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Mes Univers
20 janvier 2017

Une autre facette de qui je suis, troisième partie :

X3Pour me sortir de cette situation qui m'étouffait, qui m'étranglait, qui me blessait au-delà du supportable, j'ai essayé d'utiliser toutes les solutions qui se présentaient à moi. Je me suis inscris dans une agence matrimoniale. Celle-ci ne m'a organisé qu'une rencontre avec une jeune femme. Cette dernière était très belle, un mannequin presque. Nous avons fait le tour du pâté de maison. Il me semble que c'était non loin de la Rue de Rivoli. J'ai essayé d'engager la conversation. Je lui ai proposé d'aller boire un verre dans un café. Mais elle a refusé, prétextant qu'elle était pressé.

Ce n'est que plus tard, en sympathisant avec l'une des employée de cette agence matrimoniale, que j'ai réalisé qu'on s'était moqué de moi. La femme, que j'ai fréquenté ensuite amicalement avec son mari et ses enfants, puis ses amis, durant quelques temps, m'a expliqué qu'en fait, les gérants de cette agence avaient engagé une jeune femme exprès pour que je la rencontre cinq minutes. J'avoue qu'apprendre cela m'a déstabilisé et meurtri. J'avais dépensé beaucoup d'argent pour m'y inscrire. J'ai détaillé ce qui s'était passé mon père qui, à ce moment-là, travaillait au Ministère de l'Intérieur. Il était inspecteur divisionnaire aux Renseignements Généraux. Il a mis en place les premiers réseaux d'infiltration des milieux d'islamistes un peu partout en France. Nous étions alors au tout début de la montée du Djihadisme en France. Et il a organisé les premières filières de renseignements permettant au Ministère de l'Intérieur d'avoir des informations à leur sujet. Il a été mobilisé presque vingt-quatre sur vingt-quatre durant les attentats de 1995 ; je m'en souviens encore.

Bref, mon père est intervenu auprès de cette agence matrimoniale pour que celle-ci me rembourse ce que je leur avait déjà versé comme argent. Je ne sais pas exactement comment il s'y est pris. Tout ce que je sais, c'est qu'après qu'il l'ait fait, j'ai reçu un chèque de ses gérants dans les jours qui ont suivi.

Néanmoins, mon cœur était toujours brisé. Mon âme était toujours déchirée. Régulièrement, au cours de nos séances de jeux de rôles, mes compagnons poursuivaient leurs discussions sur leurs conquêtes féminines plus ou moins éphémères. Quelques-uns d'entre eux, d'ailleurs, étaient de véritables « don juans ». Il suffisait qu'ils se rendent à une soirée, qu'ils aient en discothèque, pour qu'ils rentrent chez eux avec une jeune femme avec lesquelles ils avaient une aventure. Je les enviait, autant que je me maudissais. J'avais beau m'habiller élégamment lorsque je me promenais en ville – toujours en costume-cravatte -, j'avais beau être gentil, sympathique, amical, rien n'y faisait. Les rares fois où j'étais en présence de jeunes femmes – et en plus, de jeunes femmes pour lesquelles j'aurai pu éventuellement, avoir une certaine attirance -, mes compagnons de jeu n'avaient pas autant de scrupules que moi. Moi qui cherchais à ne pas les brusquer, à ne pas leur laisser imaginer que j'étais un « dragueur », mais seulement un homme sincère, doux, sensible, prévenant, à leur écoute, je voyais mes compagnons leur fondre dessus comme sur des proies. Et, bien entendu, elles devenaient aussitôt inaccessibles. Je devenais aussitôt invisibles à leurs yeux, ou juste, éventuellement, en tant que « bon copain » ou « confident ».

En désespoir de cause, j'ai essayé une ultime méthode. Ce n'était pas trop mon « truc ». Mais à cette époque existaient des numéros de téléphone spécialisés dans les rencontres amoureuses, voire coquines. Le coté coquin ne m'emballait pas outre mesure.

De toute manière, comme pour toutes les anecdotes que je viens de relater précédemment, j'étais conscient que mon visage avec ma tache de vin, ainsi que mon handicap, étaient un sérieux frein. Je me battais de toutes mes forces, malgré mes larmes, malgré les multiples rejets de cet ordre dont j'étais l'objet. Toutefois, je savais qu'il était pratiquement impossible, impensable, qu'une jeune femme croisées au cours des virées entre copains, me remarque. Ou si elle me remarquait, c'était parce que j'étais accompagné d'autres jeunes hommes plus avenants physiquement, plus décontractés avec elles, plus sûrs d'eux.

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