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25 avril 2017

De Deiteus Mythica, pages 768 à 770 / 1804 :

X1Forts de leurs succès, les Suédois lancent contre Constantinople plusieurs redoutables expéditions. Quelques raids à travers la mer Caspienne leur permettent aussi de s’enfoncer en pays Musulman, mais l’une de leurs vastes incursions, vers le Nord de l’Iran, tourne pour eux au désastre, leur fermant à jamais cet axe de développement. A cette époque, d’ailleurs, les Russes n’ont d’ailleurs plus guère de liens avec la Scandinavie : bien assimilés par les populations Slaves, infiniment plus nombreuses, ils se convertissent au Christianisme Byzantin. A la fin du Xème siècle, les Suédois se tournent vers l’Ouest : l’Est ne les attire plus.

 

A l’Ouest, les Norvégiens et les Danois rencontrent des situations variées. Après avoir pillé les pays Celtes et les îles, qui n’opposent qu’une faible résistance, ils occupent les îles des Hébrides, Orcades, Shetland et Man et s’installent sur les cotes septentrionales de l’Ecosse. Les Norvégiens fondent de petits royaumes dans les estuaires irlandais : Cork, Dublin, Limerick, Wexford. Mais les Irlandais, profitant des rivalités entre chefs ou entre Danois et Norvégiens, s’unissent contre les envahisseurs. A la tète des Irlandais, Brian Boru gagne la bataille de Clontarf, marquant l’arrêt de l’avancée Viking. Toutefois, des petits royaumes norvégiens subsistent encore longtemps, tandis que se développe une influence mutuelle, encore accentuée par la conversion des Vikings au Christianisme.

 

Mais c’est surtout par l’Angleterre, beaucoup plus riche, que sont attirés les Vikings, les royaumes anglo-saxons, petits et divisés, résistant mal dans un premier temps. De 834 à 850, les Vikings y mènent une série d’expéditions, pillant systématiquement les villes et les établissements ecclésiastiques, et installant des tètes de pont, notamment à l’embouchure de la Tamise. En 865, arrive une immense armée, menée par des représentants des plus grandes familles vikings. York est occupée en 866. De raid en raid, année après année, les Vikings descendent ainsi vers le Sud. Ils s’installent à Londres en 871 et obligent le jeune roi du Wessex, Alfred le Grand, à acheter la paix. C’est toutefois ce royaume de Wessex, qui joue un rôle déterminant dans la lutte contre l’envahisseur.

 

Par ailleurs, vers 872, le roi Harald Ier aux Beaux Cheveux tente d’unifier la Norvège. Des chefs de tribus ou de guerre norvégiens quittent alors le pays et s’engagent sur les routes de l’Atlantique Nord, où ils tiennent déjà les Orcades et les Shetland. En 874, ils arrivent en Islande, qu’ils assimilent aussitôt à l’antique terre de Thulé de leurs Légendes. Puis, de 874 à 930, l’Islande est systématiquement colonisée. Et bientôt, elle compte 70 000 habitants.

 

Mais, un banni d’Islande, Erik le Rouge, découvre le Groenland et y installe une colonie. Bientôt, son fils, Leif le Chanceux, aborde un pays qu’il appelle le « Vinland », « le pays où pousse la vigne » : l’Amérique. Il occupe un temps les cotes du Labrador et du Massachusetts avant de retourner au Groenland.

 

Parallèlement, l’Angleterre est si dévastée qu’il ne reste rien à piller. Les Danois s’y installent, chassant les populations anglo-saxonnes et colonisant le Yorkshire, le Nord de l’Angleterre, une partie des Midlands de l’Est et de l’Est-Anglie. Par ailleurs, dans un monde où le servage est généralisé, les Scandinaves introduisent un droit nouveau, celui des paysans à la liberté. Une société originale, anglo-scandinave, naît alors dans ce pays que l’on appelle désormais le « Danelaw », au Nord d’une ligne allant de Chester à l’estuaire de la Tamise. Elle survit à la reconquête du Wessex.

 

Profitant des divisions internes des Scandinaves, le Wessex rétablit son autorité sur toute l’Angleterre. Mais cette reconquête n’a aucune incidence sur les structures sociales et sur le peuplement du pays. Et, lorsque l’Angleterre essuie une nouvelle attaque, elle est si vulnérable qu’elle doit payer un tribut, le « danegeld », pour écarter la menace. Dix ans plus tard, le chef norvégien Olav Tryggvesson, vainqueur à Maldon, obtient lui aussi un énorme tribut.

 

Car, au cours de leurs expéditions, les bateaux Vikings longent les cotes Franques puis descendent plus au Sud : ils pillent la Galicie, Lisbonne et Séville. Ils atteignent le Guadalquivir, ravagent la cote du Maroc, passent en Méditerranée et gagnent la Toscane. De là, ils détruisent Pise et remontent jusqu’au Rhône, à Valence, où ils sont arrêtés. Lisbonne et Saint-Jacques de Compostelle subissent de nouvelles attaques. L’Empire Franc se révèle être un véritable Eldorado pour les pillards.

 

Charlemagne, que ses conquêtes en Saxe a mené au contact des Danois, a certes créé un système de défense côtière, mais ses successeurs, entraînés dans des guerres pour le partage de l’Empire, ne se sont guère souciés de la menace représentée par les pirates barbares. Au cours d’une expédition en Frise où ils pillent Dorestad et Utrecht, les Vikings découvrent la faiblesse des Carolingiens. Aussitôt, ils multiplient les expéditions. Rouen brûle, Nantes, Paris succombe, Tours. Les Vikings établissent ensuite des tètes de pont permanentes sur les embouchures de la Seine et de la Loire. Ils s’y fortifient, installent entrepôts et ateliers, et hivernent sur place, soumettant les régions environnantes à des raids incessants. Tour à tour, la Flandre, les grandes vallées – Elbe, Seine, Loire, Garonne – sont dévastées.

 

Malgré tout, en Francie, la défense s’organise : en 887, le Carolingien Charles le Gros, accusé d’incapacité est déposé ; Eudes, comte de Paris, défenseur victorieux de sa ville contre les Normands, est élu roi des Francs. C’est la famine qui, en 892, chasse les Vikings de France, provisoirement.

 

Car, les Vikings sont à nouveau là. Rollon est le chef des Normands de la Seine, une bande surtout composée de Danois, dont beaucoup viennent du Danelaw. Monté sur le trône en 893, le nouveau souverain Carolingien, Charles le Simple, n’a ni les moyens de défendre le pays ni l’envie de voir surgir un « nouvel Eudes » : il utilise donc Rollon et lui confie une bonne partie de la Normandie, en le chargeant de la défendre. En 912, Rollon est baptisé. Très vite, en dépit d’un large peuplement Scandinave, la Normandie devient une principauté française. Le comte, et bientôt duc, y restaure monastères et églises et y réimplante les institutions carolingiennes, alors que celles-ci s’effondrent partout ailleurs. C’est en effet pour lui le seul moyen de gouverner efficacement et de tenir en respect les concurrents venus de Norvège et du Danemark.

 

A suivre, si ce texte vous intéresse...

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