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Mes Univers
11 novembre 2016

Une dernière précision, peut-être... :

X1Au vu des réactions parfois enflammées rattachées à mes deux derniers textes - « USA : le retour « choc » de la Droite conservatrice » et « Ce que j'ai à dire » - concernant l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, ainsi que des ses possibles conséquences, il semble que je doive apporter quelques précisions supplémentaires. Elles viennent donc compléter ces articles sur des points que je n'y ai pas intégré.

 

L'élection de Donald Trump focalise l'attention du monde entier. Or, sa victoire n'est que le symptôme d'un processus bien plus vaste et bien plus complexe que le changement d'orientation politique du peuple américain qu'il incarne. Il rappelle les choix que nous avons fait depuis plusieurs dizaines d'années, vis-à-vis du genre de Civilisation que nous désirons. Et les décisions politiques, économiques, sociales, environnementales, philosophiques, idéologiques, et même religieuses, qui en découlent.

 

Il s'agit d'une Civilisation qui glorifie l'argent-roi, la puissance financière et boursière. Qui prône le matérialisme au détriment de l'humain. Qui voit le bonheur personnel ou collectif comme nécessairement attaché à l'ascension sociale et pécuniaire. Qui considère l'individu comme un outil interchangeable lorsque celui-ci n'est plus viable ; ou finalement, tout juste bon à consommer les produits aussitôt obsolètes qu'on l'incite, à acheter. Une Civilisation qui a pris le chemin dont on connaît aujourd'hui les limites, à partir de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle avec les débuts de l’Ère Industrielle. Néanmoins, comme je l'ai déjà développé ailleurs dans mon long exposé sur les causes et les conséquences de la migration de masse vers l'Europe, venue de Syrie et d'Irak, ce modèle est beaucoup plus ancien, et se lie à une multitude d'aspects de notre représentation de ce qu'est notre société. L'ultra-capitalisme, la globalisation effrénée, n'en sont que la conséquence logique et inéluctable. Je dirai même qu'ils en sont la conclusion mettant un terme à un archétype qui, depuis la fin des Trente Glorieuses et la Crise qui en a résulté – le Krach Boursier de 2008 n'étant qu'un des éléments de celle-ci – n'en finit pas d'agoniser.

 

Cependant, si l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a été le détonateur de cette panique générale qui s'empare de nous actuellement, il n'en n'est pas le responsable. Ou alors, uniquement à une échelle minimale. Que ce soit lui, ou que ce soit Hillary Clinton, qui s'assied sur le fauteuil du Bureau ovale de la Maison Blanche n'a, en définitive, que peu d'importance. Que ce soit les Démocrates ou les Républicains, en Amérique, qui l'emportent, ou que ce soit la Droite ou la Gauche, en France – ainsi que leurs extrêmes – qui gagnent les prochaines échéances électorales de Mai 2017 n'y changera rien. Nos politiques, aussi corrompus, aussi carriéristes, aussi éloignés de la réalité quotidienne des gens du commun soient-ils, ce sont nous qui les avons élu. Aux États-Unis, comme en France, ou n'importe ou ailleurs dans nos Démocraties. Et si nous les avons élu, c'est parce que leurs discours, leurs promesses, leurs idéaux, nous parlent. Et si ces derniers nous parlent, c'est parce qu'ils correspondent au modèle de Civilisation que nous voulons conserver à n'importe quel prix. Y compris au détriment de notre environnement, des nécessités de bouleversements intégraux de la vision que nous avons de nous-mêmes, et de nos rapports avec les autres. Nos repères sont profondément enchaînés à notre volonté de sauvegarder les acquis d'une société où tout ce que nous désirons est à portée de main, où les riches s’engraissent sur le dos des pauvres et des faibles.

