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Mes Univers
23 mai 2017

L'Attentat de Manchester :

X3Ce matin, je n'avais pas encore allumé mon ordinateur – je m’apprêtais à prendre mon petit déjeuner – que j'ai reçu un SMS provenant de cette amie journaliste à laquelle j'ai déjà fais allusion à quelques reprises dans de précédents articles. Je le répète : je ne peux ni révéler son nom, ni faire état des informations qu'elle me communique. Elles sont confidentielles. Par ailleurs, il s'agit d'une personnalité connue du grand public qui tient à préserver son intimité et sa tranquillité. C'est pour cette raison que, depuis des mois, je bloque systématiquement l'accès à ma liste de contacts rattachés à mon profil Facebook. En effet, ce n'est pas la seule personnalité qui y est intégrée : des journalistes, des écrivains, des politiques, des acteurs ou actrices, etc. y apparaissent, et tous tiennent à conserver leur tranquillité.

J'en suis le garant, en tout cas lorsqu'ils appartiennent à mes contacts. Et je fais tout pour les préserver. Et parmi eux, il y en a un(e) qui est devenu(e) un(e) véritable ami(e). Nous communiquons quotidiennement ensemble sur tout en tas de sujets divers et variés ; notamment politiques ou de l'actualité la plus brûlante du moment. D'ailleurs, tandis que j'écris ces mots, en mème temps, je suis en train de discuter avec cette personnalité sur les attentats d'hier soi à Manchester.

Car, si je puis témoigner au sujet de cette abomination perpétrée au Royaume-Uni, il y a plusieurs faits que je souhaiterai souligner : Avant-tout, je me joins aux victimes pour leur apporter tout mon soutien et toute ma compassion. Je ne suis qu'un citoyen lambda, mème si mes mots ont une certaine portée parmi les lecteurs et les lectrices qui me suivent régulièrement ici et ailleurs sur le Web. Mais, je me joins à elles pour leur dire que je suis avec elles de tout mon cœur, de toute mon âme. Je suis à la fois désemparé, en colère, et triste. D'autant que cette fois-ci, ce sont des enfants et des pré-adolescents qui ont été visés. Des innocents sortant d'un concert de l'une de leur chanteuse favorite. Il n'y a pas plus abject et révoltant. Il n'y a pas de mots pour décrire ce que je ressens comme colère et comme amertume. Nul n'a le droit de s'en prendre à des enfants ; y compris au nom d'une guerre qui leur est étrangère et dont ils ne savent rien.

D'après ce que je sais, en ce début d'après-midi de mardi, il y aurait une vingtaine de morts, et une soixantaine de blessés. Le terroriste est mort dans l'explosion de sa bombe. Et déjà, des arrestations sont en cours. Les témoignages recueillis sont innombrables. D'après mon ami(e), toutes les images de ce crime de masse ne sont pas montrables. Des coupures sont effectuées afin de ne pas choquer les téléspectateurs. Cependant, je suis sûr que d'autres, plus effrayantes, sont diffusées sur le Net.

Il s'agit là, bien entendu – il faudrait être naïf pour ne pas en être conscient – d'une arme de propagande. Car Daesh – et il ne fait aucun doute que c'est cette organisation criminelle qui se cache derrière cet attentat – compte sur la peur. Elle compte sur notre réaction haineuse et vindicative à l'égard de ces meurtriers. Elle ne souhaite qu'une chose, c'est qu'à force de propager la mort et la souffrance parmi nos populations, celles-ci fassent l'amalgame entre « Islam » et « Islamisme ». C'est que nous devenions suspicieux envers des croyants qui n'ont rien à voir avec cette vision de la religion musulmane. C'est que nous nous en prenions à eux sans distinction afin d'attirer de plus en plus de kamikazes en puissance dans leurs rangs.

