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Mes Univers
31 mars 2016

L'Occident et ses contradictions

XL'Homme est-il capable d'évoluer ? Est-il capable d'envisager ce qui est le mieux pour son espèce au-delà d'une quarantaine d'années – au maximum – de labeur ? Puis, ensuite, au-delà de la trentaine d'années de retraite au cours de laquelle il se sent inutile, improductif, la plupart du temps ? Au sein d'une société comme la notre, l'ordre qui paraissait immuable jusqu’à il y un demi-siècle environ, a été bouleversé. Ce qui était censé procurer le bonheur à chacun de nous, s'est fissuré, a laissé place à des béances terrifiantes.

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, l'Occident s'est persuadé que rien ne pourrait venir contrecarrer sa millénaire suprématie. Au cours des « Trente Glorieuses », il s'est relevé, enrichi, a affirmé sa suprématie. Orgueilleux et sans état d'âme, il a érigé le capitalisme à outrance, les bienfaits supposés de l'Argent-roi, comme une vérité inaltérable. Après tout, n'avait-il pas mis à bas le Nazisme, puis le Communisme ; ces deux monstrueuses idéologies enfantées sur les décombres de conceptions désuètes : privilèges pour les biens nés, ou servilité pour la majorité des particuliers.

Dans le même temps, l'Homme s'est pris à rêver que la technologie pouvait tout remplacer. Il s'est dit qu'à l'aide de machines de plus en plus perfectionnées, que grâce à l'Informatique, que grâce à la Robotique, que grâce à Internet, que grâce aux sciences appliquées à la médecine, etc., il lui serait possible de défier la Nature, de la maîtriser, de la contrôler, ou de la modeler.

Dès lors, l'esclavage honni jadis, s'est de nouveau imposé. Evidemment, il s'est adapté à la civilisation à laquelle l'Homme est désormais enchaîné : les nations les plus riches ont accordé une liberté surveillée aux territoires qu'ils avaient autrefois colonisés. Celles-ci les ont, malgré tout, dépouillées de leurs ressources et de leur prolificité. Elles leur ont édicté leurs volontés comme seule alternative aux méfaits qu'elles avaient, un ou deux siècles auparavant, initiées. Afin de aider à se reconstruire, elles ont accueilli immigrants de tout horizons à bras ouverts. Elles leur ont confié les taches les plus ingrates et les plus humiliantes ; celles auxquelles leurs concitoyens désormais favorisés ne souhaitaient pas se consacrer.

Puis, au milieu des années 1970, lorsque la « Crise » engendrée par ce Capitalisme sans foi ni loi s'est amorcée, comme c'est systématiquement le cas dans ce genre de circonstances, il a fallu chercher des boucs émissaires. C'est ainsi que « l'autre » est redevenu la cause de tous les maux de notre société. Après avoir spolié l'étranger de tous ses biens – minerais, eau, pétrole, forêts, etc. - , après l'avoir contraint à s'exiler pour ériger des sanctuaires destinés au délassement des classes les plus aisées, celle-ci l'a rejeté comme un moins que rien. Elle a placé à la tète de ses États des pantins affectés à assurer le suivi de l'acheminement de ce butin confisqué. Elle a, de plus en plus, détérioré son environnement originel, jusqu’à le rendre improductif. Elle lui a jeté quelques miettes en lui ordonnant « contente-toi de ce que je te donne ! ». Et notre Société l'a persuadée que, malgré les dégâts de plus en plus visibles, et de plus en plus irrémédiables, de son sentiment de supériorité.

Mais, la Crise que la Civilisation Occidentale traverse depuis une quarantaine d'années, n'a fait qu'accentuer les inégalités. Inégalités entre nations de l'hémisphère Sud et hémisphère Nord. Notre société ne s'en préoccupe qu'en fonction de ses intérêts géostratégiques ; qu'en fonction de ses besoins en minéraux, ou en hydrocarbures de plus en plus rares ; ou qu'en fonction du maintien de ses avantages financiers sur les autres régions du globe. Inégalités entre les concitoyens qu'elle est censée protéger, soigner, aider. Mais qu'elle néglige au profit de boursicoteurs et de profiteurs s'enrichissant démesurément. Inégalités entre les peuples issus d'une même communauté dont les lois et les impératifs distinctifs l'emportent sur les nécessités fédérales.

