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Mes Univers
2 février 2016

Croire en Dieu :

X1Après avoir attentivement lu les commentaires relatifs à mon texte d'hier soir, une réflexion m'est immédiatement venue à l'esprit : « Dans un monde comme le notre, a-t-on le droit de ne pas croire en Dieu » ? D'après les commentaires de certains et certaines, il semble en effet que cela me soit interdit. Il semble que posséder mes propres convictions qui se trouvent en dehors de la Religion ne soit pas admis, ne soit pas toléré.

Or, pour vous dire la vérité, je n'ai jamais rencontré Dieu, que ce soit physiquement ou spirituellement. Les textes soit disant inspirés de ce qu'il est, et de ce qu'il veut pour l'Humanité, ne me parlent pas non plus. D'autant plus qu'étant historien – et notamment de la chose religieuse à travers les ages et les civilisations -, j'ai découvert au cours de mes investigations de quelle manière ceux-ci ont été rédigés. Comment ils ont été choisis, tronqués, modifiés, transformés, à des fin politiques, idéologiques, partisanes, matérielles, qui n'ont rien à voir avec les préceptes et les dogmes qu'ils enseignent. Et cela, quelle que soit la religion que l'on choisisse d'évoquer, chacune est le vecteur d'ambitions, d'hégémonie, de course au pouvoir, ou de fortunes personnelles.

Leurs idéaux, fondamentalement, sont généreux, tolérants, teintés d'amour, de partage, de dialogue, d'espoir en un avenir meilleur, que ce soit dans ce monde ou dans un autre. C'est quelque chose de noble, d'altruiste, voire de naïf. Car, même si l'homme aspire à s'élever, il restera, ce que certains clameront « imparfait ». Mais que moi je considère tout simplement comme « humain ». L'homme ne peut pas être ce qu'il n'est pas. Et que Dieu existe ou pas, nul être, nulle religion, nulle idéologie, est capable de modifier ce qu'il est au plus profond de lui. A moins de vouloir le transformer en robot, en créature dénuée de libre arbitre, de rêves, de projets, et surtout, de son individualité, évidemment. D'ailleurs, quand on y songe et lorsqu'on examine les religions de plus près, c'est ce vers quoi elles tendent : vouloir faire de chacun de nous un être semblable en tous points à son voisin ; des clones, en quelque sorte. De la même façon que l'univers mondialisé dans lequel nous évoluons depuis quelques décennies – mais qui, lui, est centré sur le matérialisme et la course au profit -, la religion a une aspiration identique, mais concentrée, elle, sur la façon de voir le monde, l'univers, et la place de l'homme au sein de ceux-ci : un serviteur de cette pensée unique qui ne doit pas réfléchir, qui ne doit pas se différencier, qui ne doit posséder aucune individualité.

Je le répète, car c'est important à souligner : les préceptes encourageant l'amour, le partage, la fraternité, la compassion, l'espoir en quelque chose de plus grand que soi, sont de nobles idéaux. Mais, parce que nous sommes des humains, avec nos qualités et nos défauts, nos capacités et nos incapacités, nos différences et nos ressemblances, ils sont impossibles à atteindre. Et puis, en y réfléchissant, si un jour, nous les atteignions, que nous resterait-il ? Vers quel but, que projets, quels rêves, quelles espérances, nous tournerions nous ? Si nous vivons, si nous existons, c'est pour nous élever, pour parcourir notre propre chemin de vie. Si nous n'avions pas cela, ce serait la fin, non seulement de la civilisation, mais également de l'humanité.

