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Mes Univers
22 septembre 2016

Coup de Gueule :

X1Ce matin, en ouvrant Facebook, une image m'a profondément choquée. Elle montrait une petite famille – une femme tenant un fusil, un enfant, et le mari de celle-ci certainement – posant fièrement au sommet du cadavre d'un ours brun. A mon avis, la scène devait se dérouler aux États-Unis. J'avoue que j'ai considéré cette représentation indécente, monstrueuse, intolérable.

 

Les ours bruns, comme nombre d'autres espèces animales de notre planète, sont en voie d'extinction. L'être humain, à cause de sa voracité continuelle, à cause de son désir perpétuel d'étendre son territoire aux dépends des autres espèces – végétales ou animales – ne se soucie que peu des dégâts irrémédiables et terribles qu'il engendre. Chaque jour, il pollue de plus en plus l'eau, l'air, les forêts. Chaque territoire où il pose le pied est en danger à partir du moment où il s'y installe sans se préoccuper de la préservation de l’écosystème qui y est présent depuis des milliers, des dizaines de milliers – davantage – d'années. Tout ce qui l'intéresse,k c'est de tirer le maximum de profits des richesses naturelles qui y demeurent. Jusqu’à les faire disparaître totalement.

 

Quand on y songe, non seulement c'est abominable, parce que c'est condamner des pans entiers de la biodiversité à l'extinction. Mais, de plus, c'est idiot. Puisqu'au lieu de réguler son empreinte sur ces richesses afin de pouvoir continuer à les exploiter en faisant en sorte qu'elles puisse se renouveler, l'Homme les anéantit définitivement. C'est comme se tirer une balle dans le pied. Il est, dès lors, l'artisan de la destruction programmée de sa civilisation.

 

Combien d'espèces de poisson, d'animaux qui peuplaient autrefois nos forêts, nos prairies, nos contrées – où que ces dernières se trouvent sur la planète – ont péri du fait de l'inconscience des hommes. Chaque jour un peu plus, la banquise fond au pôle- Nord. Au point que depuis peu des paquebots ressemblant à d'énormes villes flottantes, sont capables de traverser en été des zones jadis prises dans les glaces toute l'année. On trouve cela formidable parce que ça ouvre des voies maritimes inédites pour les agences de voyage. Avec des retombées économiques conséquentes à la clef.

 

Mais on ne s'inquiète pas de voir des territoires censés être préservés pour que la nature puisse s'y épanouir, disparaître progressivement. On ne s'inquiète pas des milliards de litres d'eau douce issues de ces icebergs monumentaux se délitant se propager dans l'océan. Et bouleversant l'équilibre océanique qui lui est rattaché. Alors que ce phénomène est partiellement responsable de la montée des eaux, de la dégradation de nos cotes, des inondations à répétition, qui en résultent. Je ne parle même pas des pesticides qui polluent nos rivières, nos fleuves, les nappes phréatiques. Les sécheresses de plus en plus présentes, avec des records de chaleur, chaque année, qui en sont aussi les conséquences. La surconsommation alimentaire dans les pays les plus riches, aux dépends des plus pauvres. Cette course effrénée pour découvrir de nouvelles nappes de pétrole alors que nous savons bien que la contamination atmosphérique de nos cités par les rejets d'hydrocarbures contribuent grandement au réchauffement global. Non seulement cela, mais que ça a aussi un impact sur notre santé quand nous en respirons les fumées dans la rue, ou s'infiltrant insidieusement à l'intérieur de nos habitations.

 

On sait encore, aujourd'hui, que l'utilisation de pesticides dans les aliments « calibrés », industrialisés, dont nous nous nourrissons, non seulement polluent les sols qui les produisent ; et qu'également, ils ont un impact à long terme sur la reproduction humaine. Qu'ils peuvent engendrer des risques plus élevés que ceux communément observés de malformations, de maladies génétiques, de cancers, etc. Et que dire des plastiques qui infestent le fond des océans, qui se métamorphosent lentement en fines particules que les poissons ingèrent, qui ne sont pas évacués ensuite par leurs déjections. Ce sont ces mêmes poissons que les hordes de navires péchant en masse thons, maquereaux, crustacés, etc. récupèrent dans leurs filets. Sans faire de distinction entre ceux qui devraient ne pas y finir leur vie parce que trop jeunes, et n'ayant pas encore engendré de descendance.

