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Mes Univers
27 juin 2016

autobiographie, pages 247 à 249 / 312

X1Non, rapidement, je me suis rendu compte que, sous ses apparences correctes, cet appartement était insalubre. En effet, il m’est arrivé plusieurs fois, d’y apercevoir des souris, voire un rat. Mais, surtout, et je crois que c’était le pire puisqu’aujourd’hui, j’en ai gardé des séquelles profondément enracinées en moi, il n’était pas insonorisé. Moi qui ai toujours eu besoin de calme, de tranquillité, et de sérénité, je n’ai jamais pu m’y reposer correctement. Mon lit étant en mezzanine, il se trouvait donc au plus près du plafond. A son pied, il se terminait contre le mur qui accédait au lieu d’habitation de mes voisins les plus proches. Malheureusement, une partie de ce mur n’était qu’une mince planche de bois. Et tout ce qui bruissait de l’autre côté résonnait abominablement. Par ailleurs, mes voisins du dessus faisaient la fête tous les soirs jusqu’à 2h ou 3h du matin. C’étaient des martiniquais qui mettaient de la musique, qui invitaient des amis, qui discutaient et riaient continuellement. J’avais essayé d’aller les voir aimablement afin de leur décrire la situation dans laquelle ils me mettaient. Ils m’avaient juré qu’ils feraient attention. Mais, aussitôt, ils avaient recommencé. En désespoir de cause, j’avais fait appel à la police ; elle s’était déplacée. Comme par hasard, ce soir-là, ils étaient resté muets le temps que les fonctionnaires de l’ordre public constatent qu’il n’y avait pas de soucis. Mais, moins d’une demi-heure plus tard, alors qu’il devait être aux alentours de 22h, ils avaient remis cela.

 

J’ai tempêté, j’ai essayé de faire davantage de bruit qu’eux afin qu’ils se rendent compte de ma présence. Je suis allé voir les services de la mairie afin qu’ils interviennent. J’ai fait appel à ma propriétaire afin qu’elle y mette son grain de sel. Rien n’y a fait. Et plus le temps s’écoulait, plus ma sensibilité au bruit s’est développée. Mes nerfs étaient à fleur de peau. J’avais régulièrement des crises de nerfs. Moi qui avais besoin de calme et de tranquillité lorsque je rentrais chez moi après mon travail, je ne parvenais pas à m’y reposer. J’étais obligé de fuir les lieux dès que je le pouvais. Chaque soir, lorsque j’éteignais la lumière et que je m’apprêtais à m’endormir, je priais le ciel pour que, ce soir-là, je ne sois pas sujet à leur irrespect. Mais, pratiquement chaque soir – sauf exception -, à partir de 22h environ, le même chambard se renouvelait. Alors que la lecture était l’un de mes plus grands plaisirs le week-end, un moyen de me détendre et de souffler un peu, j’étais dans l’impossibilité de me concentrer sur les pages que je parcourais. J’étais profondément malheureux. J’étais de plus en plus fatigué. Et au fil des mois, mon état d’épuisement physique, nerveux, mental, n’a fait que s’accentuer. Ce qui a, évidemment, contribué à ce qui a eu lieu ensuite.

 

Ce cauchemar a duré près de dix-huit mois, jusqu’à c e que je décide de déménager. Déjà, parce que je n’en pouvais plus. J’étais arrivé au bout de mes ressources physiques et nerveuses. Il me fallait changer d’environnement, si je ne souhaitais pas m’effondrer totalement un jour ou l’autre. Et certainement plus tôt que tard. Ma décision de déménager était aussi due au fait que je devais bientôt accueillir quelqu’un chez moi ; quelqu’un dont la présence pourrait s’avérer déterminante pour mon avenir sentimental. J’en reparlerai dans un chapitre ultérieur.

 

Dès lors, j’ai déménagé pour un immeuble de la ville de Saint-Denis. A dix minutes à pieds de cet appartement. Il était plus spacieux, plus agréable, dans un environnement plus adéquat à ma tranquillité d’esprit, à mon repos. Il possédait une grande salle à manger-salon, une grande chambre, une cuisine et une salle de bain beaucoup plus importantes. En fait, cet appartement était presque deux fois plus développé. En bas de l’immeuble, celui-ci était protégé par un digicode et par un gardien. La gare RER, le tramway, le bus, était à deux minutes à pied. Ce n’était pas l’idéal, car, dans ma chambre, j’entendais tout de même le passage des voitures dans l’avenue située au bas de chez moi. Mais c’était cent fois mieux que les bruits incessants de mon appartement précédents qui avaient gravement altéré et dégradé ma santé. Ma santé physique, mais également ma santé mentale puisque j’étais devenu en permanence à fleur de peau, usé, dévasté par dix-huit mois d’enfer quotidien auquel, malgré tous mes efforts, je n’avais pu me soustraire. Je suis demeuré dans ce nouvel appartement jusqu’en 2003 et mon départ définitif de la région parisienne.

 

En ce qui concerne mon emploi lui-même, lui aussi avait débuté sous les meilleurs auspices. J’avais été affecté aux bureaux de la présidence de l’Université. En fait, j’avais été adjoint au département qui s’occupait de l’aspect juridique de l’Université. Et mon supérieur direct était un homme très doux, très gentil, très compréhensif, qui avait commencé à me montrer comment fonctionnait la présidence ; et en particulier l’emploi auquel on m’avait destiné. J’en étais heureux, plein d’espoir et d’envie de bien faire. Hélas, une fois encore, au bout d’environ deux semaines, cet homme m’a annoncé du jour au lendemain qu’on l’avait changé de service. Il y avait un moment déjà que celui-ci désirait être affecté dans un autre département de l’Université. Il venait d’apprendre que cela lui avait finalement été accordé. Et qu’un nouveau supérieur allait prendre sa place à mes côtés d’ici peu.

 

Aussitôt dit, aussitôt fait. Au bout de deux ou trois jours, il a été remplacé par une jeune femme légèrement moins âgée que moi. Elle avait été engagée en vacation pour une durée d’un an. J’ai vite réalisé que son ambition était de se servir de ce tremplin afin de pouvoir intégrer définitivement l’université. De fait, elle a commencé à mettre la pression sur moi.

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