 

Ou le diktat de la pensée unique à valeur de loi gravée dans le marbre ; qu'il ne faut surtout pas entacher d'un avis ou d'une façon de penser différente. Car, inévitablement, dans ce cas, nous sommes ébranlés dans nos certitudes, dans nos a-priori si confortables, si simples. Puisque celui qui est différent – physiquement, moralement, idéologiquement, religieusement, socialement, etc. - représente un danger à ce que nous pensons être légitime, vrai, juste, bien, mal, etc. Et que pour s'en protéger, le seul moyen est de le repousser, de le museler, de l'éradiquer.

 

De fait, que ce soit aux États-Unis, en France, ou ailleurs, lorsque nous élisons un homme aux plus hautes fonctions, c'est par le voie démocratique. Le peuple choisit. Ce choix est à respecter, même si celui-ci s'avère être une faute, une erreur, ou un crime. Ainsi, moi qui écrit un livre sur les Origines du Nazisme, je le sais ; et vous, vous le savez certainement également – du moins, je l'espère – Hitler a été élu démocratiquement. Or, nous savons où cet événement anodin à première vue, a conduit le monde.

 

Heureusement, Donald Trump n'est pas Hitler ; je suppose. La Mondialisation, si elle a de nombreux mauvais cotés, en a au moins un de bon. C'est que l'instantanéité des échanges, des partages, des informations, entre autres, ne permettrait plus cela. Certes, Daesh et consort se servent d'Internet et des différentes formes de médias à leur disposition, pour tenter d'étendre leur influence et leur endoctrinement. Cependant, parallèlement, les mêmes ressorts sont utilisés afin d'affronter l’État Islamique idéologiquement parlant. Cela ne veut pas dire, pour autant, que la victoire est assurée, qu'elle est, même, à portée de main. Il faudra encore de nombreux affrontement avec cet islamisme fanatique, avant de parvenir à l'éliminer. Une génération, sinon davantage probablement. Pour autant, il ne faut pas omettre que son avènement actuel – sur le déclin ; avant l'émergence de ce radicalisme religieux sous une autre forme, à n'en pas douter – symbolise une forme de rejet quasi-viscéral de la Civilisation Occidentale, de la dictature de la Pensée Unique qu'elle induit, et du pouvoir totalitaire de l'argent-roi qu'elle vénère.

 

Je n'excuse ni l'un ni l'autre. Daesh, comme le modèle de société global, dont nous sommes à fois les victimes et les auteurs, sont aussi dangereux l'un que l'autre. Ils ne pouvaient que finir par s'affronter, ainsi que nous le constatons chaque jour au travers des médias. Ils sont deux visions du monde, de l'Homme, et de la place de celui-ci en son sein, diamétralement opposés. Ils sont aussi l'ultime sursaut d'un système idéologique conçu et mis en œuvre progressivement depuis des siècles. Ils sont surtout le fruit de ce choix de civilisation que chacun de nous contribue quotidiennement à conserver tel quel.

 

Une fois encore – je souligne avec force cet aspect pour que l'on me comprenne bien -, la démocratie et le capitalisme sont les moins mauvais des systèmes de gouvernement que l'Homme ait érigé. L'argent, en soi, n'est ni un mal ni un bien. Il s'agit juste d'un moyen d'échange. Il n'est ni un but, ni un vecteur de bonheur. C'est la manière dont on l'emploie, et pour quoi – ou pour qui – qui compte. Il y en a qui l'utiliserons pour acheter ou vendre de la drogue. On peut dire, sans risque de se tromper, que c'est un mouvais moyen d'en user. Il y en a qui l'utiliserons pour acheter des livres – moi, par exemple -, pour voyager, pour se vêtir. On peut considérer que c'est une bonne façon de s'en servir.