D'autre part, si Dieu existe – et je dis bien « SI », je me rapprocherai de la thèse selon laquelle IL est cet Univers dans lequel nous évoluons depuis le Big Bang. En fait, pour moi, dans ce cas, nous faisons partie intégrante de lui, de la même manière que chaque grain de poussière, que chaque galaxie, que chaque élément qui le compose ; que ce soit sur Terre ou à l'autre extrémité des plus lointains amas galactiques dont Il est constitué. Je rejoins en cela ce que j'ai lu dans ce roman métaphysique et d'une richesse incroyable qu'est « la Parole de Dieu ». Là, oui, éventuellement, Dieu peut se glisser dans ces interstices liés à l'expansion de l'espace et du temps. De l'espace plutôt, parce que le Temps est une notion relative à l'espèce humaine, une sorte de référence qui lui permet de se projeter en fonction de la rotation de la Terre sur elle même, puis, autour du Soleil. Et comme nous savons que chaque planète tourne plus ou moins vite autour de l'astre solaire en fonction de la distance qui l'en sépare, le temps est différent en fonction de la planète sur laquelle on se trouve.

Bref, tout cela pour dire que Dieu, pour moi, est une énigme. Je n'ai pas de preuves qu'il existe. Je n'ai pas non plus de preuves qu'il n'existe pas. Ses Messies que sont Mahomet, Jésus, Abraham, etc., historiquement, je ne possède que quelques fragments de preuves qu'ils ont vécu. Spirituellement, les textes qu'ils ont inspirés sont sujets à tant d'interprétations – il y a tellement de courants théologiques qu'aucun ne peut détenir « la Vérité » sur Dieu et son message – que cela les décrédibilise. D'autant qu'avant l'apparition de nos trois religions monothéistes actuelles, en existaient d'autres qui juraient dur comme fer qu'elles aussi détenaient la Vérité du divin. Et il est établi que lorsque nos religions actuelles s'éteindront – c'est inévitable, que ce soit demain, dans cent ans, ou dans mille ans, elles disparaîtront de la même manière que celles qui les ont précédé -, d'autres prendront leur place. Et leurs dogmes, leurs théologies, seront forcément sensiblement différentes de celles d'aujourd'hui.

De plus, sachant que les religions actuelles trouvent leurs racines dans les mythes, les légendes, les traditions, les dogmes, qui existaient avant elles – j'ai assez étudié cela durant mes années d'études de ce sujet à la Bibliothèque Nationale -, sachant également qu'elles sont adaptées aux croyances des populations locales qu'elles évangélisaient – je pense notamment aux Celtes, aux Égyptiens, ou aux peuplades d'Amérique au moment des Grandes Découvertes -, les fondations sur lesquelles elles s'appuient restent fragiles.

Enfin, en ce qui me concerne, je n'ai pas le désir qu'un Dieu tout puissant et omnipotent dirige mon existence. Je suis un adulte responsable, intelligent, lucide, réfléchi. Je suis assez grand pour prendre ma vie en main sans qu'une déité ou que l'un de ses représentants m'explique ce qu'est le bien ou le mal, ce qu'est la meilleure façon de voir les choses pour moi. Tout cela, et bien d'autres choses encore, je suis capable de l'apprendre tout seul. Certes, depuis que je suis né, j'ai fait des erreurs, j'ai vécu des épreuves, j'ai souffert, mais j'ai aussi été heureux, rencontré des personnes formidables, vécu des moments d'intense bonheur et de satisfaction. Chaque instant de ma vie est un enrichissement personnel, une source d'apprentissage. Les livres, les connaissances que j'ai, me permettent également d'évoluer. Tout ceci, et bien d'autres aspects de mon existence, me permet d'apprendre ce qu'est la le bien, le mal, la justice, l'injustice, la haine, la joie, la violence, la gentillesse, le partage, l’égoïsme, etc.

