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Mes Univers
7 juin 2016

Emmuré vivant

X3Puisqu'une fois de plus, je suis renvoyé dans les cordes – ce ne sera pas la première fois de ma vie ; et, je le crains, pas la dernière non plus – malgré mes bonnes intentions pour sortir de mon isolement ; puisque les personnes vers lesquelles je désire aller – et j'insiste bien sur ce point – m'ignorent ou me repoussent délibérément, me montrant ainsi que je n'ai rien à leur apporter d'autre que mes textes, il ne me reste plus qu'une solution. Cette issue que j'ai tant de fois empruntée lorsque je me suis senti rejeté, humilié, blessé, anéanti, par le passé. Cette seule issue qui m'a permis d'affronter des situations telles que celle-ci. Alors que je tentais désespérément de m'ouvrir aux autres, de leur offrir ce que j'avais de plus beau et de meilleur en moi, et qu'elles n'en n'ont pas voulu.

 

La vie, pour une personne comme moi, est un combat permanent. Il n'est pas parsemé de moments de repos ou de répit. Chaque jour est un jour de souffrance, de solitude, et de silence. Chaque jour est constitué de larmes et de sang. Chaque jour est émaillé d'épreuves et de tourments. Le quotidien que chacun et chacune estime « normal », « habituel », voire « essentiel » ou « vital » pour se sentir vivre, n'est, pour moi, qu'une succession de détresses, de peurs, de violences. Ce après quoi court l'immense majorité des gens – un « métro-boulot-dodo » qui donne un sens à leur existence – parce qu'il leur permet d'avoir des revenus suffisants pour profiter des bienfaits de notre société de consommation, croiser des amis, des connaissances, au sein d'une vie active, rencontrer une femme, l'aimer, construire une vie de couple, éventuellement se marier et avoir des enfants, est hors de ma portée ; hors de mes capacités ou de mes possibilités. Ce qui paraît normal à chacun ou chacune d'entre vous est, en ce qui me concerne, du domaine du rêve, de imaginaire, du fantasme, de la quête impossible à atteindre et à matérialiser.

 

Mon handicap, ma maladie, depuis que je suis enfant, m'ont appris que je n'avais pas ma place en ce monde. A chaque fois que j'ai essayé de déroger à cette règle inscrite dans mes gènes, mal m'en a pris. D'une manière ou d'une autre, la vie m'a rappelé à l'ordre, m'a tapé sur les doigts en me condamnant à reprendre ma place au sein de l'obscurité, de la solitude et du silence. Chaque fois que je me suis débattu afin de m'évader de cette prison, pour me sortir de ces sables mouvants, les événements m'ont reconduit là où ils estimaient qu'était ma place. Systématiquement, automatiquement !!!

 

La preuve en est de ces ultimes tentatives de ces derniers temps auprès de certains et de certaines d'entre vous, vers lesquels je désirais aller. Mal m'en a pris. Désillusions, blessures, pleurs, cris, et souffrances, ont été tout ce que j'en ai obtenu. Et je répète encore, pour ceux et celles qui n'auraient pas compris : vers ceux et celles vers lesquels je désirais aller. De fait, pourquoi ces personnes particulièrement ; et pas d'autres forcément ? Parce qu'au fond de mon âme, de mon cœur, de mon esprit, mon instinct le plus viscéral, le plus absolu, le plus puissant, me dit qu'elles, plus que toutes les autres, sont susceptibles de m'apporter ce qui me manque.

 

Je sais, je suis conscient – et que Dieu, s'il existe, même si je ne crois pas en lui – que ce n'est pas la plus aisée des façons de procéder. On pourrait estimer que c'est de la discrimination, que c'est faire fi de toutes ces autres personnes qui peuvent tant m'offrir. Croyez-vous que je sois idiot ? Que je ne sais pas cela jusqu'au fond de mes tripes ? Evidemment, c'est comme reproduire ce que j'ai subi comme intolérance jadis. Alors que, normalement, je suis si ouvert, si curieux, si avide de diversité, de savoirs multiples et variés. Sauf que là, c'est pour moi un besoin viscéral, une nécessité fondamentale. Quelque chose que, si je ne réussis pas à l'élaborer, me détruis, me déchire, me torture, me fait périr à petit feu, lentement, progressivement, mais irrémédiablement. C'est une question de survie, autant physique que mentale, morale, ou spirituelle, que toutes les connaissances, que toutes les expériences, que toutes les routes, que j'ai découvertes, n'ont jamais pu combler. Et, une fois encore, on me refuse cette opportunité d'approcher, de côtoyer, ces personnes qui, non seulement parce que je suis à leurs cotés, parce que leur présence, leur vision des choses, du monde, leurs itinéraires personnels ; mais également, par ce que j'ai appris, par ce que j'ai lu, par ce que j'ai été enseigné, par les voyages que j'ai effectué, par les gens de diverses origines que j'ai rencontré, je pourrais leur offrir.

