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Mes Univers
22 mai 2016

autobiographie, pages 175 à 177 / 312

X1En 2004, les effets de la crise ayant eu lieu entre 1987 et 1989 ont ressurgis par hasard. Nul ne s’attendait que, tant d’années plus tard, la conflagration atteindrait chacun dans de telles proportions. La page semblait tournée depuis longtemps. Les blessures paraissaient plus ou moins refermées et oubliées.

 

Cet Eté-là, durant deux semaines environs, moi et ma mère sommes partis deux semaines rejoindre mes grands-parents maternels dans notre maison familiale de Franche-Comté. J’y reviendrai peut-être, mais ils y vivaient depuis 1998 et les perturbations qu’a connue notre famille durant cette époque. Perturbations d’un ordre tout a fait différent que celles que j’ai décrites précédemment, et pourtant tout aussi douloureuses et dévastatrices. Quant à moi, cela faisait un an que j’habitais de nouveau chez mes parents. Après mon échec à l’Éducation Nationale sur lequel je reviendrai peut-être également, et ses conséquences, ils m’avaient recueilli. Tout n’était pas au beau fixe entre eux et moi. Nous nous accommodions de la situation tant bien que mal. Il y avait des éclats entre mon père, ma mère, et moi, parfois. Ils étaient même orageux parfois. Mais nous faisions avec.

 

Mon Dieu, lorsque j’y repense, j’ai l’impression que c’était dans une autre vie, tellement les choses ont changé depuis. Pourtant, là-aussi, c’est l’un des événements les plus marquants de ma vie jusqu’à présent. Et pourtant, je pense que le lecteur ou la lectrice qui suit ces lignes comprend à présent que j’ai subi de nombreuses épreuves. Malgré tout, comme le témoignage précédent, c’est l’un de ceux qui s’ancrent en vous à tout jamais.

 

Mon père, comme d’habitude, n’avait pas souhaité nous accompagner en Franche-Comté. Il avait prétexté avoir des travaux à effectuer dans la maison que mes parents habitaient en Sarthe – celle ou vis encore ma mère actuellement ; celle où j’écris ces mots aujourd’hui. Ma mère et moi n’y avons pas prêté attention, car c’était son attitude coutumière.

 

Notre séjour dans le Doubs s’est bien déroulé et nous en avons pleinement profité. Par contre, à notre retour, un ou deux indices auraient dû nous mettre la puce à l’oreille. Or, nous n’y avons pas prêté attention. Ainsi, des bouteilles d’alcool, rangées habituellement à l’intérieur de certains placards, avaient été déplacées. Des vêtements, ordinairement étalés sur des étagères prévues à cet effet, étaient chiffonnés ou mal pliés. La porte de ma chambre, où mon père ne mettait jamais les pieds, était ouverte. Plus intriguant, mon pyjama, que j’installais sous mon oreiller, était roulé en boule à l’autre bout de mon lit. Moi qui plaçais mes habits de nuit toujours de la même manière, tout de suite, j’ai pensé que quelque chose d’inhabituel s’était produit durant notre absence.

J’en ai parlé avec ma mère un peu plus tard dans la journée. Elle aussi avait remarqué ces anomalies. Elle avait questionné mon père à ce sujet. Celui-ci s’était emporté en disant que les bouteilles, en effet, il les avait utilisés. Il les avait certainement mal replacés. Mais que ce n’était pas bien important ; que c’était des anecdotes auxquelles il ne prêtait aucune attention lorsqu’il était seul à la maison. Quant à ma chambre, mon pyjama chiffonné et déplacé, il jurait ses grands dieux qu’il n’y avait pas touché. Peut-être, durant notre séjour dans le Doubs, avait-il franchi le pas de ma porte de chambre pour se rendre dans la pièce située à côté de celle-ci ? Il ne s’en souvenait plus, à vrai dire. Mais, en aucune façon il n’aurait touché ma garde-robe de nuit.

 

Ni ma mère, ni moi, ne lui en avons tenu rigueur. Nous avons laissé ces incidents de côté, et nous nous sommes concentrés sur nos tâches quotidiennes. Nous avons repris le court de nos vies.

 

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