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Mes Univers
15 décembre 2016

Jour de deuil, seconde partie :

X3Ils se disent que cela n'arrive qu'aux autres : « que moi, je suis prudent, vigilant, attentif. Que je ne suis pas comme les autres. Que ce sont les autres qui ne savent pas conduire ; mais que, moi, je sais me maîtriser. », etc. Toujours les mêmes excuses, jusqu’à ce que l'irréparable ne se produise, et qu'ensuite, ils se lamentent en répétant : « si j'avais su ; je ne l'ai pas fait exprès ; je ne le voulais pas ; pourtant, j'étais attentif. ». Mais, ils se retrouvent amputés, paralysés, handicapés à vie. Quand ils ne meurent pas. Ou pire encore, qu'ils entraînent des anonymes ou des personnes qu'ils aimaient dans la mort. Sans compter les dommages collatéraux au sein des familles, des proches, des amis.

Mais non, le plus important, c'est de se laisser aller à ces instincts primaires auxquels font appel la prise de volant ; quelles qu'en soient les conséquences pour soi ou pour autrui. J'avoue que cet égoïsme qu’ils reflètent me laissent transi d'horreur, de stupéfaction, et de viscérale indignation. C'est vraiment se montrer « petit », « minable ».

Le second décès qui a marqué mon esprit, c'est celui de mon grand-père, au mois d'Avril 2007. Et dire que nous venions de quitter, quelques jours plus tôt, la demeure familiale du Doubs où j'aimais tant passer mes vacances. Depuis, hélas, je n'y suis plus jamais retourné, et cela me manque. Car cette maison est le lieu où je garde les meilleurs souvenirs de mon existence ; là où j'ai été, de tous temps, protégé des vicissitudes, des embûches, des épreuves, de la vie. C'est là où j'ai pu me ressourcer, où la méchanceté, le regard hautain et moqueur des autres sur mon handicap ou ma différence, ne m'a jamais atteint. Là où se trouvent es seules racines familiales que j'ai réussi à conserver intactes, après tous les déménagements, toutes les souffrances, les peurs, les solitudes, dont j'ai été victime tout le long de mon existence. Tout cela disparaissait lorsque j'y passais quelques semaines de paix et de sérénité.

Je me souviens encore de la nuit où ma mère, en pleurs, m'a téléphoné pour m'annoncer le décès de mon grand-père. Immédiatement, j'ai eu un haut le cœur, et je me suis précipité aux toilettes pour vomir mon repas du soir. J'ai hurlé à la mort dans mon appartement vide. J'ai pleuré des heures durant, incapable de me rendormir. Mille images de temps heureux passés en sa compagnie remontant à la mémoire. Mille souvenirs de mon enfance que je ne parvenais pas à repousser. J'ai erré plusieurs heures, captif de mes pensées, dans mon appartement. Dans le noir, dans le silence, en proie à la solitude la plus extrême, à revivre avec force des instants clefs partagés avec lui.

Que j'ai pleuré, lors de ces deux enterrements. J'ai eu l'impression que toutes les larmes de mon corps s'échappaient de lui. Alors qu'habituellement, je ne pleure que très rarement ; tout simplement parce que je ne réussis pas à extérioriser de cette manière mes émotions.

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