 

Ce but a toujours été celui que j'ai désiré toucher. C'est aussi celui qui m'a toujours fui. C'est celui qui m'a toujours malmené, déchiré, éventré. Oh, bien sûr, il y en a qui souligneront qu'il y a d'autres motifs de tristesse, de souffrance, et de désespoir dans l'existence. Comme je le dis souvent, ceci n'est qu'une question de perception personnelle. L'homme le plus riche – matériellement ou financièrement ; mais ce n'est pas mon cas, loin de là – du monde, peut aussi être le plus malheureux de la Terre. Parce qu'il est seul, parce que les personnes qui l'entourent, qui gravitent autour de lui, ne sont là que pour profiter d'elle. A contrario, le miséreux, qui n'a pas un sou, mais qui est aimé pour ce qu'il est, pour sa personnalité, pour ses qualités et ses défauts, pour ses forces et ses faiblesses, etc. peut être celui qui n'a besoin de rien d'autre que cela. Et entre les deux, il y a tous les autres. Tous ceux et toutes celles qui, chacun et chacune à leur manière, avec leurs moyens, cherchent à accéder à cette parcelle de bonheur auquel ils pensent, avec juste raison, avoir droit. Il y a aussi ceux et celles – catégorie à laquelle j'appartiens – qui se démènent comme des beaux diables, qui suent sans et eau, qui ne sont pas armés aussi efficacement que la plupart des gens, et qui n'y réussissent pas.

 

Malgré mon intelligence, malgré ma culture générale importante, malgré mon parcours aussi étrange que riche en expériences, malgré mes connaissances livresque, mon intellect peu commun, ma raison, mon imagination démesurée, etc., je fais parti de ces personnes qui n'ont pas les cartes qu'il faut en main pour s'intégrer. Pour être accepté par ceux et celles qu'il a choisi d'apprécier, d'aimer ; Par ceux et celles à qui il souhaite offrir son affection, son amitié, sa passion, ou tout simplement, ce qu'il est réellement. C'est d'ailleurs parce que mon extrême sensibilité est exacerbée à ce sujet que je suis si souvent en proie à une profonde affliction, à une détresse sans nom, à une douleur qui me propulse au cœur d'un Enfer qui ne disparaît jamais véritablement.

 

C'est enfin pour cette raison, qu'une fois encore, aujourd'hui comme hier, afin de survivre à ce qui me révulse, ce que je hais en moi – ne pas pouvoir franchir ces barrières invisibles, mais indestructibles qui me séparent de ceux et de celles qui sont importants pour moi – que je suis contraint de me replier sur ce qui m'a toujours permis de tout endurer. Ce qui m'a empêché, à de multiples reprises, de ne pas sombrer dans la folie, ou pire encore. Car, ce sont l'écriture et la lecture qui ont, de tous temps, aux pires instants de mon existence, mes ultimes recours. C'est parce que j'ai toujours eu cette passion dévorante, plus puissante que toutes les tempêtes auxquelles j'ai dû faire face, que j'ai réussi à rebondir, à avancer, et à me remettre des douleurs et des tortures que des gens tels que ceux et celles que j'ai décrit plus haut. Parfois, ce n'a tenu que par un fil. Mais c'est cette conviction inébranlable, plus féroce que tous ces aléas du quotidien infligés par ce style de circonstances, qui me maintient debout. C'est parce que les mots, l'écriture, les livres, sont la colonne vertébrale de l'homme que je suis, que je n'ai jamais renoncé.

 

Et c'est grâce à cela, malgré tout, qu'aujourd'hui, je fuis cette réalité qui ne veut pas de moi. Cette quotidienneté qui me fait du mal sans cesse ; ces hommes et ces femmes qui me blessent – même sans le vouloir -, que je vais récupérer quelques forces pour repartir au combat. C'est parce que j'ai cette quantité de livres à dévorer juste à coté de ma table de chevet – du roman de fantasy au thriller, des romans d'Alexandre Dumas ; j'en ai commandé trois de plus de 1400 pages chacun ; aux polars de Michael Connelly ; en passant par des ouvrages purement historiques sur le IIIe Reich destinés à alimenter ma réflexions sur ce thème pour lequel je suis moi-même en train d'écrire un traité de plus de 500 pages sur ce thème – que je suis susceptible de me rétablir.

 

C'est aussi parce qu'au cours de ces derniers mois, j'ai lu tous ces livres que vous voyez sur la seconde photo qui l'accompagne – Preston et Child, Douglas Kennedy, John Grisham, John Hart, Guillaume Musso, Serge Brussolo, Stephen King, William Lashner, John Katzenbach – que j'ai réussi à me maintenir, malgré les déchirements sentimentaux, psychologique, moraux qui m'ont éprouvé ici et ailleurs. Et qui me dévastent comme une tornade qui emporte un fétu de paille. De fait, je me mure au sein de ma citadelle. Je me replie sur moi-même. Je me réfugie dans ce domaine où je ne crains pratiquement rien ni personne ; puisque tel est mon destin ; et tel est est le lieu où mes sentiments, mon amitié, ma sensibilité, ma personnalité, etc. ne sont pas disloqués. Et où, finalement, tous ceux et toutes celles que je rêve de rencontrer souhaitent me voir enfermé...

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