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Mes Univers
9 novembre 2016

USA : le retour "choc" de la Droite conservatrice :

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Voilà, c'est fait !!! Les élections américaines sont terminées. Le peuple des États-Unis a tranché. Il a choisi Donald Trump pour le gouverner durant quatre ans. Il a mis son avenir entre les mains de cet homme.

 

Les conséquences de ce coup de tonnerre vont vite se faire sentir, si on regarde de près le programme qu'il souhaite suivre. Evidemment, en France, l'Extrème-Droite, Marine Le Pen en tète, applaudit des deux mains. Elle y voit un signe lui permettant de croire en sa propre victoire en 2017. Cependant, non seulement, nous n'en sommes pas là. Beaucoup de chemin reste à parcourir avant le terme de nos propres échéances électorales. Et puis, les français ne sont pas les américains ; qui, hélas, ont souvent tendance à penser à leurs propres difficultés, sans réfléchir à l'impact de leurs décisions sur le plan intérieur sur le reste de la planète.

 

D'autant que l'immense majorité de ceux et celles qui ont apporté leur soutien à Donald Trump par leur vote sont issus d’États conservateurs dont les valeurs évoquent l'Amérique du Far-Ouest ; attachés aux armes à feu, à l'individualisme, à la croyance en un Dieu Tout-Puissant veillant sur eux en toutes circonstances ; y compris, même si le reste du globe est à feu et à sang. Ce sont des personnes qui ont cru qu'Obama pourrait résoudre tous les problèmes auxquels leur pays est confronté ; sans réfléchir un instant que, même en faisant le maximum, qu'il soit Républicain ou Démocrate, leur Gouvernement ne peut pas tout ; et surtout pas en huit ans. Ce sont des gens qui se moquent des inégalités criantes, et de plus en plus grandes, qui existent entre les plus riches et les plus pauvres. Ce sont des individus qui « croient » dur comme fer que les maux qui les frappent viennent forcément de l'extérieur. Qui se conduisent comme des enfants gâtés parce qu'ils sont nés dans le pays le plus riche et le plus puissant de la planète, Qui sont sans aucun état d'âme de savoir que leur confort se fait aux dépends du reste de l'Humanité. Ce sont des personnes qui sont heureuses, du moment qu'ils peuvent toujours conduire leurs véhicules ressemblant à des mastodontes, tout en polluant démesurément. Bref, c'est cette Amérique profonde, inconsciente de ce qui se passe ailleurs, repliée sur elle-même et ses traditions ; repliée sur ses intransigeances religieuses ; repliée sur ses peurs et ses vieux démons ségrégationnistes ; repliée sur « la rentabilité financière avant-tout » qui a fait basculer les États-Unis dans une Ere d'incertitude et de division. Entraînant le reste du globe avec eux.

 

Or, ce qu'ont oublié ces électeurs, c'est que dans un monde mondialisé comme le notre, il est évident que les répercussions de cet événement sans précédent vont provoquer une onde de choc sans équivalent un peu partout.

 

Car, il ne faut pas se leurrer, en examinant les propositions de Donald Trump évoquant ses décisions pour les cent premiers jours de son mandat, on réalise vite que beaucoup sont irréalisables ; et ne seront certainement pas appliquées. La renégociation de nombre de traités commerciaux avec les pays traditionnellement partenaires des USA ne vont, bien-entendu, ne pas avoir les effets escomptés. Ils vont provoquer des dizaines de milliers – davantage ? - de pertes d'emplois, aux États-Unis aussi bien qu'ailleurs. Et les nouveaux emplois censés s'y substituer sur le sol américain ne pourront jamais les combler. Renvoyer onze millions d'immigrés clandestins dans leurs pays d'origine est, non seulement irréalisable, mais risque de fragiliser son économie. Car, il ne faut pas oublier que beaucoup de travaux parmi ceux que les natifs des USA ne désirent pas prendre parce que sous-qualifiés ou mal payés, sont pourvus par ces « indésirables ». Construire un mur entre le Mexique et les États-Unis, d'ailleurs, n’empêchera pas ceux et celles qui souhaitent y entrer, d'y pénétrer. Pire, cela ne les découragera pas. Ce sera seulement un peu plus dangereux qu'aujourd'hui. La révocation de la loi de protection sociale des plus modestes va intensifier les inégalités entre ceux qui peuvent se soigner, et ceux qui ne le peuvent pas.

 

Mème cette politique de grands travaux d'infrastructures censée créer vingt-cinq millions d'emplois sur dix ans est utopique. S'il est mis en œuvre, ce seront les multinationales déjà existantes, et possédant le personnel adéquat pour ce genre de réalisation, qui vont les entreprendre. Des contrats à plusieurs dizaines ou centaines de milliards de dollars qui n'auront aucune retombées en terme de travail ou de gains économiques pour les plus modestes des américains. Le gel d'emploi de fonctionnaires va désertifier les régions déjà plus ou moins abandonnées par les organes de l’État. Et celles-ci vont continuer de s'appauvrir, avec dans ce sillage, regain de trafics, de violences, de corruption, de racisme, etc.

