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Mes Univers
7 juillet 2016

autobiographie, pages 267 à 269 / 312

ZPlus j’ai appris à découvrir, puis à connaître cette jeune femme, tout le long de notre correspondance, plus celle-ci a su toucher mon cœur et mon âme. Cela n’avait rien à voir avec son physique avenant ; qui m’attirait, je n’ai pas honte de l’avouer. Non, il y avait plus que cela, en tout cas en ce qui me concerne. C’était une jeune femme très gentille, très douce, très affectueuse, que l’existence n’avait pas épargné. Elle travaillait et subvenait ainsi aux besoins de la fille qu’elle avait eu quelques années plus tôt. Mais le père de son enfant était alcoolique et violent, et elle avait rompu tout lien avec celui-ci. Elle habitait aussi avec sa mère, et son salaire servait également à subvenir à ses besoins. Elle, de son coté, dormait sur le canapé, tandis que sa mère et sa fille dormaient dans la seule chambre du petit appartement où elles vivaient. Cela m’a fait beaucoup de peine, je le concède. Je me suis dit : « Comment une jeune femme aussi belle, aussi désirable, aussi attirante, aussi douce, aussi gentille, peut-elle vivre dans de telles conditions ? ». Sa situation me brisait le cœur. Je me disais qu’elle méritait mieux que cela, et que si je pouvais lui apporter le bonheur, la tendresse, l’amour, l’attention, c’est sans hésiter que je m’engagerai auprès d’elle.

Nous avons poursuivi notre correspondance de cette manière durant trois à quatre mois environs je crois. Puis, un jour, elle m’a informé qu’elle venait d’avoir une ligne téléphonique chez elle. Il faut se rappeler qu’à la toute fin des années 1990 et au tout début des années 2000, la Russie sortait à peine de la période communiste et que tout y était dans un état de délabrement avancé ; surtout en ce qui concernait les personnes les plus modestes. Nous, cela nous parait peut-être inconcevable. Pourtant, c’était la réalité.

En tout état de cause, j’ai pu lui téléphoner. D’abord de temps en temps, parce que c’était loin. Et il fallait que je m’habitue aux décalages horaires entre la ville où elle était et la France. Il devait y avoir trois ou quatre heures de différence. Par ailleurs, elle travaillait. Donc, c’était aussi en fonction de ses horaires. Et enfin et surtout, en ce qui me concernait plus particulièrement, les communications entre les deux pays, étaient hors de prix. Ce qui ne nous a pas empêchés, en parallèle, à poursuivre notre correspondance par email régulièrement.

Pour l’anecdote d’ailleurs, c’est grâce à cet emploi quasi-quotidien de l’anglais qu’aujourd’hui je sais si bien me débrouiller dans cette langue ; même si ma grammaire et mon vocabulaire sont parfois imparfaits. J’ai un peu perdu depuis. Mais j’essaye d’entretenir ce que j’ai appris durant cette époque ; et puis, j’avoue que j’aime employer l’anglais dès que j’en ai l’opportunité avec les différents correspondants ou correspondantes que je croise sur Internet.

Mais, d’épisodiques, mes appels téléphoniques sont devenus de plus en plus réguliers, quotidiens. Ils ont aussi duré de plus en plus longtemps, et ont fait exploser mes notes de téléphone. Cela a contribué aussi au désastre financier qui allait surgir vers 2002.

Mais je n’en n’avais cure. A ce moment-là, je ne pensais pas aux conséquences de ce que je faisais. Je profitais pleinement de cet échange, de cette relation sentimentale naissante qui me donnait des ailes. D’ailleurs, malgré la fatigue, malgré le stress, malgré les difficultés liées à mon emploi à l’université XIII, puis à l’université Paris VIII, j’étais confiant en l’avenir. Je m’y épuisais, j’y mettais toute ma volonté d’y arriver, toute mon énergie à montrer que j’étais aussi capable qu’un autre. Quand j’étais à mon appartement, je supportais le bruit, je me battais pour avoir le droit à la tranquillité et au calme, parce que j’étais certain qu’au final de ces épreuves, j’aurais droit au bonheur.

La phase suivante a été que, de temps en temps, j’ai commencé à lui envoyer un peu d’argent par l’intermédiaire de Western Union. Elle ne m’a jamais rien réclamé, je l’ai fait de moi-même. Mes sentiments pour elle grandissaient. Et au fur et à mesure qu’ils se fortifiaient, sa situation me faisait de plus en plus de peine. Et il m’a semblé normal, pour lui montrer que je prenais notre relation naissante au sérieux, que j’y contribue financièrement. De fait, je lui envoyais cent euros par-ci, cent euros par-là, sans qu’elle ne soit à l’origine de mes contributions. Au contraire même : au début, elle a voulu les refuser ; mais j’ai insisté. Je lui ai dit que cela me faisait plaisir de l’aider. Enfin, je me suis renseigné auprès de l’Université Paris XIII pour savoir s’il existait des cours de Français pour les étrangers qui s’établissaient en France. Mes supérieurs, alors conciliants, m’ont dit que si je souhaitais faire venir ma « compagne » en France, ils s’arrangeraient pour me faciliter les choses dans ce domaine. Ce dont je l’ai tenu au courant ; et elle en a été très heureuse.

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