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3 juin 2017

Brèves Philosophiques, pages 66 à 68 ; Migrants, tout ce que nous leur devons, huitième partie :

X3Je crois que le point de rupture a été atteint du fait d'un événement, à première vue, sans aucun lien avec les tensions actuelles. Mais, ce n'est qu'en apparence. Car, je suis convaincu qu'il a cristallisé tout ce que j'ai exprimé jusqu'ici. Il a été le détonateur ayant mis au jour la frustration, le ressentiment, et l'exaspération de ces peuples. Il a été marqué par plusieurs bouleversements successifs :

Le premier s'est produit en Iran en 1979, avec la chute du Shah. Il a été le dernier d'une longue lignée de monarques ayant gouverné l'ancien empire Perse. Et, durant tout son règne, celui-ci a été soutenu par l'Occident. La raison principale de ce soutien : encore et toujours le pétrole. C'est l’Ayatollah Khomeini et le « régime des Mollah » qui lui a succédé. La Révolution Islamique en marche, rien ne l'a stoppée. Et aujourd'hui, bien que les tensions entre l'Iran et l'Occident se soient légèrement atténuées, elles demeurent. Le second, c'est la conquête de l'Afghanistan par les troupes Soviétiques quelques mois plus tard. Nous étions alors à l'aube de la dernière décennie de la « Guerre Froide ».

L'extension de la domination communiste vers l'Est a été perçue comme un danger par l'Occident ; et en particulier, par les États-Unis. Il faut se souvenir que les USA étaient sortis de la guerre du Vietnam quatre ans auparavant. Ils avaient été contraints de quitter le Sud-Est asiatique sans avoir pu faire reculer le communisme. Il était vital pour les intérêts géostratégiques de cette superpuissance, que le communisme n'étende pas également son emprise sur l'Afghanistan. Dès lors, ils ont commencé à financer l'ensemble des groupes rebelles empêchant l'URSS de s'y implanter fermement. Parmi ceux-ci, ils ont fourni soutien logistique et militaire à un dénommé Oussama Ben Laden ; un expatrié saoudien à la famille richissime, qui souhaitait faire de ce pays un État Islamique radical ressemblant à celui de l'Iran.

De 1989 à 1991, avec l'effondrement du bloc communiste, les russes ont fini par se retirer l'Afghanistan. Y abandonnant armes, munitions, j'en passe, ce sont les « Talibans » et Ben Laden qui se sont emparés, à la fois du pays et de l'arsenal militaire qui y pullulait. Et ils y ont fondé, comme ils le désiraient, cet État prônant le retour à un Islam pur, en accord avec les préceptes édictés par le Prophète de son vivant. On connaît la suite : asservissement de la femme contrainte de porter la burqa presque en permanence, police religieuse, interdiction de l'école, de la musique, du cinéma, de l'alcool, etc. Puis, attentats du 11 Septembre 2001, guerre d'Afghanistan, éclatement d'Al Qaida, dispersion de nombre de ses membres fondant à leur tour des groupes armés Islamistes dans l'ensemble du Maghreb, et jusqu'au Mali.

C'est avec la guerre d'Irak menée par Georges W. Bush que l'enracinement de ceux-ci dans un pays en proie au chaos le plus total s'est effectué. Après le départ des troupes américaines, il était évident que le pouvoir reviendrait à celui qui aurait la force de frappe militaire adéquate pour s'en emparer. Or, chacun savait que ce ne serait pas l'armée Irakienne formée par les soldats américains, qui parviendrait à maintenir la cohésion nationale. Le pays s'est fractionné en d'innombrables entités relevant parfois des bandits de grand chemin, parfois en escouades déterminées à faire de l'Irak un nouveau Califat tel que celui rêvé du temps de l'Afghanistan des Talibans.

Et, en 2011, un vent de liberté et d'espoir a soufflé sur l'ensemble du Proche-Orient. Le Printemps Arabe a soufflé de la Tunisie à l’Égypte. Il a renversé les dictateurs en place depuis des décennies. L'Occident, qui les soutenait parce qu'ils étaient gage de stabilité et qu'ils offraient aux multinationales européennes et américaines la possibilité d'en exploiter les ressources aisément, se sont détournés d'eux lorsqu'il a compris que le peuple avait tranché. Celui-ci ne voulait plus de ces autocrates, et si l'Occident voulait maintenir ses intérêts sur place, il devait s’accommoder des nouveaux pouvoirs en place.

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