Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes Univers
2 juin 2017

Brèves Philosophiques, pages 65 à 66 ; Migrants, tout ce que nous leur devons, septième partie :

X3Fait inédit concernant ce dernier exemple, l'irruption d'Internet. Avec cet outil de communication, les rapports de force ont évolués. Ces guerres idéologiques, politiques, financières ou militaires dont les enjeux étaient jadis connus de nos Gouvernants et des multinationales qui en récoltaient les fruits, sont accessibles à tous.

Les journaux, la télévision, avant Internet, étaient les principaux interlocuteurs de nos politiques et de nos industriels engagés dans ces bras de fer économiques et géostratégiques. Ils pouvaient censurer les informations avant qu'elles ne soient communiquées au grand public. Ils étaient susceptibles de les contrôler, de les transformer en propagande propice à leurs intérêts.

Aujourd'hui, Internet a modifié la donne. Evidemment, le prosélytisme, l'endoctrinement et la désinformation sont toujours présentes. Mais, aussi, chacun peut propager ses propres avis, ses propres vidéos, ses propres directives, ses propres dépêches, etc. De plus en plus régulièrement, les informations issues des points les plus chauds de la planète nous parviennent quasiment en direct, via Internet et les réseaux sociaux. Même dans le point le plus éloigné ou le plus inaccessible du globe, via son smartphone, son téléphone, sa tablette ou son ordinateur portable, n'importe quel individu est capable de publier photos, films, textes, évoquant les événements auxquels il vient d'assister. Les populations autrefois isolées, muselées, bridées, réprimées, ont la possibilité de faire entendre leur voix. Elles mènent leurs combats en se servant de la Toile pour faire pression sur leurs oppresseurs. Nous en avons été les témoins lors du « Printemps Arabe » de 2011 notamment.

Cependant, ce média a permis à ces nations naguère sous tutelle de l'Occident, de la profusion de biens, du niveau de vie extrêmement élevé comparé au leur, de la protection sociale, etc. y demeurant. Les « Migrants » issus de ces territoires se sont expatriés en Europe dans les années cinquante et soixante dans l'unique but d'y travailler. Leurs enfants toujours sur place, eux, grâce à Internet, ont conscience de ce que nous nous sommes appropriés à leur dépend. Plus instruits, mieux éduqués qu'auparavant, ils sont au courant de ce dont nous les avons spoliés depuis des siècles. Ils se souviennent que leurs grands-parents ou leurs ancêtres, il n'y a pas si longtemps, ont été victimes de la suprématie occidentale. Ils se souviennent également, ainsi que je l'ai longuement expliqué plus haut, qu'ils ont été soumis à l'esclavage, déportés, humiliés, exterminés. Ils voient encore ceux résidant en Europe depuis deux ou trois générations ghettoïsés, regardés comme des importuns, des voleurs d'emploi, des assistés aux allocations familiales ; en somme, comme des « citoyens de seconde zone ». Ils voient leur religion, leurs traditions, bafouées, en proie au racisme ordinaire. Ils voient leurs terres, leurs cours d'eau, leurs forêts, pollués par des multinationales sans scrupules. Ils se disent qu'une fois encore, comme à l'époque de la Colonisation, ils sont les oubliés du progrès et de la Civilisation.

Dès lors, lorsqu'ils se rendent compte que rien ne change, ils se radicalisent. Ainsi, dans nos banlieues, des personnes qui, dans d'autres circonstances, n'auraient pas grand-chose à reprocher à leur pays d'adoption, se détournent des lois de la République. Ils refusent la laïcité, se réfugient dans l'extrémisme religieux. Ils se replient sur eux même, en viennent à haïr un modèle social qui a fait d'eux des exclus.

Résultat : flambées de violence régulières, émeutes en 2005, refus de l'autorité de l’État, y compris dans l'aide que ce dernier est susceptible de leur apporter – médecins, pompiers, écoles, etc. Comme pour survivre, un certain nombre se transforme en délinquants dès leur plus jeune âge. Ils se retrouvent en prison, sous la férule de grands frères qui leur lavent le cerveau afin de les enrôler dans leur Croisade contre l'Occident impérialiste. Ils y croisent des « français de souche » perdus, ne se reconnaissant plus dans un système les poussant à la misère. Ils y tissent des liens avec des personnes en recherche d'un idéal, d'un espoir en autre chose. Et, tel un effet boule de neige, ils les gagnent à leur cause.

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes Univers
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 287 586
Derniers commentaires
Archives
Mes Univers
Newsletter
Pages
Publicité