De Deiteus Mythica, pages 761 à 763 / 1804 :

Royaume Franc, IX^ème siècle :

En 811, Charlemagne apprend que de groupes de Bretons effectuent un certain nombre de raids dévastateurs en territoire Franc. Et, il décide d’organiser des représailles. Dès lors, il en profite pour mettre sur pied une véritable Croisade à leur encontre. Il fait en sorte d’anéantir les Cultes Païens qui se sont réveillés depuis quelques années dans leur Contrée. Il anéantit les Croyances Hérétiques – voire, Diaboliques – rattachées aux arbres, et aux fontaines, qui s’y sont propagées, et qui ont commencé à se répandre à travers tout l’Empire. Il déclare que tous les menhirs et tous les piliers funéraires Celtes qui y apparaissent doivent être détruits. Et, une fois la paix rétablie, il y envoie des dizaines d’Administrateurs Religieux, afin d’y imposer la foi Chrétienne en vigueur.

Troisième fils de Charlemagne, roi d’Aquitaine, couronné Empereur en 813, Louis le Pieux succède à son père en Janvier 814 en tant qu’Empereur d’Occident. Il a une conscience élevée des devoirs de sa charge. A ses yeux, l’Empire est le cadre institutionnel de l’Eglise avec laquelle il se confond. Obsédé par l’idée d’unité, condition première de la justice et de la paix, l’Empereur s’efforce donc d’en appliquer les principes dans son gouvernement. Et, avec l’aide de Benoît d’Aniane, réformateur des monastères du Languedoc en 816, il poursuit la réforme de l’Eglise au cours d’un Concile: en 817, la règle Bénédictine s’impose à toutes les abbayes.

De ce fait, Louis ne continue pas les conquêtes de son père, n’intervient plus hors de l’Empire mais se préoccupe d’organiser ses défenses. Il encourage les missions qui cherchent à convertir les Slaves et les Scandinaves ; ses sujets sont convaincus d’être entrés dans une Ere de paix et de bonheur.

En 817, poursuivant son entreprise réformatrice, Louis le Pieux promulgue la constitution sur l’unité de l’Empire. Mais, la nouvelle irrite profondément les princes, son fils Lothaire excepté. Car, « l’Ordinatio imperii », sans heurter de front la coutume Franque du partage des royaumes, laisse intactes l’Italie, confiée au neveu de l’Empereur, la Bavière, gouvernée par son fils Louis, et l’Aquitaine, dirigée par Pépin. Pourtant, désormais, ces trois rois sont soumis à l’autorité du fils aîné Lothaire, que Louis le Pieux proclame unique héritier de l’Empire et qu’il ceint du diadème Impérial.

Cette manière inédite de régler le problème de sa succession irrite la noblesse, déjà mécontente des premières réformes de ce roi se considérant investi du rôle de protéger l’Eglise qui, dans son esprit, se distingue à peine de l’Empire.

Veuf d’Irmingarde, Louis se remarie ensuite, en 819, avec Judith, fille du comte Welf d’Alémanie et de Bavière, bientôt très influente au palais. Le 13 Juin 823, elle met au monde son fils, Charles, qui oblige l’Empereur à reconsidérer l’Ordinatio imperii en lui abandonnant une part d’héritage.

Aussitôt, la colère gronde, et la cour se divise : les partisans de l’unité impériale, groupés derrière Lothaire, s’opposent aux partisans de Judith, qui souhaitent revenir à la pratique du partage. Louis élabore, en 829 et 831, des plans successifs qui ne satisfont personne. Et le trône Impérial devient de plus en plus l’objet d’une lutte sans merci entre les quatre frères.

En effet, en 833, les trois fils de Louis se coalisent. Le 30 Juin, l’Empereur tombe entre leurs mains. Dès le mois d’Octobre, il est déchu de la dignité impériale. Mais, devant l’incapacité des vainqueurs à s’unir, Louis le Pieux parvient à se réconcilier avec ses fils ; et il est à nouveau couronné Empereur, à Metz, en Février 835.

Le 30 Mai 839, il procède à un dernier partage de l’Empire entre ses trois fils survivants – Lothaire, Louis et Charles – avant de mourir en 840. Puis, revêtu du titre impérial, Lothaire réclame la totalité de l’héritage. Louis et Charles s’unissent alors et lui infligent une défaite à Fontenoy en Puisaye, près d’Auxerre, le 25 Juin 841. Les deux vainqueurs marchent ensuite sur Aix la Chapelle, où Lothaire s’est retranché. En 842, ils raffermissent leur union par les Serments, dits, de Strasbourg. Et Lothaire est finalement contraint de traiter avec eux.

Après des années de vaines querelles, les fils de Louis le Pieux se partagent donc enfin l’Empire. Le traité de Verdun d’Août 843 cède l’Ouest à Charles le Chauve, l’Est à Louis le Germanique. Lothaire conserve son titre Impérial. Son Etat s’étend encore entre celui de ses deux frères, de la Frise à Rome. Mais l’Etat Carolingien en sort définitivement démembré, l’autorité royale affaiblie.

En 845, soudain, les Vikings assiègent et pillent Paris. Charles le Chauve doit payer une rançon pour qu’ils évacuent la ville. Mais, ceux-ci reviennent bientôt, et s’installent aux embouchures de la Seine et de la Loire.

Parallèlement, en 846, pour la première fois, un événement contemporain est représenté picturalement. Il s’agit d’une miniature illustrant la « Bible de Vivien » : on y voit le roi Charles le Chauve, dans tout l’apparat de son rôle, recevant du comte Vivien – abbé laïc -, et des moines de Saint-Martin de Tours la Bible en question.

D’un autre coté, le théologien et philosophe Jean Scot Erigène est appelé par Charles le Chauve à l’école du Palais. Helléniste éminent, et d’une très grande culture, celui-ci s’impose très vite comme une autorité de premier plan. Car, d’inspiration platonicienne, sa doctrine accorde une grande place à la raison. Mais sa prise de position contre la doctrine de la prédestination de l’homme au mal lui vaut d’être condamné peu après par le pape comme hérétique. Et, de même, en 848, Gottschalk est condamné au synode de Mayence pour la même raison ; où il a pour adversaires Rabans Maur et l’évêque de Reims Hincmar.

En 850, plusieurs Clercs Chrétiens décident d’anéantir l’ancien Sanctuaire du Dragon ; autrefois particulièrement vénéré par les Druides et leurs fidèles. Ils en profitent pour y détruire 10 000 manuscrits ; les considérant comme Démoniaques. Et, finalement, sur les ruines du Temple, ils débutent l’érection du Mont Saint-Michel.

A suivre, si ce texte vous intéresse...