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Mes Univers
15 juillet 2016

Le 14 Juillet 2016

X1Vous qui me lisez plus ou moins régulièrement, vous me connaissez assez bien désormais. Je ne pouvais pas rester sans réagir à l'attentat de Nice commis hier soir sur la Promenade des Anglais. Celui-ci s'est déroulé en marge des festivités de notre Fête Nationale.

 

Tout d'abord, je souhaiterai m'associer à la peine, à la douleur, et à la colère des victimes et des proches de cette atrocité sans nom. Elles sont d'autant plus grandes et bouleversantes que cet attentat au camion a eu lieu au cours de l'un des moments les plus symboliques de notre calendrier. Ce n'est, évidemment, pas par hasard. Une fois encore, c'étaient notre liberté, notre modèle de société, nos valeurs, qui étaient visées. Les morts se comptent par dizaines ; près de quatre-vingt-quatre au dernier recensement. Pire encore, parmi les morts et la centaine de blessés, se trouvent une cinquantaine d'enfants. Et là, à mes yeux, est le plus insupportable, le plus intolérable. C'est donc pour cette raison que je me joins, de tout cœur, au deuil qui touche ceux et celles qui ont subi ce drame d'une manière ou d'une autre. Et que je pleure les disparus et les accidentés qui ont été victimes de la plus ignobles des barbaries.

 

Je ne peux m'y associer que par mes mots. Mais sachez que je ressens ce qu'ils éprouvent jusque dans mon âme et dans ma chair.

 

Ceci dit,cet attentat ne me surprend pas outre mesure. Et ma colère est vorace vis-à-vis de ces autorités politiques – locales ou nationales – qui n'ont pas su, une fois de plus, protéger la population de ce genre d'agression. En effet, nous sommes censés être en état d'urgence. Normalement, dans ce genre de cas, l'autorité policière devrait être déployée avec force. Les contrôles devraient être renforcés. On devrait sentir la présence de l'autorité partout. Surtout un jour aussi symbolique que le 14 Juillet ; qui est, aux yeux des terroristes, comme une gifle monumentale à leur cause emprunte du fanatisme religieux le plus abject. D'autant qu'on a su la déployer tout le long de l'Euro 2016.

 

Car ce terroriste – si c'est avéré ; mais peu importe finalement, le résultat est le même - a attendu le moment où la vigilance était moindre ; où tout le monde profitait d'un instant de joie et bonheur associé à l'un des événements les plus emblématiques de la République et de la Démocratie, pour agir. Et peu après le défilé militaire grâce auquel nos politiques se gargarisent de la démonstration de force que notre nation est susceptible de déployer partout dans le monde… partout, sauf sur le territoire dont ils sont les garants. Ce qui prouve bien, par ailleurs, le niveau de déliquescence auquel nous sommes parvenus au cours de ce quinquennat.

 

De mon point de vue, dans des circonstances telles que celles d'un « état d'urgence », c'est l'armée qui devrait être déployée dans tous les lieux stratégiques de notre pays. En appui à la police et à la gendarmerie. Or, une fois encore, des questions de restrictions budgétaires ont pris le pas sur la sécurité. Les moyens matériels, humains, financiers, alloués à la protection de nos concitoyens passent au second plan parce qu'il faut faire des économies. Néanmoins, en ce qui me concerne, il y a un certain nombre de secteurs essentiels qui doivent être mis à l'abri de cette course à la restriction ; ou à la rentabilité : la sécurité, la santé, l'éducation, me viennent tout de suite à l'esprit.

 

Il y a d'autres aspects, également, que cet attentat révèle : ces derniers mois, le gouvernement s'est félicité d'avoir démantelé des réseaux terroristes sur le point de perpétrer leurs crimes. Pure propagande afin de rassurer les hommes et les femmes de notre nation. Il semble, une fois encore, qu'à cause de ces mêmes restrictions budgétaires, les moyens que l'on aurait pu y consacrer, n'ont pas été suffisants. On en voit le résultat aujourd'hui ; et ce, malgré les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan ayant ensanglanté la France au cours de l'année 2015. Sans compter ceux de Bruxelles et de Turquie, plus récents. Toutes ces alarmes auraient dû renforcer la vigilance de nos autorités compétentes ; il n'en n'a rien été. Si ce n'est des démonstrations afin de se féliciter des quelques actions localisées et sans envergure à grand renfort de publicité, l'essentiel n'a pas été effectué. Les leçons du passé le plus récent n'ont pas été tirées ; et nous revoilà au point de départ.

