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Mes Univers
6 juin 2016

autobiographie, pages 205 à 207 / 312

X1Mais, nous n’y sommes pas encore. Pour l’instant, j’ai récupéré mon livre dont vous êtes le héros intitulé « le Manoir de l’Enfer ». Je me suis aussi emparé des dés, de la gomme et du crayon dont j’ai besoin pour poursuivre l’aventure. Cela fait des mois que j’essaye de percer l’énigme que pose ce lieu maudit, envahi de monstres, de zombis, de revenants, et de démons. Il y a quelques jours, je me suis encore fait tuer par le vampire caché dans la bibliothèque du manoir. J’ai été obligé de reprendre l’histoire depuis le début. J’ai été contraint de revisiter chaque salle, d’affronter chaque créature qui hante la demeure maléfique. Je ne me plains pourtant pas. Quelle félicité, quel plaisir, d’être assis devant ce feu, au chaud alors que dehors, l’hiver est si rigoureux. De temps en temps, je relève la tête de mon ouvrage afin de me reposer de ma lecture. Je plonge mon regard dans les flammes. Que j’aimerai prolonger cet instant fugace à l’infini. Puis, je vais au paragraphe qui est indiqué au terme de celui que je viens de dévorer. Et je continue à arpenter les couloirs et les cryptes du « Manoir de l’Enfer ».

C’est donc assis, confortablement installé sur ce fauteuil, et enivré par les crépitements de la cheminée, que j’ai réussi à terminer ce livre dont vous êtes les héros. L’un des meilleurs des dizaines et des dizaines qui ont été édités par Folio Junior entre 1984 et le début des années 1990, à mon avis. Jamais je n’ai apprécié une atmosphère aussi intense, aussi stimulante, issue de l’un de ces ouvrages. Bien entendu, il y en a d’autres que j’ai beaucoup aimés : la saga « Sorcellerie », la saga « Loup Solitaire », « Loup Ardent », « Dragon d’Or », et tant d’autres. Mais « Le Manoir de l’Enfer reste également attaché à cette période de ma vie où, malgré la maladie, malgré les moqueries, le rejet dont j’étais l’objet, malgré mes désespoirs amoureux, malgré l’effondrement familial auquel, impuissant, j’assistais, j’étais en paix avec moi-même. Mieux encore, je me trouvais dans le seul endroit au monde, où j’avais l’impression d’être à l’abri de toutes les douleurs que le Destin m’infligeait. Et ma lecture du « Manoir de l’Enfer » y est peut-être un peu pour quelque chose.

 

Faisons un bond d’une petite dizaine d’années dans le temps. Car, aujourd’hui, j’aimerai relater des événements rolistiques liés à ma période « Bibliothèque Nationale » et « Appartement du 19ème arrondissement de Paris ». Comme tous ceux que j’évoque depuis le début de la rédaction de ces mémoires, ils ont un peu contribué à ma vocation d’écrivain.

Cela devait faire un peu quelques mois que j’étais employé à la Bibliothèque Nationale. Je m’adonnais totalement, pleinement, aux jeux de rôles. Puisque peu de temps après avoir emménagé à l’appartement du 19ème arrondissement, j’avais laissé une petite annonce dans un magasin consacré à ce hobbie en pleine ascension. Celui-ci était installé près de l’Université de Jussieu ; à une rue de là, en fait. Et comme le département de la Bibliothèque Nationale où j’étais employé se situait à deux stations de métro de la sortie « Jussieu », je m’y rendais de temps en temps. J’y achetais parfois des suppléments « ADD », « Cthulhu », « Vampire », essentiellement, puisqu’il s’agissait des trois jeux de rôles pour lesquels je m’étais spécialisé.

C’est à la suite de l’écriture d’une campagne de l’Appel de Cthulhu que l’idée m’est venue d’entamer des recherches dans ces domaines dans lesquels je me suis perfectionné au fur et à mesure des années. En fait, depuis mon adolescence, ces derniers me fascinaient, m’interrogeaient. J’avais lu beaucoup de publications à ce propos. La première d’entre elle, c’était au lycée, en rêvant de cette jeune femme qui avait fait chavirer mon cœur et mon âme. Elle s’appelait « Inexpliqué », et c’était une série de fascicules à laquelle mes parents s’étaient abonnés dans les années soixante-dix, en même temps qu’une autre série du même genre, et qui se nommait « le Journal de la France ». Ces deux séries ont contribuées, dès la fin de mon enfance, et au début de mon adolescence, à « titiller » ma curiosité. Je les ai d’ailleurs relus plusieurs fois par la suite.

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