 

Ce protectionnisme démesuré, s'il est suivi à la lettre va, non seulement, causer des dommages à court, moyen, et long terme, à l'Amérique. Mais aussi, il va accroître le ressentiment des pays déjà plus ou moins hostiles à « l'impérialisme américain », ainsi qu'ils le jugent. Si Donald Trump souhaite éliminer Daesh afin de préserver les États-Unis de l'islamisme et des attentats , tels que ceux que nous avons connu en Europe ces dernières années, il se trompe. Son interventionnisme afin de l'éradiquer va raviver les flammes qu'il désire éteindre. Le Moyen-Orient, éternelle poudrière sur le point d'exploser, n'acceptera jamais que le Président de la première puissance militaire du monde, décide de leur avenir. De fait, sitôt Daesh éliminé – ce qui ne manquera tout de même pas d'arriver -, d'autres foyers de radicalisation islamiste, d'autres germes de haine à l'encontre de l'Occident et de ce qu'il représente, se déploieront.

 

Je ne souligne même pas les effets de la remise en cause des accords de Paris sur le climat, qui mettent en danger l'ensemble de l'équilibre écologique planétaire déjà si malmené. De l'avenir et de la survie dans un monde à peu près viable des générations futures ; d'ores et déjà condamnées par ce genre de décision. Au nom d'une prospérité économique retrouvée… qui ne se produira jamais. Au nom d'une d'une gloire de jadis qui ne brille désormais que dans les livres d'Histoire. Au nom d'un rêve américain qui s'est métamorphosé en cauchemar pour la grande majorité de ceux et celles qui y ont cru, qui y ont adhéré, supposant qu'ils y avaient droit. Mais qui, en fait, n'a profité qu'à quelques-uns. Brader le futur de l'Humanité pour cela est pire qu'une faute, c'est criminel.

 

Par ailleurs, il semble que les hommes et les femmes qui ont voté pour Donald Trump aient la mémoire courte. Car, celui-ci, dans les années quatre-vingt, a bâti une fortune colossale dans l'immobilier. Or, il a perdu une partie de cette dernière dans les années quatre-vingt-dix, avant de se reconvertir dans un show télévisuel dédié à sa propre gloire. Des milliers d'emplois, déjà, à l'époque, ont pâti de l'effondrement de son empire immobilier. Lui, a su rebondir en usant des médias afin de relancer sa carrière. Or, combien de personnes ont tout perdu du fait de ses manques de jugement vis-à-vis de ses affaires ? Combien se sont retrouvé sans un sou, à la rue ?

 

Evidemment, c'était « il y a longtemps ». Néanmoins, l'oubli – plus ou moins volontaire -, la mise sous silence de certains aspects de son parcours, n'excuse pas tout. Car cette fois, s'il a utilisé ses fonds personnel dans sa campagne, c'est l'argent du peuple américain qu'il s’apprête à gérer. Et on ne gère pas celui-ci de la même manière qu'une entreprise privée. On ne prend pas des décisions ayant des conséquences sur 300 millions de personnes, et par ricochet, sur le reste du monde, comme pour une multinationale. Et je crains que ceux et celles qui ont vu une opportunité de changement dans ses déclarations choc, dans ses élucubrations de possédant, ne se réveillent un jour – et pas dans si longtemps – avec la gueule de bois.

 

Et en France, nos candidats actuels aux élections présidentielles qui se sentent pousser des ailes grâce au Brexit anglais de Juin dernier, et grâce à l'élection du plus emblématiques de tenants de la Droite « dure » actuelle aux États-Unis, vont, eux aussi, finir par se prendre les pieds dans le tapis. Puisque, lorsque on y regarde de plus près, ce saut dans l'inconnu auquel Donald Trump et consort nous condamnent, n'est en fait qu'un dernier baroud d'honneur d'une idéologie en plein déclin. Le temps où la Civilisation ultra-capitaliste, où la loi de l'argent, où le libéralisme outrancier, régnaient en maîtres, vit ses dernières heures. Et ni le repli sur soi, ni les conservatismes, ni les fanatismes religieux, ne sauveront ce système sclérosé.

 

Un monde nouveau est à inventer. Il ne sera, évidemment, ni meilleur ni pire, que celui que nous voyons agoniser sous nous yeux jour après jour. Car rien n'est parfait ici bas. Et le monde de demain sera à l'image des hommes qui le composeront. Il sera constellé de qualités et défauts, de bonheurs et de malheurs, de joie et de peines, de réussites et d'échecs, de bonté et de haine, de victoires et de défaites, d'avancées et de reculs. Parce qu'avant tout, il sera humain. Pourtant, il sera différent. Et ce n'est ni un Donald Trump, ni une Marine LePen, ni un Nicolas Sarkozy, ni un Jean-Luc Mélenchon, qui pourront le freiner.

 

Ou alors, momentanément… uniquement momentanément…. Car les premiers indices de ce que cette civilisation inédite en devenir apparaissent déjà. Il est déjà trop tard pour faire machine arrière. Mieux encore, il est impossible de faire machine arrière. Et ceux et celles qui vont contre ce mouvement irréversible – comme Donald Trump et consort – seront irrémédiablement emportés par lui. Ils seront écrasés, renversés par la marche de l'Histoire en permanente ébullition...

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