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Mes Univers
29 octobre 2016

L'épuisement, tu ne sais pas ce que c'est, cinquième partie :

X3Si je n'avais pas eu ce moyen d'expression, ce moyen de trouver un sens à ma vie, il est probable qu'il y a longtemps que je serai mort et enterré. Je me serai suicidé. Et pour dire toute la vérité, à certains des moments les plus éprouvants et les plus dramatiques de mon existence – rejet amical ou amoureux, solitude extrême, désespoir face à la ségrégation dans le milieu du travail, j'en passe -, je serai sans doute passé à l'acte. Si je n'avais pas eu cette vocation, cette force qui m'a permis de surmonter tout cela, je ne serai tout simplement plus là pour échanger avec vous.

D'autres trouvent refuge dans la drogue, dans l'alcool, dans la fête, dans la vitesse, dans les excès en tous genre. Dans la paresse intellectuelle en se vautrant dans son canapé, une canette à la main, en visionnant un match de foot, une émission de télé-réalité, en partageant de banalités insipides et sans intérêt sur les réseaux sociaux. En se contentant de vivre médiocrement, tel des moutons qui ne réfléchissent pas, qui se contentent de consommer, d'adhérer à des dogmes poussiéreux vieux de plusieurs siècles voire davantage. Qui se contentent de leur « métro-boulot-dodo », de leur « petite famille », de leurs « petites préoccupations ».

Personnellement, j'estime que c'est faire preuve de faiblesse. Je sais que le terme est peut-être choquant, abusif, pour certains et certaines, mais je l'assume pleinement. Mais, à mes yeux, c'est ne pas être à la hauteur de l'intelligence, du savoir, de la raison, de la sagesse, de la réflexion, que la nature – certains y verront Dieu, pas moi !!! - nous a doté. En arriver à ce degré de civilisation, aux capacités et aux possibilités qui sont les nôtres, pour les négliger à ce point là. Toute cette richesse scientifique, toutes ces merveilles en matière de savoir, tous ces livres, tous ces enseignements, pour en arriver là. C'est affligeant, c'est terrifiant de consternation.

Alors qu'il suffit d'ouvrir son ordinateur pour avoir accès à tout ce que l'Humanité a accumulé comme savoirs depuis des millénaires, alors qu'il suffit de se rendre dans une librairie, en, bibliothèque, pour découvrir la profusion de connaissances qui est à disposition, 95 % de la population des pays les plus développés, comme la France, végète. Elle se plaint de son sort, des difficultés de la vie. Alors qu'il y en a tant de par le monde qui aimeraient être à sa place, y compris avec les inconvénients qui les accompagnent, elle râle, elle juge, elle critique. Alors que, même en France, il y en a qui révéraient d'avoir une « vie normale » - dont moi -, elle se désole du système démocratique, des avantages de la société à laquelle elle a accès. Elle récrimine nos gouvernants – de droite ou de gauche – qui n'en font pas assez. Elle s'apitoie sur cette société en perpétuelle mutation qui laisse certes nombre d'individus – comme moi également du fait de mon handicap – sur le coté ; mais qui la protège aussi.

Il est tellement plus simple, plus facile, de voir le verre à moitié vide, plutôt que de voir le verre à moitié plein…

Alors, comme privilégié, je pense que ce jugement est à revoir, en ce qui me concerne. Juger ainsi, juste par rapport aux écrits « philosophiques » que je publie ici et ailleurs, est un peu court. Je suis conscient qu'il y a énormément de personnes qui font face à de graves difficultés de toutes sortes dans la France d'aujourd'hui. Ce n'est pas nouveau. Cela a toujours été ainsi à travers les différentes périodes de l'Histoire. Et nous ne sommes pas les plus à plaindre, lorsqu'à quelques milliers de kilomètres de chez nous la guerre, la famine, la sécheresse, les bouleversements climatiques, etc. sévissent.

Quelle tristesse, quelle déchéance, que ce manque d'envergure, que ce manque de vue, que ce manque de combativité, que ce laisser aller à cette à cet argument inepte : « tu ne sais pas ce que c'est qu'être fatigué !!! ». Car, en ce qui me concerne, les épreuves que j'ai vécues et que j'ai décrites plus haut, ne m'ont jamais demandé si j'étais exténué, à terre, si je n'en pouvais plus, si j'avais besoin de répit ou de repos, pour fondre sur moi. Elles ne m'ont jamais épargné lorsque, malade, en proie à des crises de convulsions, seul, abruti de travail, il a fallu que je trouve la force nécessaire de me battre pour défier cet Enfer qui se décharnait autour de moi. Il est vrai que, dans ces conditions, « l'épuisement, je ne sais pas ce que c'est... ».

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