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Mes Univers
6 juin 2016

Introspection raisonnée :

X3Je ne sais pas si c'est moi qui les attire. Je ne sais pas s'il y a quelque chose en moi qui ne fonctionne pas. Je ne sais pas si c'est mon destin d'endurer tant de souffrances, tant de peine, tant de désillusions, tant de blessures. Mais toutes les femmes qui m'attirent d'une manière ou d'une autre, pour qui j'ai du respect, de la tendresse, qui me fascinent, qui me passionnent, finissent immanquablement, irrémédiablement, par me détruire. Toutes les femmes vers lesquelles j'ai tant d'aller, que j'ai tenté d'approcher – timidement, maladroitement parfois, j'en conviens -, toutes celles que j'ai aimé à me damner, que j'ai admiré, qui m'ont ensorcelé par leur charme, leur intelligence, leur beauté, leur sensibilité, m'ont crucifié vivant.

 

Je n'ai, le plus souvent, été pour elles, qu'une ombre parmi d'autres, qu'un anonyme parmi d'autres. J'ai beau eu essayé de me démarquer, de leur faire plaisir, de leur montrer qu'à mes yeux elles étaient uniques. Que je les considérait comme des divinités faites femmes. J'ai beau leur avoir déclamer des déclarations enflammées ; qui surgissaient sincèrement, honnêtement, du plus profond de mon âme et de mon cœur. J'ai beau eu leur rédiger des odes, des poèmes, des récits, des envolées lyriques, me mettant à nu devant elles. J'ai beau eu leur offrir des mots que nul autre homme ne leur avait offert avant moi. J'ai beau eu traversé la France, la moitié du monde sans hésiter – au sens propre du terme -, avoir dépensé des fortunes – au sens propre du terme également – pour les combler, pour déposer à leurs pieds tous les trésors de la Terre. Je n'en n'ai récolté que mépris, ricanements, rejets ou indifférence.

 

Qui suis-je donc pour mériter tant de larmes et de sang ? Qu'ai-je donc fait, de quoi suis-je donc coupable, pour être traité de la sorte par ces personnes qui me touchent tant ? Qui m'émeuvent tant ? Qui pourraient m'apporter tant de joie et de bonheur ? Faudrait-il que je sois quelqu'un d'autre ? Avec un autre corps, une autre personnalité, d'autres rêves et d'autres passions ? Devrai-je sacrifier encore plus de moi-même ? Devrai-je endurer toujours davantage de peurs, de solitudes, de silences ? Pour qu'enfin, je puisse atteindre le but ultime de cette quête incessante ?

 

Est-ce parce que je suis handicapé, un bras et une jambe affaiblis, en proie à des crises de convulsions brèves, intenses, mais régulières ? Est-ce parce que je suis centré quasi-exclusivement sur l'intellect, la raison, la connaissance, le savoir ? Parce que je m'interroge, je me questionne sur des sujets, sur des thèmes parfois abstraits, hors des réalités du quotidien ? Alors que je n'ai pas d'autre choix puisque mon corps me fait défaut, et que le seul refuge, le seul atout à ma disposition se trouvent être mon âme, mon esprit, mon imagination, mes savoirs.

 

Suis-je si différent, si contraire aux normes en vigueur, aux stéréotypes imposés par une société qui veux que nous nous ressemblions tous ; que nous ayons les mêmes ambitions, les mêmes vocations. Suis-je si dissemblable aux yeux de ceux et de celles qui n'ont que ces mots à la bouche : fierté, orgueil, statut social, réussite financière ou matérielle ? Qui sont ces personnes pour me juger sans savoir qui je suis réellement, ce que je suis capable de leur apporter, de partager avec elles ?

 

Je me demande si un jour elles comprendront que le seul vœu qui m'anime à leur encontre, c'est d'être à leurs cotés. C'est de vivre un peu de ce qu'elles exaltent comme luminescence ; cette aura incendiaire qui me propulse sur les plus hauts sommets du monde lorsque je suis en contact avec elles. Peut-être que pour elles, ce n'est rien. Peut-être considèrent-elles cela comme négligeable, indigne de tant de louanges. Cependant, en ce qui me concerne, ce qui émane d'elles est bien plus important que l'honneur, la gloire, la fortune, ou le prestige. Je concéder au Diable le reste de ce que j'ai à vivre pour une journée en leur compagnie. Je préférerai périr sous le fouet, être torturé comme aucun humain ne l'a jamais été, pour avoir le privilège de passer une nuit entre leurs bras.

