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Mes Univers
10 avril 2017

De trop :

X1Parfois, comme aujourd’hui, j’ai le sentiment d’être de trop sur cette Terre. J’ai le sentiment que ce que j’éprouve au fond de mon âme et de mon cœur est trop pesant pour les hommes et les femmes qui me sont chers. J’ai l’impression de porter un poids trop lourd pour mes épaules ; un poids, que tel Sisyphe au sein du Tartare, je traîne derrière moi depuis la nuit des Temps ; et ce, jusqu’à la fin des Temps.

Parfois, comme aujourd’hui, la peur me submerge et déchire mon âme et mon cœur ; jusqu’à les lacérer, les déchiqueter, inlassablement. J’ai beau me recroqueviller sur moi-même ; j’ai beau essayer d’éviter les coups, ils pleuvent sur moi indistinctement. J’ai beau étouffer, appeler au secours, ne plus avoir aucune force pour m’en protéger, rien n’y fait. Les rires moqueurs, les injures, les « on ne veut pas de toi !!! », « tu es un boulet !!! », « tu es une gêne !!! » investissent mes pensées.

Alors, la peur, la haine de moi-même, le désespoir, et la violence intérieure à l’encontre de la personne que je suis, s’insinuent en moi, tels un venin que je suis incapable de repousser. La terreur, la souffrance, les blessures qui ne cessent de ressusciter à chaque fois que j’y suis confronté, se réveillent. Elles me détruisent encore et encore, immanquablement. Je me rends compte que je suis coupable d’exister. Que je suis coupable d’être épouvanté. Que je suis coupable de chercher du réconfort auprès de ceux et de celles qui me sent chers. Je m’aperçois que je suis un poids mort, insignifiant, invisible parfois. Alors que, sans eux ou sans elles, je me sens vide, inconsistant, inutile. Alors que j’ai tellement besoin de leur lumière, de leur regard, de leur attention.

J’ai l’impression d’être un monstre d’égoïsme, alors que j’ai seulement, simplement, besoin d’être rassuré. Cette peur d’être oublié, négligé, rejeté, raille ma raison et mon intelligence ; elle les foule aux pieds, les précipite dans la fange, la solitude et le silence.

Ce monstre est prompt à se réveiller. Il n’est jamais rassasié, toujours sur le qui-vive. Il détruit tout sur son passage. Il me prends par surprise, se jette sur moi sans que je ne puisse l’en empêcher. J’essaye de le maîtriser, de le museler, de le faire taire. Cependant, il connaît mes faiblesses, mes fragilités. Il n’a cure de mes proches ou de mes ami(e)s. Il n’écoute pas lorsque je lui demande de patienter, d’être raisonnable, de comprendre que les autres ont leur vie à mener, leur travail, leur famille, leurs occupations diverses et variées. Il n’exulte que lorsqu’il me discerne perdu, anéanti, brisé. Ni mes larmes, ni mes cris, ni mes déchirements ne retiennent ses virulences. Il n’a qu’un seul désir, me voir à terre, démuni, mortifère.

Voilà pourquoi, parfois, je me sens de trop sur cette Terre. Voilà pourquoi, parfois, j’ai envie de disparaître à jamais. Plutôt que de gêner, plutôt que d’encombrer, de ma présence ceux et celles auxquels je tiens. Plutôt que de leur imposer ce besoin que j’ai d’être rassuré, sécurisé. Plutôt que de me montrer trop attentif, trop inquiet pour elles ou pour eux. Quand je songe à tout cela, j’ai tellement honte, je suis tellement mortifié, je me sens tellement indigne, que je n’ai qu’un seul souhait :me cacher sous terre et périr…

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