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1 juin 2017

Brèves Philosophiques, pages 62 à 65 ; Migrants, tout ce que nous leur devons, sixième partie :

X3La preuve la plus flagrante, c'est le pétrole. Depuis le début du 20ème siècle, l'Occident est de plus en plus dépendant de cette matière première. Depuis les années 1950, elle est devenue un enjeu stratégique vital pour nos sociétés. Et depuis l'aube du 21ème siècle, les pays en voie de développement que sont la Chine, les pays du sud-est asiatique, le Brésil, etc., sont en concurrence directe et frontale avec nous pour s'approprier ces ressources.

Du fait de l'élévation progressif du niveau de vie de ces contrées, leurs populations sont devenues, tout comme nous, avides de consommation. Et le secteur de l'énergie dépendant en grande partie du pétrole, est directement concerné : nos moyens de transports, nombre de nos objets du quotidien nécessitent de grande quantité de pétrole. Or celui-ci n'est abondant qu'en certains endroits du globe. En outre, il n'est pas infini, et avec l'arrivée sur le marché de ces nouveaux concurrents, ses réserves s'épuisent de plus en plus vite. Certains experts affirment en effet qu'elles seront pratiquement toutes écoulées, au plus tard, d'ici la fin de ce siècle.

Les pays du Moyen-Orient en détiennent d'abondantes réserves ; les plus importantes aisément disponibles. C'est ce qui fait la fortune des États du Golfe. C'est aussi une situation ironique et cynique dont l'Histoire est si gourmande : il s'agit de territoires jadis sous tutelle de l'Occident, et considérés alors par lui comme peuplés « d'inférieurs ». Des territoires dont les profits sont tels que, sachant que leurs ressources ne sont pas éternelles, réinjectent leurs bénéfices dans des pans entiers de notre économie. Ils les capitalisent en les introduisant en bourse, que ce soit à Paris, à Londres, à New-York ou à Tokyo. Parallèlement, ils prennent possession d'industries, d'entreprises, de sociétés, de clubs de sport, etc. Afin de les rentabiliser au maximum, ils en délocalisent la majeure partie dans des pays en voie de développement où le coût de la main d’œuvre est moins élevé. Ils participent à leur croissance phénoménale en s'affranchissant souvent des législations occidentales sur le droit du travail. Ils emploient des millions d'ouvriers dans le seul but d'exporter des produits manufacturés à bas coût en Occident. Où, comme je l'ai déjà spécifié plus haut, nos citoyens sont en demande de denrées toujours moins onéreuses. Et où la conséquence directe est que les emplois dans des firmes nécessitant autrefois beaucoup d'employés, disparaissent de plus en plus vite depuis une quarantaine d'années.

C'est d'ailleurs pour ces raisons cités ci-dessus que le monde ouvrier, et dans une moindre mesure agricole, est inévitablement amené à s'éteindre en Europe : trop coûteux, pas assez rentable, alors que dans les anciens pays de l'Est, alors qu'en Asie, son prix de revient est moindre. C'est malheureux, c'est terrifiant, c'est monstrueux même, j'en conviens. Mais en ayant une vision purement économique des choses, dans un univers ultra-capitaliste tel que celui auquel nous sommes attachés, c'est normal. L'humain n'y a pas sa place. Ces États du Golfe, cette Asie qui ont longtemps été nos Colonies, nous renvoient ainsi, en quelque sorte, la monnaie de notre pièce.

Dans ce contexte, il est donc vital pour notre économie, pour nos industries, pour notre mode de vie, de contrôler ces pays à fort rendement et leurs richesses. C'est une nécessité absolue de s'accorder avec les États du Golfe, de les protéger militairement de toute tentative d'annexion venue de l'extérieur – première guerre du Golfe. Il est essentiel d'y renforcer nos positions – deuxième guerre du Golfe -, quitte à y déstabiliser pour longtemps les pouvoirs en place. Ajouté à cela, les conflits régionaux qui y sont apparus depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et la naissance de l’État d’Israël, les conflits ethniques – les dissensions israélo-palestiniennes ; les dissensions israélo-arabes - ou religieux qui s'y sont multipliés depuis cette époque, et on saisit pourquoi cette partie du monde s'est transformée en artère que se disputent en permanence les Grandes Puissances.

La Guerre du Kippour, la Guerre des Six Jours, la Guerre du Liban, plus récemment, la Guerre de Libye – ont été déclenchées, le plus souvent, pour des raisons à la fois idéologiques et économiques. La deuxième Guerre du Golfe en est l'exemple le plus frappant. Si Georges W. Bush a pris pour prétexte que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive pour attaquer l'Irak, c'était davantage pour s'accaparer les puits de pétrole disséminés sur son sol, que pour renverser un régime, certes autocrate et dictatorial, mais qui maintenait la région dans une relative stabilité.

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