 

Pourtant, malgré tous mes cris, toutes mes larmes, toutes mes cicatrices, toutes les difficultés qui se sont amoncelées le long de mon trajet, aucune d'elles n'y a été sensible. Malgré les bouquets de fleur, malgré avoir attendu des heures au pied de chez elles pour un seul regard de leur part sur moi, malgré avoir franchi les océans, les contrées les plus lointaines, elles demeurent implacables, endurcies, imperméables. Alors qu'elles désireraient que l'homme de leurs pensées se conduise avec la même véhémence à leur égard ; alors qu'elles souhaiteraient que celui qui les fait vibrer soit aussi passionné, aussi ouvert, aussi tendre, aussi doux, et ne se borne pas uniquement à leur apparence, elles négligent l'un de ceux – et Dieu sait que je ne suis pas le seul à subir cet outrage, cette mésestime, cette salissure, de leur part -, qui serait susceptible de les couvrir d'un amour incomparable.

 

Alors, suis-je l'un de ces hommes condamné dès le berceau à œuvrer dans l'ombre de ces déesses ; à n'exister qu'à travers souffrance et humiliation ; afin qu'elles puissent briller ? Suis-je destiné à me manifester à elles qu'au travers de textes tel que celui-ci ? A me signaler à elles brièvement afin de favoriser leurs succès, leurs prospérités, leurs contentements, tout en restant discrets, à leurs yeux quasi-invisibles ou quasi-inexistants ? Juste à les observer de loin, dans l'obscurité et la solitude, dans le but qu'elles profitent pleinement de ce que, modestement, humblement, j'ai voulu leur donner.

 

Tout ceci ne sont que des mots, des intentions, des fragments d'imaginaires frivoles et sans conséquences, vous dites-vous éventuellement. Pourtant, que vous ne me croyez ou pas – peu importe, après tout -, je l'ai expérimenté à plusieurs reprises. Ces exemples énumérés sont issus de faits avérés auxquels j'ai été confronté ; que ce soit dans la réalité ou au sein de cette virtualité. Et tout ce ci, comme tout ce que je n'ai pas dit, m'amène à penser qu'il y a des personnes pour lesquelles le bonheur est un droit, quelque chose de naturel, qu'il n'y a pas besoin de forcer. Puis, il il y en a d'autres qui courent après toute leur existence, et qui vont d'échecs en désillusions, de rêves brisés en souffrances dont on ne se remet jamais.

 

Oh, je suis conscient que ce bref texte n'est qu'une bouteille à la mer. Elle dérivera au gré des vagues et des tempêtes de cet univers virtuel. Ce texte sera probablement lu par quelques uns et quelques unes. Puis, il se perdra dans les méandres d'Internet. Il n’atteindra certainement pas les femmes auquel il est consacré. Elles ont probablement mieux à faire que d'ausculter les déchirures et les déceptions intimes d'un homme dont l'Enfer est son quotidien.

 

J'entends aussi ceux et celles qui sont prêts à en rajouter en moquant mes « lamentations ». Qui font preuve de cynisme, d'arrogance, de morgue, d'irrévérence, face à ce que j'énonce. Je perçois leurs gloussements, leurs ricanements, leurs souillures verbales. Ils montrent ainsi le peu d'humanité qu'ils ont, et je les plains. Je n'ai aucun autre sentiment pour eux. Je suis triste pour eux, parce qu'ils ne se montrent pas très intelligents. Ils ne savent pas que la souffrance peut revêtir des formes aussi multiples qu'il y a d'hommes et de femmes sur cette Terre. Ils ne réalisent pas que la détresse matérielle, financière, ou toute autre forme de pauvreté, n'est pas la seule source de misère ici bas. Mais, bah !!! Je les laisse à leur suffisance. Ils ne m'évoquent que pitié, miséricorde et dédain.

 

En tout cas, il m’apparaît, quand j'y songe, que j'endure vraisemblablement une punition, un tourment, une pénitence. Mais quel crime ai-je commis ? Quelle terrible, quelle monstruosité, ai-je accompli ? D’être différent de la très grande majorité de mes contemporains ? Je ne vois pas d'autre explication. S'il y en a une autre, je n'en n'ai pas conscience. J'ai beau chercher, je ne l'ai pas découverte ; et peut-être ne la découvrirai-je jamais. Or, si c'est le cas, je m'en excuse platement. Et je la paye au jour le jour démesurément...

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