autobiographie, pages 300 à 302 / 312

Car, à la fin de l'année 1996, après avoir reçu en cadeau de mon père l'ordinateur qui me manquait tant, je me suis concentré sur une tache qui me tenait particulièrement à cœur depuis que j'avais quitté la Bibliothèque Nationale : remettre au propre, coordonner, synthétiser, l'ensemble des notes historiques, mythologique, philosophiques, religieuses, etc. que j'y avais accumulé. Comme je l'ai déjà dit, celles-ci avaient été entièrement rédigées à la main. Et je les avais rangées dans plusieurs classeurs qui se trouvaient toujours à proximité de moi lorsque j'étais à mon domicile. Celles-ci étaient disparates, et leurs référencements partaient dans tous les sens. Il n'y avait que moi qui était susceptible de m'y retrouver. Donc, j'ai entrepris de les mettre en ordre.

Il m'a fallu près de deux ans pour en venir à bout. D'autant qu’entre temps, j'ai lu d'autres ouvrages évoquant des sujets tels que le mystère de Rennes-le-Chateau, que les légendes entourant la Grande Pyramide de Gizeh, l'Arche d'Alliance ou le Graal. Lorsque j'ai dévoré ces ouvrages, je les ai, évidemment, annotés. Et leurs annotations sont venues s'ajouter à toutes celles que je possédais déjà depuis plusieurs années. Donc, mes feuillets se sont entassés, et c'est un travail de titan auquel je me suis attaqué entre 1997 et 1998. Je m'y attelais généralement chaque matin. Durant deux à trois heures, je compulsais mes classeurs et mes livres annotés. Avec l'aide du traitement de texte de mon ordinateur, je les ai chapitrées. Et j'ai décomposé tous les paragraphes que j'avais retranscris à la main, afin qu'ils s'incorporent à l'intérieur de ces chapitrages. Bientôt, ceux-ci se sont accumulés. Ils ont touché à toutes les périodes de l'histoire de l'Humanité, et à l'ensemble des continents de la planète. J'ai référencé l'ensemble des mythes, des légendes, des grands mystères, des énigmes archéologiques ou historiques qui avaient attisées ma curiosité tout au long de mes investigations. Et, finalement, au terme de cette Odyssée intellectuelle, j'en ai tiré plus de 1800 pages, allant des mythes Égyptiens, aux Templiers, aux Incas, aux sectes occultes qui ont émaillées l'histoire de l'Occident, au comte de Saint-Germain, au mythe de l'Atlantide, aux Rose-Croix, à l'énigme du Graal, aux Cathares, à la mythologie Nordique, Hindoue, Chinoise , à la Kabbale, à l'Alchimie, etc. D'ailleurs, tandis que j'écris ces mots, il me suffirait d'ouvrir le placard situé à coté du bureau où se tient mon ordinateur, pour les effleurer de mes doigts. Et, soudain, tous ces souvenirs que je relate ici remonteraient immédiatement à la surface. Un élan de nostalgie s'emparerait alors de moi, quand je pense à tout ce travail fourni qui n'a jamais été reconnu ou mis en valeur par les personnes qui me sont les plus chères. Mais ceci est une autre histoire.

Début 1997, j'ai débuté une formation de cinq mois par l'intermédiaire de la chambre des métiers de Laval. Comme cela faisait plus d'un an que j'étais sans emploi, l'ANPE d'alors a estimé qu'il était bon pour moi que je revalorise mes acquis de mon BEP Administration Commerciale et Comptable. Personnellement, cette démarche ne m'enchantait guère. Il y avait longtemps que j'avais fait une croix sur cette période scolaire de ma vie qui ne m'avait apporté que souffrances et désillusions. Mais, je n'ai pas eu le choix. Ceux et celles qui sont passés entre les mains de l'ANPE – aujourd'hui Pole Emploi – savent à quoi je fais allusion. En tout cas, cela m'a donné l'occasion, cinq mois durant, d'avoir un salaire. Je m'y ennuyais à mourir. Le seul réconfort était de pouvoir côtoyer une jeune femme de mon age que je trouvais incroyablement séduisante.

Celle-ci était mariée, mais, de toute manière, mon intention n'était pas de la séduire, et encore moins qu'elle devienne ma petite amie. A quoi bon retourner le couteau dans la plaie après mon échec de l'agence matrimoniale quelques mois plus tôt. Puis, de toute façon, mes investigations dans ce domaine m'avaient, à ce moment là, menées sur d'autres chemins. Non, la seule chose que je souhaitais, comme cela a été souvent le cas d'ailleurs, c'était de pouvoir me tenir, amicalement, à ses cotés. Beaucoup de jeunes femmes que j'ai croisé au cours de ma vie ne l'ont jamais compris, ont eu peur de ma démarche auprès d'elles. Et à part Sandrine de la Bibliothèque Nationale et quelques autres qui se comptent sur le doigt d'une main, elles ont toutes été terrorisées par la passion que j'y mettais, et m'ont systématiquement fui.