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Mes Univers
4 mai 2016

autobiographie, pages 139 à 141 / 314

X1Les soirées du vendredi soir sont devenues, pour moi, un rendez-vous habituel. Je n’y étais pas très à l’aise ; d’une timidité excessive, presque maladive. Je n’osais pas converser avec les jeunes gens que je côtoyais. Ils m’impressionnaient, ils avaient davantage d’expérience que moi dans bien des domaines, y compris celui du jeu de rôles. Et puis, comme cela a été souvent le cas au cours de ma vie, j’étais en permanence tétanisé à l’idée qu’ils me jugent, qu’ils se moquent de moi, qu’ils me repoussent. Les effets de ma scolarité désastreuse au collège et au lycée me collaient encore profondément à la peau.

 

En fait, j’ai beaucoup observé. J’ai beaucoup appris. J’ai expérimenté beaucoup de jeux de rôles, de wargames, de jeux de plateau, etc. Il faut bien se rendre compte, qu’à ce moment-là, les jeux de rôles étaient en pleine expansion. Grace aux livres dont vous êtes le héros qui les avaient précédés d’un ou deux ans, ils étaient les nouveaux hobbies à la mode parmi les jeunes. Des jeux de rôles étaient édités à profusion, et touchaient à tous les univers possibles et imaginables. Toutes sortes de règles étaient expérimentées. Et très peu ont survécu à cette époque incroyable.

 

Quelques fois, malgré tout, j’ai demandé à être maître du jeu. Ce qui m’a été accordé. Mais ces séances n’ont été éphémères, du fait de ma timidité. Je me sentais plus à l’aise avec les autres groupes de joueurs que je côtoyais. Même, si, parmi eux, j’étais plutôt introverti, que ne m’exprimais que peu, et que je ne participais que rarement aux autres activités qu’ils partageaient, j’étais un peu plus détendu parmi eux. Mais je ne me mettais jamais en avant. Cela n’a jamais été dans ma nature ; aujourd’hui encore, ça ne l’est pas. Toutefois, c’est moi qui, avec eux, présidait les séances de jeux de rôles. J’étais toujours le maître du jeu. Ce qui m’a été utile pour apprendre les rouages des jeux de rôles. Ce qui m’a servi, plus tard, au cours de mes années « Bibliothèque Nationale », pour les séances que je présidais à l’appartement du 19ème arrondissement de Paris.

 

Un dernier aspect concernant les jeux de rôles, mais qui est en lien avec l’un des propos principaux de ce long texte de réflexions personnelles, c’est qu’ils ont stimulé mon imagination. Lecteur vorace, je me suis nourris de l’ensemble des récits, des romans, des biographies, etc., que j’ai lues. Evidemment, les biographies historiques, mes recherches à la Bibliothèque Nationale, mes études dans tous les domaines que j’ai décrits dans un chapitre précédent, ont accéléré et intensifié le processus. Mais l’essentiel avait déjà germé en moi depuis longtemps. Mes lectures d’enfant et d’adolescent ont grandement contribué à développer mon imagination. A tel point que nombre des scénarios que j’ai présidés ont été de totales improvisations. Ils ont, pour quelques-uns, forgé les bases de l’univers gothique, fantastique, de Fantasy, que j’ai élaboré par la suite. Aucun joueur ne s’en rendait compte, car je réussissais toujours à ce que ceux-ci soient cohérents, originaux, mouvementés, différents, complexes ; mais possédant un fil conducteur général qui parvenait à rassembler le tout. Je suis devenu assez doué en la matière. Et plus je m’y exerçais, plus cela me semblait facile, aisé.

 

Pourtant, les meilleures campagnes que j’ai écrites, c’est à la suite de mes recherches historiques, mythologiques, sur l’évolution des sociétés et des civilisations. En fait, au départ, c’est parce que je faisais des recherches pour une campagne de l’Appel de Cthulhu que je me suis lancé dans ce genre d’investigations. J’avais besoin de renseignements spécifiques sur la Mythologie Égyptienne, sur le Moyen-Age, etc., que j’ai commencé à creuser ces thèmes. J’ai construit ma campagne à partir de ces éléments. Pourtant, plus j’en découvrais, plus je lisais d’ouvrages, de revues, de textes, de récits, plus ils m’intéressaient. Plus ils m’ouvraient de nouvelles pistes, de nouveaux champs de possibilités. Plus j’étais avide de découvrir, d’apprendre. Plus de nouvelles idées, de nouvelles histoires, de nouveaux concepts, de nouveaux univers, se sont imposés à mon esprit. Et ceci ne s’est pas arrêté depuis. Une fois que ce mouvement intellectuel qui s’est accaparé mon âme, s’est mis en branle, il ne s’est jamais plus stoppé. Il a été le moteur de ma vie à partir de ce moment-là. Je n’en n’étais jamais rassasié. C’est pour cette raison que, comme je l’ai expliqué dans un autre chapitre, il m’est arrivé de lire jusqu’à trois ou quatre livres en même temps, en fonction des lieux où je me trouvais.

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