 

Toutefois, aucune idéologie, aucune religion, aucun parti, aucune philosophie, etc. ne peut se prévaloir d'imposer le genre de civilisation où il sera le plus efficient. Hélas pourtant, comme je ne cesse de le répéter dans beaucoup de mes articles – y compris celui-ci -, la société que nous avons élaboré pose ses fondations sur ces valeurs. Sur la contrainte de se plier à leur omnipotence. Sur cette vision qui est que l'Homme n'a pas d'autre choix que de se soumettre à leur hégémonie. Il y est attaché, tout en les condamnant. Éternel paradoxe, éternelle ambivalence dont il ne parvient pas à se défaire.

 

Voilà pourquoi nous en sommes là aujourd'hui. Voilà pourquoi nous désirons conserver ce mode d'existence qui met en danger l'ensemble de l'Humanité, tout en souhaitant le conserver le plus longtemps possible. Voilà pourquoi nous critiquons ceux et celles qui exploitent les pauvres et les faibles, qui sont puissants et riches, qui polluent et détruisent l'environnement au profit de leurs intérêts particuliers. Tout en étant convaincus que nous-mêmes avons le « droit » d'en faire de même. Que nous avons le « droit » de vouloir appartenir à cette « caste » ; et de faire tout ce qui nous est possible pour l'intégrer. Chacun de nous. Chacun à notre manière. Chacun en fonction de nos rêves, de nos espoirs, de nos ambitions.

 

Ne vous bercez pas d'illusions : ce n'est pas une question d'opinion politique. Aux États-Unis, comme en France, pour ne prendre que cet aspect des choses, nous sommes tous les fossoyeurs de notre Civilisation moribonde qui n'en finit pas d'agonir ; entraînant avec elle l'Humanité entière. La Droite, comme la Gauche, fondent leur idéologie sur leur façon de voir ce qu'a apporté le passé à notre présent ; et ce que notre présent peut apporter à notre avenir. Or, une fois encore, leur idéologie est intrinsèquement assujettie à comment et pourquoi nous avons fait cheminer notre Civilisation ainsi jusqu’à nos jours. Et, par extension, à cet argent-roi, à cette globalisation, à cette pollution, etc. qui nous font désormais horreur.

 

La seule différence entre la Droite et la Gauche, pour simplifier, est celle-ci : la Droite part du principe que l'élévation du niveau de vie chaque homme et chaque femme est capable de le rendre heureux individuellement. Mais, dans son esprit, c'est le labeur personnel, c'est l'ascension sociale, qui est le but à atteindre. C'est le confort, et tout ce qui l'entoure, qui apporte la sérénité, le progrès, l'ouverture aux plaisirs terrestres, et parfois spirituels. La Gauche elle, estime que c'est la collectivité qui est primordiale. L'individu n'existe que parce qu'il appartient à l'ensemble. Et le bonheur de la totalité des gens est lié à son émancipation vis-à-vis de l'argent ou des biens matériels. Non pas pour s'élever spirituellement, au contraire de la Religion pour laquelle la foi et les Enseignements de « Dieu » par l'intermédiaire de ses Livres Sacrés et de ses Doctrines est le seul moyen d'accéder à la paix et à la prospérité. Mais parce que la Gauche considère comme nous sommes tous égaux. Et que puisque nous sommes égaux, nous avons tous les mêmes droits, quelle que soit notre condition sociale, ethnique, culturelle, etc.

 

Ce qui est une erreur monumentale, je tien à le préciser, dans cette façon dont la Droite et la Gauche envisagent l'Homme, ainsi que sa place dans le monde ; ou en ce qui concerne son rapport aux autres. Cependant, ce sont sur ces deux visions opposées d'une doctrine se voulant en totale rupture avec l'idéal religieux qui les a précédé, que dès la fin du XVIIIe siècle elles se sont élaborées. Fondamentalement, elles n'ont rien de dangereux et de potentiellement destructeur. Elles symbolisent des idéaux respectables et honorables. Elles désiraient, avant tout, remettre l'Homme au centre des valeurs qui lui sont chères : la liberté, l'égalité, la fraternité, le droit au bonheur, au confort, et à la prospérité. Pour autant, en réalité, autant que les fondamentalismes religieux actuels ou passés, elles ont, dès l'origine, été le terreau de tous les malheurs et de toutes les souffrances auxquelles l'Humanité est aujourd'hui confrontée.

