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Mes Univers
15 avril 2016

autobiographie, pages 103 à 105 / 312

X1Car, si j'ai d'abord évoqué nos réunions de famille, nos promenades avec mon arrière-grand-père, puis avec ma mère, si j'ai relaté mon quotidien avec mon grand-père, ma grand-mère, ma mère, ma sœur et mon petit-frère, il y a un autre angle de nos séjours que je dois ici révéler.

 

Tout ce que j'ai décris dans les deux chapitres précédents s'étend du milieu des années soixante-dix au milieu des années quatre-vingt-dix. Je n'ai pas donné de dates exactes parce qu'elles ne sont pas essentielles à l'objet de mon propos. Je souhaitais juste relater des instants partagés là-bas qui m'ont particulièrement marqué. Or, ce que je vais effleurer maintenant se rapporte essentiellement au milieu des années quatre-vingt. Ils ont été le vecteur d'heures magiques, uniques en leur genre. Et lorsque je repense à eux, et aux expériences qui leur sont accolés, le Soleil brille presque continuellement au-dessus de ma tète.

 

Évidemment, que ce soit mon cadet, ma sœur, ou moi, nous n'avons pas, en permanence, été les captifs des passe-temps imposés par nos proches. Il est vrai que nous avons pleinement savouré chaque excursion avec ma mère. Il est exact que les après-midi chez nous étaient divertissants. Nous avons toujours eu des occupations variées étant en relation constante avec nos grands-parents ou ma mère. Nous ne les avons aucunement regretté ou considéré comme des fardeaux. Mais, ce qui nous plaisait par dessus tout, c'était de partager des jeux avec des gamins de notre age.

 

J'ai déjà parlé des fils de notre arrière-petit-cousin habitant en face de chez nous. Je reparlerai d'eux un peu plus tard dans ce chapitre. Nous avons participé à de nombreuses activités avec eux. Non seulement à notre domicile, ou lors de nos expéditions bucoliques. Mais c'est, avant tout, chez eux, en compagnie de leurs parents, des amis de ceux-ci, ou au cours de leurs virées aux quatre coins du canton pour leurs travaux agricoles, que nous nous sommes le épanoui.

 

Malgré tout, avant de me lancer dans ce descriptif, il y a une autre personne que je souhaiterai d'abord mentionner. Je ne l'ai pas fréquentée très longtemps. Un Été peut-être, pas davantage si ma mémoire ne me joue pas des tours. Or, son contact, sans que je le sache, m'a ouvert une des premières portes conduisant à l'une de mes principales passions d'adulte. Il a été le premier jalon, mais pas le seul, loin de là. D'autres lui ont succédé au fil des années et des décennies. Je suis pourtant à peu près convaincu que si je n'y avais pas été confronté d'une manière ou d'une autre, la route qui m'aurait menée vers ce centre d’intérêt aurait été plus tortueuse. L'aurai-je empruntée d'ailleurs ? Ce n'est pas aussi évident !

 

En fait, pour bien comprendre les choses, il faut expliquer deux faits qui se sont déroulés au cours des années soixante-dix. Le premier, je n'ai pas besoin de le rappeler longuement. Depuis que je suis enfant, j'ai eu un goût assez prononcé pour les Playmobils ou les figurines Star Wars vendues dans le commerce. J'ai toujours été fasciné par ces miniatures. Ils sont vecteur d'aventures incroyables. Ils ont parfois remplacé les copains que je n'ai pratiquement jamais eu dans la vie réelle. Ils ont été le support de récits héroïques et de péripéties incroyables qui hantaient déjà mon imagination. M'appuyant sur mes innombrables lectures, ainsi que sur les œuvres cinématographiques qui m'étaient offertes au travers des cassettes-vidéos de mon père, je m'en suis très rapidement inspirées. Et j'ai passé des journées entières dans ma chambre, entouré de ces figurines, de leurs accessoires, de leurs vaisseaux spatiaux, etc. Je me suis approprié les productions dont ils étaient les héros, les ouvrages où ils étaient décrits. Je les ai fait mien, avant de commencer à leur inventer de nouvelles péripéties.

 

Cela, je pense que tout enfant l'a plus ou moins expérimenté, chacun à sa façon un jour ou l'autre. J'en ai tiré un grand plaisir. Ça m'a permis de me sentir moins seul parfois. Mais il n'y a rien de remarquable ou de particulier qui est venu émailler ces séances d'intense inventivité.

 

Sauf que lors de cette période également, parmi les distraction auxquelles, de son coté, mon père s'adonnait, l'une d'elles a eu, plus tard, un impact important sur moi.

 

C'est loin, puisque celle-ci concerne des faits remontant à peu de temps après notre arrivée en région parisienne. Nous logions dans l'appartement que nous avons occupé tout de suite après notre départ de Marseille. Mon père était alors un tout jeune inspecteur des Renseignements Généraux qui venait de réussir son examen d'entrée dans la Police. Il n'y avait qu'un ou deux ans, peut-être, que nous y demeurions. Et si je devais avoir six ou sept ans, c'était bien le maximum.

 

Il s'agit de l'un de mes premiers souvenirs les plus clairs et les plus tenaces. L'un de ceux qui se trouvent à la frontière entre le mirage et l'image. Je me représente mon père ayant depuis peu pris goût au modélisme ferroviaire. Une fois son nécessaire de maquettiste en herbe acheté, il commence par investir ma chambre. Celle-ci n'est pas très étendue, tout juste mon lit accompagné d'une commode contenant mes habits s'y trouvent. Mais, faisant fi de son espace limité, il y dispose des tréteaux, ainsi qu'une planche de bois assez volumineuse. Assez volumineuse pour que je m'en souvienne puisque, si ce n'est pour y dormir, je ne peux plus m'y mouvoir. Sur ce parterre surélevé, il bâtit un réseau de chemin de fer assez élaboré. Y apparaît une gare, une ville, des montagnes, un aqueduc, un tunnel, des espaces verts, etc. Je suis fier de cette construction. Elle est magnifique. Il a mis des heures et des heures à la fignoler, à la magnifier jusque dans ses moindres détails. C'est un régal de l'admirer, d'observer la minutie de ses éléments. Par contre, j'ai interdiction d'enclencher le train qui lui est joint sans la présence de mon père. Il a peur que, par des gestes malencontreux de ma part, je le détériore.

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