Publier, mon rève, première partie :
Je crois que pour un écrivain, il n'y a rien de pire que de ne pas être publié. Et encore plus, lorsque celui-ci commence à avoir une certaine notoriété via des médias « périphériques ». Je crois qu'il n'y a rien de pire également, pour un écrivain, de se sentir perdu au milieu d'une multitude d'autres qui ne considèrent cette vocation que comme un « à coté » ; qui ne le voient que comme un « passe-temps », et qui atteignent moins de personnes qu'ils ne l'espèrent. Mais qui, malgré tout, sont édités, diffusés, appuyés, accompagnés par des maisons d'éditions.
Combien de fois, ai-je constaté que celles-ci prenaient sous leur aile des auteurs sans envergure, sans imagination, sans talent ? Combien de fois ai-je remarqué ces « romanciers », « nouvellistes », ces « chroniqueurs » qui pullulent ici et ailleurs, dont les textes sont truffés de fautes d'orthographe, de grammaire, de longueurs, de répétitions, etc., et qui réussissent à se faire approcher par des maisons d'éditions ? Des dizaines de fois ? Des centaines de fois ? Probablement. Chaque jour, lorsque je parcours les murs qui défilent à l'orée du mien, ou quand je passe quelques minutes dans les différents groupes ou forums-Internet auxquels je suis affiliés, j'en croise régulièrement. Parfois même, je suis écœuré de me rendre compte à quel point la langue française est ainsi torturée, galvaudée, malmenée, par des personnes qui se prétendent « auteurs ». Et malheureusement, ce n'est pas l'apanage des réseaux sociaux ou des forums-Internet. Y compris à l'intérieur de nos quotidiens papier, de livres rédigés par des romanciers connus et reconnus, je tombe de temps en temps sur des « coquilles » et des « barbarismes » qui auraient de quoi faire hurler n'importe quel professeur de français un tant sois peu sérieux.
Et pourtant, parce que ce sont des noms qui « font vendre », nul n'y prête attention. Les correcteurs des grandes maisons d'éditions qui les diffusent, laissent passer ce qu'ils ne tolèrent pas pour un écrivain anonyme. Je dis cela, mais je suis loin d'être le seul à subir cette sorte de « diktat » de leur part. Quant à ceux et celles qui écrivent et qui sont publiés par de petites maisons d'édition, j'ai le regret d'avouer que le plus souvent, leurs récits sont, au mieux, passables, au pire, rebattus. Souvent ? Ils n'ont aucune originalité ; ils n'ont pas de profondeur ; leur empreinte stylistique est sans envergure. C'est affligeant.
Ils sont une poignée, parmi les myriades d'écrivains qui errent aux marges de cet univers, se voyant comme le prochain Bernard Werber, ou la future Françoise Chandernagore. Pour ma part, je n'ai pas cette ambition. J'ai peut-être un certain talent. Les textes que je publie ici et ailleurs peuvent être considérés comme intéressants, fascinants, riches d'enseignements et de questions philosophiques ou sociétales. Mes exposés historiques, théologiques, ou sur le devenir de l'Humanité peuvent interpeller, séduire, passionner. Ils peuvent aussi être l'objet de critiques, de désaccords, d'interrogations, de virulences ; ça arrive parfois. Cependant, je ne me sens pas l'âme d'une « star de la littérature ». Je demeure humble face à l'étendue de mon ignorance et de ma méconnaissance des choses et des hommes. Selon moi, ce n'est pas parce que je suis le détenteur d'une culture générale assez conséquente et diversifiée que je dois me prendre pour quelqu'un que je ne suis pas ; et, qui plus est, que je ne veux pas être. Si, parmi ceux et celles qui sont édités, beaucoup cherchent par leurs ouvrages, à être reconnus, à s'enrichir, à être acclamés, ce n'est pas mon cas. Moi, généralement, je préfère rester dans l'ombre.