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Mes Univers
13 septembre 2016

Avant le Big Bang :

X1C'est une question que je me suis toujours posé, je dois bien l'avouer. Elle me fascine, elle m'interpelle, comme beaucoup de Philosophes, d'Historiens, d’Astrophysiciens, etc. je suppose. Or, il se trouve que ces dernières semaines, j'ai lu plusieurs ouvrages - d'Hubert Reeves et de Stephen Hawking – sur la question. Voici donc ce qu'il ressort de ma plongée dans ces ouvrages. Je vous livre ici ce que j'en ai retenu. Vérifiez en vous renseignant sur Internet ou en lisant des ouvrages sur ce sujet, par vous même. Moi, après vous avoir livré cet article, je me remets à la rédaction des « Origines idéologiques et ésotériques du Nazisme » :

 

Il y a moins de dix ans, une telle question aurait eu des allures de sacrilège. Pour les cosmologistes, une telle interrogation n'avait tout simplement pas de sens. Imaginer une période antérieure au Big Bang, c'était comme chercher un point au Nord du pôle Nord.

 

Selon la théorie de la Relativité Générale, un Univers en expansion comme le notre doit avoir obligatoirement commencé par un Big Bang. Elle est complétée depuis une trentaine d'années par la théorie des cordes, qui est susceptible d'en prendre le relais. Car celle-ci a récemment permis de concevoir des modèles cosmologiques inédits. Des scénarios où le temps n'a ni commencement ni fin, et qui pourraient avoir laissé des traces observables dans le fonds diffus de l'espace le plus lointain. Sous la forme de rayonnements émis peu après le Big Bang, et que l'on détecte aujourd'hui de réverbérations fossiles sur l'ensemble du ciel.

 

Le désir récent de prendre en compte ce qui pourrait s'être passé avant l'origine de l'Univers n'est que le dernier en date des revirements intellectuels qui se sont succédé durant des millénaires. Dans toutes les cultures, les Religions ont été confrontées à la question du « commencement des temps » et de « l'origine du monde ». J'ai à plusieurs reprises analysé, détaillé, exploré, ce phénomène ; notamment dans mon exposé d'une soixantaine d pages intitulé « Dieu et le Big Bang », mais pas seulement…

 

Notre « arbre généalogique » passe par la formation des étoiles, la synthèse des éléments primordiaux, et remonte jusqu’à l'énergie qui baignait le cosmos originel. Les théologiens chrétiens, notamment, ont affirmé que « Dieu existe en dehors de l'espace et du temps, et qu'il est capable de les créer, comme il a forgé les autres aspects du monde. ». Que faisait alors Dieu avant de créer le monde ? Selon Saint-Augustin, le temps lui-même faisant parti de la création divine, il n'y avait tout simplement pas « d'avant ». Et jusqu’à récemment, la théorie de la Relativité Générale d’Einstein des cosmologistes modernes conduisait à une conclusion très semblable. Plus loin, j'expliquerai pourquoi, selon les recherches les plus récentes à ce sujet en physique quantique, de nouvelles pistes sont apparues ; et qu'elles mettent à mal ce concept.

 

Les investigations progressent en effet à grands pas. Et elles touchent de très près le moment de la naissance de notre Univers. Elles s'en rapprochent à quelques micro-secondes près. Pour autant, ce qui demeure ardu à comprendre pour la plupart des gens, c'est ce qu'il y avait avant. Qu'est-ce-qu'était cette fameuse « singularité » où tout n'était qu'énergie pure hyper-concentrée ; ou autre chose… C'est un point extrêmement complexe à imaginer pour une personne du commun, et détenant une intelligence que nous appellerons « normale ».

 

Pour pouvoir concevoir l'avant Big Bang, il faut se représenter toute la matière et toute l'énergie de l'Univers concentrées au sein d'un espace des milliards de fois plus petit qu'une tête d'épingle. Là, soudain, il se passe quelque chose. Il y a 13,7 milliards d'années, cet espace commence à s'élargir, formant une soupe originelle de particules élémentaires. Il engendre ensuite des atomes, des galaxies d'étoiles s'éloignant progressivement les uns des autres. Tout s’enchaîne selon un processus que les scientifiques comprennent bien désormais. Puisqu'il semble qu'elles se soient étendues dans toutes les directions de façon non homogène. En effet, sachant que la lumière a été libérée en même temps que le temps, les atomes, etc. il y a 13,7 milliards d'années, ils se sont rendu compte d'un autre phénomène. Très tôt, une forme d'interaction s'est établie entre des régions éloignées de l'espace. Dans toutes les directions, ils ont découvert des méga-galaxies distantes de plus de treize milliards d'années-lumière. Ailleurs, il en existe des différentes séparées de plus de vingt-cinq milliards d'années-lumière !!! Par conséquent, ces régions n'ont jamais été en contact : elles n'ont pas eu le « temps » d'échanger de la lumière ou de la matière. Leur densité, leur température, ainsi que leurs autres propriétés, n'ont pas pu être homogénéisées. Ce qui veut dire que durant la période la plus proche du Big Bang, elles n'ont pas été engendrées de la même façon, et à la même vitesse. La naissance de l'Univers n'a donc rien de « parfait », « d'optimal » au sens « divin » ou « sensé » que nous donnons, nous autres humains, à ce terme.

 

Mais ce qui est encore plus complexe à appréhender pour nos scientifiques, c'est ce qu'il s'est passé dans les tous premiers milliardièmes de milliardièmes de secondes. C'est à dire au moment où toutes les formes de l'Univers actuel – gravitation, électromagnétisme, interactions fortes et faibles – ne faisaient qu'une. Cet état, aucune théorie n'est en mesure de l'expliquer, vu que les lois qui régissent depuis lors l'Univers ne s'appliquaient pas encore.

