Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
28 octobre 2016

L'épuisement, tu ne sais pas ce que c'est, quatrième partie :

X3Pour revenir à l'essentiel, il y a quatre ans, nous avons découvert que ma compagne d'alors avait la sclérose en plaques. J'ai pris sa maladie en charge – et mème si aujourd'hui, je suis redevenu célibataire, comme sa famille ne veut plus entendre parler d'elle parce qu'en construisant sa vie de couple avec moi il y a près de douze, c'est comme si elle avait trahi le clan composé par sa famille. Dès lors, celle-ci n'a plus voulu en entendre parler. Je suis donc le seul sur lequel elle puisse s'appuyer. Pour autant, sa santé se dégrade ; elle est apathique, n'a envie de rien, ne se bat pas contre la maladie. Elle se sent nulle, inutile, parce que c'est l'éducation qu'elle a reçu de ses parents. Bref, chaque jour, je me bats pour elle, parfois contre elle pour son bien, pour sa santé. Sans moi, elle ne s'en sortirait pas et se laisserait dépérir. C'est moi qui prend en charge ses rendez-vous médicaux, ses médicaments, la gestion de ses revenus, de son quotidien. Alors que je suis en plein travail sur mon ouvrage sur le Nazisme – qui me prend beaucoup d'énergie, de temps, de concentration, etc., je m'épuise aussi physiquement, nerveusement, psychologiquement, pour maintenir cette jeune femme – d'une quarantaine d'années – à bout de bras.

Et voila qu'hier, en réponse à mon commentaire sur les gens qui ne se donnent pas la peine de lire, de s'informer, de se cultiver, plutôt que de s'anesthésier le cerveau devant Jean-Luc Reichmann ou Money Drop, on me rétorque que, parce que je suis écrivain, je ne sais pas ce qu'est l'épuisement. Parce que je n'ai pas un emploi genre « métro-boulot-dodo », je ne connais pas la fatigue du quotidien, avec ses difficultés et ses épreuves.

Eh bien, je dirai à ceux-ci, à l'issue du petit résumé que je viens de faire sur mon parcours, que je leur offre volontiers ma place. Que le « privilégié » que je suis aimerait beaucoup avoir « une vie normale » ; que l'Enfer, je le connais depuis que je suis enfant. Que ce n'est pas parce que je n'ai pas d'enfants, de contraintes de ce style, que tout est facile das mon existence. Et que toutes les souffrances, toutes les épreuves, la maladie, le handicap, la mort, la haine, la violence, l’égoïsme, la moquerie, l'humiliation, etc. dont j'ai été victime jusqu’à aujourd'hui, je leur en fait cadeau sans regret. Ensuite, peut-être, au bout de quelques jours, quelques semaines, quelques mois, voudront-ils retourner à leur existence « si pénible », si « dure ». Peut-être se rendront-ils compte que tout n'est pas aussi idyllique ; et que l'écriture, l'intellect, la connaissance, les livres, ont été, sont, le seul moyen qui m'ait permis de me tenir debout, qui m'ait permis d'exister, de prouver que je valais quelque chose à mes yeux et aux yeux des autres. Que je pouvais faire de mes faiblesses une force susceptible de me forger le caractère, ma personnalité.

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 571
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité