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Mes Univers
19 juin 2016

autobiographie, pages 229 à 233 / 312

X1Lorsqu’elle est revenue à la Bibliothèque quelques jours plus tard, je l’ai saluée cordialement. J’ai échangé quelques mots avec elle, mais sans rien en attendre de plus. Lorsque j’ai contrôlé son sac, rien de particulier ne s’est passé. Ce n’est qu’au bout de la deuxième ou troisième fois qu’elle m’a, à ma grande surprise, proposé d’aller de nouveau boire un verre dans un café après la fermeture de la Bibliothèque. C’est ainsi qu’à partir de ce moment-là, nous avons commencé à nous côtoyer plus ou moins régulièrement. Au début, nous nous fréquentions uniquement aux abords du département de la Bibliothèque Nationale où j’étais affecté. Elle y venait une fois par semaine, mais jamais un jour bien défini. Il arrivait d’ailleurs que nous nous rations. Mes horaires étant définis à la mi-journée, ils se modifiaient d’une semaine à l’autre. Parfois, j’étais du matin – de 9h à 13h. Parfois, j’étais de l’après-midi, de 13h à 17h. Une fois par mois, j’étais présent toute la journée du samedi.

 

Après une nuit complète consacrée aux parties de jeux de rôles que je présidais chez moi, et avoir dormi au maximum une à deux heures, je n’étais pas très vaillant, je dois bien l’admettre. Je l’étais d’autant moins que le samedi, à la Bibliothèque, était un jour particulièrement calme. Les lecteurs y étaient moins nombreux. Les demandes d’ouvrages également. De fait, je passais la plupart de mon temps à mes propres recherches. Mais je n’y consacrais pas beaucoup d’énergie. Et il m’arrivait de sommeiller à moitié, attendant impatiemment de pouvoir rentrer chez moi me reposer. Quand c’était faisable, et que je n’étais pas invité à d’autres séances rolistiques le Samedi soir à l’autre bout de la capitale. Dans ce cas, il était rare que je revienne directement à mon domicile. Je sortais de la bibliothèque, je me rendais à la FNAC ou sur le Champs Élysées, dans des magasins dédiés aux jeux de rôles. Je mangeais un sandwiche sur le pouce. Puis, finalement, à l’heure dite, je rejoignais ces autres joueurs spécialistes d’ADD chez eux. Chez lesquels je résidais toute la nuit. Et ce n’est que vers 5h du matin que, cette fois, je regagnais mon appartement, que je dormais quelques heures avant de me préparer à rejoindre mon Maitre du Jeu « Vampire, la Mascarade qui habitait dans une autre quartier de la métropole. Je conviens que, lors de cette période, je dormais assez peu. Mais il arrivait parfois que je ne sois pas invité à une partie de jeux de rôles le Samedi soir. Dans ce cas, après mon travail, je rentrais chez moi. Je m’y mettais à l’aise. Je dînais assez tôt, tout en regardant un film. De temps en temps, il y avait bien un ou plusieurs camarades de jeux qui venaient me rendre visite, juste histoire de discuter un peu de notre passion commune. Parfois, comme nous allions jouer prochainement, nous élaborions leurs personnages ensemble. Parfois, ils restaient la soirée, mais c’était assez rare. Dès lors, quand j’étais seul, j’en profitais. Je me mettais au lit de bonne heure. Je lisais plusieurs heures, avant de m’endormir pour une bonne nuit de sommeil. Je me souviens ainsi avoir lu un ouvrage de l’auteur Serge Brussolo – 180 pages environs – en une seule soirée. Ceci m’est arrivé à plusieurs reprises. Par contre, quand je ne travaillais pas l’après-midi et que j’étais chez moi, c’est des biographies historiques, que je lisais. C’était certes plus ardu. J’avais besoin d’une grande concentration, de calme et de solitude, afin de me plonger à l’intérieur de celles-ci. C’était un moment privilégié pour moi, car avec les nombreux contacts jeux de rôles que j’avais alors, l’appartement du 19ème où je vivais était un lieu de passage, un point de rendez-vous régulier, pour tous les jeunes gens que je connaissais et qui gravitaient dans ce milieu.

 

Au fur et à mesure, nos rencontres sont devenues plus régulières. Mes dialogues avec cette jeune femme se sont approfondis. Nos discussions se sont prolongées, se sont enrichis de thèmes divers et variés qui nous étaient chers. Nous étions tous deux férus de débats philosophiques, d’échanges d’opinions et de pensées pour tout ce qui avait trait à l’Histoire, la Religion, l’existence de Dieu – ou non -, le devenir de l’Humanité, etc. Puis, un jour, elle m’a proposé de dîner un soir au restaurant avec elle. Je n’ai pas refusé. Au contraire, j’en étais ravi. Dès lors, non seulement de temps en temps, nous discutions à la terrasse d’un café, mais nous déjeunions ou dînions ensemble. Ce n’était pas souvent ; environ une fois par mois. Mais c’étaient pour moi des instants privilégiés. C’était comme si, momentanément, le temps avait suspendu son vol, que tout le reste autour de moi n’existait plus. C’était un moment de partage, de félicité, d’échanges entre deux âmes avides de savoirs, de connaissances, de culture, qui s’étaient trouvés. Deux intellectuels qui avaient la même vision du monde, qui avaient des rêves et des conceptions des rapports humains, à peu près équivalents. Parallèlement, évidemment, mes sentiments pour elle n’en devenaient que plus ardents, que plus virulents. J’essayais de ne pas les montrer ; bien que je pense aujourd’hui qu’elle les soupçonnât d’une façon ou d’une autre. J’attendais chacun de nos rendez-vous avec impatience et exaltation.

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