 

Autre chose, et plus globalement : ce n'est pas la première fois que je le souligne – cependant, il me semble utile et nécessaire de le répéter à l'envi -, nous sommes en guerre. Ces attentats, qu'ils soient commis en France ou un peu partout ailleurs sur le sol européen – voire au-delà – témoignent de la brutalité et de la violence liée à celle-ci. Et il ne faut pas croire qu'il n'y en aura pas d'autres dans un avenir plus ou moins proche. Ces attentats équivalent aux batailles rangées qui ont animés les conflits d'autrefois. Ils apparaissent sous une forme qui s'est révélée à nous depuis peu de temps – à peine quelques années, voire quelques décennies dans d'autres parties du monde. Le danger demeure constant, et prend des formes auxquelles aucun d'entre nous n'est préparé. Il n'y a aucun moyen de les prévenir de façon systématiques ; puisque leurs acteurs leur font prendre des apparences à chaque fois renouvelées et inédites. C'est donc une Troisième Guerre Mondiale qui ne dit pas son nom.

 

Et je suis convaincu que chacun ou chacune d'entre nous ne doit pas s’ôter cette idée de l'esprit, où qu'il se trouve, quelle que soit la circonstance à laquelle il fait face. Notre quotidien en est prisonnier, qu'on l'accepte ou non ; qu'on le veuille ou non. On peut évidemment se lamenter, maudire ces extrémistes qui s'en prennent à des populations innocentes – avec juste raison - ; on peut tenter d'éliminer tout risque. Mais, il en demeurera toujours, puisque ces fous d'Allah – ou prétendus tels -, chercheront en permanence à viser des lieux ou des gens relativement peu protégés. Une sorte de « ventre mou » dont la sécurité n’apparaît pas comme vitale. De fait, quelle que soit la manifestation, le site, les raisons d'un rassemblement. Nul n'est à l'abri.

 

C'est d'ailleurs le but recherché. Instiller une peur permanente. Fissurer ce qui nous unit au sein d'une même communauté, afin d'affaiblir l’État de droit dans lequel nous vivons. Je sais que cela peut terroriser beaucoup d'entre nous. C'est naturel ; c'est humain. Le choc est récent ; les images sont effrayantes, cauchemardesques. Mais, une fois ce dernier passé, il est nécessaire de se reprendre, et de continuer à vivre ; coûte que coûte, à n'importe quel prix. Ne pas le faire st faire le jeu de ceux et de celles qui souhaitent nous soumettre à leur vision du monde. Qui désirent nous transformer en esclaves de leur doctrine monstrueuse. Je ne sais pas vous ? En ce qui me concerne, jamais je ne m'y plierai. Nul ne me contraindra à abandonner mes valeurs, mon mode de vie, mon individualité, ou tout ce à quoi je tiens le plus.

 

Hier, quelqu'un reprenait mes mots en me disant que les valeurs prônées par notre Fête Nationale n'avaient plus court. Que face à l'injustice, à la haine, à la violence, à l'intolérance, à la bêtise, etc., ces idéaux n'étaient qu'une farce. C'est justement ce que veulent nous amener à croire ces individus. C'est justement parce que beaucoup d'entre nous ont « foi » en celles-ci qu'ils défendent notre liberté. Alors oui, une fois de plus, cette liberté est mise à mal. Elle est bousculé, blessée. Néanmoins, tout le long des deux siècles d'Histoire qui ont suivi la Révolution Française, et cette lueur qu'elle a engendré, à maintes reprises, et sous divers aspects, elle a été attaquée. Toujours, elle a su abattre ses ennemis. Parce que s'il y a un fait que ces terroristes ne comprennent pas, ne réalisent pas, c'est que c'est l'un des piliers fondamentaux de notre civilisation. Et on ne peut détruire l'ensemble d'une civilisation pluri-millénaire par la guerre ou le crime. Aussi dévastateurs que soient ces derniers. Comme lors de la Seconde Guerre Mondiale, il est des moments où l'Humanité entière se lève d'un seul bloc pour les repousser. Cela a été vrai pour le Nazisme, pour le Communisme, pour d'autres idéologies prévaricatrices. Cela le sera cette fois encore ; mème si le prix du sang pour la défendre s'avère élevé.

 

Je pense, hélas, que nous avons trop facilement oublié combien, parfois, il fallait payer cher le prix de notre liberté. Le réveil est douloureux. Mais nous devons nous confronter à cette terrible réalité pour éradiquer une fois pour toutes ces djihadistes qui, eux, ne reculeront devant aucun sacrifice à leur cause. Sachons être aussi tenace, aussi déterminés, aussi forts qu'eux. Nous en avons les moyens. Il suffit de faire front commun, comme cela a été le cas plusieurs fois par le passé. Et ont fait naître les plus belles pages de l'Histoire de notre Civilisation.

