Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
1 février 2017

Etre journaliste en politique en France en 2017 :

X1Une des nombreuses choses qui m'irritent, et qui, actuellement avec l'approche des élections présidentielles, semble prendre de l'ampleur, c'est le fait que des journalistes soient pris à parti. En effet, d'après certaines sources dont l'écho est parvenu jusqu’à moi, il apparaît que ce phénomène se reproduise de plus en plus souvent.

 

Il apparaît que des militants – de Droite ou de Gauche, peu importe – fustigent de plus en plus régulièrement les journalistes – tout le long de cet article, je veux que ne soit pas confondu le terme « journaliste » et « paparazzi », deux professions qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre » - qui viennent couvrir les événements publics auxquels leurs leaders sont conviés. Il apparaît également qu'ils les bousculent, les menacent parfois. Tels des moutons enragés qui ne supportent pas que ceux-ci fassent leur travail parce qu'ils ne dévoilent pas de leur candidat l'image la plus avantageuse, la plus attrayante, ils déchaînent leur colère et leur ressentiment.

 

Non seulement cela, mais il semble encore que les services de sécurité entourant leurs dirigeants n'interviennent pas pour les stopper. Ou que ces mêmes politiques se contentent de baisser la tête, comme s'ils n'avaient rien vu, lorsque ce genre d'incident se produit. Quand j'y pense, j'ai l'impression de voir une meute de loups enragés, une sorte de retour à l'état bestial où l'intelligence, la raison, le respect de l'autre, ou la dignité, n'ont plus leur place. D'ailleurs, en poussant ce regard un peu plus loin, je me demande si, en fait, ce n'est pas ce qu'attendent d'eux leurs champions ? Qu'ils ne soient qu'une foule fanatisée qui avale sans réfléchir tout ce que ces derniers leur soulignent tout le long de leurs discours. Car, en fait, à quoi sert une armée de militants, surtout lorsqu'une campagne électorale s'engage : à ne être que de petites mains qui se plient aux ordres de leurs supérieurs en allant battre le pavé ; en allant poser des affiches à la gloire de leur « Guide » ; en allant tenter de convaincre les indécis ou les récalcitrant de la justesse du programme de celui-ci.

 

L'effet de groupe, dans ce genre de situation, est alors susceptible de les métamorphoser en hordes de barbares qui ne se réfèrent plus qu'à leurs instincts de meute. Et tous ceux et toutes celles qui viennent entraver leur action d'une façon ou d'une autre, sont des ennemis à abattre ou à faire taire par tous les moyens ; y compris la violence verbale physique si nécessaire.

 

C'est ce à quoi sont régulièrement confrontés les journalistes ne faisant que leur travail en rendant compte de l'actualité de leur leader. D'ailleurs, tandis que j'écris ces lignes, un souvenir assez récent me revient à la mémoire. Et ce dernier illustre parfaitement ce que je souligne ici aujourd'hui. En outre, ce fait avait fait le buzz – avec juste raison – sur l'instant :

 

C'était un meeting d'Emmanuel Macron, au cours duquel celui-ci s'était mis à hurler comme un dément à la tribune : « On va gagner ; vous êtes avec moi ; on est les plus forts, etc. ». Et, en face de lui, une foule chauffée à blanc, galvanisée, des individus ayant perdu le contrôle d'eux-mêmes pour faire corps avec leur leader.

 

Le problème, c'est qu'on n'assistait alors plus à un meeting politique. C'est que cela relevait plus de la foi, de la manipulation mentale proche des techniques qu'emploient les sectes pour « abrutir » leurs fidèles. C'est que tout raisonnement, toute réflexion, avait été bannie. Moi qui ai longuement étudié Hitler et ses techniques d'embrigadement, ses moyens de soumettre son peuple à sa volonté, j'y ai retrouvé les principes de base qu'il avait mis en avant au cours des années trente. Il y a de quoi avoir peur. Il y a de quoi être inquiet quand on observe des personnes normalement saines d'esprit, sensées, parfaitement intégrées dans la société, lorsque soudain, elles deviennent des animaux féroces capables d'une telle sauvagerie.

