Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
31 mai 2016

Ici et maintenant

X3Tout d'abord, je souhaiterai rassurer tous ceux et toutes celles qui s'inquiètent pour moi : je vais bien. Je n'ai aucune intention malveillante à mon égard. Je me rends uniquement compte du véritable parcours du combattant que peut être mon existence parfois.

 

Les personnes qui suivent actuellement le récit morcelé de mon autobiographie s'en sont éventuellement aperçu : ma vie n'a été qu'une succession d'épreuves, de duretés, de peurs, de souffrances, etc. Bien entendu, j'ai également connu des périodes paisibles, heureuses, où j'étais entouré de ceux et de celles qui m'étaient chers, et pour lesquels je comptais. Néanmoins, elle a été davantage parsemée de terreurs, de solitudes, d'abandons, de déceptions, de traîtrises, ou de tristesses. Et moi qui suis d'une hypersensibilité à fleur de peau qui se réveille au moindre événement perturbateur, mes réactions sont souvent très fortes. Cela fait parti de ma personnalité. Je n'ai pas eu d'autre choix que de me construire ainsi afin de faire face aux soubresauts de mon parcours chaotique. Je l'ai déjà souligné à plusieurs reprises, si je n'avais pas possédé cet instinct de conservation au travers des livres et de l'écriture, il y a des décennies que je ne serai plus de ce monde. C'est ce qui m'a toujours permis de tenir bon, d'affronter les multiples tempêtes que j'ai croisé sur ma route, et qui d'innombrables fois failli m'engloutir définitivement.

 

Aujourd'hui, d'une certaine manière, en me consacrant entièrement et exclusivement à l'écriture, j'ai trouvé une forme d'équilibre. Cela a été dur, éprouvant, à établir. Il m'a fallu faire des choix cornéliens afin d'y développer un mode de vie qui me corresponde. J'ai dû abandonner beaucoup de choses derrière moi, sacrifier une part de moi-même également. Mais, si j'avais poursuivi dans la voie sur laquelle les premières décennies de mon existence m'avaient conduit, je serai quelqu'un de totalement détruit physiquement, moralement, psychologiquement, désormais. Pire éventuellement. La mort oui la folie se seraient certainement emparés de moi à un moment donné.

 

Cet équilibre est fragile, souvent remis en cause, ou la proie de perturbations venues de l'extérieur qui me m'éprouvent régulièrement. J'ai besoin le plus souvent possible de calme, de paix, de tranquillité, de sérénité. Mais la vie quotidienne fait que, souvent, c'est pratiquement impossible. L'existence est loin d’être un long fleuve tranquille. Mais c'est pareil pour chacun de nous, quel que soit son itinéraire personnel, le milieu d'où il vienne, son métier, ses convictions, son mode de vie, sa philosophie, etc. Et encore, je suis un privilégié comparé à d'autres, qui ont des difficultés matérielles, financières, familiales, etc. que je n'ai pas. Néanmoins, même si je ne me plains pas de certains aspects de celle-ci, l'essentiel de ce qui m'anime – et ce pourquoi je m'exprime tant ici par mes textes divers et variés – n'y est pas.

 

Depuis toujours, pour des raisons expliquées dans mon autobiographie – elle est incomplète malgré tout ; il y a certains événements auxquels je n'ai pas encore touché puisque je suis en pleine rédaction de mon livre sur les Origines occultes et idéologiques du Nazisme qui me prend beaucoup de temps et d'énergie. J'y reviendrai donc, c'est sûr, ultérieurement. -, j'ai eu le profond sentiment d'être négligé, oublié, abandonné, trahi, etc. par les personnes qui me sont chères, auxquelles je tiens profondément. J'y ai réfléchi cette nuit, je l'avoue. Je me suis demandé : Pourquoi une telle sensation ? D'où vient-elle ? Je me suis creusé les « méninges ». Et, tout d'un coup, j'ai compris qu'une partie de l'explication était certainement due à mon handicap.

 

Maintenant, je crois que tout le monde est au courant de ma particularité physique en ce domaine. C'est l'une des raisons, d'ailleurs, qui a fait que j'ai, de tous temps, concentré mes efforts sur mes capacités et possibilités intellectuelles, de raisonnement, ou spirituelles. Mon esprit, ma conscience, mon savoir, ma culture, ma curiosité en maints aspects des choses, ont toujours été ce qui a fait ma force. C'est ce qui m'a permis de rebondir, de franchir les obstacles qui se dressaient devant moi. C'est ce qui a alimenté mon imaginaire d'écrivain, mes réflexions intellectuelles, spirituelles, philosophiques personnelles.

