autre jour, m'a traité d'égocentrique avec mes mots sur ce que j'apprends, ce que je découvre chaque jour, et qui m'enrichit spirituellement et intellectuellement. Et que je retranscris partiellement au travers de mes textes et de mes récits lorsque l'occasion s'en présente...
Dominique