 

Je me souviens encore d'une phrase d'Hitler : « Plus la propagande sera efficiente, plus le peuple sera soumis ; et plus celui-ci sera facile à contrôler et à surveiller. ». Intéressant, non?!!!

 

Dès lors, il est évident que le fait que des journalistes venus observer le déroulement de ces grand-messe – là encore, on retrouve les techniques utilisées par le Führer dans les congrès du Parti à Nuremberg. Il suffit de visionner et de comparer, à soixante-dix ans de distance, l'orchestration des meetings géants de nos candidats actuels – pour se rendre compte à quel point sur un certain nombre de points ils se ressemblent. Ce n'est pas anodin. Il est nécessaire que la foule y adhère sans avoir la capacité de remettre en question ce qui y est dit. Il est nécessaire que la foule soit pleinement réceptive aux mots clefs prononcés durant ces oraisons. De même qu'aux phrases essentielles qui synthétisent ses propos, afin qu'elle les relaie.

 

D'ailleurs, quand un politique intervient à la télévision, comme invité au journal de vingt heures par exemple, il n'est pas là pour répondre aux questions du journaliste, si vous faites bien attention. Il est là pour appuyer sur les idées phares qu'il souhaite mettre en avant. Et ce, même lorsque le, ou la, journaliste, l'interroge sur des faits qui n'ont que peu de liens avec son actualité. Immédiatement, il démarre sur les « arguments choc » qu'il veut à tout prix asséner au plus grand nombre de téléspectateurs. Une sorte de message plus ou moins « subliminal » destiné à les convaincre qu'ils doivent rejoindre ses rangs.

 

D'autant que son visage lisse, que sa manière de s'exprimer à l'antenne, et hors de celle-ci, une fois que les caméras se sont éteintes, est souvent très différent. Lorsqu'il croise certains journalistes, certains comiques également, qui ont égratigné son image policée, il lui arrive d'être agressif verbalement parce que ces derniers ne l'ont pas épargné des questions embarrassantes. Regardez, actuellement, François Fillion qui, après avoir juré ses grands dieux qu'il n'avait rien à se reprocher, en vient à protester qu'il s'agit d'une cabale menée contre lui par le pouvoir en place.

 

Je ne dis pas qu'il est coupable ou innocent. Seule la justice, et l’enquête qui est menée actuellement sur les dessous de l'affaire au cœur de laquelle il est englué, révéleront ce qu'il en est véritablement. S'ils y parviennent parce que la justice a souvent beaucoup de mal à démêler les fils complexes, ainsi que les multiples ramifications ou intermédiaires qui servent de boucliers à ces hommes et ces femmes. Leur statut, leurs mandats, les organisations auxquelles ils appartiennent, les fusibles destinés à empêcher de les atteindre directement, j'en passe, les incite à s'imaginer qu'ils sont intouchables. Ils font croire aux populations qu'ils le sont. Et, quand ce n'est pas le cas – ou quand il y a la moindre suspicion de fraude, d'emplois fictifs, de détournements de fonds, d'argent dissimulé dans des paradis fiscaux, etc. à leur encontre -, ils s'insurgent. Ils tombent du piédestal où ils souhaiteraient que le bas peuple les voient demeurer « ad vitam æternam ». Ils considèrent que leur honneur est bafoué, que leur présomption d'innocence n'est pas respectée ; alors qu'ils n'hésitent pas à soupçonner leurs adversaires de la même façon afin de les déstabiliser politiquement, quand une affaire les concernant « sort ». C'est – au-delà des investigations purement judiciaires qui se doivent, évidemment, d’être respectées, de l'hypocrisie pure et simple.