Je pense donc, en ce moment, avant-tout, aux victimes. Je suis avec elles par mes mots. Ma colère, quant à elle, est dirigée vers ces djihadistes et envers Daesh qui sévit en Irak et en Syrie. C'est là-bas qu'il faut les abattre, y compris en y envoyant nos soldats sur le terrain. C'est le seul moyen de mettre un terme à plus ou moins brève échéance à cette boucherie. Car tant que Daesh existera, les islamistes installés en Europe auront une bannière autour de laquelle se regrouper. Par ailleurs, nous savons maintenant qu'il n'y a pas besoin que l'un de ceux-ci ait fait ses classes en Irak, en Syrie, ou en Afghanistan, pour qu'il décide de passer à l'acte à Paris, Bruxelles, Madrid, Stockholm, Istanbul, j'en passe. Il s'agit également de français, d'anglais, de belges, d'espagnols… Ça n'a donc rien à voir avec le fait de fermer nos frontières ou pas qui changera quelque chose. En outre, même à l'époque où celles-ci n'étaient pas aussi ouvertes qu'aujourd'hui, des attentats ont eu lieu sur notre sol. Mon père appartenait aux feu « Renseignement Généraux » dans les années 70-80-90. J'ai mème assisté à deux ou trois réunions de crise se déroulant au domicile de mes parents, à l'époque. Je me souviens notamment de l'attentat de la rue des Rosiers, des Brigades Rouges, d'Action Directe. Et surtout, ceux de 1986 et de 1995 qui ont fait entrer les actions islamistes de plain-pied dans notre quotidien.

Je n'ai aucun désir de vengeance envers les véritables musulmans d'Europe ou d'ailleurs. Parce qu'ils sont aussi victimes de ces barbares. S'ils fuient leurs pays pour tenter de ce réfugier en Occident, c'est parce qu'ils y sont contraints. Ils n'ont rien à voir avec ces « fous de Dieu » qui se servent de la religion comme prétexte pour nous maudire et nous attaquer.

Ceux et celles qui lisent périodiquement mes articles sur ces sujets connaissent ma position. Je l'ai assez revendiquée. Je l'ai assez détaillée, approfondie. Les enjeux qui se dissimulent derrière ces événements sont beaucoup plus complexes et beaucoup plus hétéroclites que la façon dont ils sont présentés. Je renvoie les gens qui n'ont pas lu mes textes sur ce thème à « Ignorance, combien d'innocents ai-je assassiné en ton nom ? », « Religion, que n'ai-je pas imposé en ton nom ? », « Si Dieu existe », « les Dessous d'une migration de masse », « la Grande Menace », etc.

Hélas, la grande majorité de nos concitoyens sont prompts à tomber dans le piège que leur tendent ces extrémistes. Ils réagissent, non pas en fonction d'une réflexion raisonnée. Ils réagissent en fonction de leurs émotions, de leurs « tripes ». La réflexion raisonnée n’empêche pas la douleur, la tristesse, la colère, face à de tels actes. Non, je suis un être humain, et je suis aussi révolté que tout un chacun par cette violence aveugle. Mais, je ne me laisse pas emporter par elle sans discernement. Je songe aussi à tous ces enfants, en Irak, en Syrie, ou ailleurs, qui sont autant victimes de ces atrocités que ceux de notre continent. La différence essentielle est que ces premiers n'appartiennent pas à notre forme de société, alors que les seconds oui. Les premiers sont loin ; ils nous indiffèrent donc davantage. Les seconds pourraient être nos enfants, ceux de nos voisins, ceux de nos proches. Et là, nous sommes prompts à laisser craquer ce vernis de civilisation auquel nous sommes tant attachés. Et nous nous transformons en personnes aussi vindicatives et haineuses que celles qui s'en prennent à nous.

Alors, je sais qu'il est trop tôt pour ce genre de considérations. Néanmoins, je les souligne une fois de plus. Parce qu'il est sans cesse nécessaire de les rappeler, au vu du comportement épidermique de certains et certaines. Ces âmes égarées qui mélangent tout et qui usent de tous les prétextes pour rejeter la faute à celui ou à celle qui n'est pas comme eux – un bon européen bien blanc, chrétien : là aussi, à moins de vivre dans une bourgade isole du reste du monde depuis des siècles, nous avons tous une fraction de sang extérieur à notre continent en nous ; y compris musulman. Au gré des brassages culturels, des migrations, des guerres, des cataclysmes, qui ont émaillé les deux cotés des rives de la Méditerranée. Que nous l'acceptions ou non, que nous le voulions ou non, c'est ainsi. On ne peut se cacher la tète dans le sable e se disant : ça n'a pas existé ».

Bref, en tout état de cause, comme pour le Bataclan, comme pour Nice, comme pour Bruxelles, etc., il ne faut pas se tromper de cible. J'ai toujours été, je suis, et je serai toujours, le plus virulents avec ces extrémistes. Ils n'ont aucune excuse à mes yeux. Il faut les éradiquer coûte que coûte. Par tous les moyens financiers, matériels, humains, qui sont à notre disposition. Ils sont les ennemis de la liberté, de la démocratie, du bien vivre ensemble. Ils sont les ennemis des valeurs auxquelles nous tenons le plus, et pour lesquelles nos aïeux ont versé tant de sang. Je n'ai aucune pitié pour Daesh et consort. Ce ne sont pas des musulmans.

