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Mes Univers
15 juillet 2016

autobiographie, pages 284 à 286 / 312

X3Par contre, le soir, je l’ai emmené dîner au premier étage de la tour Eiffel. La nuit était claire, romantique, lumineuse. Tout pour constituer une ambiance empreinte d’émotions, de beauté, de tendresse, de partage. Nous avons auparavant marché paisiblement dans le quartier du Trocadéro, avant d’arriver au pied du monument le plus visité de France. Qui n’aurait pas succombé au charme de cette atmosphère. Nous avions très belle allure, l’un comme l’autre, avec nos vêtements « chics » qui nous mettaient en valeur. Tout le long de notre parcours, je me suis dit qu’il n’y avait pas d’ambiance plus idéale pour faire chavirer le cœur d’une jeune femme. Que j’aurai aimé pouvoir la prendre par la main, avancer, tendrement, délicatement, empli de ferveur et d’émotions qu’elle suscitait en moi. Je n’ai pas osé, parce que je savais très bien qu’elle refuserait mon élan de tendresse et d’affection.

Puis, dans un premier temps, je l’ai conduite jusqu’au troisième étage de la tour Eiffel au terme d’une bonne heure d’attente. Je pensais qu’avoir accès à la vue panoramique l’éblouirait. Avec les lumières scintillantes, les illuminations s’étendant à perte de vue, la nuit étoilée, Paris était magnifique. C’était magique, impressionnant. Pour ma part, j’avais déjà visité la tour Eiffel plus jeune, mais jamais la nuit. Mon cœur a souffert de ne pas avoir le droit de profiter pleinement de ces instants exceptionnels, en prenant l’élue de mes pensées dans mes bras. Et quand j’ai vu les couples d’amoureux qui nous entouraient, ma tristesse s’est amplifiée. Qu’y pouvais-je. C’était ainsi, je ne pouvais pas modifier la perception qu’elle avait de moi. Et j’en étais profondément meurtri.

Après ce passage sur le toit de Paris, nous sommes redescendus au premier étage. Nous n’avions pas réservé, mais nous n’avons eu aucun mal à trouver une table. L’ambiance, une fois encore, était romantique, feutrée, douce, charmante. C’était un diner aux chandelles, et le repas s’est avéré délicieux. Même si je savais que celui-ci, une fois encore, allait me couter une véritable fortune, je lui ai dit : « Prends ce que tu veux ; ne te préoccupe pas du prix. ». La soirée a été agréable, mais toute en retenue. Un homme et une femme qui auraient diné dans cette ambiance, à mon avis, auraient été pris par le décor, par la volupté et la douceur qui se dégageaient de l’atmosphère. Cela aurait contribué à les rapprocher. Peut-être suis-je trop naïf, trop romantique, je ne sais pas. En tout cas, l’étincelle que je souhaitais déclencher en elle ne s’est jamais déclarée. Et à l’issue du repas et de la soirée, nous avons attrapé le dernier métro. Nous sommes rentrés chez moi. Et, comme chaque jour, chacun est parti dormir dans son coin. Personnellement, j’avais les yeux remplis de rêve ; de rêve de ce qui aurait pu arriver si j’avais été accompagné d’une autre jeune femme que Galina. Enfin, c’est ainsi que je me le suis imaginé en m’endormant.

Et les jours, puis les semaines, se sont succédé ainsi. Ce n’est que l’avant-veille de son départ qu’elle a fini par craquer. Elle était malheureuse, parce que je lui avais fait découvrir tout un tas d’endroits merveilleux. Qu’elle avait été gâtée comme jamais. Elle s’en voulait de ne pas avoir de sentiments pour moi. Elle m’a dit : « Si je viens vivre avec toi, tout en ne t’aimant pas, et bien que nous ayons une vie de couple, je te rendrais malheureux. Car le jour où je croiserai un homme qui me plaira, qui m’attirera, je partirais avec lui, et je te ferai encore plus de mal que si nous nous arrêtons là aujourd’hui. J’ai essayé de lui faire comprendre qu’avec le temps, peut-être, ses sentiments à mon égard évolueraient. Je lui ai dit que ce que je lui avais montré durant ce mois, n’étais que bien peu de choses, comparé à tout ce que nous pourrions vivre ensemble. Elle s’est remise à pleurer. Maladroitement, je l’ai prise dans mes bras afin de la consoler du mieux que je le pouvais. Je lui ai expliqué que je ne lui en voulais pas, que je comprenais, qu’elle n’était pas la première à agir ainsi vis-à-vis de moi, et que malgré tous les efforts que je pouvais déployer, les sentiments ne se commandaient pas. J’étais aussi triste qu’elle, évidemment, mais j’avais trop de chagrin et de désespoir en moi pour que je puisse laisser des larmes couler. Pourtant, je pense que cela m’aurait fait du bien. Je pense qu’elle se serait alors rendu compte à quel point cet échec sentimental m’anéantissait – un de plus, un de trop.

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