 

Le Socialisme est mort et enterré depuis la chute de l'URSS en 1991. De toute manière, il portait le germe de son propre anéantissement dès le départ. Puisqu'aucun homme n'est semblable à son voisin ; et que la différence est une richesse plutôt qu'un inconvénient. Vouloir, de gré ou de force, mettre chacun au même niveau, à égalité avec les autres, est une utopie qui a conduit au totalitarisme le plus féroce en Union Soviétique des années vingt à la fin des années quatre-vingt. Avec, pour résultat, davantage de morts que l'ensemble des deux guerres mondiales.

 

Le libéralisme et l'individualisme dont nous subissons les effets outranciers à l'heure actuelle, conduit lui aussi à l'absolutisme. La Droite, lorsqu'elle devient extrême – aujourd'hui le Front National ou d'autres partis du mème genre ; hier le Nazisme ou le Fascisme – est aussi monstrueuse et aussi dévastatrice que le socialisme d'hier et le libéralisme d'aujourd'hui. Donc, ces deux faces d'une même pièce s'avèrent être un échec monumental qui mènent notre Civilisation à sa perte dans des proportions sans équivalent jusqu’à ce jour. Le même constat, en outre, est à signaler en ce qui concerne la Religion ; comme l'expérience le démontre depuis très longtemps, et jusqu’à maintenant. Car ses racines sont elles-mêmes empreintes de totalitarisme ; faites pour condamner l'Homme à se plier à son Enseignement, à ses Lois, à ses Jugements, et à ses Condamnations…

 

Il est, dès lors, vital, essentiel – je considère cela comme une question de survie pour notre espèce – de trouver une nouvelle voie, détachée des préceptes que je viens de décrire, si nous voulons sauvegarder notre Civilisation. Beaucoup de sacrifices, de remises en questions, de modifications de notre façon de voir les choses, de bouleversements de notre comportement vis-à-vis de notre planète, de sa faune, de sa flore, ou de nos semblables, sont à effectuer. Mais ni ce que Donald Trump, ni ce que la Droite ou la Gauche, nous présentent comme étant des solutions envisageables pour les prochaines échéances électorales en France, n'auront d'effets. Elles ne vont qu'élargir le fossé entre les plus riches et les plus pauvres, entre les possédants et les « utiles momentanément ». Je suis conscient que ce n'est ni simple ni aisé. Que les difficultés auxquelles nous sommes confrontés nous paraissent insurmontables. Néanmoins, c'est toujours lorsque l'Homme s'est retrouvé au pied du mur qu'il a su puiser dans ses forces, dans son intelligence, dans son génie, pour franchir les obstacles qui se dressaient devant lui. Il en a toujours été ainsi depuis que son plus lointain ancêtre a foulé le sol de cette planète.

 

Moi, je ne suis qu'un minuscule grain de sable perdu au milieu de la multitude. Ma voix ne porte pas loin. Les quelques milliers de personnes qui me suivent plus ou moins régulièrement ici ou ailleurs lisent mes écrits. Ils sont d'accord avec, ou pas. Peu importe après tout. Je ne suis pas là pour dicter ce qu'est « la Vérité ». Y en a-t-il une, en fait. Personnellement, je ne le pense pas. Tout ce que je fais, à mon humble niveau, c'est de partager mes réflexions avec qui souhaite se pencher sur elles, les commenter, les propager, les partager. Ni plus, ni moins. Chacun est libre d'influer, ou non, sur le cours de l'évolution de notre nation, de notre modèle de société, ou de notre Civilisation. J'espère juste y contribuer, aussi modestement que ce soit. Au moins, aurai-je fait quelque chose de ma vie en tentant d'éveiller quelques consciences. Ce n'est déjà pas si mal….

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