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Mes Univers
8 février 2016

Créativité et réseaux sociaux :

X1C'est triste de constater que la grande majorité des utilisateurs des réseaux sociaux tels que Facebook n'emploient que ceux-ci afin d'y diffuser des extraits de textes, des citations, des images, ou des vidéos qu'ils ont fugitivement aperçu ailleurs. Lorsque je me penche un moment sur ce qui défile sur le « mur » des dernières publications, la plupart du temps, il s'agit de phrases plutôt brèves, de liens vers d'autres vidéos, des images humoristiques ou concernant l'actualité immédiate, des clips de chansons, ou de faits relevant du quotidien de ceux et celles qui les partagent. Il est rare que j'y découvre des textes de fond, de réflexions personnelles sur tel ou tel sujet, des récits élaborés et construits ; qu'ils soient concrets ou imaginaires.

Ah, si, aussi : il y a énormément de publicité. Les auteurs plus ou moins connus – mais plutôt moins que plus – tentent d'y faire la promotion de leur dernier ouvrage. Mais les retombées sont rarement à la hauteur de leurs espérances. Car il faut avouer que les auteurs y sont extrêmement nombreux, et qu'ils se battent presque afin de mettre leur livre tout en haut des groupes dans lesquels ils les montrent. Il suffit qu'un autre se mettent en première place pour qu'ils rééditent leur publicité afin de l'effacer. C'est un véritable affrontement d'ego qui ne sert à rien le plus souvent. Puisque c'est exceptionnel que les réseaux sociaux permettent à un auteur de sortir du lot. A part auprès de ses proches, de ses amis, et éventuellement, des amis de ses amis. Rarement davantage.

Je suis sûr que certains vont persifler à mon égard en me demandant pour quelle raison dans ce cas, moi aussi j'y diffuse mes propres textes. J'avoue que si j'y publie poèmes, textes, réflexions philosophiques, exposés historiques, etc., c'est tout en étant conscient que ceux-ci n'iront pas beaucoup plus loin que les personnes qui me lisent régulièrement. Et, après tout, pourquoi en serait-il autrement ? Je ne suis pas différent de mes collègues. La seule différence, peut-être, c'est que je n'attends pas de miracle des réseaux sociaux. Si, un jour, je dois être publié – ce que, comme tous mes confrères, j'espère -, ce sera auprès d'un grand éditeur ; ce Plon, Lattès, Pygmalion, Bragelonne, etc. Je ne suis là que pour faire mes armes, comme on dit, ni plus ni moins. Et je suis sûr qu'il me faudra encore beaucoup de temps, d'énergie, de travail, d'épreuves, d'échecs, etc. pour que ce soit le cas. J'ai beau écrire depuis près d'une vingtaine d'années, je sais que le chemin jusqu’à la reconnaissance est long et difficile.

Mes collègues publient auprès de petites maisons d'éditions, souvent quasi-inconnues. Si cela leur convient, grand bien leur fasse. Quelques milliers de lecteurs au maximum, c'est déjà quelque chose, me soulignera-t-on. Et c'est vrai. Mais un auteur n'a t'il pas pour vocation de tenter de diffuser ses textes au plus grand nombre ? Au maximum de personnes ? C'est mon avis, en tout cas. Mais, dans ces conditions, le travail à accomplir est gigantesque. Ce n'est pas un mois, deux mois, six mois, à écrire, à se relire, à se corriger – fautes de frappe, fautes d’orthographe et de grammaire, longueurs, lourdeurs, parties de texte sans intérêt ou inutiles, etc – qui sont nécessaires. Ce sont des années, à se remettre à l'ouvrage, à s'améliorer sans cesse, à trouver son style, son univers, sa façon de s'exprimer. Enfin, c'est ma manière de voir cette activité éminemment solitaire ; il s'agit plus d'une vocation et d'un sacerdoce, qui vous prend énormément de ce que vous êtes, de ce que vous savez, plutôt qu'un passe-temps, ou qu'un hobby.

C'est pour cette raison que lorsque je vois toutes ces personnes qui essayent désespérément de mettre leur dernier ouvrage en avant ; pour qu'il soit en permanence en haut du « mur » des groupes auxquels ils participent, je suis triste pour elles. Je ne dis pas qu'il ne faut pas essayer. Je ne dis pas que certains n'ont pas un certain succès. Et dans ce cas, j'en suis heureux pour eux. Parce qu'ils ont travaillé dur, avec passion et fièvre, afin de sortir un texte qui leur ressemble, pour lequel ils ont consacré du temps et de l'énergie. Mais ce n'est pas de cette façon qu'ils seront lus par le maximum de gens ; il faut qu'ils en aient conscience. Dans un secteur hyper-concurrentiel comme celui-ci, il faut se détacher du lot de manière significative. Et cela, ça prend des années, voire des décennies.

Enfin, pour terminer, il est triste de constater également que ce qui est diffusé sur les murs en général, est la copie de la copie de la copie… d'un lien, d'une image, d'une vidéo, d'un texte, publié par quelqu'un d'autre. Nous sommes dans l'instantané, l'immédiat ; destiné à disparaître aussitôt mis sur le « mur ». Actuellement, j'y partage un mini-roman intitulé « le Manoir des Ombres, seconde époque ». Oh, c'est loin d'être le chef d’œuvre du siècle. Ce n'est pas le futur prix Goncourt. Il n'est même pas destiné à être publié chez un grand éditeur. C'est juste un amusement personnel auquel je me suis consacré il y a quelques mois. Je sais que certains, parmi les centaines de contacts que j'ai, l'ont lu depuis son commencement. D'autres l'ont pris en cours de route. C'est n'est toutefois pas évident de le suivre si on n'en n'a pas lu les premières pages ; c'est un récit assez complexe, il faut bien l'avouer. Mais je suis à peu près certain que pour beaucoup de gens qui n'ont fait que le survoler, qui n'en n'ont regardé que les images qui l'accompagnent, aussitôt diffusé, aussitôt disparu ou effacé. C'est la « méthode Facebook ». C'est pour cela que j'utilise ce réseau social comme un terrain d'expérimentation davantage qu'un moyen de me faire connaître. Même si, je dois le reconnaître, de plus en plus de gens me lisent ; ce qui me fait plaisir en m'encourage à persister.

Pour autant, ce n'est pas là et par ce moyen que j'atteindrai mon objectif principal : me faire publier, un jour, par un grand éditeur. Comme je ne suis pas là pour y accumuler liens ou images et vidéos, ainsi que publicités, qui les engorgent ; et que je considère être une véritable « plaie ». Un appauvrissement intellectuel assumé de la part de leurs utilisateurs et utilisatrices. Aucune réflexion, aucun effort, aucune concentration. Aller le plus vite possible, se « détendre » ; je dirai plutôt, se comporter comme un « légume » au cerveau ramolli, vide, incapable de créer, d'imaginer et d'aligner plusieurs phrases, des paragraphes les uns derrière les autres parce qu'il faut effectuer un effort.

Voilà pourquoi, si ce n'est qu'un faible pourcentage de personnes qui ont la même démarche que moi, je sais que ce n'est pas sur Facebook que, ni moi, ni mes collègues, graviront les marches qui les mèneront auprès de lecteurs en quête de nouveaux talents. Et qu'il n'en faut pas attendre plus que ce n'est : un fourre-tout gigantesque où, éventuellement, on peut partager des centres d’intérêts communs avec des personnes que vous n'auriez jamais eu l'occasion de croiser dans la vie réelle. Ainsi qu'un territoire expérimental pourvoyeur de gloire éphémère et de célébrité de pacotille...

 

Dominique

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