Fatigué du Prosélitysme :

Parfois, je suis fatigué, usé, excédé. Devoir répéter les mêmes choses sans arrêt à certains lecteurs et à certaines lectrices qui reviennent sans cesse à la charge afin d'utiliser mes textes dans le but de propager leur prosélytisme. A chaque fois que je rédige un article de cette sorte, je prends bien garde d'insister sur le fait que je ne CROIS pas en Dieu, ni en la Religion – sous quelque forme que ce soit -, ni en leurs enseignements. Je répète à l'envi que j'ai, durant des années, étudié leurs textes saints, leurs théologies, leurs doctrines, leur histoire, la manière dont ils se sont construits. A chaque fois, je suppose que les futurs hommes et les futures femmes qui vont parcourir mes lignes, vont comprendre et accepter le message que je tente de leur faire passer.

En vain, apparemment, puisqu’à chaque fois, il y en a toujours un – je ne parle pas de mes lecteurs et lectrices qui me suivent depuis assez longtemps pour savoir qui je suis, et quelles sont mes positions en matière de religion – qui tente d'utiliser mes propos afin d'essayer de les sortir de leur contexte. Afin de galvauder leur sens et leur signification. Afin d'en faire des outils de propagande afin de justifier leur foi, leur vision de l'Homme, du Monde, et de l'Univers.

Le problème, avec ces individus, c'est qu'ils n'ont qu'une vision très approximative et parcellaire de mes articles. Pour appréhender l'ensemble des multiples et différents aspects de ma pensée sur ce thème, il faudrait qu'ils se plongent dans les centaines de pages que j'y ai consacrées en tant qu'historien, philosophe, en tant que spécialiste de la genèse des civilisations, des mythes fondateurs, et des religions. Combien de fois devra-je redire que j'ai consacré le tiers de mon existence à étudier, décrypter, décortiquer, analyser, tout cela. J'y ai sans doute passé davantage de temps, dépensé davantage d'énergie, de réflexions, etc. que l'immense majorité de croyants qui viennent tenter de m'évangéliser.

Combien de fois va t-il falloir que je souligne que les croyants qui souhaitent commenter mes textes sur le sujet de la religion, je ne les attend que sur un seul terrain : celui de la raison, de l'intelligence, des savoirs extérieurs aux dogmes dont ils sont imprégnés. Je désire qu'ils me montrent leur individualité, leur réflexion personnelle issue de leurs savoirs liés aux réalités de l'existence ; et non pas à leur idéal de croyant ne se référant aux écrits de tel ou tel livre saint.

Je me base sur des faits, sur des concepts philosophiques, sur des théories scientifiques, sur des relations historiques, pour expliquer ce qu'est le « phénomène religieux » depuis que les trois religions monothéistes majeures se partagent le monde. Et je m'exprime en tant que tel.

Alors, je commence en avoir assez de ces prosélytes qui viennent harceler mes textes de commentaires dans lesquels ils se réfèrent à Dieu, à Allah, à la Bible, ou au Coran principalement. A chaque fois, je suis contraint de laisser de coté le livre sur le Nazisme que je suis en train d'écrire, et qui me demande beaucoup de recherches, de réflexions, de temps, d'analyses, etc. Mais, ils ne désarment pas. Y compris lorsque je leur souligne que leurs propos déistes n'ont rien à voir avec ce que mes récits tentent d'apporter comme réflexion et raisonnement sur les multiples aspects du phénomène religieux. Pire encore, ils me font perdre un temps précieux que je pourrai consacrer à la poursuite de la rédaction de mon ouvrage.

Chaque fois, j'essaye d'être patient, compréhensif, tolérant, avec ce genre de personnes. Qu'ils croient ne me dérange pas. Du moment que cet aspect – parmi tant d'autres – de leur individualité ne prenne pas toute la place. Du moment que leur foi demeure au sein de leur sphère intime ; comme chez eux ou à l'église, au temple, ou à la mosquée. La sphère publique, elle, doit être tenue à l'écart de leurs croyances et des signes ostentatoires qui s'y rapportent. C'est ainsi que la la laïcité s'applique. Chacun est libre de croire, ou de ne pas croire, à partir de l'instant où cela ne regarde que lui ; à son domicile, ou dans son lieu de culte. Ceux et celles qui n'ont pas les mêmes convictions que lui, ou qui n'ont pas de convictions religieuses du tout, n'ont pas en être les témoins. C'est alors une provocation envers ces derniers, comme envers les lois de la République Française.

Et le problème qui se pose actuellement au sein de notre société, c'est qu'un certain nombre de ces croyants – de toutes confessions, je le répète ; ce n'est pas exclusivement réservé à l'Islam ou à l'Islamisme -, c'est qu'ils bafouent ouvertement ces règles. C'est qu'ils estiment que les valeurs prônées par leur religion sont plus importantes, plus essentielles, que celles prônées par notre démocratie. Nous en constatons les effets régulièrement dans l'actualité nationale ou internationale. C'est ce qui est à la base des crispations, des dissensions, des communautarismes, des violences, des intolérances, et des haines qu'ils propagent au cœur de notre pays. Or, ce qui est vrai au sein de la réalité matérielle du monde, l'est aussi au sein de la réalité virtuelle et de réseaux sociaux comme Facebook.

Dès lors, je ne désarme pas. Tant que ces prosélytes n'accepteront pas ces faits comme acquis, non négociables, non détournables d'une manière ou d'une autre, ils me trouveront sur leur chemin. Tant qu'ils utiliseront leurs commentaires liés à mes textes combattant les graines du fanatisme qu'ils essayent de planter ici ou là dans nos esprits, pour étendre leur influence néfaste, ils me verront batailler contre eux. Avec mes mots, avec mes idées, avec mes textes. Mais je peux aussi dire que si l'un d'eux se dévoilerait à moi physiquement à l'occasion, j'agirai de la mème façon verbalement. Et uniquement verbalement, puisque la violence est également mon ennemie. « La plume est toujours plus puissante que l'épée » a écrit quelqu'un dont je ne me souviens plus du nom.

Sur ce, une fois de plus retardé, je retourne désormais à la rédaction de mon livre sur les origines idéologiques et ésotériques du Nazisme...