 

Bref, j'y ai trouvé ce que je parvenais pas à bâtir dans le reste de ma vie. C'est malheureux, mais c'est comme cela. J'ai pourtant cherché de multiples manières d'autres moyens afin de m'épanouir, de m'ouvrir au monde, aux autres. Mais, malgré tous mes efforts, j'en ai été toujours rejeté. Et la raison en est simple. Elle est terrible, humiliante, consternante, blessante. Or, elle est claire. La grande majorité des gens estiment que, puisque je suis handicapé – c'est moi, mais c'est également n'importe quelle autre personne doté d'une différence équivalente à la mienne -, ce que j'éprouve, ce que ressens, ce que j'espère, ce que je cherche auprès d'elles, est secondaire. Inconsciemment, cette majorité suppose qu'un handicapé à moins d'importance que les préoccupations, que les problèmes, etc. des individus normalement constitués. Que ces personnes handicapées ne sont pas tout à fait du même monde. Que leurs besoins, que leurs rêves, que leurs espoirs, que leurs sentiments, etc. sont hors de ce qui est digne de son intérêt ; en tout cas, secondaire, voire tertiaire. Et puis, à force, elle les oublie, elle les néglige, emportée qu'elle est par les aléas de son quotidien.

 

Evidemment, elle ne le fait pas exprès. Elle a de bonnes intentions, elles est gentille, amicale, compréhensive. Ses justifications sont non dénuées de bon sens et d'empathie.

 

J'ai eu beaucoup de connaissances amicales tout le long de ma vie, que ce soit dans la réalité, ou ici. Mais, il est à remarquer que ce phénomène s'est reproduit à de multiples reprises. De fait, c'est qu'il y a un quelque chose, quelque part, qui, malgré mon envie d'aller vers autrui, qui malgré mon ouverture d'esprit, qui malgré ma tolérance, ma compréhension, bloque. Car, mème en frappant à une porte, si la personne ne veut pas vous laisser entrer, on ne peut pas l'obliger. Et ce, malgré l'amitié éprouvée pour celle-ci, malgré les tentatives de dialogues, de partage, etc. Si cela ne va que dans un sens, il est évident que l'handicapé que je suis se pose des questions. Que cette attitude le fait souffrir et le rend profondément malheureux, affligé, triste, pour ne pas dire plus. Et, il est vrai que nombre de mes connaissances amicales, affectives, ont, à un moment ou à un autre, procédé de la même manière. Les promesses, les intentions, les démonstrations, de bonne foi à l'origine, ne se souvent été pas suivi d'effet. Ce qui m'a profondément meurtri au fil du temps. Ce qui m'a rendu de plus en plus sensible aux effets dévastateurs sur ma personne de ce genre de comportement. Me déchirant, à chaque fois que cela se produit l'âme, le cœur, l'esprit, et me fait replonger dans ses tourments qui ne sont pas – et ne seront certainement jamais – entièrement cicatrisés parce que trop profondément imprégnés par mon parcours de vie.

 

Alors, que faire ? Sinon oser espérer que ceux et celles que j'apprécie ici, et qui m'apprécient – du moins, je l'espère – réalisent qu'il ne faut pas grand-chose de leur part pour me rendre heureux ou malheureux. Je suis exigeant, j'en suis conscient. Autant avec moi même qu'avec les autres. L'amitié, l'amour parfois, le ressenti que j'éprouve vis-à-vis des personnes qui sont importantes à mes yeux, est intense, viscéral, total. Lorsque je m'avance vers quelqu'un, que j'ai de l’intérêt pour celui-ci, je m'engage d'un bloc, entièrement. Je n'en demande évidemment pas autant à mon interlocuteur ou à mon interlocutrice. C'est impossible, irréalisable. Chacun a sa vie à mener, ses problèmes à résoudre, ses épreuves à surmonter, sa famille à se préoccuper, son travail à mener à bien. Tout comme moi. Mais je suis franc, honnête, sincère, passionné. C'est dans ma nature. Il y a certains aspects de sa personnes impossibles à freiner, à modifier, même avec toute la bonne volonté du monde. Il y a des gens ici que j'admire, que j'apprécie énormément, qui comptent beaucoup. Pour lesquels je traverserai tous les océans du monde pour pouvoir me trouver à leurs cotés. Réellement. Je sais qu'il n'en n'ai pas de même pour eux ; et je ne le leur demande pas.

 

Je souhaite juste qu'ils dépassent ces automatismes par lesquels ils me font comprendre que je suis moins important que d'autres. Que je viens après, toujours après. Alors que, pour moi, ils passeront toujours avant le reste, y compris avant ce qui est important pour moi. C'est peut-être beaucoup demander ; trop, je ne sais pas. En tout cas, ce n'est pas pour autant que je m’arrêterai de m'investir autant auprès d'eux ou auprès d'elles, quoiqu'il advienne. Que je m’arrêterai d’être présent à leurs cotés dans l'affliction ou dans la peine, dans le bonheur comme dans le malheur, dans la joie comme dans la tristesse. Parce que pour en être passé par là en maintes occasions, je sais ce que c'est que d'être seul, et d'avoir tant besoin des autres quand nul ne vous tend la main ; quand nul ne vous écoute ou ne vous entend ; quand nulle épaule sur laquelle s'appuyer, se reposer, est là en cas de nécessité. Et qu'un petit dialogue, qu'une petite conversation, qu'une rencontre, peut tout arranger pour voir la vie sous un autre angle...

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 585
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité