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Mes Univers
19 février 2016

Cheminements existentiels :

X1Je n'ai rien d'autre à offrir que ce que je suis ; que ce que j'ai au fond de mon cœur et de mon âme. Je conçois que mon itinéraire est peu commun ; pour ceux et celles qui ont lu mes écrits sur ce thème et qui savent quel destin jusqu’à aujourd'hui a été le mien. Je ne suis pas grand-chose : juste un petit grain de poussière perdu au milieu de l'immensité de l'espace et du temps. Un anonyme parmi les anonymes, qui n'a rien de plus et rien de moins que n'importe qui.

Je suis juste triste parfois, de voir à quel point la grande majorité des hommes et des femmes de ce monde sont égoïstes ; voire égocentriques. Evidemment, chacun a des problèmes, à des difficultés dans sa vie personnelle, dans son travail, dans sa famille, avec sa santé. Chacun subit des épreuves, souvent terribles, de temps en temps traumatisantes au point qu'après y avoir été confronté, on a l'impression qu'on ne pourra jamais se relever ; que les cicatrices qu'elles ont laissé sont si profondes qu'elles ne pourront jamais ni guérir ni s'oublier. J'en suis le premier conscient, avec toutes les sortes de drames, de cauchemars, de monstruosités auxquelles l'existence m'a fait croiser. Et à chaque fois, j'ai cru qu'ensuite, plus rien ne serait jamais comme avant.

Bien entendu, par certains cotés, il m'en reste des séquelles. La preuve, avec tous les textes qui évoquent certaines périodes de mon passé ; qui parlent de ma peur des femmes qui me plaisent et qui m'attirent particulièrement. Et j'ai loin d'avoir tout résolu. Toutefois, résout-on tout un jour ? D'ailleurs, est-ce si important ? Est-ce si nécessaire afin de se sentir exister, afin de progresser, afin d'apprendre ? Est-ce le but ultime qu'un jour nous devons atteindre ?

Personnellement ? Je ne le pense pas. Comme le disais je ne sais plus quel philosophe : ce n'est pas le but qui est le plus important, mais les péripéties qui nous conduisent à lui que nous devons retenir pour en tirer des leçons. Peut-être n'aurai-je jamais le privilège, l'honneur, la chance, de tenir dans mes bras l'une de ces femmes qui m'ont tant meurtri – et qui me meurtrissent encore – depuis que je suis adolescent ? Je ne sais pas. En tout cas, je sais une chose : c'est que si je n'avais pas emprunté le sentier escarpé et plein de dangers, que je longe depuis la fois où le visage de cette jeune femme a pénétré ma mémoire, je n'aurai peut-être jamais eu le désir de me battre pour dépasser mes limites. Je ne parle pas de mes limites physiques, qui sont celles qu'elles sont, et qui sont temporisées par la légère hémiplégie du coté droit dont je suis affublé. Je parle des limites intellectuelles que je recule quotidiennement, que je déborde à chaque occasion qui m'est donnée. Parce que, le jour où je suis entré pour la première fois à la Bibliothèque Nationale de France, j'ai immédiatement « su » - je ne pourrais expliquer ni comment ni pourquoi -, que telle était ma destinée. J'ai immédiatement compris que cet univers était maintenant le mien, et que je devais entièrement m'y consacrer.

Tant pis si ma vie était semée d’embûches, de souffrances, de solitudes, de silences. Tant pis si les femmes que j'aimais me repoussaient, me moquaient, préféraient se jeter dans les bras d'hommes plus séduisants que moi. Certes, ce n'est pas pour cela que je renoncerait à tenter de m'en faire aimer. Ce n'est pas pour cela que je renoncerais à essayer de les approcher, de les côtoyer, de partager affection, tendresse, amitié, voir davantage si j'en ai la possibilité. Mais ces peurs, ces angoisses, ces humiliations, ces haines dont j'ai été, et dont je suis encore – parfois l'objet, ne me feront nullement renoncer à ce que je suis aux tréfonds de mon être.

Je suis conscient également qu'il y a beaucoup d'incompréhension, d'incapacité à me suivre dans mes cheminements intellectuels, imaginaires, dans mes passions, ou dans mes ressentis exacerbés. Cela peut effrayer. Et notamment ceux et celles qui ne sont pas habitués à cette sorte de lyrisme phraséologique. Il se rapproche néanmoins de ce qu'on appelait au Moyen-Age, dans le Languedoc de surcroît, « l'Amour courtois ». On le retrouve dans les romans et les contes affiliés aux légendes entourant les Chevaliers de la Table Ronde. Lancelot, Guenièvre, Arthur, ce sacrifice ultime de ce que l'on cache de plus précieux en soi, pour l'amour plein de dévotion que suscite la personne qui nous a touché. Cette fascination, cette émotion, cet idéalisation, susceptible faire affronter les épreuves les plus terribles, les dangers les plus monstrueux, et même de mener aux portes de la mort et de la folie, avec l'unique ambition d'honorer, de plaire, de vénérer, la femme de nos pensées. Pour avoir lu et étudié ce mécanisme, j'avoue que j'y suis particulièrement sensible. Et c'est ainsi que je préfère décrire le ressenti qu'elles m'inspirent, qu'elles me permettent d'exprimer à l'aide de mes mots énamourés. Plutôt que la banalité d'un simple « je t'aime », ou « j'ai envie de coucher avec toi ». Je trouve d'ailleurs ce dernier terme, comme celui de « baiser », dégradant, sale, inapproprié.

Chacun, à sa manière de s'exprimer. Chacun à sa route à suivre, ses combats à mener. Nous sommes tous différents. Nos milieux sociaux, nos environnements, nos origines, nos espoirs, nos ambitions, sont différents. Et c'est tant mieux, parce que c'est ce qui fait de chacun de nous des êtres si uniques, si riches de nos particularités et de nos diversités. C'est ainsi que nous nous enrichissons humainement. Pour ma part, comme je le relatais au début de ce texte, la vie ne m'a pas épargnée. Les femmes vers lesquelles j'ai été attiré – et qui m'attirent encore ici ou ailleurs – restent en grande majorité froides et distantes, insensibles à mes mots et aux passions, aux fièvres qu'elles éveillent en moi. Cela me fait énormément souffrir, me torture à un point dont elles ne sont pas conscientes. Mais c'est ainsi. Et je suppose que cela fait parti du chemin que je dois accomplir pour aller toujours plus loin ; pour apprendre, pour accumuler expériences et leçons. C'est aussi, j'en suis convaincu, une force qui m'amène sans cesse à me remettre en question ; bien que je n'en trouve pas toujours les réponses. Et puis, si je n'avais pas – si je ne vivais – pas tous ces déchirements, toutes ces violences intérieures, je n'aurai sûrement jamais eu le désir de me battre par d'autres moyens pour illuminer mon âme et mon cœur de mille feux. Car, la Connaissance, le Savoir, la Réflexion, les Livres, dont je suis épris, m'apportent autant de trésors, de bonheurs, que les plaisirs de la chair ; même s'ils ne les remplacent pas pour autant...

 

Dominique

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