Les changements climatiques, les despotismes religieux, l'impérialisme économique - entraînant inévitablement fermetures d'entreprises, chômage et misère -, le manque d'envergure et de vision à long terme de nos hommes politiques – davantage préoccupés par les sondages et les prochaines échéances électorales -, accentuent forcément les tensions. Ceux et celles qui avaient déjà peu ont encore moins. Ceux et celles qui, à coup de milliards d'euros ou de dollars, dominent, se transforment en dictateurs d'un nouveau genre : car ces derniers ne se privent pas de délocaliser, de dissimuler leurs fortunes dans des paradis fiscaux. Ils n'hésitent pas à se vautrer dans l'excès et l'opulence, afin de se comparer aux princes d'antan. Dans le but d'amoindrir les coûts de production et d'augmenter leur rentabilité, ils exploitent sans remords les masses les plus nécessiteuses de la planète. Ils déversent pesticides et polluants sur les sols, dans les rivières, dans les mers, ou dans les océans, les rendant stériles pour longtemps. Ils exterminent des espèces animales et végétales entières – dont beaucoup étaient présentes sur Terre bien avant l'apparition de l'Homme. Et, au bout du compte, ils s'étonnent que les pauvres hères qu'ils ont soumis à leur diktat ne croient plus en rien.

Ils sont surpris de constater que les populations de ces anciens empires coloniaux usent du seul espoir qui leur reste – l’extrémisme religieux - afin de tenter de les renverser. Ils se demandent pourquoi, après avoir provoqué conflits et guerres ethniques dans leurs contrées, ils sont si détestés. Ils s'interrogent sur les motivations de ceux et de celles qu'ils ont fait bénéficier de leurs « bienfaits » ; après leur avoir tout pris : emploi, argent, logement, etc. Non, tout ceci demeure hors de leur porté. Ils ne se préoccupent uniquement que des résultats de leur gloutonnerie effrénée. Ils se scandalisent en voyant ceux et celles qui, hier adhéraient à leurs idéaux, les considérer comme des monstres, des aberrations à éliminer. Ils s'offusquent de voir débarquer des hordes entières d'émigrants essayant d'entrer en force au sein de la forteresse Europe ; ceci, bien entendu, après les avoir privés de tout avenir, et les ayant acculé à l'exil forcé.

L'Occident est donc, pour toutes ces raisons, et pour bien d'autres encore, aux origines du mal dont il est le jouet. Pour autant, en aucun cas il ne se remettra en cause. En aucun cas il ne s'interrogera sur sa part de responsabilité vis-à-vis de sa déliquescence annoncée. Non, c'est forcément « l'autre », « l'étranger », qui veut sa part de bonheur et de prospérité, qui est le ferment de cette « crise du libéralisme outrancier ».

Il est naturel que « l'homme blanc et bien né » profite des prodigalités qui lui ont, depuis toujours, été cédées. Qu'ont ces miséreux, ces moins que rien, à tenter de jouir d'un système où l'esclavage moderne est la normalité ? Pourquoi n'acceptent-ils pas de rester à la place qu'on leur a dédiée ? Pourquoi ces Africains, ces Asiatiques, ces Sud-Américains – jadis affidés et exploités, au service de nos ambitions – aspirent à se hisser à notre niveau ; voire à nous dépasser. Ce n'est pas dans l'ordre des choses. Il n'y que nous, occidentaux, qui avons le droit d'atteindre le sommet ; qui avons le droit de protéger les nôtres ; qui avons le droit de nous enrichir ; qui avons le droit d’être en bonne santé ; qui avons le de voyager ; qui avons le droit de posséder une belle maison ; qui avons le droit de détenir un travail passionnant ; qui avons le droit d'avoir des loisirs…

Pourquoi faire évoluer notre Civilisation sur le déclin, moribonde, gangrenée par le pouvoir de l'argent ? Pourquoi cet orgueil et cette fierté innés que nous possédons, nous occidentaux, devrait-elle être remise en question ? Plutôt multiplier guerres, génocides, misères, intolérances, etc. ? Plutôt conduire l'espère humaine à son anéantissement ? Plutôt transformer la planète en champs de ruine, que de modifier notre façon de penser ? N''êtes-vous pas d'accord avec ce précepte, vous, lecteur ou lectrice, qui bénéficiez aussi de tous ces avantages que notre société vous accorde si généreusement ?..

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