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Mes Univers
30 novembre 2016

Le 25 Juillet 1998, troisième partie :

X3Combien de moments complices avons-nous partagé. Je ne me rappelle plus, tellement ils sont nombreux. Ce sont presque les seuls qui m’aient rendu heureux ces dernières années. Aymeric était le seul avec lequel je pouvais discuter librement, avec lequel je pouvais rire, avec lequel je pouvais jouer à des jeux vidéo, avec lequel je pouvais visionner des films. C’était le seul auquel je pouvais confier ma désarroi et ma souffrance de ne pas être capable de séduire une jeune femme susceptible de m’attirer. C’était le seul qui me disait ses secrets. A table, lorsque nous mangions, que tout le monde parlait chevaux, équitation, ou regardait la télévision tout en dévorant sa nourriture, c’était le seul avec lequel je dialoguais. C’était le seul qui m’interrogeait sur l’avancée de la rédaction de tel ou tel texte en cours. Au point que, épisodiquement, nous nous faisions réprimander parce que notre voix portait trop loin, et que cela dérangeait mon père dans ses propres conversations avec notre entourage.

Oui, alors. Il ne méritait pas de mourir. C’est moi qui aurais mille fois mérité de mourir à sa place. Je m’arracherai le cœur, et l’âme, pour être à l’intérieur de ce cercueil, et lui vivant, heureux, épanoui, aimé. Je vendrai mon âme au Diable pour avoir été le passager de cette voiture dont il était le cinquième passager. Lorsque celle-ci a déboité de la ligne droite qu’elle suivait pour atterrir dans le fossé. Lorsqu’il a traversé la vitre du véhicule, qu’il a fait un vol plané, qu’il a atterri une dizaine de mètres plus loin, les cervicales brisées. Lorsqu’il a décédé, heureusement sur le coup, sans souffrir. Le seul des cinq passagers qui est décédé ; les autres n’ayant que de légères contusions.

Je me souviens que ce jour-là, le 25 Juillet 1998 donc, j’étais chez moi. J’étais en train de lire dans mon fauteuil du domicile que j’avais à Laval depuis près de deux ans. Une fois mon contrait à la Bibliothèque de l’Arsenal terminé, et après avoir poursuivi mes recherches en Histoire, Mythes, Esotérisme, Philosophie, Théologie, etc. Cela a duré quelques mois supplémentaires, à la Bibliothèque Nationale, ainsi que dans ses annexes dispersées aux quatre coins de la capitale ; avant que je me décide à rejoindre mes parents dans la Sarthe.

Tout était calme. Une douzaine de jours plus tôt, j’avais suivi le seul match de football que je n’aie jamais regardé à la télévision : la finale de la coupe du monde 1998, que la France a remportée. Un moment magique que je n’oublierai jamais. Cette France « Black-Blanc-Beur » qui scintille comme un souvenir heureux, empreint de rêve et de nostalgie tandis que j’écris ces lignes. Le lendemain ou le surlendemain, Aymeric m’a dit qu’il avait alors vécu le plus beau jour de son existence ; celui qui demeurerait gravé éternellement dans sa mémoire, pour le fan de football qu’il était. Et le fervent « supporter » de l’A.J. Auxerre de Guy Roux.

Moi, c’est seul que j’ai vécu cet événement qui reste dans toutes les mémoires. L’unique reflet qui m’a alors atteint, ce sont les coups de klaxons que j’ai perçu depuis chez moi, et qui ont résonné toutes la nuit dans l’ensemble des artères passantes de Laval.

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