Brèves Philosophiques, pages 31 à 33 ; Ignorance, combien d'innocents ai-je assassiné en ton nom, seconde partie :

Mais, tout cela, pour le découvrir, il faut être curieux du monde qui nous entoure, de l'univers, des hommes et des femmes et des différences qu'ils portent en eux. Je sais très bien que n'est pas facile dans un monde de plus en plus uniformisé, dans un monde ou la seule obsession est la réussite sociale, ou le pouvoir de l'argent est omniprésent, ou les religions sont sources de conflit permanent - Israël et la Palestine, l'Irak et la Syrie, l’Afghanistan et le Mali, etc -. Dans un monde ou tout n'est qu’extrémismes afin d'imposer sa loi à ceux, justement, qui sont dans l'ignorance et qui suivent, bêtement, comme des moutons, les lois d'une société de plus en plus intransigeante, intolérante, castratrice puisque refusant ceux qui sont différents, et qui gênent ces "bien pensants" qui gouvernent le monde.

Quand je vois deux peuples frères qui se battent depuis des décennies pour la mème terre - la Palestine et Israël -, et qui oublient qu'ils ont les mêmes racines, que leurs religions respectives insistent sur la tolérance et l'acceptation de l'autre dans sa différence, je me dis que leurs dirigeants n'ont pas bien lu les textes à l'origine de leur foi. Pire, leurs traditions ou leur religion ne sont qu'un prétexte pour imposer leur loi religieuse aux autres. Les Catholiques ne sont d'ailleurs pas en reste dans ce domaine : autrefois, l'Inquisition ne faisait t'elle pas régner la terreur en Occident, traquant sans relâche ceux qui ne suivaient pas son dogme : Cathares, Juifs, médecins, scientifiques de cette époque, combien ont été emmenés de force au bûcher pour avoir tenté de montrer que ce qu'enseignait l’enlise n'était pas forcément la réalité de notre monde ou de notre univers. Aujourd'hui encore, combien de catholiques intégristes remettent en cause la théorie de l’Évolution, usent de pression auprès des femmes qui désirent se faire avorter - dans certains États des États-Unis.

Or, ceux qui ont un tel comportement envers leurs semblables s'appuient sur l'ignorance de ces derniers. Ils se considèrent comme les seuls juges possédant la Vérité universelle, inébranlable, qui ne doit pas être remise en question par d'autres savoirs dont ils ne sont pas les détenteurs. Depuis les temps les plus anciens, cela a été ainsi. Quelques uns se sont désigné comme détenant la Connaissance, tout en cachant la réalité de ce Savoir aux peuples ; de peurs que s'ils étaient amené à la découvrir, ces mêmes peuples ne les suivraient plus dans leur vision du monde. A notre époque, les circonstances, le monde, sont différents, mais il y en a toujours qui s’autoproclament détenteurs de cette Vérité. Et c'est souvent pour ces raisons que des conflits tels que ceux auxquels nous assistons au Moyen-Orient se multiplient.

Tant que les peuples de ces nations seront soumis a ces autorités supérieures et souvent religieuses, qui érigent leurs dogmes en loi, tant que la grande majorité des gens - des femmes surtout - ne pourront pas apprendre par eux mêmes afin de se faire leur propre opinion sur ce monde complexe et divers qui les entoure, rien ne changera. En Occident, tant que la loi de l'argent et de la réussite sociale sera érigée en valeur fondamentale de la société, obligeant la grande majorité à se soumettre pour ne pas être écrasée, tant que la différence sera considérée comme une tare et non comme une richesse, nous courrons à notre perte. Ce n'est, à mon avis, qu'en s'instruisant, qu'en étant curieux, qu'en cherchant à en apprendre davantage, que les choses pourront changer ; et non pas en se contentant de suivre la masse de "bien pensants" qui nous considèrent comme des instruments destinés a asseoir leur pouvoir et leur domination.

Si, un jour, les gens veulent se libérer de leurs chaînes, se sera en dépassant leurs clivages, en découvrant ce qui se cache derrière tout ce qu'on leur décrit comme inéluctable. C'est aussi, en apprenant de notre passé, des erreurs que l'Humanité a commise au fil des millénaires ; en acceptant que l'autre, si différent soit-il, a toujours quelque chose a nous apporter. C'est l'une de mes convictions les plus profondes, et celle que mes nombreuses lectures, recherches à la Bibliothèque Nationale ou ailleurs, m'a enseigné...