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Mes Univers
6 avril 2016

Et demain...

X1L'être humain est la créature la plus complexe et la plus paradoxale que je connaisse. Elle aime autant qu'elle peut haïr. Elle peut être à la fois heureuse et malheureuse, pleine d'espoir et de désespoir. Elle est capable d'avoir autant de forces que de faiblesses, de sagesse que d'illusion. Elle s'accroche autant à son passé qu'elle à foi en son avenir. Elle est l'otage de ses traditions, de sa religion, de son espérance en quelque chose de plus grand qu'elle. Mais, parallèlement, elle se dote de technologies qui la dépassent, qui l'asservissent, qui l'abrutissent. Elle a aussi un désir irrépressible de liberté, d'indépendance, une envie de se dépasser et d'affronter l'inconnu pour voir ce qu'il y a au-delà. Or, elle a un besoin indéfectible de se sentir protégée, guidée, elle est effrayée par ce qu'elle ne comprend pas ou par celui qui est différent.

Ce sont ces contradictions qui font autant sa richesse que son infortune. Car, quel que soit le domaine concerné, depuis l'Aube de la Civilisation, elle est l'auteur de merveilles les plus incroyables, mais elle aussi la responsable des horreurs les plus inconcevables. Elle est capable de miséricordes et de bienveillances, comme de massacres de masse et d'intolérances.

Je ne suis ni meilleur ni plus mauvais qu'un autre. J'ai mes blessures et mes consistances. J'ai vécu des moments cauchemardesques ou exaltants. J'ai aimé autant que j'ai détesté.

Pourtant, au cours de toutes ces années, s'il y a une chose que j'ai retenue, c'est que l'Homme est capable de briser ses chaînes. Il n'est pas condamné à l'avance. Son intelligence, sa sagesse, son imagination, sont susceptibles de modifier ce en quoi il croit, de bouleverser des vérités qui lui semblaient absolues jusque-là. Il est capable d'affronter les pires tourments, de renverser les absolutismes, les dictatures les plus sévères, au nom d'un idéal qui le transcende. Ni les religions, ni les certitudes, ni les desseins, proclamés par quelques uns au nom de privilèges dont ils sont les seuls bénéficiaires, n'ont entravés sa marche en avant. Des temps les plus reculés – où l’être humain se cachait dans des grottes et était confronté aux rigueurs d'un univers démesuré – à la fin de l’Ère néocapitaliste et hyper-médiatique à laquelle nous sommes enchaînés, maintes civilisations se sont succédés. Toutes se sont effondrées, toutes ont disparues, et ne sont plus, aujourd'hui, que de lointains souvenirs dont nous nous remémorons parfois l'existence dans nos livres d'Histoire. Nombre de religions sont né, ont grandi, ont dominé, puis, finalement, se sont affaissé. Avant d’être remplacé par de nouveaux dogmes et de nouvelles croyances. Quoiqu'on en dise, quoiqu'on en pense, qu'on le veuille, qu'on l'accepte, ou pas, c'est dans la nature de l'Homme d'évoluer.

De « Lucy » à « Adriana Karembeu », l'être humain n'a fait qu'évoluer. Il est apparu il y a près de trois millions d'années maintenant. Une goutte d'eau au sein du parcours de notre planète de sa naissance – il y a 4,5 milliards d'années – à son anéantissement – d'ici quelques autres milliards d'années. Je ne sais pas si celui-ci est destiné à atteindre cet Age avancé. Personnellement, je ne le crois pas. Certes, il a encore des millénaires, voire des millions d'années, d'existence devant lui. Et malgré les bouleversements climatiques qui se multiplient, et vont, d'ici quelques décennies ou quelques siècles, modifier considérablement l'ensemble de notre écosystème, ce ne sera pas le premier auquel il sera confronté. Le précédent n'est pas si loin. Il a eu lieu il y a environ 12 000 ans, avec la fin du dernier Age Glaciaire. De fait, il s'adaptera à son nouvel environnement. Ce sera dur, éprouvant, source de tensions diverses et variées, de déplacements de populations. Il en a toujours été ainsi. C'est inévitable, inéluctable.

Ce qui l'est moins, par contre, c'est qu'envers et contre tout, l'être humain, va poursuivre son évolution. C'est que, malgré ses paradoxes, malgré les contradictions auxquels il attache tant de valeur, il ne vit actuellement qu'une minuscule étape de sa destinée. Et tout ce qui lui paraît si important, si vital, pour son bien être ou pour sa suprématie, va, un jour ou l'autre – et probablement plus tôt que tard – être balayé par les sociétés humaines en devenir. Rien n'est figé, il ne faut jamais l'oublier. Et ce qui était hier, n'est plus aujourd'hui, et ne sera certainement plus demain. Sinon, nous serions encore dans des grottes comme nos lointains ancêtres de la Préhistoire. Et d'ailleurs, quand on y regarde de plus près, il y une évidence qui saute immédiatement aux yeux : plus l'homme évolue, plus l'homme se détache de son animalité, de son instinct primitif auquel il a, depuis toujours, été soumis. Je sais ce que certains vont me rétorquer : « Ce n'est pas ce que nous constatons chaque jour, avec les guerres, la pollution, la violence, etc. ». C'est vrai… du moins en apparence. Mais, imperceptiblement, siècle après siècle, millénaire après millénaire, ce qui était acceptable, tolérable, normal même, se dissout.

Le meilleur exemple est celui de l'esclavage. L'esclavage existe depuis l'Antiquité. Certes, il est toujours présent sous des formes diverses et variées dans certaines parties du monde. Mais, malgré l'hypocrisie, malgré les résistances, malgré les habitudes si fermement ancrées dans plusieurs contrées de notre planète, il a tendance à disparaître.

Toutefois, il faudra encore des centaines ou des milliers d'années avant que nos instincts les plus primitifs s'atténuent définitivement. Il lui faudra affronter bien des soubresauts et des cataclysmes – qu'ils soient naturels ou de son fait. Et d'ici là, je gage que notre civilisation aura laissé place à la suivante. Je gage aussi que notre biotope aura connu des altérations sans commune mesure avec celles que nous affrontons en ce début de 21ème siècle. Je gage encore l'Homme de demain sera différent de celui d'aujourd'hui. Qu'il sera connecté, modifiable à l'envi, existant à la fois au sein de cette Réalité, comme au sein de milliers de Réalités alternatives. Qu'il aura laissé derrière lui les vieilles superstitions qui l'affaiblissent. Qu'il se sera confronté à l'ultime frontière qu'il n'a pas encore réussi à dépasser : notre Système Solaire. Et qu'ainsi, il se rendra compte que, non seulement, il n'est pas la seule espèce intelligente qui y règne ; mais, de plus, qu'il n'est pas la plus intelligente puisque d'autres auront évolué différemment et progressé bien plus que lui.

Ce n'est qu'alors, comme toute espèce dominante qui a habitée notre monde, que l’être humain s'éteindra à la suite d'un événement majeur. Comme cela a été le cas pour la précédente espèce dominante qu'a été l'espèce des dinosaures. Peut-être demain, peut-être dans un siècle, peut-être dans un millénaire, dans un million ou dans un milliard d'années. Nul ne le sait ; et encore moins moi que quiconque. La seule certitude que j'ai, c'est que toutes ces querelles intestines à notre espèce – qu'elles soient religieuses, politiques, financières, stratégiques, etc. - sont inutiles et ridicules. Et que, malgré ses paradoxes et ses contradictions, ses forces et ses faiblesses, ses richesses et ses mesquineries, elles n’empêcheront pas l’être humain de poursuivre son évolution.

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