Jadis, dans les civilisations antérieures, la vision de la morale, du bien et du mal, étaient parfois différente. Était-ce condamnable pour autant ? Non, bien sûr que non ! Aujourd'hui, nous estimerions que l'esclavage était cruel, inhumain, parce que notre morale liée aux religions dont nous sommes imprégnés, nous le disent. Mais, à cette époque-là, la morale issue des religions d'alors, était différente ; de plus, les gens d'alors n'avaient que celle-ci comme référence. Les contextes politiques, idéologiques, sociologiques les traditions, tout était différent. Or, nous nous référons à notre propre vision de ce que doit être l'humain avec des données qui sont propres à notre civilisation. Nous ne nous plongeons pas dans le contexte d'alors. C'est notre contexte, notre vision du monde, que nous mettons en avant. Dans ce cas, il est sûr, il est évident, que nous ne pouvons pas accepter, tolérer, ce qui est différent des concepts auxquels nous sommes attachés.

Comme nos lointains descendants des siècles et des millénaires futurs, ne comprendront certainement pas nos mentalités, notre moralité, notre vision du monde, de l'univers, et de la place au sein de deux-ci. Uniquement parce que les références religieuses et morales qui seront les leurs ne seront pas les mêmes que les nôtres. Et que leur vision de Dieu, de ses aspirations à l'égard de l'Humanité, de ses projets, etc. aura été modifié. Elle sera certainement aussi différente que celle des Sumériens de la notre, par exemple.

De fait, en partant de tout ce que je viens d'édicter dans les lignes précédentes, non, je ne crois pas en ce Dieu issu de l'Islam, du Christianisme, ou du Judaïsme notamment. Je ne crois pas non plus qu'Il viendra nous sauver, qu'il nous accueillera au sein de son Paradis ou nous enverra en Enfer en fonction des actions que nous avons commises ici bas. Ces concepts ont été fabriqués par la Religion afin de culpabiliser l'Homme et l'obliger à suivre le chemin enseigné par ses dogmes. Je pense que, si Dieu existe, nous ne sommes pas « fabriqués » à son image. Il y a certainement des milliers – des millions – d'autres civilisations répandues à travers tout l'Univers. Et, elles comme nous, sommes Ses créations. Il n'a pas de préférée, d'élue, de celle sur laquelle il va se pencher particulièrement pour nous venir en aide au moment où nous aurons besoin de lui à la suite de notre comportement destructeur envers notre planète ou envers nos frères ou nos sœurs. C'est un peu comme si un humain voulait intervenir dans le fonctionnement d'une société de fourmis au sein d'une fourmilière. Cela n'aurait aucun sens. Comme un humain face à des fourmis, l'humain a des ambitions, des préoccupations, des projets, etc. qui sont au-delà de l'intelligence des fourmis. Si Dieu existe, c'est la même chose.

Donc, arrêtons de nous sentir visé par les ambitions et les préoccupations d'un Dieu que je n'ai jamais vu, auquel je n'ai jamais parlé, qui ne m'a jamais parlé, que je n'ai jamais rencontré. Arrêtons de nous baser sur des textes qui, bien que remplis de sagesse, n'ont été rédigés que par des hommes, et rien que par des hommes, et uniquement fait pour propager des notions humainement compréhensibles en un temps et dans un contexte historique donné. Et, au lieu de mettre Dieu à toutes les sauces, au lieu de déchirer l'humanité en son nom, comptons plutôt sur nos propres ressources, sur notre intelligence, sur nos connaissances, sur nos capacités à dépasser nos limites, sur nos capacités à trouver des solutions aux défis auxquels nous sommes soumis. Comme l'Humanité le fait depuis l'Aube de la Civilisation d'ailleurs, plutôt que d'attendre un signe du Ciel qui ne viendra jamais ; plutôt que de vouloir imposer telle ou telle façon de voir la religion, la société, l'univers, ou l'homme. En tout cas, en ce qui me concerne, et tant pis pour tous ceux que je choque, que je scandalise, ou que je meurtrit par les propos que je tiens dans ce texte, mais je n'ai pas besoin de Dieu pour savoir qui je suis. Je n'ai pas besoin de Dieu pour savoir d'où je viens, où je vais, le bien, le mal, etc., pour avoir un but dans mon existence, ou de quelle façon j'ai envie d'évoluer...

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