 

Un autre point à ne pas négliger non plus : ce n'est pas la peine de s'en prendre au communautés musulmanes de notre pays ou d'ailleurs. Elles ne sont pas responsables des dérives de personnes utilisant la Religion comme prétexte pour répandre la haine et la violence autour d'eux. Durant quelques jours, j'ai mis le doigt sur les ravages engendrés par la folie dogmatique née du Christianisme. Il a fallu une multitude de combats et des siècles d'évolution, de transformation de la société occidentale pour en venir « à peu près » à bout. Et encore, la Bête est susceptible de réveiller à tout instant si nous n'y prenons pas garde. La tentation est grande, pour certains, de se réfugier dans ses bras, afin d'avoir l'impression – fausse, bien entendu – d'être protégé des aléas de ce monde en perpétuel ébullition.

 

Durant la période que nous nommons « le Moyen-Age », la civilisation islamique était à l'apogée de son rayonnement ; intellectuel, culturel, scientifique, philosophique. Aujourd'hui, pour les raisons que nous connaissons tous, elle vit son Age sombre. Un repli sur soi face à son désarroi, à sa peur, à sa méconnaissance, d'un univers où la foi n'est plus le centre de l'attention des hommes. Daesh et Al Qaida ne sont que les symptômes de cette terreur irrépressible. Comme la Religion n'a plus la capacité d'asservir entièrement les populations à sa doctrine, elle se crispe. Cela a jadis été le cas pour le Christianisme, avec l'Inquisition, les Croisades, les Guerres de Religion, j'en passe. Désormais, l'Islam est confronté, lui aussi, aux démons issus des bouleversements que le Christianisme a connu jadis. Mais, en fin de compte, tôt ou tard, lui aussi devra s'incliner face à l'inéluctable : ce désir de liberté – en dehors de tout endoctrinement religieux – auquel aspire chaque individu de cette planète.

 

Et d'ailleurs, lorsqu'on observe bien les événements, au-delà de cette Troisième Guerre Mondiale en cours, nombre d'indices apparaissent dans ce sens. Ces Djihadistes ne pourront, ni les museler, ni les empêcher de progresser parmi les peuples aujourd'hui soumis à leur tyrannie. L’État Islamique recule sur le terrain. Il multiplie les attentats pour montrer qu'il existe toujours ; et qu'il est toujours aussi puissant et réactif qu'auparavant. Or, même ses plus fidèles partisans, en Irak et en Syrie, savent bien que leurs tentatives sont vouées à l'échec. A terme, tout ce qui va en résulter, c'est d'aplanir les différends qui opposent les États les plus puissants financièrement et militairement. Lesquels vont jeter toutes leurs forces afin de l'anéantir définitivement.

 

Je ne dis pas que cela va se faire du jour au lendemain. Nombre d'obstacles existent encore. Nombre de divisions opposent les nations combattant Daesh et consort. Ce n'est juste qu'une question de temps néanmoins. A force d’assassiner des innocents en France ou ailleurs – qui ne sont pas en zone de guerre -, ces fous de Dieu vont cristalliser tous les efforts de ceux-ci contre eux. Et ils vont en périr. Et si une nouvelle branche apparaît ailleurs, le même processus se renouvellera. Jusqu’à ce que ces suppôts d'un Islam radical jugeant que le loi de Dieu prévaut sur la loi des hommes, se rendent compte que leur vision de la place de l'être humain au sein de l'Univers est vouée à l'échec. Irrémédiablement.

 

J'insiste que c'est lors des prochaines décennies, ou des prochains siècles, que ce processus va arriver à terme. Mais ce que nous vivons actuellement est ce qui construit cet avenir. Les batailles à conduire sont encore nombreuses à mener. Comme elles ont été nombreuses pour que le Christianisme comprenne que le temps de sa domination terrestre était terminée. Les crispation, les violences, les affrontements, ont été multiples. Mais, au final, la raison l'a à peu près emporté sur l'obscurantisme. La liberté, les principes des Lumières et de la Révolution Française, on renversé ces dogmes poussiéreux et surannés qui ont longtemps contraint l'Humanité à demeurer un enfant.

 

En ce jour de deuil national, c'est avec cette certitude – ancrée aux multiples indices factuels qui l'enracinent en moi – que je termine ce texte. L'Homme a toujours su renverser ceux et celles qui souhaitaient l’enchaîner d'une manière ou d'une autre. C'est pour cette raison que ces hommes, ces femmes, ces enfants, qui sont morts hier au nom de cette cause ne sont pas morts en vain…

 

Dominique Capo

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