 

En gros, c'est « Fais pas ce que je fais, mais fais ce que dis. ». « Je suis moralisateur, je prône l’honnêteté et l'intégrité ; mais je ne me plie pas à ces valeurs. ». Et en dépit du fait que je suis aussi déficient – ou envisagé tel - que mes concurrent sur ces thèmes, néanmoins, je veux que vous me fassiez confiance pour placer votre avenir entre mes mains.

 

C'est, je le répète, de l'hypocrisie pure et simple. Ce sont des « promesses d'ivrognes » destinées à susciter un élan, une ferveur, de la part du peuple envers lui. C'est destiné à rallier celui-ci en vue des prochaines échéances électorales. Puis, une fois porté au pouvoir, comme un soufflet qui retombe, ces promesses disparaissent comme par enchantement. Elles font place à une réalité beaucoup moins glorieuse. Un temps, les gens y ont cru – une fois de plus. Et ils se sont fait berner pour des motifs peu avouables : carriérisme, avantages financiers de toutes sortes, privilèges de la fonction exercée, aisance à piocher dans les fonds publics comme s'il s'agissait des siens, etc.

 

Car il ne faut pas se leurrer. Ces candidats n'ont aucun scrupule, ne respectent aucune règle pour arriver à leurs fins. Chacun d'eux – et peu importe leur couleur politique – jouent avec les mêmes émotions de nos concitoyens. Les plus primitivement refoulées, évidemment. La joie, la colère, l'appartenance au groupe, l'espoir, la peur. Des notions primitives ancrées au plus profond de nous, et qui nous conduisent à obéir, à nous soumettre, inconsciemment, à celui qui prononce ces phrases.

 

Dès lors, les journalistes qui veulent dénoncer ces abus parce que c'est leur travail de voir nos politiques sous un angle différents qu'ils le veulent, dérangent. On les traite de « fouineurs », « d’empêcheurs de tourner en ronds », de « scribouillard fouillant dans les poubelles afin de leur nuire ».

 

Evidemment, c'est plus facile, c'est plus simple. Le bon peuple a une cible toute trouvée. Les militants ont des « méchants » sur lesquels ils peuvent déchaîner leur vindicte et leur ressentiment. Tels ces hordes de moutons qui ne réfléchissent pas et qui agissent aux ordres, comme on le leur demande. Une armée de soldats prêts à en découdre dès que l'on touche à leur leader. Dès que l'on dévoile les noirs secrets de leur champion pris la main dans le sac.

 

Et là, aussi incroyable que cela puisse paraître, ce n'est pas le fait qu'il ait commis une malhonnêteté qui est condamnée. On s'en prend aux journalistes parce qu'ils ont mis au jour ses indélicatesses. « Cachez ce sein que je ne saurai voir ». Ce qui est désigné comme impardonnable, ce ne sont pas les fautes de nos élus, c'est qu'elles soient révélées au grand public.

 

Par contre, tant que c'est caché, cela ne pose aucun problème. On peut continuer à tromper les électeurs en toute quiétude.

 

Alors, j'estime que ces journalistes qui montent au front pour nous informer, sont méritants. Ils sont courageux, parce que souvent, ils mettent leur emploi en jeu. Ils mettent leur intégrité professionnelle en danger. Les politiques au pouvoir, n'hésitent pas, de temps en temps à les rappeler à l'ordre en effet. PPDA, Claire Chazal, Laurence Ferrari ces dernière années, et tant d'autres à l'époque où nos gouvernants avaient une emprise encore plus grande sur le médias, en ont été les victimes. Élise Lucet, lorsqu'elle présente « Cash » ou la nouvelle formule « d'Envoyé Spécial », ose braver les puissants, et c'est un bien. La liberté d'informer, même mise à mal, est une des valeurs les plus plus précieuses de notre république et de notre démocratie. Et ce, malgré que ces journalistes sont parfois contraints de taire des informations qu'ils pourraient dévoiler. Soumis à la ligne éditoriale fixée par leurs supérieurs, en fonction des orientations générales du média auquel ils sont rattachés. Ou en fonction du contexte du moment.