Et pourtant, ceux et celles qui me suivent depuis longtemps savent quelle opinion j'ai de la Religion – quel que soit son dogme. Pour autant, j'estime que chacun à le droit à être préservé dans sa foi, mème si je n'y adhère pas ; mème si je ne suis pas d'accord avec ce qu'elle est ou ce qu'elle représente. C'est un autre sujet, je me suis également penché sur celui-ci dans nombre de mes articles.

Cependant, je suis un humaniste avant tout. Et la liberté, de penser, d'agir, de croire, de ne pas croire, d'écrire, de parler, de revendiquer, de critiquer ou d’encenser, de se divertir, etc. sont parmi nos acquis les plus précieux. Ces monstres, en s'en prenant à des enfants, que ce soit à Londres ou à Raqua, ont franchi un degré supplémentaire. Ils montrent ainsi leur faiblesse. Car, qu'est-ce-que sont ces attentats qu'ils perpètrent un peu partout dans le monde, sinon un aveu d'échec de leur idéologie Intolérante ? Plus Daesh recule, plus il multiplie les actes destructeurs pour « prouver » qu'il est toujours là. Or, comme les pires crimes commis par les Nazis à la fin de la Seconde Guerre Mondiale lorsqu'ils se sont aperçu qu'ils ne pouvaient plus l'emporter – 1943 - 1945 -, Daesh se comporte exactement de la même manière.

N'oublions pas, non plus, que, depuis le 11 Septembre 2001 – je dirai mème depuis la vague d'attentats islamiste des années 1986 – 1995 lors de la guerre civile en Algérie – GIA, etc. -, nous sommes au cœur d'une Troisième Guerre Mondiale qui ne dit pas son nom. Je l'ai déjà spécifié dans mes articles sur Charlie Hebdo, sur le 13 Novembre 2015, sur les attentats de Bruxelles ou de Nice. Et dans toute guerre, il y a forcément des morts. Aujourd'hui, les batailles qui constellent celle-ci ne ressemblent pas à celles que nous avons connu jusqu'alors. Jadis, il s'agissait d'armées entières s'affrontant en un lieu précis. Tanks, canon, soldats, etc. s’entre-tuaient. Et l'armée dont la tactique et la stratégie prévalaient sur celles de son adversaire, l'emportaient. Je vois ce à quoi nous assistons dans cette guerre planétaire comme des escarmouches localisées, mais continuelles. Un peu comme celles qui avaient lieu durant la guerre de Cent ans. Des combats localisés, avec peu d'hommes, en des endroits spécifiques de la ligne de front. Puis, de longues trêves ; avant que les suivants apparaissent ailleurs. Ces batailles actuelles – sauf en Irak, en Syrie, ou au Sahel par exemple – leur ressemblent.

Mais que ce soit jadis ou aujourd'hui, les principales victimes restent toujours les populations civiles – vieillards, femmes, enfants, fragiles, démunis. C'est injuste, c'est abominable, c'est terrible, c'est à vomir. Il n'y a pas de mot assez fort pour décrire ça. Ma colère est là. Ma ressentiment aussi. Je ne cesserai de le dénoncer et de me dresser contre ces aspects les plus abjects de l'humanité. Je lutterai constamment contre ceux et celles qui les utilisent pour assouvir leur volonté de dominer les gens qui ne sont pas comme eux. Je me dresserai à chaque fois que ces prélats de la douleur essayeront d'asservir, de soumettre, de conditionner ceux et celles qui ne pensent ou ne croient pas comme eux.

Toutefois, ma colère s’arrête à eux, et uniquement à eux. Ma peine, mes larmes, vont leurs victimes. Elles me trouveront toujours à leurs cotés. Je répondrai toujours présent pour porter leur parole. Je les serrerai toujours contre mon cœur. Je les épaulerai du mieux que je le peux ; en fonction de mes maigres capacités et possibilités. Je relayerai auprès de mes lecteurs et lectrices – anonymes ou connus – leur désarroi, leur souffrance, leurs besoins. Mais jamais je ne me laisserai aller à la haine, à l’inhumanité. Ou à brandir l'ignorance, la facilité, la simplification des faits, comme bannière pour justifier un désir de vengeance à l'encontre des autres victimes de Daesh et consort. Jamais...

 

Dominique Capo

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