 

Peu importe, du moment que le panier de la ménagère est approvisionnée. Que des produits dont les récoltes ne se préoccupent plus de l'ordre des saisons ou des contrées ou ils été cueillis, inondent nos étals. Pour ceux et celles qui, bien entendu, ont les revenus assez élevés pour se les acheter. Car comme la chaîne de distribution est de plus en plus automatisée, que l'Homme n'en n'est qu'un rouage auquel on demande le maximum de rendement tout en étant le vecteur du minimum de frais, ce sont des robots qui les remplacent le plus souvent. Et ce, dans n'importe quel secteur dont l'économie de nos « pays développés » dépend.

 

Il est incroyable de constater que ces richesses nourricières seraient susceptibles de faire manger à leur faim la totalité des habitants de la planète si elles étaient plus équitablement réparties. Dans moins de deux décennies, la population mondiale va atteindre, puis dépasser, les neuf milliards d'individus. A ce rythme, bientôt – si ce n'est pas déjà le cas -, la Terre ne sera plus suffisante pour sustenter la totalité des membres de l'espèce humaine. Il est tout de même contradictoire qu'à une époque où les progrès de la science dans le domaine agricole soient si importants que nos supermarchés regorgent de produits de toutes sortes, il y ait de plus en plus de gens qui n'arrivent pas à manger correctement. Non seulement dans des pays que l'on appelait autrefois « le Tiers-Monde », mais, plus grave encore, souvent sous nos yeux ou au coin de notre rue.

 

C'est là une des conséquences les plus dramatiques et les plus monstrueuses de notre modèle de civilisation en bout de course. Non seulement celle-ci ne nourrit pas ses enfants comme elle le devrait. C'est l'un de ses attributs essentiels, que de pourvoir à leurs besoins les plus élémentaires. Non seulement, il y en a qui tirent profit de cette manière de fonctionner. Non seulement, on en arrive à détruire l’écosystème dont nous sommes tous si dépendants. Un jour, il ne fait pas de doute que les bouleversements climatiques dont nous distinguons les prémisses au travers des sécheresses, des inondations, des ouragans, des fontes de glaciers – pauvres stations de ski qui se plaignent chaque année que le manteau neigeux est de plus en plus mince !!! Nous n'en sommes pourtant qu'à l'aube de leur disparition -, entraîneront irrémédiablement la fin de notre modèle de société. Et au lieu de s'y préparer, d'anticiper ce mouvement en modifiant notre mode de fonctionnement, nous nous entêtons à conserver nos vieux automatismes.

 

Les solutions existent. Elles nécessitent d'énormes investissements, humains, financiers, de profonds remaniements de notre façon de considérer notre place sur cette minuscule planète perdue au milieu de l'Univers, qu'on appelle la Terre. « Notre maison brûle », pour reprendre les mots de Jacques Chirac. Et nous n'avons toujours pas tiré les enseignements des abus et des méfaits de nos comportements. Grace à de nouveaux procédés, en revenant à un modèle davantage centré sur l'humain que sur le profit immédiat que l'on peut acquérir, d'énormes possibilités s'ouvrent devant nous. Elles sont là, à notre portée. Et de toute façon, ce chemin qui se dessine devant, nous serons, un jour, obligés de l'emprunter, que nous le voulions, que nous l'acceptions ou non. Cette Civilisation qui nous est si chère risque de disparaître à tout jamais si nous n'y prenons pas garde. Cette Civilisation sur laquelle nous avons bâti toutes nos valeurs, tous nos idéaux, tous nos rêves, et tous nos espoirs, s'effondrera d'ici un demi-siècle, un peu plus peut-être, du fait de notre peur ; de notre volonté de reculer l'inéluctable ; parce que nous ne nous sommes pas donné les moyens d'anticiper les bouleversements qui nous attendent.