 

Il est vrai qu'il est plus profitable de mettre en avant le sport, la France qui gagne, des difficultés existant à l'autre bout du monde – quoique parfois, ces dernières aient une influence non négligeable chez nous -, plutôt que de montrer ce qui ne va pas dans notre pays. Plutôt que de creuser ; plutôt que de faire des enquêtes approfondies ; plutôt que de mettre en lumière les dysfonctionnements qui gangrènent notre nation.

 

Aux yeux de nos puissants, les journalistes n'ont qu'une fonction, vitale pour eux : détourner l'attention des gens ordinaires des véritables problèmes de notre société. Utiliser les moindres faits divers, les moindres événements de moindre envergure, afin que ceux-ci ne se posent pas de questions sur la façon dont est gérée la France. Ah, le handball, ah le football, ah les jeux olympiques, etc. Quelle aubaine pour ceux qui nous gouvernent. Autant d'occasions pour que la population ne s'indigne pas, ne se mette pas en colère contre tout ce qui ne va pas.

 

« Du pain et des jeux » était une maxime impériale à l'époque de la Rome Antique. Aujourd'hui, rien n'a véritablement changé. Les médias ne sont là que pour distraire, que pour noyer les gens sous un flot d'informations en permanence réactualisées. Ainsi, puisqu'elles vont vite, puisqu'elles sont presque immédiatement remplacées par d'autres, les gens n'ont pas le temps de s’arrêter sur l'une d'elles en particulier. Ça les empêché de réfléchir aux causes et aux conséquences de ce qui leur ait exposé.

 

Après tout, le quidam qui rentre harassé de son travail, après son « métro-boulot-dodo », qui doit ensuite s'occuper de ses tâches ménagères, de sa famille, etc., il n'est pas là pour interférer avec ceux qui nous gouvernent ? S'ils se rendaient compte de la Réalité des faits, si les journalistes leur montraient la vérité, il pourrait en découler des troubles – souvenez-vous des émeutes de 2005, de la canicule de 2004, etc. Si les journalistes étaient resté à leur place, les gaffes à répétition de François Hollande, les falsifications de comptes pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, Cahuzac, la Société Générale, etc. ne seraient pas sortis !!!! On aurait pu régler cela entre gens bien informés !!! Plutôt que le bas peuple s'en mêle.

 

Je prends un ton ironique. Cependant, voila le mode de pensée de nos politiques. Alors, dans un tel contexte, j'admire ces journalistes, je n'hésite pas à l'affirmer, à le proclamer haut et fort. Je respecte ce qu'ils font, même s'il y en a parmi ceux et celles qui lisent ces lignes, qui ne sont pas d'accord avec mes dires. Et puis, je leur dirai, à ces détracteurs : « allez-y, faites en autant !!! Écrivez, enquêtez, creusez pour découvrir ce qui se cache dans l'ombre, et ce que certains ou certaines souhaiteraient que ça y reste. Confrontez vous à la vindicte de ces sympathisants, de ces militants, qui vous crachent dessus parce que vous posez des questions qui dérangent. Allez dans des zones de guerre pour couvrir des événements parfois terribles. Parcourez les bas-fonds de notre société pour voir la misère telle qu'elle est réellement, et non pas comme on voudrait vous la faire percevoir. Mettez votre vie entre parenthèse des semaines durant, afin que vous soyez renseigné sur la Réalité de notre monde et de ses multiples soubresauts.

 

Ensuite, alors, vous pourrez éventuellement critiquer ces journalistes qui vous apportent un regard acéré sur l'actualité. Chacun en fonction de sa personnalité, de ce qui lui importe, de ce qui le touche, de ce qui l'émeut. Comme chacun réagit à sa façon face aux faits auxquels il est confronté. Comme je réagis, moi aussi, en tant qu'observateur des aléas de notre civilisation. Et qui prend à cœur de partager les enseignements, les réflexions, qu'il en retire à chaque fois qu'il le peut.

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 547
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité