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Mes Univers
29 août 2016

Comment la beauté féminine a influencé ma destinée, troisième partie :

X3

J'ai aimé passionnément d'autres femmes après elle. Quelques unes avec succès, beaucoup d'autres ayant la même attitude qu'elle à mon égard. C'est à dire m'ignorant et entourées d'une cour de soupirants moins timides et moins repliés sur eux mêmes ou torturés émotionnellement par leur passé que moi. Il est très rare que je me sois fais connaître, après Valérie, de ces femmes dont j'étais éperdument amoureux. Toujours ce sentiment profondément, viscéralement, ancré en moi, que je serai rejeté, humilié, moqué, par l'aspect de mon visage. Combien de fois, au fil des années suivantes, devenu jeune adulte, les jeunes femmes que j'ai croisé sur ma route et dont je me suis plus ou moins secrètement épris, m'ont expliqué que j'étais « un ami qui comptait énormément pour elles, auprès desquelles elles pouvaient se confier ; que si elles avaient un rêve, c'était d'avoir un petit-ami ou un compagnon qui me ressemble » ? Mais quand je dis « qui me ressemble », c'était dans mon caractère, pour ma sensibilité, ma gentillesse, ma grande culture, ma curiosité ; bref l'ensemble des qualités que j'ai enrichi au cours des années et des décennies suivantes. Mais, en ce qui concernait les sentiments amoureux qu'elles auraient pu développer en apprenant à me connaître, il n'en n'était pas question. A aucune, cela n'a effleuré l'esprit ; en tout cas, à aucune pour lesquelles j'avais développé de puissants et passionnés sentiments amoureux. Et ce, malgré tous mes efforts – maladroits le plus souvent j'en conviens, timides aussi, emprunts d'angoisse et de peur – que j'ai pu fournir. Au mieux, elles m'expliquaient gentiment qu'elles n'étaient pas amoureuses de moi, et qu'elles préféraient rester mon amie. Au pire, elles m'avouaient qu'elles ne se voyaient pas se promener avec quelqu'un comme moi – avec ma tache de naissance, puis mes cicatrices liées à mes opérations de chirurgie esthétiques ultérieures. Qu'elles se sentiraient gênées de se promener avec moi dans la rue, que je les embrasse en public, ou au bras d'une personne handicapée, même si ce handicap n'était que très léger.

 

Ce genre de rebuffades, c'est par dizaines que j'en ai été la victime. Et plus les années se sont écoulées, plus, sans qu'elles s'en rendent compte, elles m'ont meurtri ; elles m'ont poussé à me replier davantage encore sur moi même en ce qui concerne les sentiments amoureux que j'ai pu porter à une femme. J'ai enfoui au plus profond de mon cœur et de mon âme – à quelques exceptions près – ce que j'éprouvais pour celles-ci, parce que ce je ressentais était source d'angoisse, de souffrance, de blessures, intolérables me conduisant régulièrement aux portes de la folie. Et je restais prostré dans mon coin, le plus loin possible de la dame de mes pensées lorsque j'avais le malheur de me trouver dans la même pièce que celle-ci. Je l'observais de loin, vénérant silencieusement, secrètement, la beauté, le charme, la séduction, la sensualité, dont elles étaient pourvues à mes yeux. Et, dans le même temps, pleurant silencieusement de ne pas être muni des attraits physiques, des avantages plastiques, susceptibles de leur laisser discerner ce que mon cœur enflammé de passion et de sentiments ardents cachait.      

 

Mais, ce qui a accentué ces souffrances devant m'amener plus tard à idéaliser la beauté féminine telle que je la décris régulièrement dans mes textes, est un événement qui s'est déroulé à la toute fin de ma dernière année de scolarité. A cette époque, j'avais donc décidé de me faire opérer chirurgicalement afin de réparer le coté de mon visage envahi par cette tache de vin. J'étais allé voir ce chirurgien esthétique à plusieurs reprises pour préparer ces interventions ; il m'avait prévenu qu'il y en aurait certainement plusieurs. Il ne faut pas oublier qu'au début des années 1990, nous en étions aux balbutiements de cette pratique. Mais, il m'avait assuré que je retrouverais un visage « normal » à 90 %.

 

J'en étais heureux. Heureux d’être débarrassé de cette malédiction qui me poursuivait depuis ma plus tendre enfance, et qui m'avait fait souffrir à un point qu'il est difficile d'imaginer pour quelqu'un qui n'a pas subi des épreuves d'une telle violence. De cette torture constante, de ce rejet permanent de la part des autres. Heureux de savoir que je ne serai plus jamais moqué, humilié, mis à l'écart de la part des jeunes femmes dont j'allais m'éprendre dans les années à venir. Heureux de savoir qu'enfin, je pourrais enfin les séduire autant par mon physique que par mon intelligence, ma gentillesse, ma sensibilité ou ma culture. Oui, heureux, par-dessus tout le reste, d'avoir le droit d'approcher ces femmes qui m'attiraient, que je trouvais belles, séduisantes, sensuelles, sans avoir la sensation que si je m'aventurais dans leur direction, je ne serai pas considéré un intrus, un insecte qui n'avais pas sa place dans un monde où la beauté, le charme, la sensualité, féminines, étaient reines. 

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