 

Evidemment, les Croyants de tout poils vont immédiatement s'engouffrer dans cette brèche pour y voir la main de Dieu. Je ne les y suivrait pas. Car, je m'en tiens personnellement à la science, et uniquement à la science, pour élaborer des hypothèses crédibles et sensées. Les Croyants, eux, s'en tiennent à leur foi et aux textes Saints de leur Religion, pour essayer de relier l'un et l'autre. Or, pour ma part, je fais davantage confiance à ce que le science me dicte, plutôt qu'à des paraboles, des symboles, des représentations imagées souvent issues de mythes antérieures à ceux-ci. Et que leurs rédacteurs ont réactualisé, modifié, adapté, afin de justifier leur foi. Je pourrai aisément rentrer dans le détail de ce que j'avance ; mais tel n'est pas le propos de cet article. Pour ceux et celles qui s'intéressent à cet aspect des choses, je leur conseille de lire d'autres de mes textes le détaillant.

 

En tout état de cause, la question est donc de déterminer ce qu'il y avait avant le Big Bang. Et il y a vraisemblablement plusieurs réponses à y apporter. La première est que, comme l'Univers n'existait pas, le temps n'existait pas non plus. De fait, il ne pouvait pas y avoir un « avant ».

 

Si le temps est né avec notre Univers, alors se demander ce qu'il y avait « avant » n'a pas de sens. Car en fait, il n'y avait ni « d'avant » ni « d'après ». D'autant que dans ce cadre, dès le départ, l'espace et le temps n'ont jamais été rigides et absolus. Au contraire, ils ont été dynamiques et déformés par l'influence de la matière. Et aujourd'hui encore, à de grandes échelles, l'un et l'autre se courbent, s'étendent ou se contractent. Qui plus est, au cours des années 1920, à la suite d'Edwin Hubble, les astronomes ont confirmé que l'Univers est en expansion constante : les galaxies s'éloignent les unes des autres.

 

Une des conséquences de cette expansion est que le temps peut s'étendre indéfiniment vers le passé. En projetant le film de l'histoire cosmique à l'envers, les galaxies - ou plutôt leurs précurseurs - se rapprochent jusqu’à un point infinitésimal. Elles se retrouvent dans un volume nul. La densité, la température, mais aussi la courbure espace-temps, deviennent infinies. Le cataclysme ultime au-delà duquel nous ne pouvons plus poursuivre notre généalogie cosmique apparaît. Il s'agit du « Big Bang ». Ces processus sont particulièrement essentiels à appréhender puisqu'en les acceptant, on est amené à comprendre que le « temps » et « l'espace » ne sont pas des données aussi absolues qu'on pourrait le penser.

 

Récemment, un groupe de trois astrophysiciens canadiens sont allés plus loin : partant en effet du principe qu'un trou noir se forme quand les éléments constituant une étoile s'effondrent sur eux-mêmes, ceux-ci créent une gravitation si forte que même la lumière ne peut s'en échapper. Ces trois astrophysiciens usent d'un principe équivalent quant à ce qui est arrivé avant le Big Bang : ils placent ce qu'il y avait avant celui-ci dans un Univers à quatre dimensions spatiales ; comme s'il s'agissait d'une étoile à quatre dimensions qui se tasserait sur elle-même pour se métamorphoser en trou noir. En interagissant avec une réalité différente à trois dimensions, ce trou noir aurait alors provoqué la naissance de notre Univers. Et il aurait aussi aussitôt provoqué son expansion.

 

Une théorie différente se basant sur la physique quantique décrit un Univers possédant de multiples dimensions, en dehors de celles qui nous sont familières. Ces dernières pourraient alors expliquer ce qui se trouve en dehors de notre Univers. Elles spécifient également pourquoi notre Univers serait en réalité un « multivers » ; c'est-à-dire un Univers composé d'une infinité d'autres Univers, et composé de plus de trois dimensions.

 

Le problème qui se pose alors à l'être humain est que son intelligence et sa perception des choses sont limités à trois dimensions. Il est même envisageable que notre façon de raisonner et d'assimiler le savoir auquel nous avons accès ne sont pas conçus pour comprendre ce qu'il y au-delà. C'est d'ailleurs pour cela que dans d'autres textes sur ce thème, j'ai bien insisté que la notion de « Dieu » ne pouvait pas être rattachée à ce qui s'applique au Big Bang. Puisque notre esprit, notre raison, notre intelligence, notre savoir, ne sont conçus que pour se baser sur un Univers ainsi constitué, ils n'ont pas de moyens de le dépasser. Or, Dieu, les croyances, les dogmes, etc. qui lui sont accolés, ne se basent que sur des aspects relevant de cette réalité en trois dimensions.

 

En conclusion, notre Univers tridimensionnel auquel nous sommes habitués, et à partir duquel nous avons construit notre propre perception de ce que nous sommes, ou de ce que nous y mettons, n'est peut-être pas le seul au sein de notre Univers. Et, par prolongement, la réponse à la question de ce qu'il y avait avant le Big Bang n'existe pas. La véritable interrogation serait d'aller voir ce qu'il y a au-delà de celui-ci. Ce serait de se donner la capacité d'observer les autres Univers potentiels, ainsi que les autres dimensions, de même que leurs réalités alternatives. Fascinant, n'est-ce-pas ?

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