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Mes Univers
23 août 2016

Ma mère, mes états d'âme, et moi, troisième partie :

X3

Car c'est le seul moyen que j'ai depuis toujours pour décharger tout ce que je ne peux pas partager dans la réalité avec les gens qui m'entourent. Ce n'est pas l'idéal, j'en conviens. Il serait largement préférable de verbaliser tout ce que j'écris dans mes récits les plus personnels. Mais, comme je l'ai déjà spécifié, c'est impossible. Ma famille est "intolérante" envers ceux qui montrent qu'ils souffrent, qui en parlent. Cela "saoule" ma mère, et elle fuit ce genre de choses. Qui plus est, parce que ma grand-mère vit avec elle, et qu'il ne faut surtout pas l’embêter avec des "peccadilles psychologiques", avec des "états d'âme" auxquels cette dernière n'accorde que peu d'importance. "Mémé est vieille, vois tu, ne cesse t'on de me répéter. Et tes états d'âme nous fatiguent. Nous, c'est pour profiter de la joie et du bonheur de se retrouver tous ensemble, autour d'un bon repas, à parler de choses que mémé comprend et aime. Ce n'est pas pour t'entendre te plaindre et geindre.". De fait, je me réfugie dans le bureau, avec mon ordinateur, où j'écris beaucoup, où je discute sur Facebook avec des personnes avec lesquelles je peux communiquer et qui acceptent l'homme que je suis dans toute sa complexité et sa multiplicité. Et chaque repas familial devient une corvée où je n'ai pas ma place, puisque ce qui devrait être un moment de joie et de bonheur partagé se transforme systématiquement en monopolisation de la conversation par quelques uns. D'ailleurs, pour le peu de fois où j'ai l’occasion d'y prendre la parole, j'ai l'impression d’être un intrus, un gêneur dont les mots sonnent dans le vide. J'ai l'impression que nul n'entend ce que je dis, et qu'ils n'ont qu'une hâte, c'est que je me taise pour les laisser retourner à leurs opinions ou dialogues habituels ; répétés et remâchés depuis des années sur les mêmes thèmes. Je suis d'ailleurs intimement, viscéralement, convaincu, que si cette monopolisation n'existait pas, que je pouvais parler plus librement, de sujets qui sont importants à mes yeux, sur lesquels je pourrais m'étendre et échanger, je ne serais pas aussi réticent à participer de bon cœur à ces réunions de famille. Car, à chaque fois que j'ai eu l'occasion de me mettre un peu en avant, à dévoiler un tant soi peu mes centres d’intérêts, mes passions, etc, aux gens de passage lorsque je suis en famille, ceux-ci ont vu en moi quelqu'un qu'ils ne connaissaient pas, dont ils ne soupçonnaient pas l'existence, puisque ce n'est pas dans les habitudes de chez nous de mettre en avant ce que je dissimule depuis si longtemps en moi. C'est d'autant plus injuste que ces mêmes gens sont le plus souvent dès lors intéressés par ces aspects de ma personnalité, de mes passions, habituellement muselés.

 

Ma mère a été éduquée dans l'idée qu'il est normal de se soumettre à ses aînés, de ne pas les contrarier ou les contredire. Il est exceptionnel que celle-ci intervienne vis à vis de ma grand-mère. Et, comme elle a cette attitude envers elle, ma mère juge qu'il est normal que j'en fasse de même. J'ai beau avoir quarante-cinq ans aujourd'hui, à chaque fois que j'ai tenté de me débarrasser un tant soi peu de ce carcan qui m'étouffe, à chaque fois que j'ai essayé d'élever le voix pour faire entendre mon opinion ou que je n'étais pas d'accord sur tel ou tel point, ma mère m'a "remis à ma place". Elle n'accepte pas que je puisse bousculer l'ordre établi. C'est alors des larmes. Puis, c'est ma grand-mère qui se met à pleurer en disant qu'elle est un fardeau, qu'elle ne sert plus a rien. Or, comme ma grand-mère est aisée financièrement et qu'elle paye beaucoup de choses à ma mère - ou à moi -, elle estime naturel que nous nous soumettions sans rechigner à son bon vouloir. Moi, je pense que l'amour, la tendresse, l'attention, etc, ne s'achètent pas. Que l'on soit généreux envers les membres de sa famille est louable. Mais que l'on ait ce geste en pensant que, de cette manière, on peux diriger chacun selon sa volonté, est intolérable, insupportable. On est généreux parce que l'on a envie de faire plaisir à l'autre, sans rien en attendre en retour. Évidemment, il ne faut pas être ingrat. Il faut se montrer respectueux envers la personne qui est généreuse envers nous. Il faut la remercier, chaleureusement. Mais cela n'a rien à voir avec l'amour que l'on attend de la part de l'un ou de l'autre. 

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