 

C'est terrifiant ? C'est vrai !!! C'est un défi gigantesque ? C'est peu de le dire !!! Il y a tant de choses à changer. Mais c'est inévitable, je le répète. Et chacun de nous, à son petit niveau, par des gestes tous simples, par des attitudes nouvelles, inédites – certaines apparaissent déjà. Or, elles sont si peu nombreuses par rapport à ce qui devrait être fait dès maintenant – est susceptible de participer à ce mouvement de fond. Puisque, tôt ou tard, de toute manière, il sera happé par lui.

 

C'est un crime contre l'Humanité auquel nous assistons au travers des dérives de ce système en bout de course. Il n'est que temps de suivre une autre route que celle qui nous conduit tout droit dans le mur ; et qui se précipite vers nous avec plus de vigueur, depuis le début de ce millénaire. Ne rien faire, se contenter de regarder en se disant que « moi, dans mon coin, je n'ai aucune influence », est aussi criminel que si on affamait de notre propre volonté les millions de personnes qui meurent de dénutrition un peu partout dans le monde. Rester indifférent, c'est comme prendre un fusil et tirer dans une foule en y massacrer des dizaines ou des centaines de personnes.

 

Je ne suis pas pire ou pas meilleur que n'importe qui. Je suis conscient que je fais parti de ce système. Que je contribue à ce qu'il perdure, au travers du mode de vie auquel je suis enchaîné. Cependant, je réfléchis sans cesse à comment je pourrais diminuer mon empreinte. Et si je n'ai jamais possédé de voiture, et que je n'en veux pas – outre mon handicap -, c'est aussi dans cette optique. Si je ne me précipite pas sur le dernier télé »phone portable à la mode – le mien date de 2005 -, c'est pour la mème raison. Si je m'informe, si je suis l'actualité sous toutes ses formes, c'est parce que celle-ci est une des multiples et diverses réminiscences de ces bouleversements globaux qui se dévoilent peu à peu à nous.

 

A chaque fois que j'écris un texte – y compris sur l'Histoire et la Religion -, derrière se cache, dans mon esprit, les enseignements que la Civilisation Humaine a pu tirer des erreurs qu'elle a faite. Faire des erreurs peut arriver à tout un chacun. C'est humain. Mais ne pas modifier sa façon de fonctionner lorsqu'on se rend compte qu'on a fait une erreur, est une monstruosité. S'il y a une chose à laquelle je suis viscéralement convaincu, c'est bien cela.

 

Pour terminer : j'ai souligné quelques exemples des dérives de notre société, et des incidences sur notre écosystème. Des myriades d'autres existent, et dans une foultitude de domaines. J'aurai pu les développer, les détailler, les expliquer davantage. A quoi bon ? Vous êtes aussi bien informés que moi – si vous vous intéressez un tant soi peu à l'actualité, et plus encore, à l'avenir de vos enfants – de ce à quoi nous sommes confrontés ; et de ce à quoi seront confrontés les générations qui vont nous succéder.

 

Il y a longtemps que je désirais prendre la parole, donner mon opinion sur cet aspect de notre Civilisation. Je me suis souvent référé à l'aspect religieux, parfois à l'aspect économique, ou encore à l'aspect spirituel… Avec de texte, j'ai décris une fraction de ma pensée concernant ce thème. Il y en a bien d'autres. Et peut-être, à l'avenir, poursuivrai-je ma réflexion plus avant. Je ne sais pas encore. Mais, si aujourd'hui, j'ai tenu à vous soumettre cet article, c'est parce que cette image de chasse à l'ours brun que j'ai aperçue sur Facebook ce matin m'a ulcéré. Elle symbolise en partie tout ce contre quoi je me bats. Et je ne pouvais pas laisser passer. Je ne pouvais rester silencieux face à une telle barbarie que je condamne avec la plus extrême des fermetés.

 

Il est évident toutefois que d'autres monstruosités, à l'encontre de l'Humanité elle-même, existent de par le monde : des guerres, des massacres, le fanatisme religieux incarné par Daesh, l'exploitation des enfants, j'en passe. Néanmoins, cette photo mettait en évidence l’indifférence face – le plaisir, même, de contribuer - à la destruction de cette biodiversité dont nous dépendons tant. J'espère donc que vous comprendrez la raison originelle de mon coup de gueule, et de la réflexion plus générale qu'elle a induit...

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